Dés de chasse : 9 + 2 = 11

Couchée là depuis des heures, je rampe finalement sous la clôture où restent accrochées de petites touffes de mon pelage immaculé. Je m'éloigne des barbelés pour ne pas y laisser ma chair, et me relève enfin, mes pattes s'enfonçant sans la boue à mesure que je m'approche de l'enclos des porcs. Les gros animaux me regardent bêtement, trop abrutis et trop gras pour broncher ou penser à avoir peur de moi. Pourtant je suis bien là pour les abattre. Je m'approche un peu plus, entre ouvre la gueule et halète en détournant le regard, observant les alentours. Et puis, je choisis. Un animal plutôt petit par rapport aux autres, plus jeune certainement mais pas aussi petit qu'un porcelet. Un animal que je saurais traîner hors d'ici rapidement. Sans prévenir, je me jette dans la mêlée, les bruits de succion s'échappant du sol lorsque mes pattes s'extirpent difficilement de leur prison de boue. Mes gestes sont gauches, mes mouvements diminués par l'espace restreint et la boue qui tente de m'avaler entière, mais je tiens bond et me rapproche de ma proie en quelques bonds misérables. J'abats toute ma force sur elle, plonge mes crocs dans sa chair, la fait hurler de douleur et fais monter la panique dans les rangs. Elle se débats, m'échappe, et je lui cours après dans l'enclos brun de boue. Je m'écrase au sol en glissant dans la bouillasse, me relève plus sombre que les porcs, et reprends ma course poursuite derrière la bête, lui infligeant des coups de crocs violents et sanglants, goûtant à son élixir de vie comme au meilleur breuvage de mon existence. Je l'affaiblis patiemment, avec tact, jusqu'à voir le porc s'étaler au sol, épuisé et mort de trouille. Je me jette sur sa gorge sans aucune pitié, maintiens sa trachée entre mes crocs et patiente jusqu'à ce que la mort vienne le prendre, l'air quittant petit à petit le confort de ses poumons.

+ 1 cochon

Dés de chasse : 12 + 2 = 14

Puisque les hommes sont si stupides qu'ils laissent leurs bêtes se balader dans les hauteurs, pourquoi une louve telle que moi ne pourrait pas profiter d'une pareille occasion ? Je sors lentement d'entre les arbres pour jeter un oeil autour du troupeau, et alors que je ne détecte aucune présence canine, je m'avance un peu plus vers les proies potentielles et les détaille chacune leur tour de mon regard d'émeraude. Bonne santé apparente, pas de faiblesses visibles. Mais, là dans le gros du troupeau, je repère une femelle qui cache comme elle peut la présence de son nouveau-né, un petit être duveteux maladroit sur ses quatre membre. Je commence à trotter, contourne le troupeau, l'observe avec insistance pour finalement découvrir un deuxième petit derrière duveteux. Deux petits, une mère, un prédateur et aucune protection en vue. Je m'élance droit sur le trio, affole quelques bêtes que j'esquive dans leur course en bondissant de droite ou de gauche selon leurs trajectoires, avant de continuer ma course vers mes proies désormais verrouillées. Je saute sur le dos d'une brebis qui geint plus fort qu'un louveteau et part en courant, mais j'atterris sur le sol d'un bond lest et je me précipite vers mes cibles sans un regard en arrière. Encore quelques foulées dans la terre humide, quelques galopades dans l'herbe froide et me voilà près de maman et ses deux petits qui cherchent désespérément à se cacher dans le reste du troupeau. Mon regard expert ne les lâche pas une seconde, et c'est concentrée uniquement sur eux trois que je poursuis ma course au milieu des moutons, sans jamais ralentir et sans jamais faiblir. Mes muscles roulent sous ma peau avec une légèreté telle que je me sens déjà victorieuse, et lorsque mes crocs se referment enfin sur une patte arrière, je ne suis pas étonnée de cette glorieuse journée. Le reste du troupeau continue de courir alors que je traîne le petit beuglant jusqu'en extrémité de la prairie, où je le relâche une fraction de seconde pour bondir vivement par-dessus lui et plonger mes crocs dans sa nuque, la lui brisant après l'avoir secouer voracement pendant plusieurs secondes.

