Des aboiements typiquement canins peuvent s'entendre à plusieurs kilomètres à la ronde. Je n'ai jamais goûté de viande canine, cela sera l'occasion de faire d'une pierre deux coups. En plus de faire du bien à mes pauvres oreilles, je pourrai manger à ma faim. Selon ce que je peux entendre, il y a là plusieurs chiens.
Je cours en leur direction, leurs aboiements cachent tous mes écarts de discrétion.
Sur place, je peux donc observer quatre chiens autour d'un corps humain, une tête en moins, apparemment leur maître terrassé par un ... loup ? Sans doute. Ce qui me semble étrange est la taille presque ridicule des chiens, les humains en ont plutôt des baraqués la plupart du temps ...
Mais bon, tant mieux, je ne vais pas m'en plaindre.
Je joue donc sur l'effet de surprise en prend en charge le chien le plus près de moi. Il fait un écart que j'ai à peine le temps de devancer et dérape dans la boue, tâchant ainsi mon beau pelage blanc. Il me le revaudra. Ni une, ni une, en quelques bonds je me retrouve à sa hauteur et m'écrase dessus de tout mon poids.
Et un chien en moins, un.
Plus que trois.

Ces chiens appartenant à des humains sont un peu concons, il faut dire ce qu'y est. Je me retrouve donc avec un autre clébard admirant son (ancien) ami mort, son sang dégoulinant de mes babines, ne daignant même pas paraître effrayé. Au contraire, il me regarde avec un de ces airs tellement ... débile. Cela en devient presque terrifiant.
Mais bon, s'il souhaite mourir sans se débattre après tout ... Mais à peine ais-je fait un pas en sa direction qu'il détale, la queue entre les pattes. Surprise, je le laisse prendre quelques mètres d'avance avant de me reprendre. Je ne vais pas laisser une proie si facile me passer sous le nez ! Je connais le marais, j'y chasse depuis tellement longtemps ... Elle ne peut m'échapper !
Sa petite taille est un avantage, la bête passe à des endroits que je me vois obligée de contourner. Mais ma vitesse fait que je ne perds pas encore plus de distance sur elle, j'arrive même à en gagner en usant de raccourcis.
Et au bout d'un moment, voilà la pauvre bête coincée dans un cul-de-sac naturel. Bye bye, poupée.

Vient ensuite le tour du troisième chien, car oui, je sais compter jusqu'à quatre et soustraire deux, c'est dans mes capacités.
Celui ci, ayant prit pas mal d'avance, me demande un peu plus de fil à retorde. Mais il ne sait pas cacher son odeur et je n'ai qu'à faire quelques pas pour reconnaître la puanteur humaine qui les suit. Je me fais cette fois discrète pour la traque et essaye de ne pas faire trop de bruit, même essoufflée par la chasse du second chien, petit et con, mais endurant.
J'enjambe avec agilité bois et corps avant de déboucher sur une flaque entourée d'arbustes où monsieur le chien a décidé de se désaltérer. Ce que je n'aurai pas fait à sa place, vu combien d'humains meurent ici ... Mais bon, de toute façon il vit ses dernières secondes, alors s'il veut mourir en étanchant sa soif ... A sa guise ! Il y a plus glorieux mais bon.
M'enfin trêves de plaisanteries, un quatrième chien m'attend.
Je me place sur un arbre légèrement surélevé pour pouvoir sauteur sur le chien sans problème. Il n'aura pas le temps de comprendre ce qu'il se passe qu'il sera mort avec une colonne vertébrale brisée en prime. Il n'aura (presque) pas souffert !
Bon en théorie je pense lui avoir seulement brisé les pattes et l'avoir fait souffrir le temps de lui briser ensuite le cou et de reprendre mes esprits, mais ce n'est pas ce que je raconterai aux autres.

Le dernier chien étant trop loin, je décide de lui laisser la vie sauve et récupère un à un les demi-portions que j'ai pu tuer en ces quelques minutes. Cela me fait un sacré bon ratio tout de même !
Le pire étant que ce n'est pas fini. Je sens une légère effluve d'oiseau. Bon, je ne saurai pas dire lequel, il existe tellement d'espèces ... Mais au moins c'est un oiseau ! Je pose les chiens pour pouvoir être plus agile. Je n'aurai que mon propre corps à faire bouger et pas ces trucs avec.
Je me pose au ras du sol, évitant cependant toute friction avec celui-ci. Je me vois mal courser un oiseau dans le ciel en cas de fuite de celui-ci.
Mais après m'être bien enquiquiné à me faire invisible et inaudible, je remarque que l'oiseau a une aile imprégnée de sang. C'est la journée des bobos dîtes moi !
Avec une aile dans cet état, il ne peut certainement pas voler. Je me relève donc pour avancer sans crainte en sa direction. Je me dépêche quand même, au cas où il se mette à sauter de son tronc d'arbre au sol, je me vois mal courser un petit oiseau comme celui-ci.
Même si au final il saute de son tronc, j'enjambe celui-ci en un seul saut et arrive malgré moi sur la bête, la tuant sous mon poids.