bonus : +2.
malus : -2 (S02.C03)

Un quelconque animal avait creusé un tunnel sous les plaques de ferraille rouillées - ou moins rouillées, selon leur ancienneté - qui semblait s'enfoncer légèrement en une dépression souterraine. La pente était douce, et Zwey la suivit avec curiosité, baissant la tête pour ne pas racler le plafond de métal. Cependant, la couverture de fer qui le recouvrait en vint à s'abaisser, si bien qu'il fut rapidement contraint de se coucher sur le ventre pour avancer.
Chose peu pratique s'il en est. Et absolument pas obligatoire qui plus est, puisque le jeune loup ne sentait toujours aucune odeur de bête vivante émaner de devant lui.
Il s'arrêta, le ventre frottant la terre meuble, et réfléchit une seconde.
Puis il décida que le jeu n'en valait pas la chandelle - au diable la curiosité - et entreprit de reculer péniblement en s'écorchant les coudes aux arêtes de métal.

bonus : +2.
malus : -2 (S02.C03)

Lorsque le loup brun se fut extirpé avec difficulté de sa gangue de métal, il ne regretta pas son choix : en effet, à peine eut-il le temps de secouer son pelage terreux et d'éternuer un bon coup qu'un nouveau fumet agressait ses narines.
Il renifla un bon coup et s'arrêta net : l'odeur, âcre et musquée, n'était pas de très bonne augure. L'animal était gros, et ce n'était pas un herbivore.
Zwey baissa les yeux vers le tunnel dont il venait d'émerger, et sa langue vint humecter ses babines. Un blaireau. Il ne voyait que cela. L'odeur était désagréable, acide, presque inconnue de lui puisque la plupart des "grands" carnivores avaient déserté la zone, à l'exception des loups. Mais visiblement, il en restait tout de même quelque part.
Le jeune loup hésita : prudence était son deuxième prénom, il considéra tout d'abord la taille et le poids d'un blaireau adulte, sans compter celle de ses griffes. Il risquait gros à s'attaquer seul à ce genre d'animal - d'autant plus qu'ils n'était pas réputés pour leur caractère pacifique. Inconsciemment, il se pourlécha à nouveau les babines : combien de temps un loup pouvait-il se nourrir sur une carcasse de blaireau ? Pas autant qu'un cheval, mais ça faisait déjà... Il en salivait d'avance.
Et sa prudence s'arrêtait là où commençaient les crampes de la faim.

Prudemment, le loup brun se mit en quête de sa proie. Il remonta la piste à pas feutrés, fouillant les ténèbres du regard, sourd aux appels moqueurs des corneilles perchées sur les carcasses de voitures. Il devait bien avoir un terrier quelque part... Ou alors il était en chasse, cas le plus probable. Dans tous les cas, s'il tombait nez-à-nez avec le blaireau, il était fout...
Zwey s'aplatit au sol le plus rapidement et le plus discrètement qu'il put. Devant lui, à la lisière des arbres brûlés qui bordaient le cimetière, une masse sombre traversée de blanc se mit en mouvement : il retint son souffle, alors que la tête triangulaire du blaireau s'élevait pour renifler l'air. Mais le loup était sous le vent. Double chance pour lui.
Zwey n'était pas un traqueur, ni même un chasseur hors pair. Il se savait incapable d'atteindre la bête en toute discrétion. En revanche, il disposait d'un cerveau opérationnel : saisissant entre ses crocs la pierre la plus proche, il se redressa à demi et la jeta le plus loin possible.
Le choc qu'elle produisit en retombant enclencha une réaction instinctive chez tout animal sauvage : le blaireau esquissa un mouvement de fuite à l'opposé. Profitant de son inattention, Zwey surgit de sa cachette et atterrit sur le dos bicolore et rêche dans un concert de grognements. L'animal chercha à se retourner pour l'atteindre de ses griffes, mais le loup le crocheta à la nuque et garda sa prise serrée. Puis le blaireau se laissa tomber à terre, mais le canidé s'écarta d'un bon et sauta à nouveau pour s'attaquer à sa gorge. Une griffe lui lacéra la cuisse. Une autre le ventre. Il enfonça plus profondément ses crocs dans l'épaisse fourrure ; au bout de ce qui lui sembla une éternité, le blaireau poussa un râle et son corps s'amollit enfin.