+ 1 agneau

Dés de chasse : 8 + 2 = 10

Mes pattes frappent le sol avec rage, l'humus vole sous chacun de mes pas rageurs, et mes crocs claquent dans le vide alors que je me contorsionne pour virer brutalement à gauche ou à droite selon la direction prise par cette foutue bestiole au long corps poilu. Sur mon visage, de belles griffues piquantes et les marques de crocs dans mon antérieure droite, qui me donnent une rage de vaincre encore plus redoutable que mon instinct de chasse naturel. Je me projette en avant, tors le cou et claque des mâchoires sur sa queue, faisant gueuler la bête et la voyant se retourner pour un nouveau coup de griffe terrifié. Je recule vivement la tête, freine des quatre pattes et repars dans l'autre sens. Si ce foutu furet pense s'en sortir comme ça, il se trompe et se surestime lourdement. Encore quelques foulées pour le rattraper à nouveau, il cherche une issue dans les parois rocheuses, un trou où il pourrait se faufiler pour m'échapper. Je l'écrase contre un rocher, le relâche en jappant lorsque ses crocs se referment sur mon museau, et repars à sa suite les yeux remplis de colère. Je freine brutalement au-dessus de lui, il se faufile entre mes pattes et s'enfuit dans l'autre sens, mais je le suis avec détermination et si mes muscles deviennent douloureux sous l'effort, mon cerveau n'est pas décidé à les laisser se reposer. Encore une tentative ratée lorsque mes crocs claquent dans le vide, mais cette fois je ne suis pas passée loin et la prochaine sera la bonne. Je bondis en avant, prends appui immédiatement et repars sur la droite, m'écrasant lourdement sur la créature qui laisse échapper un cri sec avant de s'immobiliser complètement sous mon poids, les os brisé, le corps inerte et le visage figé dans la mort.

+ 1 furet

Dés de chasse : 6 + 2 = 8

Je cours comme une dératée derrière la petite bestiole, creusant à bout de pattes lorsque je l'entends s'immobiliser sous mon corps. Là, dans la terre meuble, elle se terre et me nargue depuis l'aube déjà, et bientôt le maigre soleil sera à son zénith. Je grogne, frappe la terre de mes pattes, écrase mes griffes dans le sol meuble et arrache l'humus pour diminuer la distance entre nous. La petite bestiole, aveugle, se déplace trop vite pour moi, mais je n'abandonne pas et je suis ses galeries. A force de creuser à chaque sortie, à force de déclencher des éboulements partout dans son terrier, je finirais bien par l'acculer à un mur et alors il ne me restera qu'à creuser pour cueillir enfin mon butin. Je plonge mon museau dans la terre, j'éternue pour libérer ma truffe de tout l'humus qui l'emplit à chacune de mes sorties, et je recommence mon manège un peu plus loin. D'abord discrète, immobile, guettant les moindres sons, puis violente et vive, plongeant en avant pour creuser brutalement le sol à la recherche de la créature cachée là, juste sous une couche de sol à l'abri de mes pattes meurtrières. Je me redresse, le museau noir de terre, repars en courant, m'immobilise, saute, plonge sous la surface et écrase le sol, vire la terre entre mes postérieures. Encore. Encore. Sans jamais me lasser, sans jamais abandonner. Jusqu'à ce qu'enfin, les pattes dénudée et larges de ma proies s'extirpent du sol, perturbée, perdue, définitivement condamnée. Je capture brusquement son museau triangulaire entre mes crocs, la jette en l'air et bondis pour l'attraper, lui brisant la nuque d'un mouvement sec de mes mâchoires mortelles.

