J’étais fatigué et j’avais bien envie d’une sieste tranquille dans un sable chaud de la dune. Cherchant donc parmi les étoiles celle qui me correspond, l’endroit ou je pourrais me poser … je ne regarda pas mes pattes et malheureusement cela m’a coûter une grande douleur. Celle des orties. Ho putain quoi, me voilà avec une patte qui me pique et qui me brûle … mais peu être que je devrais prendre çà pour un entraînement ? dans un combat la douleur n’est que passagère … les guerriers apprennent a ne plus sentir la douleur.
Je reprend mon souffle, contrôlant ma respiration, continuant a marcher essayant d’oublier la douleur de mes coussinets. Dur d'oublier a chaque fois que je la pose dans le sable. Je faillu hurler de douleur, mais je retiens cet hurlement en moi. Aller courage là bas il y a un oasis ou je pourrais poser ma patte, mais avant je dois “oublier” la douleur … souvent on dis qu’il faut ce faire plus mal pour oublier le mal … Alors je me mordit la patte agressivement pour oublier mais cela ne m’a pas aider au contraire … Du coup il me fallait une occupation … s’occuper l’esprit pour oublier la douleur ! Pourquoi ne pas chanter ? ecrire une chanson ? ba oui tiens … mais il faudrait que je ne parle pas de ma patte meurtris pour l’oublier … alors par ou commencer ? par la nuit et le claire de lune !

Voilà un loup marchant dans le sable ….
La tête levers vers les étoiles …
Que nous offrais ce claire de lune ...

Aie ! non oublie le sable, et oublie la nuit sa fait trop réel et sa me fait penser a ma patte … cherchons une suite, pourquoi ne pas penser à une histoire passé ?

Ce loup était nostalgique …
Du temps ou la neige emplissais ce lieux …
Le froid qu’aurais procuré la neige l’aurait soulager …
De la douleur venant de ses pattes …

Nan mais tu rigole là ? va-y autant parler carrément de comment tu t’est fait çà ? oui je sais le fait d’avoir penser à la neige m’aurait aider m’enfin quand même … regarde là l’oasis ce rapproche ! tu n’a qu’a parler des plantes et des fleurs !

Mais le lieu idéale pour le loup …
Aurait été cet oasis apaisant …
Ou les couleurs rappelles le printemps …
Et ou l’eau soignera sa douleur …

hooo oui ! sa y est je le tiens ! il faut parler, non il faut penser comme si je me soignait ! c’est çà le truc ! Si dans ma tête je suis guéris alors je ne sens plus la douleur !

Le cycle de la douleur s’éloigne …
en pensant que l’eau me soigne …
Je m’imagine déjà guéris …
En oubliant la douleur de ma patte !

hoo oui ! voilà la je le tiens … je me sens guéris ! je n’ai plus mal , plus mal. Et pourtant me voilà en face de l’oasis. Je plonge ma patte dans l’eau et avec mes crocs me mord le coussinet pour faire sortir les bouts d’épine et apaiser la douleurs réellement. Je venait d’apprendre a oublier la douleur !

Bel avait faim. il ne pouvait pas le nier. Depuis combien de temps n’avait-il pas mangé ? il n’en savait rien et ne comptait pas se remémorer ce genre de souvenirs qui ne ferait qu’accroître sa faim. Non il prévoyait surtout de se démener pour se mettre quelque chose sous ses crocs avant que sa fringale ne l’emporte sur sa raison. Mais le temps extérieur était anormal et inconvenant pour une chasse en surface. On était en hiver et pourtant le température se révéleit étouffante. C’était bien étrange et anormale mais après avoir été témoin de ses pluies diluviennes, que pouvait-il d’autre le surprendre ? Bel s’était donc arrangée pour choisir un terrain de chasse adapté à ses besoins et avait opté pour le dune voilé à le lueur de le surface.
Bel s’avança alors péniblement dans le sable, enjambant certains graviers taillés par l’érosion, qui se dressaient sur sa route pour s’enfoncer dans le sable. Ses oreilles se dressèrent subitement et le jeune loup s’arrêta promptement avant d’humer le sol boueux.

