Chapitre 10

Athos était parti tôt ce matin là, les nouvelles de la veille l’ayant empêché de dormir. Il avait été nommé Général. Lui. Le jeune loup turbulent, dont certains répugnaient son comportement rebelle, trop impulsif, lui, il avait été fait Général. Athos, en rentrant chez lui après la réunion de la meute, n’avait pu s’empêcher de rire. Quelle ironie. Lui qui avait toujours voulu monter, devenir plus fort que les autres, plus puissant, et surtout porter sa meute vers le haut. Lui, il était Général. Général. Un sourire de dépit étira ses lèvres quand il se souvent des regards jaloux et parfois étonnés des plus vieux, qui se souvenaient encore de ses frasques adolescentes. Et oui, le rebelle, l’enfant tortueux venu de on-ne-sait-où était à présent général et commanderait en première ligne si guerre il y avait. Et guerre il y aura. Elle sentait à plein nez, elle embaumait de son odeur tous les territoires menacés.

Elle allait arriver. Athos s’élança dans la forêt charbonneuse.

Chapitre 10
4 + 3 bonus Forêt + 4 Bonus Athos = 11 Chasse réussie
Athos s’élança dans la forêt charbonneuse. Il courait encore et encore à en perdre haleine. Le sourire ne s’effaçait pas de son visage, mais quel sourire ! Ni heureux ni surpris, ni mesquin ni ironique, ni fier ni vengeur. Mais davantage le sourire de celui qui a appris une nouvelle, une nouvelle vraisemblablement bonne. Ni plus ni moins. Il en était presque froid. Athos s’engagea dans les chemins boueux, il passa sous les troncs les plus bas et au dessus des troncs les plus hauts. A présent, il s’agissait d’être fort, car il ne pouvait plus reculer. Il fallait s’entraîner dur. Et il allait y arriver. Il courait dans la forêt, zigzaguant entre les arbres, sautant au dessus des flaques. Soudain, un bruit sourd se fit entendre. Un craquement. Des bruits de mâchoires. Athos s’arrêta net dans sa progression et avança vers le bruit à pas feutré. Il vérifia que le vent ne trahirait pas son odeur et se camoufla pour apercevoir une scène de crime. Sous ses yeux, un gros lynx déchiquetait un renardeau. Le pauvre enfant n’avait pas du souffrir, mais avait dû avoir si peur qu’il était sûrement mort d’effroi. Autour du lynx, une scène de carnage. Le terrier avait été dévasté, la deuxième entrée de la tanière du petit avait été bouchée, si bien qu’à rester à l’intérieur de son abri, il aurait suffoqué. Le lynx avait dû essayer de l’attraper avec ses grosses pattes, mais voyant que l’enfant lui échappait, il aurait sûrement joué la ruse. Il l’avait piégé. Le petit renardeau laissé sans surveillance avait mis la tête dehors, erreur fatale. Athos comprit que le lynx en avait profité pour lui briser la nuque. Et le dévorer. Athos savait que c’était le cycle de la nature. Mais il ne pouvait s’empêcher d’imaginer un louveteau à la place de ce renardeau. Sans aucun doute, si le lynx avait pu faire cela à un renard, il n’aurait certainement pas hésité à le faire au loup. Le grand loup se leva de toute sa hauteur et gronda si férocement que les arbres en tremblèrent. Le lynx, surprit, lâcha sa proie de sa gueule mais en écrasa le bout avec ses pattes, comme pour s’assurer que le loup ne lui prendrait pas son casse-croûte. Le lynx remarqua la rage dans les yeux d’Athos et sourit. Athos devina pourquoi sans mal. Il se moquait des états d’âme du loup, ce qui devait d’ailleurs sembler surprenant pour de tels prédateurs. Mais il se trompait. Athos n’aurait aucun état d’âme. Pour ses ennemis. Et le lynx venait d’en devenir un.

Il se jeta sur lui, gueule ouverte. Le lynx tenta d’esquiver mais Athos réussit tout de même à lui attraper l’oreille et d’un coup sec, il la lui arracha. Le lynx hurla de douleur et lança un regard meurtrier à Athos. Mais ce dernier n’avait pas dit son dernier mot. Il sauta sur le lynx et lui asséna des coups de toutes parts, jamais au même endroit, pour l’épuiser jusqu’à ce qu’il devienne incapable de lui asséner un coup mortel. Lorsqu’il sentit le lynx faiblir, Athos allait lui porter le coup fatal. Mais le lynx avait rusé. D’un bond, il éjecta le loup brun qui se prit l’arbre de plein fouet. Athos se releva. Le lynx allait chargé et le loup le vit juste à temps pour esquiver, le lynx fonça droit dans l’arbre, mais l’esquiva avec souplesse. Athos grogna de plus belle contre le feulement du félin. Un lynx sur le territoire des Sekmet qui tuait un renardeau dans son terrier par pur plaisir, puisqu’il ne nourrissait pas grand chose, pouvait faire la même chose aux louveteaux. Athos claqua des dents férocement. Il voulait éviter un corps à corps direct, pour ne pas recevoir les griffes mortelles du lynx. Alors comment ? Le loup provoqua le lynx du regard qui hésitait à attaquer, sentant quelque chose anormale dans la tactique du loup brun. Mais la tactique ne pouvait être comprise que par Athos et seulement par lui. Il allait improviser ! Se jetant sur le lynx qui se prépara à repousser l’offensive, il esquiva ce dernier au dernier moment pour rebondir sur l’arbre derrière et sauter sur le dos du lynx. De toutes ses forces, il mordit le lynx à la nuque et tenta de lui percer les artères, ce qui n’était pas chose facile. Il s’était lancé dans un véritable rodéo. Le lynx, infatigable, cherchait coûte que coûte à ejecter Athos. Mais trop tard. L’artère était touchée et Athos le sentit. Il se dégagea un peu et laissa l’animal s’épuisa. Puis, le lynx tomba au sol, mort.

Athos le ramena au garde-manger.

Chasse réussi (9+3+4)

Chapitre 10

Sur le chemin du retour, un lapin croisa la route du chasseur. Il ne fit pas long feu, au bout de quelques centièmes de seconde, Athos lâcha la dépouille du lynx et se jeta sur le lapin qui n’eut pas le temps de fuir. D’un coup sec, Athos brisa la nuque du rongeur. Un deuxième à ramener !