Je vais vers la forêt aux pendus, nous ne sommes que très peu à venir y chasser, alors quelques proies subsistent encore dans les environs ... C'est une chance, car à force des les tuer, il y en a de moins en moins qui se reproduisent ... Et si on ajoute à ça le fait que y'en a pas mal qui meurent d'elles même, ça fait beaucoup de proies en moins tout ça ! Je garde espoir et commence déjà à m'occuper de ma chasse. Mes pas se font plus lent, plus léger, plus discrets. Ma truffe est déjà en l'air, gueule ouverte. De temps en temps je pose mes yeux au sol pour y déceler des traces d'animaux. Je repère alors une grenouille (ou un crapaud, je ne saurais dire) dissimulée dans le feuillage. Je ne sais pas comment j'ai pu la voir, sa peau est de la même couleur que le reste, son camouflage est presque parfait ! Mais trêve de plaisanteries, camouflage parfait ou non, je dois la tuer. Je me couche presque au sol, pour paraître moins imposante et surtout être plus discrète et m'avance encore de quelques pas. J'allais bondir sur elle lorsqu'un cailloux est venue finir sa route dans l'étang et a fait fuir ma proie !

Toujours de bonne humeur et pleine d'espoir, je retourne un peu plus dans la forêt, j'aurai peut être plus de chances là -bas. Mais en réalité les minutes passent et se ressemblent, je ne trouve aucun trace d'un quelconque animal, ni même une effluve. La seule bestiole que j'ai vue est un aigle (à confirmer) dans le ciel. Haut. Très haut.

Mais la nature a enfin pitié de moi. Je peux sentir la douce effluve d'un chevreuil. Une grosse proie et pourtant si facile à attraper. Ces temps ci, on en trouve beaucoup plus qu'à l'accoutumé, tout comme les cerfs et les daims. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve cela bien étonnant. Dans tous les cas, ce ne sont pas les loups qui vont s'en plaindre le plus, pour une fois que nous avons un peu plus à manger, nous devons en profiter ! Et ramener une telle proie me ferra bien voire auprès de l'Alpha, ce qui n'est pas une chose anodine.
Avant toute chose, il va falloir que je l'attrape, ce chevreuil. Ce sont des animaux rapides que je ne pense pas être capable de rattraper, surtout qu'ils ont l'air jeunes et vifs ceux là ! Mais peut être celui ci ferra t il exception à la règle ? Je me rapproche de la source de l'effluve pour avoir un visuel sur la bête. Petite, mais bien grassouillette, voilà qui ferra le joie d'une poignée de loups affamés ! Je vérifie la direction du vent, puis me place de façon à l'avoir face à moi pour ne pas être repérée. Je marche à pas feutrés, sans bruit, doucement. Il est rare que je sois aussi attentionnée pour un chasse, mais cette proie, celle là, je la veux comme je n'ai jamais voulu une proie. J'ai faim et suis fatiguée, je veux rentrer au camp avec ce chevreuil dans la gueule.
Quand l'animal est bien trop occupé à trifouiller je ne sais quoi, je sors de mes broussailles pour l'attaquer par l'est, pour ne pas qu'il me voit, mais pour ne pas qu'il me sente non plus, à cause du vent. Tout une organisation moi j'vous dis ! Étant trop loin de sa gueule, je l'attaque d'abord par la cuisse gauche, pour ne pas qu'il puisse s’enfuir, puis, quand il est quasiment à terre, je m'attaque à son cou pour le lui briser et mettre fin à ses souffrances (bien que je n'en ai à peu près rien à faire pour être franche).
Je me bats pendant de longues minutes avec sa carcasse pour essaye de la caler dans ma gueule. Au final, je décide de simplement la traîner derrière moi au lieu de la porter. Plus simple. Plus sale aussi, mais je leur rapporte un chevreuil, alors ils vont pas m'enquiquiner non plus !