Bel ne s’était pas trompée. il avait bel et bien perçu quelque chose. Un son sembleble à des grignotements, jugea-t-il au vu de le familiarité du bruit. il s’empressa par expérience d’atténuer sa respiration pour ne pas se dévoiler à sa proie tant qu’il ne l’aurait pas repérer il-même. le jeune loup s’avança prudemment dans l’obscurité à pas feutré. il prenait son temps dans ses mouvements pour converser une parfaite discrétion alors que le bruit semble-it s’intensifier à son approche. Bel se stoppa. Ses yeux s’étaient habitués à le pénombre et le jeune loup commençait à distinguer des formes encore un peu confuses. il reprit sa démarche avec empressement, percevant désormais l’odeur et tentait intérieurement de se calmer pour ne pas faire échec à sa traque. Une fois de plus, il s’arrêta dans un mouvement lorsqu’il entendit distinctement l’écho d’un glend frappant le pierre.

le jeune loup tourna le tête vers un recoin du sable. le jeune le loup retroussa ses babines comme pour sourire à le vue d’un écureuil. Trouvé. Bel banda ses muscles, prête à bondir et se dandina sur place pour bien évaluer l’instant approprié et le distance qui les séparait l’un de l’autre. L’écureuil agita frénétiquement son museau comme alerter et roule ses yeux vers le tâche rouquine que fessait le loup dans l’obscurité. Ses poils se hérissèrent à sa vue et il détourna pour prendre le fuite. Aussitôt, le jeune loup bondit mais le rata de peu et se lança à sa poursuite. il dut avouer que son repas se démenait comme un diable pour tenter de lui échapper dans leur course-poursuite qui devint peu à peu harassant à en juger le temps déjà que cela durait. Cette petit bête se cachait souvent derrière les rochers de sa carrure mais il ne pouvait pas échapper indéfiniment au flair de sa poursuivante qui finit l’acculer dans un recoin de le paroi rocheuse du tunnel.
le jeune loup laissa se dessiner une expression menaçante qui déformait ses traits. il avait bien assez joué avec lui et comme après l’effort le réconfort, il était temps de passer à table. L’écureuil dévoile clairement ses intentions de se décaler sur un côté tandis qu’il sauterait face à lui. Mais Bel n’en tînt pas vraiment compte et bondit dans sa direction. le petite bête choisit de partir à gauche et le jeune loup eut comme réflexe de plaquer une de ses pattes sur le queue de sa proie. Dès lors, l’écureuil n’arrivait plus à avancer alors il tentait vainement de décamper. le jeune loup ne pouvait plus attendre d’avantage et entrouvrit sa gueule et ses crocs. L’animal se débattus encore et encore et par un moment d’inattention fini par s’enfuir.

Bel a décidé de s'aventurer au delà des terres connues. Ayant l'habitude de trainer sur les Terres du Nord, ou sur le territoire Navnik, il ne s'est que très peu intéressé aux autres. Ah si ! Il est déjà venu par ici, pour une chasse également.

Il a trouvé du gibier près du village des hommes... mais ne l'a point attrapé. Il s'est fixé cette fois-ci un objectif plus facilement atteignable, et revient donc sur les Terres de l'Est pour prendre sa revanche sur les proies qu'il n'a pas pu ramener l'autre jour, en quelques sortes.

Motivé, il trottine à petites foulées dans cet endroit déserté, qui devait probablement être très animé par les Hommes autrefois puisque de nombreux débris en métal trainent un peu partout. Néanmoins, les animaux n'y sont pas rares, certains ont trouvé du confort dans ces ruines. On peut remarqué, sous une plateforme usée, un ancien terrier creusé par des lapins qui s'étaient agréablement installés dans le coin. Seulement, soit il est très vieux, soit quelqu'un est déjà passé par là. Des racines et des lianes entourent maintenant quelques structures, cela rend le paysage un peu plus naturel, mais pas accueillant pour autant. Une espèce de sculpture métallique circulaire s'est effondrée sur le sol surement depuis un bout de temps étant donné la poussière qui s'est accumulée dessus.

Bel se sent bien ici, le garde-manger étant presque vide, il fallait qu'il aide ses confrères à le remplir. Se trouver dans un tel espace lui procure un sentiment de sécurité. Le fait que le silence règne lui donne au moins la possibilité d'être alerté au moindre bruit suspect qui dérangerait l'ambiance calme. Oreille tendue, museau à l'affut, Bel est déterminé de rapporter à ses compères quelque chose !