+ 1 taupe

Dés de chasse : 6 + 2 = 8

Une petite créature fauve et brune, un petit corps trapu et des dents de castor en miniature. Je reconnais cette bête, j'en ai vu quelques unes dans les réserves de ma meute. Je plisse les yeux, les observe. Elles grouillent par dizaines, par centaines dans les prairies. Elles sont si nombreuses que je peine à les compter. Je me jette en avant, rate ma première prise, mais je me mets à courir dans tous les sens et je lance des coups de crocs aléatoires en espérant chaque fois refermer mes mâchoires sur l'une des petites bêtes grouillantes. J'écope d'une morsure alors que je ratais ma prise, mais je ne laisse pas tomber. Me voilà déjà repartie à la suite des bestioles, je cours dans tous les sens, vire de bord, freine brusquement pour faire demi tour et repartir dans l'autre sens. Elles doivent vivre ici, tout près, parce qu'elle ne s'éloignent pas et reviennent toujours au même endroit, toujours au centre de la prairie. Je plonge mes crocs vers l'une d'elle, elle s'échappe aisément avant que mes mâchoires ne se soient refermées sur sa nuque, et je recommence inlassablement ce manège insensé alors que les lemmings ont décidé de me faire tourner en bourrique. Je dérape sur l'une des bestioles qui me surprend en couinant, me fait perdre l'équilibre et me voit m'étaler au sol. Je me relève immédiatement dans un grognement frustré, plonge sur elle, la manque une nouvelle fois. Les mâchoires endolories par les pressions inutiles qui se suivent les unes après les autres, j'en viendrais presque à vouloir laisser tomber. Mais il y a trop de proies pour que j'accepte l'échec, et finalement l'une des bestioles se retrouve enfin prisonnière de mes mâchoires mortelles. Je brise son crâne dans un craquement lugubre, et je m'éloigne de cet endroit décidément bien énervant.

+ 1 lemming

Dés de chasse : 4 + 2 = 6

Non contente d'avoir déjà réussi ma première traque, me voilà bientôt tout près d'un troupeau de cervidés. Petit certes, mais présent malgré tout. Je choisis rapidement ma cible : un faon plus frêle que les autres à côté de sa mère épuisée. Je les prends en chasse. Je fonds sur eux comme l'aigle sur un lapin, et avant qu'ils n'aient compris ce qui se passe je plante violemment mes crocs dans la croupe de la génitrice. Elle se débat furieusement, m'envoie des coups de sabots brutaux et déchaînés. Je m'accroche à la seule force de mes mâchoires tandis que mes griffes se plantent et lacèrent sa croupe fébrile. Durant de longues secondes je continue de m'acharner à tenir bon, mais bientôt la femelle se contorsionne et s'écroule dans la poussière, m'écrasant de tout son poids. Je jappe par réflexe, et le temps de me relever les deux animaux sont partis en courant. Je pars à leur poursuite malgré les douleurs dans mes articulations, et je ne perds pas espoir. La femelle blessée n'ira pas loin, je pars gagnante. Je bondis par-dessus un tronc mort, fonce derrière eux pour les rattraper et leur coller au train. Mais rapidement la distance entre nous grandit et même si je slalome entre les arbres pour ne pas les perdre de vue, ils finissent par me semer. Je continue de courir, moins vite cependant, me concentrant sur mon odorat pour essayer de retrouver leur piste. Elle saigne, elle sent fort. Malheureusement je me trouve incapable de retrouver leur trace, et si je sais qu'ils ne sont pas loin, ils se sont malgré tout très bien cachés. Je finis par m'arrêter, je reprends mon souffle durant plusieurs minutes, et je rentre chez moi.

Dés de chasse : 6 + 2 = 8

Je passe le long du village des hommes où nombre de leurs bêtes sont de sortie par ce beau temps. Je plisse les yeux pour déterminer la forme des créatures qui paissent sur une petite colline, et lorsque je reconnais les gallinacés il me faut peu de temps pour me décider. Je pars en courant, tous crocs dehors, et je grimpe sur le monticule de terre comme si ma vie en dépendant. Mes pattes frôlent à peine le sol, même si mes muscles se contractent douloureusement sous ma peau pour me permettre d'atteindre le sommet. Lorsque j'arrive en haut, les poules s'affolent et commencent à courir dans tous les sens, excitant mon instinct. Je bondis en avant, pourchasse une première bête que je laisse ensuite s'enfuir pour choisir une autre cible. Je me défoule sur cette colline, traquant les bestioles les unes après les autres pour les affoler et pour faire travailler les muscles de mes pattes. Nul doute que je repartirais avec l'une d'elle entre mes crocs, mais autant faire durer le plaisir avant de terminer le travail. Je m'élève loin au-dessus du sol en suivant une poule qui essaie de s'envoler, et je retombe lourdement pour courir immédiatement derrière une seconde volaille tout aussi piailleuse que la première. Je m'aplatis au sol, me projette en avant et vire de bord lorsque les animaux essaient de m'échapper. Et puis, je décide que c'en est fini de jouer. Je me propulse vers l'une des bête, plonge mes crocs dans son aile et la tire violemment en arrière pour l'attirer à moi. J'entends craquer l'os de son aile avant de la relâcher, et je la course au sol sur quelques mètres avant de l'écraser sous mon poids pour lui briser la nuque d'un coup de crocs.

