Mais je ne vais apparemment pas revenir qu'avec un écureuil. Je sens l'odeur du sang. Un animal a du être blessé dans les parages. Fort heureusement pour moi, le sang ressort bien sur la neige blanche, ce qui me rend la tâche encore plus facile. Je ne reconnais pas encore l'odeur de l'animal mais s'il est gros et assez blessé, je pourrai le tuer et le ramener au camp ensuite. Quitte à venir chercher l'écureuil plus tard, c'est pas une si petite bestiole qui va rameuter tous les charognards du coin. Enfin j'espère pas.
J'enterre mon écureuil près d'un arbre sans parachute accroché autour ... Il sera aisément reconnaissable.
Je continue de suivre les traces de sang sur le sol et les empreintes. Je peux d'ailleurs affirmer que la blessure de l'animal est à une de ses pattes, ses empreintes montrent une boiterie sévère. Peut être même qu'il laisse sa patte traîner, n'ayant pas la force de la porter ou ne pouvant supporter la douleur que ça engendre.
Un cerf. Belle bête. Il a un trou dans la cuisse arrière gauche, sûrement causée par un des engins tueurs de humains. Il a réussi à leur réchapper par je ne sais quel miracle. Mais maintenant c'est terminé, il va finir en mille morceaux dans la gueules de Sekmet enragés.
Etant frigorifié et ayant marre de tout ça, j'ai décidé d'y aller franco. De toute façon le cerf ne pas pas aller bien loin alors je ne vais pas me faire suer à rester cachée pendant trois plombes et vais attaquer d'emblée.
Je m'attaque en premier là où l'engin humain a touché l'animal pour lui faire encore plus mal et écarter toute chance de s'enfuir. Je m'attaque ensuite à son cou et le mord aussi profondément que mes dents me le permettent pour le tuer. Je n'ai ni le temps ni l'envie de me jouer de sa petite vie sans importance.
La bête morte, je commence à la tirer par le coup pour la ramener au camp. La neige m'aide grandement dans cette tâche.

En fin de compte elle j'aimais bien ça, chasser. Après sa chasse plus que fructueuse de la veille, elle venait d'y prendre goût. A peine levée, elle s'enfonça dans le paysage enneigé et plus précisément la forêt aux pendus.
Des mouvements lointains attirent soudainement on attention. Je prends mon temps et évalue la direction du vent pour ne pas risquer de faire fuir la proie. Je trouva rapidement l'effluve d'un lièvre. Je me figea lorsque je fis l'animal beige. Il était à peine visible sur la neige blanche. Je commença à détendre mes muscles.
Je me rapprocha au maximum de l'animal pour pouvoir le tuer d'un bon. Je faisais gare aux changements de direction du vent pour ne pas qu'il repère ma présence et, d'un bond, plaqua l'animal au sol et l'enfonça même de quelques centimètres dans la neige. Je lui brisa rapidement la nuque pour éviter toute tentative d'évasion de sa part.
Je fis demi-tour sur moi même et reparti en direction du camp. Cette chasse avait été bien plus facile que je ne l'aurai cru et aussi bien plus rapide. Tuer ce lièvre m'avait pris quoi ... cinq minutes ? Tout au plus.

La neige tombe an abondance depuis ce matin et je me demande bien comment je vais réussir à trouver une proie par ce temps ci. La visibilité est nulle à plus de deux mètres et je ne vous parle même pas du vent qui souffle dans tous les sens, donc impossible de trouver quelques effluves que ce soit.
Une proie fait alors son apparition, comme par magie. C'est un sanglier. Il court à vive allure et semble essayer d'échapper à quelqu'un ou peut être même quelque chose. Il fonce droit sur moi. Il bifurque en m'apercevant mais je commence à le courser à mon tour. Avec un peu de chance, il s'essoufflera avant moi. La course poursuite ne dure pas plus de quelques minutes. Je commence à m’essouffler, mais fort heureusement pour moi la bête se prend les pattes dans une pierre cachée par la neige épaisse. Une pierre où j'aurai très bien pu m'y prendre moi aussi. Il continue malgré tout sa course, mais désormais ralentie par une petite boiterie à l'avant. Cette boiterie allait sonner la mort de l'animal. Je bondis vers lui et plante mes crocs dans sa jugulaire. Le sang perle en abondance sur le sol blanc. Mais l'animal n'est pas mort, pas encore, et il se renverse sur moi. Il se débat comme il le peut mais je tiens bon. Je le veux, je veux le tuer, je veux le ramener au camp ! J'enfonce encore plus profondément mes crocs dans sa gorge. Le sang coule sur mon pelage blanc. J'en ai plein la gueule, c'est dégouttant. Mais je ne m’arrête pas.
Il rend alors son dernière souffle et je le fait retomber au sol.
Il ne reste maintenant qu'à le ramener au camp ... C'est dans ces moments là que je me dit que chasser des écureuils c'est pas mal non plus.