Cette perte lui a coupé l'appétit. Néanmoins, il veut revenir avec une proie. C'est là qu'il aperçoit, en faisant quelques pas, un faisan à la lisière de la forêt. La détermination d'Bel est grande, il AURA cet oiseau. Il décide de mettre en place une stratégie, et de l'attraper de l'autre côté. En soit, il doit contourner la proie afin de ne pas être à découvert. Il se trouve dans une plaine remplie d'objets bipèdes, il doit se fondre dans la nature. Heureusement, l'oiseau ne l'a pas repéré, alors il s'engouffre dans le bois, et une fois qu'il est certain d'être hors de vue, il se met à courir jusqu'à être à proximité du gibier. Il est toujours là, près de hautes herbes, il fait son nid. L'imbécile ! Son petit lit ne lui servira à rien lorsqu'il sera plus qu'une carcasse...

Bel bande ses muscles, balance son poids vers l'arrière pour prendre ses appuis, puis bondit sur la proie. L'oiseau n'a pas eu le temps de l'apercevoir, que le mâle a surgit d'un buisson sans crier gare. Cloué au sol, le faisan ne sait s'échapper. Bel plonge ses canines dans son échine, il est certain de ne pas recevoir de coups de bec en le mordant à cet endroit inaccessible. Il remue les crocs dans la plaie et resserre l'étreinte, jusqu'à étouffer sa victime. Plus aucune vie n'habite le petit être, il a poussé son dernier souffle. Bel quant à lui est très fier, il reviendra au camp avec à manger, et aidera sa meute à se nourrir.

Courir. Encore et toujours mais pas n'importe où. Desli en avait assez de parcourir les mêmes chemins à la même allure. Ne croiser personne... Qu'importe. il allait aller chercher la difficulté ailleurs. Pourquoi pas ici d'ailleurs ?

Le loup passait un portail au petit galop. Aussitôt dans ce nouvel espace, de la cendre s'accrochait à ses coussinets, formant des nuages gris autour de ses membres. Les grains de poussières se glissaient dans ses narines et sa gueule. Le loup souffla pour s'en débarrasser et reporta son attention sur le chemin. Plusieurs cahutes se dressaient devant lui. Il se dirigea vers la première.

il entra dans un couloir formé de cordons, tenus par des tiges de métal. Ce couloir dessinait une sorte de labyrinthe tortueux. Des qu’li ralentit l'allure et aborda chaque virage avec précision, tournant et poussant de son arrière-main pour ne pas perdre de vitesse dans les virages à 90 et 180°. La cendre atteignait ses yeux et des larmes s'y formaient. il soufflait bruyamment sous l'effort et ses cuisses commençaient à tirer. Cependant, il fallait qu'il reste explosive dans ses mouvements. il passa une dizaine de virages avant d'arriver dans une allée avec une sorte d'énorme chenille immobile. Il ne restait qu'une armature de métal, qui rappelait les deux troncs métalliques sur lesquels étaient posées les roues de la chenille. Des qu’li sauta dans l'un des compartiments et s'arrêta. il reprenait son souffle tandis qu'il cherchait où aller. A sa gauche et à sa droite, il voyait les deux troncs métalliques s'enfoncer dans des bouches sombres aux rebords acérés. On aurait dit deux gueules aux longues dents plutôt que deux bouches. Pourtant, les dents semblaient factices. Etait-ce un leurre ?

Sans attendre plus longtemps, Le loup sauta dans le compartiment suivant puis l'autre. il enchaîna plusieurs sauts ainsi, sollicitant encore ses postérieurs et mobilisant son dos pour amortir son propre poids lors de la réception. il finit par atterrir entre les deux troncs de métal et repartit de plus bil vers la gueule béante.

A l'intérieur, il n'y avait que des barres de métal. Des tas de poussières étaient présents en dessous d'il. Peut-être y avait-il eu quelque chose avant qui avait disparu avec le temps ? Le regard doré de Le loup ne s'y attarda pas et il revint au chemin qu'il devait parcourir. Les virages ici étaient beaucoup plus arrondis que les autres mais la difficulté venait des barres qui reliaient les troncs à intervalles réguliers. Bel devait allonger sa foulée pour poser ses membres entre ces dernières. C'était comme si il sautillait. A peine cette remarque faite, Bel se retrouvait dehors. il quitta ce stand et s'arrêta. Son souffle était rauque et il avait chaud. Il fallait qu'il se repose avant d'aller plus loin.

