Rien à bouffer dans ce foutu garde manger. on doit tout faire tout seul. Ça sert à quoi d'avoir un garder manger s'il est constamment vide !? J'vous le demande moi tiens, pf. Je suis obligée de chasser ces temps ci, j'en ai marre. Si j'ai rejoint une meute c'est justement pour ne rien faire, et qu'est ce que je dois faire ? Tout ! C'est pas croyable hein.
Bon, quitte à aller chasser, autant aller là où il n'y a ni incendie ni brume brûlante, j'aimerai vivre encore quelques temps hein. Je pris en direction de Terres du Nord et plus exactement vers la forêt aux pendus. Tout le monde a peur de cet endroit et personne n'ose s'y aventurer. Au moins j'y serais tranquille, personne ne viendra faire fuir ma proie. Les proies sont tellement bêtes qu'elles s'aventurent dans cet endroit sans peur, elles sont complètement attardées. Encore une chance pour elles (et pour moi), la piqûre des araignées de la forêt n'est pas mortelle. Je m'engouffra un peu plus dans la forêt, mon ventre gargouillait déjà. J'ai intérêt à trouver quelque chose d'assez gros pour ma rassasier ! Sinon tout cela n'aura servit à rien ...
À chaque arbre sa dizaine de toile d'araignées, sa dizaine d'araignée, ses lambeaux de parachute et son squelette. Charmant endroit, vraiment. Reste à savoir si tout ce trajet en valait la peine.

Même si je n'ai qu'un maigre espoir, au fond de moi, j'ai envie de réussir, de revenir au camp avec une proie dans la gueule, que ce soit un lapin ou un cheval (bon j'aurai un peu de mal à le ramener au camp, j'avoue) je m'en moque, je veux revenir au camp avec une proie, c'est tout ! Oh bien sûr, JE mangerai CETTE proie, il est hors de question de faire profiter à quelqu'un d'autre de ma longue et difficile chasse ... Je guette des empreintes, des effluves, mais rien, encore et toujours rien ... Je commence à vraiment perdre patience. J'en ai vraiment marre d'attendre, d'user mes forces pour une proie qui n'arrive pas, j'en ai marre.

Rien rien rien, toujours rien. Je ne sens rien, je ne vois rien ... C'est lamentable. Peut-être devrais-je changer de lieu de chasse ... ? J'ai peut être fait fuir tout le gibier des environs, ah ah. Non, c'est pas drôle. J'ai faim bordel ! Au fond du gouffre, je me pose au pied d'un arbre et commence à me rouler en boule. Je vais dormir un peu et, avec de la chance, à mon réveil les proies seront revenues ... Du moins je l'espère.

DÉFI DE CHASSE. 5 SENS. 704 MOTS.