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malus : -2 (S02.C03)

Fier de sa victoire sur le blaireau, Zwey avait appelé un ou deux compagnons à la rescousse pour découper la viande afin de la ramener au campement. Il s'était reposé une journée, entre deux tours de garde. Puis il s'était remis en chasse.
Et en l'occurrence, sa principale préoccupation de la journée était de trouver de l'eau.
Ce qui ne l'empêcha pas, en pénétrant sur son terrain de chasse de prédilection (du moment, du moins), de saisir au vol un lapin qui détalait, affolé par le bruit de ses pas. La nuque du petit animal se brisa avec un bruit sec et immensément satisfaisant.

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malus : -2 (S02.C03)

Le jeune loup, comme à son habitude, enterra sa proie avant tout autre opération. Puis il redressa la tête et, humant l'air, tenta de sentir l'odeur caractéristique de l'eau stagnante. Malheureusement, il ne perçut rien, pas même une humidité rassurante dans l'air froid : seulement l'odeur de sel et de rouilles, et de chairs mortes, qui s'échappaient de ce lieu abandonné de tous.
Quelque peu décourageant.
Au moins ne sentait-il pas l'immonde puanteur produite par la mousse blanche qui envahissait mystérieusement tous les points d'eau. Dans la perspective du pire, c'était déjà quelque chose...

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malus : -2 (S02.C03)

Zwey ne se découragea pas et trotta d'un bout à l'autre du cimetière avec patience. Régulièrement, il faisait une pause pour prendre le temps de bien sentir toutes les fragrances de l'air, à la recherche de la moindre odeur liquide, aussi ténue soit-elle. Tout comme ses camarades, sa gorge brûlait, acide, le rendant douloureusement réceptif à la proximité de l'eau. Mais pire encore, il s'était aperçu que la soif, lui de lui faire oublier la sensation de faim, avait tendance à l'exacerber. Inutile de chercher plus de raison à s'impliquer dans cette mission, ardue, qu'était la recherche de points d'eau potable.
La chance finit par lui sourire, mais pas grâce à son odorat : c'est en déambulant ainsi qu'il tomba par hasard sur une petite flaque, à peine un filet d'eau, qui remontait d'un trou creusé dans le sol.
Un autre animal devait avoir creusé ledit trou quelque temps auparavant, car des traînées blanchâtres presque transparentes la parcouraient déjà. Zwey grimaça et hésita. Seulement, il n'avait que trop l'expérience des situations de manque : qui pouvait dire quand ce genre d'occasion se présenterait à nouveau ? Il hésita encore, mais la soif fut la plus forte : en outre, ce n'étaient que quelques gorgées, et à peine une trace blanche dans une flaque innocente...
En avalant quelques gorgées de l'eau acidifiée avec une grimace, il s'aperçut que lui-même n'y croyait pas.

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malus : -2 (S02.C03)

Le problème avec ce goût ignoble que laissait l'eau empoisonnée sur sa langue, c'était que, loin d'étancher sa soif, il ne faisait que l'aviver. Là était le piège, supposait Zwey, un piège dans lequel il était malheureusement si facile de le faire tomber... Insatiable, le jeune loup n'arrivait plus à écouter sa tête lorsque les impératifs de son corps prenaient le relais, aussi fortes soient ses certitudes.
Avec un grognement, l'esobek descendit ses antérieurs dans le trou à sec et entreprit de creuser plus avant dans la terre meuble. De grosses mottes de terre volèrent un peu partout alors qu'il déblayait la route vers l'eau : mais celle qui jaillit, encore une fois, fut parcourue de traînées crémeuses des moins ragoûtantes. Ce qui n'empêcha pas le rouquin d'y plonger le museau pour boire à petites gorgées.
Et il ne se faisait vraiment pas à ce goût répugnant.