Belphegor se coucha sur le sol couvert de poussières. Qu’elle saleté ! Belphegor n'était pas si athlétique qu'il le pensait. Ses cuisses le brûlaient à cause de l'effort et sa gorge à cause de la poussière. L'entraînement allait être plus dur que prévu.

Malgré la plainte des muscles de ses postérieurs, le loup se remit debout. il tourna la tête et observa une autre boîte, similaire à la précédente. Le même dédale de fer se trouvait devant. Belphegor râla mais c'était ça l'entraînement. Il fallait faire et refaire sans cesse les exercices jusqu'à ce qu'ils soient réalisés à la perfection. Sans plus attendre, il s'élança au galop dans le labyrinthe. Déjà, un virage à 180° à gauche. Belphegor ramena ses membres sous il pour garder sa vitesse et gagner en maniabilité et précision. Un deuxième virage à gauche, un troisième à droite... La tête du loup commençait à lui tourner. il regarda un point fixe à l'horizon pour essayer de retrouver un peu de clarté... et manqua son virage. Son flanc gauche vint taper contre les rambardes en métal, lui arrachant un gémissement de douleur. il manqua de s'effondrer. il sentait ses membres faiblir. il s'arrêta immédiatement et se laissa tomber à terre, soulevant un nouveau nuage de poussière. Ses côtes lui faisaient mal et sa respiration était devenue difficile. Ce labyrinthe était un enfer mais Belphegor refusait d'abandonner. il se releva difficilement et repartit au petit galop. il sortit à allure plus réduite.

Devant lui, un morceau de bois lui faisait face. il sauta dessus et observa. Des cordes épaisses pendaient dans le vide. ils formaient une sorte de boucle au bout. On aurait dit des pièges, de ceux qui se serrent autour d'une patte et s'enfoncent dans la chair. Mais pourquoi les mettre en l'air ? A moins que des choses y étaient accrochées avant ? Une vision de loups suspendus en l'air traversa son esprit et la fit frémir. Belphegor secoua la tête pour la chasser. Sur des poteaux, des bouts de cordes pendaient aussi. Certainement étaient-ce les autres extrémités des pièges en l'air. il s'en approcha et testa leur solidité en les poussant du museau. ils étaient bien attachées et ceci donna une idée à le loup.

il descendit de l'estrade puis se leva pour poser ses antérieurs sur l'estrade. il tendit le cou pour attraper plusieurs cordes et redescendit sur le sol. il commença à tirer, sans sentir de résistance. Ce fut de courtes durée et bientôt, les cordes s'immobilisèrent. Belphegor voyait des pièges se soulever et s'emmêler. Ce devait être ce noeud qui lui donnait du fil à retordre. il resserra ses crocs et tira de plus en plus. il n'arrivait plus à reculer, les cordes tendues l'en empêchant. Belphegor relâcha la pression et tira d'un coup. il tira par saccades pour débloquer les cordes mais rien n'y faisait. il jeta un coup d'oeil autour d'il. Les barres de fer du labyrinthe formaient un angle droit juste à côté d'il. il se dirigea vers ce coin et mit la corde en appui dessus. il mit son ventre contre terre et passa sous une barre de fer. Ainsi, il était parallèle au stand et la corde faisait un demi-tour sur un morceau de fer. C'était le moment de tirer. Belphegor se campa sur ses membres et tira de toutes ses forces. Ses crocs arrachaient des fibres des cordes à force d'exercer une til contrainte dessus. Peu à peu, les cordes roulèrent contre le morceau de fer et Belphegor reculait. Un pas, deux pas, trois pas... La tension était de plus en plus forte. Dans un ultime effort, il relâcha légèrement la pression et tira de toutes ses forces. Ses muscles étaient au supplice et accueillirent comme une délivrance la cassure des cordes. Belphegor se retrouva avec un morceau de cordes dépassant de sa gueule. Ses crocs avaient coupé la corde. il resta de marbre quelques instants et sortit du labyrinthe par où il était entrée. il passa sous la barre, son ventre frottant le sol poussiéreux. il ne se releva pas. La corde lui glissa de la gueule. il la regarda tomber et la fixa. Le beige de cette dernière contrastait avec le gris du sol. il allait la contempler encore un peu avant de repartir.