+ 1 poule

Dés de chasse : 7 + 2 = 9

Sur le chemin du retour, je déniche des terriers de lapins qui visiblement n'ont pas encore été abandonnés par leurs créateurs. L'une des bestioles se faufile dehors et part en courant au moment où je passe à côté, probablement après avoir oublié de vérifier si la voie était libre. Je me propulse derrière l'animal qui détale à toutes pattes, et c'est dans un enchaînement de bonds à gauche et de virage à droite que je le rattrape, lui collant au train comme si j'étais son ombre. Je me précipite à sa suite, ne laisse pas la distance qui nous sépare s'agrandir et si les arbres semblent emprunts à m'empêcher de le capturer, je parviens à tous les esquiver comme si j'étais une pro' de la manoeuvre. C'est fière de moi que je déboule dans une clairière où le lièvre, apeuré, continue de courir à toute vitesse sur toute la distance qui le sépare des bois. Je fonce sans tarder, frappe le sol de mes pattes si fort et si vite que la terre vole derrière moi, lançant des monceaux de boue sèche sur le sol humide et sur mes propres cuisses. Je claque plusieurs fois des dents tout près de sa croupe, ratant de peu ma prise à chaque fois. Mais le jeu n'est pas terminé, j'ai encore quelques dizaines de mètres pour le capturer et vu sa manie de zigzaguer et de repartir deux pas en arrière pour essayer vainement de me semer, il n'est pas prêt d'arriver. Brusquement je bondis en avant, me projetant vers lui de toute mes forces, et j'atterris d'un bonds lest au-dessus pour plonger mes mâchoires vers sa nuque. Je le rate une fois, il passe entre mes antérieures, mais je capture sa croupe à la dernière seconde et lui brise la colonne vertébrale en secouant la tête de tous côtés pendant un long moment.

+ 1 lièvre

Dés de chasse : 6 + 2 = 8

Alors que je rapporte ma nouvelle proie près des premières, un second lapin détale devant moi comme une furie. Je le prends en chasse sans réfléchir fonçant tête baissée après avoir lâché le lièvre que je tenais entre mes crocs. Mes pattes courent sans que mon cerveau le leur demande, mes muscles roulent sous ma peau avec une exactitude, une précision incroyables. Je cours comme une furie, et je m'écrase brutalement contre un arbre. Je reprends contenance après plusieurs secondes, j'ignore comment j'ai pu foncer dans ce tronc sans le voir. Je m'ébroue, le contourne en titubant, et alors que j'aperçois le lapin à plusieurs dizaines de mètres de moi, je fonce à travers les bois. Je passe tantôt à gauche, tantôt à droite des arbres et je détale aussi vite que lui. Il est petit, mais ses foulées sont rapides. Les miennes sont longues et amples, mais je couvre plus de distance pour chacune d'elles. Je le rattrape enfin, essoufflée, et je me jette contre lui pour tenter de le capturer. Je glisse dans l'herbe humide, il m'échappe, et je me redresse en même temps que lui pour le poursuivre à nouveau. Dans la plaine, c'est comme si le temps s'était arrêté. Comme s'il n'y avait plus que lui et moi. Je le traque comme une chasseuse, pourtant je ne suis qu'une sentinelle. Et lorsque mes muscles en deviennent douloureux, lorsque ma gorge est en feu et que l'animal semble avoir réussi à me semer, je donne davantage de ma puissance dans mes membres pour me propulser vers lui et le rattraper, collant mes crocs à sa croupe et la lui pinçant, avant de je faire chuter et de l'écraser lourdement de tout mon poids.

+ 1 lièvre