Instinct de survie [chasse continue]

Mer 23 Sep - 15:19

Troisième nuit

Jauges : 19 // 22 // 17

Le loup a bien cru qu'il ne verrait pas le jour se lever, cette fois ... C'est que les traqueurs semblaient déterminés à le capturer, à l'abattre. Il a ensuite passé plusieurs heures à dormir, et il doit bien avouer que les rêves qui ont peuplé ses songes étaient bien étranges. Des hurlements de chiens, des coups de crocs, des coups de bâtons, les jappements d'un mâle adulte et le bruit de sa masse spectaculaire qui s'effondre. Il s'est revu tout petit, face à une scène des plus traumatisante. Oui, nul doute qu'il s'agissait là d'un rêve bien étrange. Il aimerait parfois être capable de s'expliquer pourquoi son esprit lui joue de tels tours. En ce chaud crépuscule, il secoue sa tête pour faire fuir ses pensées indésirées. Il redresse la tête, regarde avec dédain cette souche qui menace d'obstruer sa tanière de fortune. Une sacrée souche, en plus. Le voilà qui s'en approche, qui en hume l'odeur. Il prend une partie entre ses dents, tire, se fait mal et relâche. Il redresse la tête, observe, examine la chose. Il attrape une autre partie, tire à nouveau. Cette fois, sa prise est moins compliquée, plus facile. Il commence à tendre ses muscles, à tirer vers lui pour arracher la souche. Cette garce est pourtant bien ancrée, elle refuse de bouger. Il plante ses antérieures dans la terre, juste à la base de la souche. Il tire par à-coups, mais rien ne vient. La souche reprend sa position initiale à chaque fois. Cependant, le loup n'abandonne pas. Il relâche la souche, tourne autour. Là, juste à sa base. C'est infime, mais le loup est parvenu à la faire bouger. Il reprend position, mord dans le bois avec détermination. A nouveau, ses griffes s'insèrent dans la terre molle et ses muscles se contracter. Il sent ses épaules se tendre avec force, mais il ne relâche pas la pression et même, ses postérieures viennent rejoindre les antérieures. Il enfonce ses pattes dans le sol pour avoir un meilleur appui, et tire de toute ses forces sur la souche entre ses dents. Un premier craquement le satisfait, il inspire profondément et tire encore. La souche ne bouge plus, il change de tactique. Sans lâcher le bois, il commence à osciller de gauche à droite en tirant pour élargir le trou dans lequel repose la chose inerte. Lorsqu'elle semble se détacher un peu plus de la terre, il se remet en position et recommence à l'arracher petit à petit, écoutant les craquements de ses racines avec une grande satisfaction. Tout à coup, le voilà qui balance en arrière avec une brutalité hors normes et qui s'écroule après une belle roulade arrière, la souche dans la gueule. Il a réussi. Essoufflé, il lâche le morceau de bois et se met à cracher toute l'écorce qui s'est détaché pour se ficher entre ses dents, sur sa langue et dans ses joues.