Mais qu’est-ce que c’est que ça ? … Où suis-je ? Qu’est-il arrivé au monde ? Bel ne l’avait jamais vu comme ça … Il ne s’en rappelle plus, le pauvre. Qu’elle est la différence entre avant et après ? Il n’a plus aucun repère, il ne met plus de mot sur ce qu’il voit. Est-ce un rêve ? Non, une réalité. Une réalité tellement vraie qu’il en subit les conséquences naturelles : maux de têtes, nausées ? Un réveille assez brutal, me direz-vous. Allongé dans le désert, les pattes ensevelies sous le sable, il a du rester là pendant très longtemps ; Mais impossible de se rappeler comment il est atterrit ici. Les extraterrestres l’ont-ils transféré dans une base inconnue ? Qu’est-ce qu’un désert ? Est-ce cette immensité orangée qui porte ce nom si étrange à prononcer ? Aucun souvenir. Aucun. Plus de goût, il ne ressent même plus la faim et la soif. C’est cette bizarrerie qui prend le dessus. Le mystère, l’inconnu. Où est-il tombé ? Sur la tête, mais où ? Dans le sud ? Probablement. Les collines sablonneuses ressemblent aux bosses du stégosaure. On dirait une grande muraille, irrégulière, s’étendant sur plusieurs kilomètres. C’est vaste. C’est grand. Non, c’est immense. Existe-t-il un mot plus puissant que ‘immense’ ? Infini peut-être, oui. On ne peut plus mettre de limite. La ligne d’horizon n’existe même plus. Il n’a plus aucune notion du temps. Ses pattes remuent dans ce genre de sable étrange. Qu’est-ce que c’est ? Un solide si petit, regroupé en plusieurs milliers d’exemplaires. Un bel exemple de duplication. Mais comment est-ce possible ? L’infiniment petit existe donc. Et l’infiniment grand aussi : regardez cet espace. Il n’a plus de frontières. Plus de barrières, plus de limites à franchir. Mais … Tout cela ne répond pas à la question … Mais qu’est-ce que c’est ? Un paradis sur terre, ou un enfer bien réel ? Il y a des formes étranges bordant le lointain. Des sortes de masses rocheuses, qui ne portent peut-être pas de nom. D’ailleurs, en se réveillant, il n’avait même pas remarqué qu’il portait une robe noire. Un manteau de velours. Quatre pattes qui pouvaient bouger avec un peu de volonté. Il se lève et découvre ce corps. Comme s’il venait de l’avoir. Et pourtant, il était né avec. Nous ne savons pas ce que nous réserve la vie sur Terre. Mais Belphegor savait qu’il y avait des découvertes et des surprises tout le temps. Il inspire, expire. Comme un louveteau émerveillé lors de sa naissance, découvrant toutes les nouvelles fonctionnalités de son corps. Impressionnant, grandiose, étrange et nouveau.

