C'était un jour où le loup avait été secoué par des crises. Il avait souffert, presque à en crier. Il avait vu des horreurs cette nuit.  Le bruit des os de ses frères et soeurs, broyés sous les rochers. Au réveil; les sueurs lui coulaient et le loup avait des crampes phénoménales aux muscles.  Il était donc parti pour se dégourdir un peu et oublier ces terribles images.

Il avait courut, malgré la douleur. Il voulait de tenir en forme. Il avait courut encore et encore; il avait fait du saut, par dessus les haies, les ronces, les troncs. Au bout d'une heure et demie, il estima avoir assez travaillé et il se reposa près d'un arbre. Soudain, une petit chose arriva prêt de lui, traînant un mulot dans la gueule,  déjà aux trois quarts dévorés. Il en restait même pas pour une belette, mais pour des petits... cela pouvait être suffisant. La belette eut l'air si étonnée de le voir ici, près de son terrier (qu'Athos n'avait  même pas vu), qu'elle en fut tétanisée.  Athos en saisit l'occasion.  Elle était grosse, elle était grasse, elle nourrirait des loups et louvards. Après avoir tué la belette le loup pointa son museau vers le terrier qu'il n'avait pas vu. Il entendait les jeunes belettes, trop petites pour se défendre mais en âge de se débrouiller seules. Le loup poussa de la patte les restes du mulot dans le terrier et partit. 

***


 

 

Athos allait un peu mieux depuis peu. Il ne savait pas vraiment s'il était malade ou non. Quoi qu'il en était, il faisait abstraction de ces petits vertiges et cauchemars.  Il devait ramener de quoi se nourrir à la meute, c'était le plus important. Alors le loup partit de nouveau chasser.

Il tomba au bout d'un quart d'heure sur un lièvre qui gambadait  dans les prés. Il devait attendre que ce dernier s'immobilise, ou le grand loup brun aurait moins de chance de l'attraper.  Enfin; le lièvre se posa près d'une motte de terre en plein soleil et s'étala de tout son long. Un sourire s'étala sur les babines du jeune général. Athos passa à l'attaque.  Il s'élança  vers le lièvre. Ce dernier se rendit compte,  un peu tard, que le loup le chassait. Ni une ni deux, il se leva et courut le plus vite possible vers les buissons.  Mais Athos avait plus d'élan et fut rapide. Il attrapa le lièvre et lui brisa d'un seul coup de mâchoire la nuque.