Mer 23 Sep - 15:19

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'Dé de chasse' : 8

Jeu 24 Sep - 8:51

Le loup a les gencives engourdies à cause de son précédent emploi contre la souche, mais il est aussi et surtout mort de faim. Dans cette nuit naissante, il s'immobilise au bord d'une clairière pour écouter les sons de la forêt. Ici-bas, les os à moelle n'existent pas. S'il avait l'habitude d'être servi dans sa cage après chaque combat remporté, il doit aujourd'hui se battre pour survivre, et chasser lui-même sa nourriture. Heureusement, le loup est déjà habitué à de rares portions de nourriture. Et heureusement, il a rencontré Pandémonium avec qui il a pu apprendre à trouver de la nourriture autrement qu'en tuant soi-même la proie. Il n'est pas sûr que cette tâche soit honorable, mais lorsqu'on meurt de faim est-ce qu'on se doit vraiment de garder son honneur ? Le loup a vraiment les crocs ce soir, mais il sent qu'il peut encore essayer de chasser avant d'aller voler de la nourriture sur les terres des meutes. Et puis, ça reste un grand risque que de vouloir se servir chez les autres. N'importe qui pourrait lui tomber dessus et l'attaquer ou pire. Il inspire profondément, avale dans ses narines les volutes d'effluves qui volent dans l'air du soir. Il repère une piste fraiche, une petite créature bien appétissante. Et puisque le loup est seul, une petite créature est tout ce qu'il peut espérer attraper. Il contourne la clairière, fait mine de ne rien chercher. Ingénieux, le loup cherche un endroit où la terre est plus souple qu'ailleurs. Un endroit où la pluie a pénétré en abondance, et d'où elle peine encore à s'évaporer. Alors il commence à creuser. Il n'est pas stupide, et il sait bien qu'il lui faudra une chance énorme pour que son piège fonctionne. Mais il essaie quand même, parce qu'il n'a rien a perdre. Il creuse longtemps, des heures durant, jusqu'à ce que la surface soit à plusieurs dizaines de centimètres au-dessus de lui. Alors, le loup bondit pour s'extirper de l'endroit. Non sans mal, parce que le trou creusé est plus profond que ce qu'il est capable de sauter, et il doit s'y reprendre à deux fois avant de parvenir à agripper la surface de ses griffes. Il lui faut encore de longues secondes et une concentration optimale pour parvenir à se hisser hors du piège, et c'est les poumons vidés qu'il se laisse choir devant ce dernier pour reprendre son souffle. Cela fait, le loup n'est pas encore prêt pour la chasse. Il doit encore s'assurer que la bête tombera dans son piège. Il marque les arbres alentours de son odeur et pas seulement en urinant. Il se frotte à l'écorce de manière à simuler la présence d'un congénère, ne laissant libre que l'espace où se trouve le piège. Pas peu fier de son stratagème, le loup s'éloigne enfin par où il est arrivé et contourne de nouveau la clairière pour reprendre sa place initiale. Il attend encore bien longtemps, dans le silence de la nuit, avant qu'un animal sorte de sa cachette. C'est un gros marcassin de plusieurs mois qui fait son entrée. Le loup ne se méfie pas, il ignore que ces animaux vivent en bande. Il ne réfléchit pas et fonce droit sur l'animal. Apeuré, ce dernier part en trombe, lâchant des grognements de terreur dans toute la clairière. Le loup le poursuit ainsi sur la centaine de mètres qui sépare sa position du piège, et guide la bête droit vers son piège. Il guette avec attention le moment où sa proie tombera, et la chance lui sourit puisque le jeune sanglier trébuche juste au bon endroit. Il s'écrase au fond du trou, où le loup le rejoint. Vu sa carrure, la proie n'aura aucune chance de s'en sortir seule. Le loup cherche maintenant un moyen de l'abattre, il n'avait pas réfléchit à cette partie pourtant cruciale du traquenard.