Tu te lèves péniblement. Tu sais que tu dois partir chasser. Cela ne t'enchante pas spécialement mais tu ne peux pas te permettre de ne pas y aller. Tout le monde y est plus ou moins convié. Tu te déplaces lentement. Tu retrouves sans peine le chemin de la ville. Tu te retrouves souvent dans ce lieu de bipèdes en ce moment. Tu n'aimes pas ce lieu en temps normal. Seulement, les pluies lames de foudres te forcent à te terrer tel un rat dans les souterrains. Tu connais encore mal le chemin te menant à la ville et tu suis les tunnels, laissant tes pattes te porter tu ne sais où. Tu pousses un long soupir. Ce chemin est plus long qu'à la surface. Il est plus tortueux, plus sombre. Et cela empeste davantage. Ton museau perçoit l'odeur du renfermé, de la pourriture et de temps d'autres choses répugnantes. Tu grognes lorsqu'une goutte de je ne sais quel mélange te tombe sur le museau. Tu prends ta patte et gauchement, tu l'essuies d'un revers de patte. Tu reprends ta marche fastidieuse. Tu ne regardes pas où tu vas, tu esquives simplement les murs de pierres délabrées qui se dressent devant toi, rien de plus. Tu ne sais pas exactement où tu es. Tu sens simplement l'odeur infecte des bipèdes. Tu sens également l'odeur que dégage leurs monstres métalliques. Ceux dans lesquels, ils se déplacent parfois. Certains servent également à tirer des bombes ou tout autre projectile dangereux. Tu n'aimes pas cette odeur. Ton odorat est très sensible à cette odeur métallique âcre. Elle te bousille littéralement le museau. Tu aimerais pouvoir sortir. Tu aimerais tellement pouvoir courir à l'air libre. Il sent si bon dehors. Néanmoins, tu ne peux pas. En sortant, tu risques fortement de trouver la mort et ce n'est pas là ce que tu envisages. À quoi bon lutter contre les pluies lames de foudres ? Essayer de faire le vaillant loup ? Non. Mourir en idiot, conscient du danger, mais voulant simplement prouver qu'il n'a peur de rien. Tu te refuses une pareille mort. Elle serait indigne de toi. Au final, si on ne prend pas en compte la puanteur des souterrains, la vie n'est pas si mal en contrebas. En effet, les chemins se suivent et se ressemblent et il est facile de se perdre, néanmoins, la monotonie n'a pas que du mauvais. Et puis, tu t'y es habitué, cela fait maintenant plus de deux jours que tu divagues, toi et tes camarades lupins ou animales, dans ces tunnels à la recherche de nourriture pour certains, de combats pour d'autres. Tous les moyens sont bons pour devenir plus fort et s'occuper. Ainsi, au lieu de chercher un affrontement, que tu trouverais durement, tu préfères te concentrer sur la chasse, tu t'en consoles. Voilà longtemps que tes crocs ne se sont pas plantés dans une proie, cela doit faire plus de deux jours, tu ne sais pas, tu ne sais plus. La faim te mène en bateau et en ces moments où la nourriture se fait rare et où l'envahisseur se fait de plus en plus ressentir, ta force vitale semble t'abandonner. Il faut que tu trouves de la nourriture, tu en es conscient. Pour le plaisir de ton estomac et de tes pairs, tu te mets en chasse.

Tes yeux croisent ceux d'une proie. Tu vois alors une boule de fourrure noire crasseuse fuir. Tu poursuis ta proies jusque dans les retranchements de la grotte. Ton flair est ton meilleur allié. Tu ne lâcherais pour rien au monde. Tu n'allais pas laisser ce vulgaire animal gagner sur toi. À l'odeur, tu parviens à reconnaître le type de proie. Un animal empestant. La vue ne t'aide guère, puisque tu la vois noire uniquement alors qu'elle possède en vérité des marques blanches plutôt distincte. Son pas lourd se fait entendre de plus en plus. Tu te rapproches. Tu es sur ses talons. L'animal est bien moins rapide que toi. Tu souris obstinément, d'un rictus diabolique et sanguinaire. Tu vas pouvoir manger. Redoublant d'efforts, tu te précipites, au risque de ne pas pouvoir t'arrêter à temps pour ne pas finir grillé par la lave en filet. Tu fonces, ne pensant plus qu'au goût de cette proie, plus qu'à son sens qui va couler dans ta gueule, plus qu'au goût de sa chair si tu as le droit d'avoir ta part de cette dernière. Tu n'en oublis pas pour autant ton objectif : la mise à mort de l'animal. Tu as beau rêver de goûter à sa chair, tu ne le feras certainement pas si tu ne l'attrape pas ! Tes yeux se réduisent à deux fentes. Bientôt, tu peux distinguer les marques blanches salies qui parcours son corps. Tu n'es plus qu'à une longueur de queue. Grâce à ton élan, tu n'as pas besoin de fléchir. Tu exécutes un bond des plus agiles et retombes à ta grande surprise devant la proie. Ton calcules avait été mauvais et tu n'avais pas assez pris en compte la lenteur de l'animal. Tu n'abandonnes néanmoins pas et la bête qui malgré sa lenteur, en panique, te crois encore derrière elle et poursuit son chemin. Elle finit dans ta gueule. Son coeur s'arrête de battre ! Tu aurais un blaireau à ajouter au garde-manger !