"Mwai, bof ... ça va ..." j'eus envie de l'étriper. "Ça va" !? Je me suis fait suer pour attraper ce foutu chevreuil et la seule chose à laquelle j'ai droit c'est un "ça va" ? Pfff. Pitoyable. Eh bien ils vont voir, je ne vais pas leur rapporter une grosse proie, oh non, mais une énorme ! Un sanglier ! Et y'a intérêt d'en avoir dans les environs, de toute façon je repars pas tant que je n'en ai pas tué un. Il me semble d'ailleurs que leur population a fortement augmenté, tout comme les chevreuils, biches, daims, lapins, lièvres, écureuils, raton-laveurs, ect. Enfin bref. Ce soir, sanglier au dîner. Enfin, ... peut être un peu plus tard. Mais demain y'aura du sanglier en tout cas, ça c'est sûr !
Je me dirige, déterminée, en direction de la forêt aux pendus, mon seul et unique lieu de chasse. La première chose qui me frappe en arrivant à l'orée de la forêt, c'est l'odeur du sang. Il y a un animal blessé, ou peut être même déjà mort. Avec un peu de chance, ce sera un sanglier et je n'aurai plus qu'à l'achever pour revenir au camp, elle est pas belle la vie ? Enfin, non, elle est pas belle. Parfois, elle est juste un peu moins dure avec nous. Comme aujourd'hui par exemple, pour mon plus grand bonheur. Je suis à la fois les traces au sol, plus ou moins régulières, et en même temps l'odeur. Il me semble bien que l'animal blessé (ou mort ?) est un sanglier, mais je veux en avoir un preuve visuelle avant de me faire trop de fausses joies.
Confirmation visuelle, je peux enfin me réjouir ! Ce soir, sanglier mes loups loups ! L'animal a une belle marque de crocs sur l'arrière train. Un loup a du essayer de l'attraper avant moi mais n'a apparemment pas pu terminer son boulot, je vais donc le faire à sa place. Il serait dommage de réduire à néants tous les efforts de l'inconnus voyons. Je ne me cache pas et avance face à l'animal. Il a perdu trop de sang et est trop affaibli pour s’échapper. Sa mise à mort ne dure que quelques secondes, même si je dois m'y reprendre à deux fois avant de le tuer d'un coup de croc dans la jugulaire.
Comme pour le chevreuil mais avec plus de difficultés, je ramène l'animal au camp. Qu'ils osent me dire "bof" maintenant, je les attend tiens !

J'ai trouvé un nouveau coin dans la forêt aux pendus récemment, je vais donc l’expérimenter aujourd'hui, parce que y'a toujours rien à bouffer au camp ! C'est un sorte de petit étang mais alimenté par une sorte de source qui sort de chépaoù. Mais on s'en fout de ça, le principal, c'est que y'a à bouffer. Tous pleins de petits poissons à manger ! Je n'ai jamais goûté, alors ce sera l'occasion ! Et puis si c'est dégueulasse, je les donnerai aux autres membres hein. Je mangerai de la bonne viande, c'est une source sûre au moins.
Je n'ai jamais chassé de poisson, alors je vais y aller à l'instinct et au feeling. Vous savez, cette chose qui ne marche que dans les films. Bah je vais essayer. Aussi bien je suis dans un film sans le savoir ... Ohh trop bien ! Je pense que je serrai l'ennemi juré du personnage principal, celui que personne peut jamais blairer. Celui qu'on traite de "connard" quand on raconte le film à un ami. Ça me correspondrait bien. M'enfin, c'est pas grave.
Je m'assois face à l'étang. J'attend qu'un poisson trouve quelque chose à faire et qu'il se pose pour essayer de l'attraper. Vu que ce sont mes débuts, je ne vais pas y aller plutôt mollo. Un petit rigolo se prête au jeu. Il sera donc ma première victime à vivre sous l'eau. Chance ou malchance, je ne sais pas, à voir. Je sors mes griffes au maximum et vise le "milieu" du poisson. Je veux essayer de le tuer sur le coup et non le jeter sur la terre ferme, comme dans les films ... De toute façon ils sa la pètent toujours dans les films, je ne suis pas comme ça moi ! Et puis au final, ma technique marche plutôt pas mal. Même si la bête n'est pas morte sur le coup elle est restée coincée entre mes griffes et ne peut donc pas s'échapper. Je la pose sur la terre et met fin à ses souffrances et lui coupant la tête. Je refait la même chose avec un autre poisson, en attendant aussi qu'il trouve une occupation et arrête de bouger. J'arrive à le tuer sur le coup celui là, pas besoin de le décapiter. Pour le troisième, j'essaye d'en prendre un en mouvement et c'est catastrophique: il s'échappe. Je dois donc attendre un petit moment avant que d'autres osent revenir. Pour le "troisième numéro deux", je n'essaye de pas re faire la même erreur et attend aussi qu'il s'occupe. Je fais de même pour mes quatrième et cinquième victimes.
Voilà donc cinq poissons à ramener au tas de gibier. Même si ça pue ces machins, ça remplit l'estomac !

La chasse devient une corvée quasi quotidienne désormais car, malheureusement, plus personne ne se bouge les fesses au camp. Il faut le dire, personne ne se bouge pour aller chasser et se nourrir (ainsi que nourrir les autres ...) ils attendent seulement qu'un gentil petit dévoué (= moi.) aille chasser pour eux. Voilà ce qu'ils font.