Jeu 24 Sep - 8:51

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'Dé de chasse' : 5

Jeu 24 Sep - 8:52

Cependant, avant qu'il ait le temps d’échafauder un nouveau plan pour mener à bien ses macabres intentions, il se laisse surprendre par des grognements furieux venus d'une autre partie de la clairière. Il redresse la tête, étonné, et découvre là-bas, au même endroit d'où s'est extirpé sa proie, une énorme laie visiblement très en colère. Il comprend dès lors qu'il vient de faire une grosse erreur mais pas le temps d'y échapper, la laie court déjà dans sa direction. L'animal au fond du trou, sonné par sa chute, ne bouge plus. Le loup n'a d'autre choix que de détourner l'attention de la laie jusqu'à ce qu'elle décide d'abandonner toutes les charges qu'elle retient contre lui. Il bondit vers la femelle, fait un brusque écart avant de gagner un trou à coup de défenses, et fonce dans la direction opposée à son piège. La laie le suit en lâchant des grondements menaçants, et elle est plus rapide que ce à quoi s'attendait le loup. Dans sa folle course poursuite à travers la clairière, le loup écope de plusieurs blessures légères au niveau des jarrets que la laie parvient à atteindre à plusieurs reprises. Chaque fois il jappe de douleur, tente des coups de crocs en guise de représailles, mais la bête est si folle de rage qu'elle n'y prend pas garde et continue de le poursuivre comme si elle était le prédateur et lui, la proie. Après de longues minutes d'une course folle, la frustration du loup se change en colère. Décidément, si elle est si jalouse il peut la tuer aussi ! Il s'en sent capable tant l'agacement le gagne. Il se retourne brutalement, gronde comme un dément et menace la femelle. Pourtant elle ne recule pas, fonce toujours droit devant. Il est bien obligé de faire un écart brutal pour échapper de peu à ses défenses assassines. Cette fois, fini de jouer. Il s'éloigne de plusieurs dizaines de mètres, un gros cochon sauvage aux trousses, et décide de s'enfoncer dans la forêt pour tenter de la semer. Ce n'est que de nombreuses et très longues minutes plus tard, qu'il enfin revenir sereinement dans la clairière. La laie a disparu, et son petit ne s'est par chance pas remis de sa chute. Avant qu'il ne revienne à lui, le loup bondit dans le trou et lui brise la nuque non sans mal, vu l'exiguïté de l'endroit. Il ressort plus aisément que la première fois en se servant du cadavre comme d'une marche, et cette fois l'enjeu est de sortir sa proie. En tout cas une chose est sûr, on ne le reprendra plus jamais à avoir des idées de ce genre. Il se couche au bord du trou, tend la gueule à l'intérieur et attrape une partie de l'animal. Il tire de toutes ses forces, jusqu'à s'en faire saigner les dents, et échoue une bonne dizaine de fois en essayant de le tirer de là. Fort heureusement le loup est borné, il ne lui viendrait pas à l'idée d'abandonner une proie si imposante. Alors il persévère, et lorsqu'enfin il parvient a retirer l'animal de son piège, c'est avec une délectation particulière qu'il s nourrit de sa chair encore tendre.

Jeu 24 Sep - 8:52

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'Dé de chasse' : 4

Ven 25 Sep - 16:33

Repu, le loup n'en mène pas large. Cette proie était vraiment énorme, surtout pour un loup solitaire qui n'a personne d'autre à nourrir que lui-même. Il est conscient que cette chair restante doit être cachée au plus vite, afin que les charognards ne la trouve pas et qu'il puisse s'en repaître plus tard. Il traîne la carcasse à travers la forêt, à la recherche d'un endroit où personne ne pourra venir lui voler le fruit de son travail. Avec cette créature, il a de quoi se nourrir pendant au moins une semaine, à raison de deux repas hebdomadaires. Et il compte bien profiter de ces deux repas durement mérités. Ses crocs puissamment plantés dans la chair encore tendre, il tire de toutes ses forces sur des kilomètres entiers, bien décidé à garder pour lui sa récolte. Hors de question de partager, et lorsque certains voleurs tentent de le suivre à la trace, il a beau avoir les mâchoires engourdies par le poids de la bête, il ne se retient pas de faire fuir les opportunistes à coups de claquements de dents et de grondements menaçants. Il ne cherche pas à se battre, il a le ventre trop plein pour se faire. Mais il est bien déterminé à garder pour lui seul toute cette viande encore présente autour des os du jeune marcassin. Il lui faut deux bonnes heures pour parvenir enfin en lieu sûr, et c'est les pattes rompues par la fatigue et les mâchoires douloureuses qu'il relâche enfin sa macabre cargaison au fond de sa tanière de fortune. Ici au moins, l'odeur de la mort sera parfaitement camouflée par ses propres effluves corporels.