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malus : -2 (S02.C03)

La soif toujours aussi vive dans son gosier, Zwey claqua des dents et cracha sans parvenir à se défaire des traces de l'eau souillée sur sa langue. Qu'à cela ne tienne : malgré l'assèchement du trou qu'il venait d'agrandir, le loup efflanqué percevait encore l'odeur liquide qui sciait douloureusement ses nerfs. Il y avait de l'eau, là, en-dessous. Peut-être que dans les profondeurs, la mousse blanche aurait épargné les sources.
Zwey poursuivit donc son travail de sape, creusant et élargissant à la fois le trou, jusqu'à se retrouver lui-même couvert de terre meuble. Mais il fut récompensé lorsque enfin un filet d'eau jaillit, continu et clair. Le loup le lapa avec joie, retrouvant comme un miracle la fraîcheur et la neutralité d'une eau pure.
Il s'assit à côté du trou et s'astreignit à attendre qu'il se remplisse : l'eau remontait rapidement à la surface sans être absorbée par la terre, et rapidement, une petite mare se forma. Elle ne durerait pas, mais serait assez grande pour plusieurs des leurs. Zwey but tout son saoul, t envisagea de la garder pour lui. Elle serait suffisante pour lui accorder plusieurs jours de tranquillité. Cependant, elle était bien en évidence dans le cimetière et ne passerait pas la journée sans qu'un autre animal, gibier ou carnivore, ne vienne la vider. Le loup brun fixa sa trouvaille un moment, déçu, puis décida de retourner au camp pour prévenir quelques camarades : tout le monde était à la recherche d'eau en ce moment, mais les jeunes passaient en premier. Il ramènerait ses apprentis histoire qu'ils ne meurent pas de soif. Reaven aussi. Yan'Ka, peut-être. Il y réfléchirait sur le chemin, songea-t-il en s'éloignant au petit trot.

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malus : -2 (S02.C03)

Deux jours plus tard, pas de symptômes terribles type convulsions ou vomissements de sang qui aurait fait amèrement regretter au loup brun d'avoir mis le nez dans cette flaque d'eau puante. Il en venait à se demander si la différence ne tenait pas qu'à son goût infect : cela dit, il avait - et n'était pas le seul - eu droit à des aigreurs d'estomac la première fis qu'il y avait goûté. Cela l'aurait étonné que ce soit le fruit du hasard.
En tout cas, cela ne l'empêchait pas de revenir à la charge. De retour au cimetière après sa ronde du matin, le jeune loup eu la chance de tomber d'office sur un lapin, après lequel il courut sur quelques mètres avant de le rattraper et de mettre rapidement fin à ses jours.

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malus : -2 (S02.C03)

Pour Zwey, la journée commençait bien. Il poursuivit son chemin un peu plus loin, jusqu'à tomber presque par hasard sur le terrier de feu son déjeuner, balisé de petites crottes, et autour duquel flottait une odeur de gibier plus qu'appétissante. Zwey sentit l'eau lui venir à la bouche. Sans méfiance, il s'aplatit devant le terrier et lança une patte à l'intérieur. Un bruit de débandade se fit entendre, s'éloignant sous la terre. Mais le jeune loup ne comptait pas attraper les lapins à cet endroit précis : leurs galeries avaient souvent pluisieurs orifices, guère éloignés les uns des autres.
En un bond, le loup brun fut à deux pas d'une des autres sorties, repérée au préalable. Et lorsque les petites bêtes s'échappèrent, il en attrapa un au vol avec un satisfaisant bruit d'os broyés.