Tu continues d'avancer dans ce tunnel. Tu ignores jusqu'à où il va te mener. Tu finis par trouver une nouvelle embouchure. Une grille métallique s'allonge de tout son long sur le sol. Tu la renifles et tu ne reconnais aucune odeur autre que celle du métal. Comment est-ce qu'elle s'était délogée de son emplacement initial ? Tu ne le savais pas. Mais personne n'était intervenu en personne. Peut-être était-ce les pluies lames de foudres ou bien les bombardements incessants des hommes qui faisaient trembler la Terre entière. Tu délaissas la plaque de métal inanimée contre l'ancien emplacement de cette dernière. L'entrée semble étroite, mais une odeur agréable en découle. Mêlée à celle du métal, tu déniches un délicat fumet de proie. Une odeur de rat, tout du moins de rongeur est omniprésente. Ton estomac se met à gronder. Tu es venu ici pour cela. Tu vas donc chasser. Tu files dans l'étroit passage, tes épaules frottent contre les parois métalliques. Tu as du mal à progresser, mais l'odeur de la proie et la faim qui t'anime te donne l'énergie de poursuivre. Tu remontes la piste à tout allure. Tu sens la proie de plus en plus. Tu te rapproches dangereusement d'elle. Lorsque tu l'aperçois, tu ne lui le laisse pas le temps de filer, tu fonces le plus vite possible. Néanmoins, ta taille importante te confère plus de difficultés que tu t'imaginais et la bête en profite pour filer par un trou.

Je ne sais pas vraiment ce qu'il se passait dans ma tête à ce moment, mais voilà, il se trouve que le matin, en me réveillant après un énième cauchemar, j'avais hurlé. Un long hurlement, puissant, plein de rage. Puis, j'avais foncé sur le premier arbre venu et avait mordu, détruit l'écorce et laissé de longues traces dans le tronc. Mais qu'est-ce que c'était ça ? Ce semblant de vie ? Et puis où ça menait de faire semblant de s'en sortir alors qu'on voulait juste tout foutre en l'air, soit en premier. Merde, j'allais vraiment pas bien pour penser un truc pareil...

Il fallait dire aussi que cela faisait plusieurs nuits de suite, et à chaque fois, ils étaient plus oppressants. Plus durs. J'en frissonnait encore. Je m'était dit : "Merde, à quoi ça rime ? Ou est passé ma rage ? Haha, pensés noires, vous ne m'aurez pas ! Je vais allez affronter un bon coup le risque et la mort, et puis je reviendrais, plus vivante que jamais." Puis j'étais partie.

Au loin, les reliefs d'une ville se dessinaient. Ma colère s'était quelque peu dissipé et mon envie d'en finir était définitivement repassé dans la case "Pardon ? Comment t'as pu penser ça ne serais-ce qu'une seule fois ?". Tout avait l'air normal. Juste encore un peu de rage envers les humains, une prière pour que tout cela ne soit qu'un cauchemar géant et une légère tristesse. Rien a signaler.

Alors pourquoi j'avançais toujours ? J'aurais peut-être dû rentrer, maintenant que tout était terminé. Oui mais non. Non parce que je n'étais pas venue pour repartir sans rien faire. Non parce que quelque part, j’espérais qu'en m'entraînant et en affrontant un lieu dangereux, je puisse effacer mes cauchemars, le temps d'une nuit ou deux. C'était toujours cela après tout.

La nuit tombait peu à peu. Le soleil disparaissait doucement derrière l'horizon. L'obscurité reprendrait bientôt ses droits. A l'approche de la ville en ruine, je renforçais mon attention et ma discrétion. J'atteignis les premières maisons et, bientôt, je serpentais entre les bâtiments, rasant les murs en silence. Les humains traînaient encore par ici, ils étaient rares, certes, mais tout de même.

Après un long moment à errer dans les rues, j'arrivai à un endroit définitivement intéressant. Je m'y introduit, satisfaite d'avoir trouvé un endroit propice aux entraînements. La nuit avait définitivement installé son voile étoilé sur le ciel, et aucun nuage ne troublait ce spectacle. Pas un être vivant en vue. En temps normal, la perspective de n'avoir aucun animal à se mettre sous la dent ne me réjouissait pas du tout, mais ici, les êtres vivants étaient des hommes. Rien de bien agréable donc.

Je me mis alors à courir. Courir sans m'arrêter. Courir à perdre haleine. Mes muscles s'activaient sous ma peau. Mon cœur battait plus fort à chaque foulée. Mes poumons se soulevaient puis se rabaissaient au rythme de mon souffle. L'air entrait dans ma gueule et ressortait juste après. Le froid piquait ma peau malgré mon pelage. Le vent sifflait à mes oreilles. Je me sentais enfin vivante. Pas seulement survivante. Vivante.