Faim faim faim faim faim. Le tas de gibier est (encore et toujours) vide. Un mâle vient de chiper la dernière proie juste sous mon nez. Et, aimable comme une porte de prison, celui-ci ne m'en a pas proposé une miette. Mais cela ne m'étonne même plus à force, je dois l'avouer. Je quitte mollement le tas de gibier, pas vraiment enjouée pour la chasse à venir. Surtout que la dernière n'a pas franchement été fructueuse, plusieurs heures de recherche pour rien ... Mais je ne dois pas me laisser abattre pour si peu, j'aurais sûrement plus de chance aujourd'hui (et y'a pas de mal, on ne peut pas faire pire !). Après un long moment de motivation, je me lève et quitte le camp, sans faire de zèle.
VUE. Arrivée à l'emblématique Forêt aux Pendus, je commence d'abord par chercher des empreintes dans la terre meuble voir marécageuse parfois ... Il est bien difficile de repérer des empreintes exploitables dans ce genre d'environnement. J'essaye de trouver des empreintes assez jeunes pour qu'il y ai une chance que l'animal soit encore dans les parages. Mais les seuls empreintes que je trouve sont bien trop vieilles et très sèches. Les animaux ont déjà décampé depuis un bon moment. Je quitte le chemin boueux pour me placer sur une sorte de mini-colline, pour avoir plus de chance de sentir des effluves.
ODORAT. Je lève la gueule vers le ciel gris et fait ressortir légèrement mes crocs pour laisser passer des probables odeurs de gibier, probable prochain repas ... Le parfum de quelques fleurs parvient à ma truffe, mais ils sont très bien cachés par la nauséabonde odeur de corps en décomposition et d'ossements ... Humains, ou non ... Dans tous les cas, je ne sens aucun animal.
OUÏE. Un bruit, un craquement. Une brindille qui casse, de l'herbe qui bruisse. Un animal. Mon instinct prend le dessus, je me focalise sur le bruit. J'essaye de trouver une odeur qui sort du lot, ou des empreintes. Quelque chose que j'ai raté en tout cas. Je ne trouve encore rien, ce n'est pas grave, je vais quand même me diriger vers le bruit en question. Doucement, à pas de loups (c'est le cas de le dire) je m'approche de bruit de tout à l'heure, toujours en train de guetter la moindre odeur ou empreinte, au cas où. Je trouve alors des petites empreintes de faisan, faiblement enfoncées dans la boue. Ces empreintes sont facilement reconnaissables, on dirait trois bouts de bois légèrement espacés et assez petit, avec un quatrième minuscule dirigé dans le sens inverse des trois autres ... Enfin voilà quoi, une empreinte de faisan .. Je ne suis pas trop douée pour les descriptions ... Je suis les empreintes et trouve rapidement l'animal. Il est facilement reconnaissable car il est coloré en quelques endroits dans ce monde sombre et lugubre. Le volatile est occupé à triturer je ne sais quoi. Pas très glorieux comme dernier acte, faut bien l'avouer ... Mais il ne sait pas qu'il va bientôt mourir.
TOUCHER. Je me place au plus proche de l'animal sans risquer de me faire repérer puis me met en position d'attaques, membres bandés et toutes griffes dehors. Ni une ni deux, je bondis sur la bête, en recroquevillant légèrement mes membres antérieurs vers l'intérieur pour avoir plus de maintient sur le faisan. Il ne faut pas qu'il s'envole et m'échappe, après tout le mal que j'ai eu à le débusquer ! Ses douces plumes virevoltent mais je ne prend pas garde.
GOÛT. Je le tue d'un seul coup de croc en direction de son cou. Le sang de l'animal entre directement en contact avec mon palais et ma langue. Il est chaud et sucré. Les oiseaux ont un bon sang. Mais je n'en profite pas trop et ramène déjà la bestiole au camp.

Ça y est, c'est décidé. Je veux faire ma lèche bottes comme tous les autres et je veux monter en grade, j'en ai marre d'être une petite guerrière inutile qui passe sa journée à se trémousser au soleil ! Je veux faire des entraînements réguliers, en solitaire ou en groupe, je veux chasser régulièrement, en solitaire ou en groupe. Je veux être utile pour mon clan. Pour une fois, je veux être utile et cela commence aujourd'hui même !

Je vais vers la forêt aux pendus, nous ne sommes que très peu à venir y chasser, alors quelques proies subsistent encore dans les environs ... C'est une chance, car à force des les tuer, il y en a de moins en moins qui se reproduisent ... Et si on ajoute à ça le fait que y'en a pas mal qui meurent d'elles même, ça fait beaucoup de proies en moins tout ça ! Je garde espoir et commence déjà à m'occuper de ma chasse. Mes pas se font plus lent, plus léger, plus discrets. Ma truffe est déjà en l'air, gueule ouverte. De temps en temps je pose mes yeux au sol pour y déceler des traces d'animaux. Je repère alors une grenouille (ou un crapaud, je ne saurais dire) dissimulée dans le feuillage. Je ne sais pas comment j'ai pu la voir, sa peau est de la même couleur que le reste, son camouflage est presque parfait ! Mais trêve de plaisanteries, camouflage parfait ou non, je dois la tuer. Je me couche presque au sol, pour paraître moins imposante et surtout être plus discrète et m'avance encore de quelques pas. J'allais bondir sur elle lorsqu'un cailloux est venue finir sa route dans l'étang et a fait fuir ma proie !