Je ne m'arrêtai que lorsque je fus sur le point de m'écrouler. Puis immobile, je repris mon souffle. Le temps semblait s'être arrêté pendant ma course et il reprenait lentement sa marche habituelle. Je levai les yeux vers le ciel. Voilà. J'avais oublié le monde. L'enfer plutôt. Il n'y avait eu que moi et le ciel. Et puis, ici, il restait quelques arbres, un peu d'herbe. Presque comme avant. Enfin, plus que dans certains endroits du moins... Et c'était déjà beaucoup.

Je ne m'accordai pas une trop longue pause et me dirigeai immédiatement vers le point d'eau que j'avais repéré durant ma course. Je reniflai l'eau. Elle semblait plus ou moins saine. Peut-être pas parfaite à boire mais pour ce que je voulais faire, cela suffirait. Je plongeai. Le froid de l'eau me saisit et je réagis en mettant immédiatement mes membres en mouvement. Je nageais vers le centre du lac, déterminé. Puis vers un autre endroit, et encore un autre. J'évoluais ainsi dans l'eau. Depuis combien de temps n'avais-je pas fait cela ?

Lorsque je sortis de l'eau, j'étais épuisé et frigorifié, mais fière et satisfaite. Je me secouai tel un gros chien et me remis à courir encore une fois das l'espoir de me sécher quelque peu avec le vent. Enfin, je m'écroulai près de l'un des arbres survivants. Quel bonheur, définitivement. Me vider la tête ainsi m'avait fait tant de bien... J'avais bien fait de venir ici.

T'as le vent dans les poils, la truffe au vent. Tes yeux plissés combattent l'air froid contre lequel tu t'opposes depuis environ vingt minutes. Courir, c'est ta façon à toi de sortir de ce monde de fou, ta façon à toi de dire '' merde à vous, je m'enfuis et vous pourrez pas me rattraper! ''. T'as besoin de ta dose d'adrénaline, de terminer ta journée la langue pendante et le corps qui ne fournit plus. Quand tu galopes, tu ne réfléchis plus. C'est nocif de trop réfléchir quand la vie autour de toi passe son temps à s'écrouler et à te lancer des débris en plein visage. C'est pour ça que t'aimes ça, courir.

T'en as d'ailleurs profité pour t'entraîner un peu. Il n'y a pas meilleure piste de course que la dune de sable désert En plus de s'étendre sur des kilomètres et des kilomètres, elle est bûchée d'obstacles, une vrai partie de plaisir. Tu te donnes à fond, t'as le cœur qui bat à cent miles à l'heure et les muscles de tes pattes vont te lâcher à cause du double de l'effort fournit dans la neige épaisse. Pourtant, quand tu vois ce camion renversé devant toi, tu ne le contournes pas, ça non. Tu te donnes un élan et tu bondis, tu te laisses glisser sur la surface métallique du dessus en laissant quelques marques de griffes, en plus d'un bruit strident. Tu atterris de l'autre côté en faisant une roulade sur le côté et tu te remets à courir, même si la chute n'était pas agréable. C'est dépasser ses limites ou bien c'est ne rien faire.

Tu zigzagues entre les cônes de route placés de façon à assurer une circulation sécuritaire. Maintenant qu'il n'y a plus de voitures et que la route est détruite, les cônes sont un peu éparpillés et couchés sur le sol. Ça non plus, tu ne les évites pas. Tu sautes par dessus, tu grimpes dessus et tu sautes de cônes en cônes sans toucher le sol, comme si l'asphalte démolie s'était transformée en lave bouillante. Du dernier cône, tu sautes sur la voiture et celle-ci, à cause de la rouille et son ton poids, défonce. Tu t'en sors de justesse en t'accrochant au bord pour te propulser agilement hors de la cabine qui s'écroule. Tout ça, sans arrêter de courir.

Après autant d'efforts, tu décides de te laisser glisser entre la carcasse d'un jeep de l'armée et d'un trou créé par une des multiples bombes. Tu te roules sur le dos et t'accordes une pause avant une prochaine course, qui ne devrait pas tarder à arriver.