Ven 25 Sep - 16:33

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'Dé de chasse' : 12

Ven 25 Sep - 16:33

Le loup sursaute, réveillé par un bruit suspect dehors. Il relève la tête, dresse les oreilles, écoute attentivement. Lorsqu'enfin la voie semble libre, il se lève et jette un coup d'oeil à la carcasse du sanglier avant de s'extraire de la tanière. Là, sur l'autre rive du styx, une créature paît tranquillement. Il l'observe longtemps, elle ne l'a pas repéré. Le loup se lèche les babines, il peut bien essayer de l'abattre, s'il parvient à la surprendre. Il descend la courte pente jusqu'aux abord du fleuve, et longe le courant jusqu'à trouver un endroit où la largeur rétrécit. Il rassemble ses quatre membres, tend ses muscles et bondit comme un félin pour rejoindre l'autre rive. Sans plus esquisser un mouvement, le voilà qui hume les effluves de l'animal. Il rebrousse chemin sans laisser l'odeur lui échapper, et suit la piste sur quelques dizaines de mètres. Enfin, il remonte jusqu'à la partie herbeuse qui longe le styx. Il se tapis au sol et observe, retrouve rapidement l'emplacement du chevreuil. A en voir ses bois, un jeune mâle. Il reste là de longues minutes à l'observer, mais l'animal est trop occupé à engloutir autant d'herbe qu'il peut. Et le loup sent la charogne, il bénéficie d'une bonne couverture. Il commence à ramper, s'arrête dès que la bête se tourne un peu trop vers lui. Il observe attentivement les oreilles de sa proie, qui lui indiqueront si elle le repère ou non. Quand soudain, le chevreuil dresse la tête, cessant de mâcher. Le loup n'a pas bougé, il est interloqué. Il le fixe avec grand intérêt. L'animal part en trombe, le loup bondit à sa suite. Bien trop loin de lui, il pousse fort sur ses membres pour tenter de rattraper sa cible avant de s'épuiser. L'adrénaline court dans ses veines, sa vue est concentrée sur la tâche blanche devant lui. Il court à en perdre haleine, se faufile entre les arbres et sous les troncs morts pour tenter de couper la route au chevreuil. Et brutalement, l'animal disparaît entre les arbres. Le loup s'arrête, observe, écoute. Rien. Rien que le bourdonnement des oiseaux dans les feuillages. Rien que le grincement des arbres dans la brise. Rien que les grondements des chiens en sourdine.

Les grondements ! Le loup regarde de tous côtés, la peur lui monte dans les tripes, lui engourdit les pattes. Une ombre se distingue, mouvante. Le loup dresse les oreilles, plisse les yeux. L'animal aboie, grogne sa rage. Le loup part en courant. Les chiens ! Un coup de feu retentit, l'écorce d'un arbre éclate à quelques mètres de lui. Il se déporte sur la droite, fonce à travers les bois. Les oreilles plaquées contre son crâne, il ferme fort la gueule comme pour percer le vent et aller plus vite. Les grondements se rapprochent, les pattes de ses ennemis écrasent le sol, font crisser les feuilles mortes de ce début d'automne. Le loup bondit sur un tronc tombé là, se rattrape de l'autre côté comme un cerf en fuite. Il glisse, vire à gauche, repart de plus belle. Il cherche une issue, un endroit dans sa mémoire, où il pourrait se rendre pour être en sécurité. Les voix se rapprochent encore, les claquements de mâchoires se joignent aux grondements funestes. Le loup écrase l'humus de ses quatre pattes, court plus vite qu'il ne l'aurait fait à la chasse. La queue entre les pattes, il court pour sauver sa vie. Ses muscles hurlent dans ses tempes, mais son cerveau les pousse à leur maximum, les oblige à dépasser leurs limites. Ses membres s'engourdissent et pourtant, mu par l'instinct de survie, il ne s'arrête à aucun moment, n'envisage jamais de ralentir ou de regarder derrière lui. Un chien surgit à sa gauche, lui mord l'encolure mais pas assez fort pour le garder sous en emprise. Les coups de crocs poussent le loup à accélérer, et si son coeur bat à une vitesse hallucinante, il continue d'accélérer encore, de multiplier les foulées. Il slalome entre les arbres, sème un chien et en retrouve un autre. Ils sont partout ! Une falaise se profile devant lui, c'est sa seule chance. Il réfléchit un quart de seconde, prépare ses muscles à l'assaut. Il rassemble ses quatre pattes sous son corps longiligne, et bondit aussi haut que le lui permettent ses tendons. Il agrippe une pierre de ses griffes, se hisse à sa surface. Les chiens le poursuivent grimpent la première pierre quand il atteint la seconde. Il accélère, tâche de ne pas se bloquer les pattes dans les interstices entre chaque rocher. Et lorsqu'enfin il atteint le haut de la falaise après d'interminables secondes, d'interminables bonds de pierre en pierre, il se redresse, tremblant, et penche la tête en bas. Les chiens hurle et gratte les pierres, mais ne parviennent pas à le suivre. Il souffle tout l'air de ses poumons, les remplit à nouveau. Sauf. Et avant que les bipèdes ne rejoignent leurs complices à quatre pattes, le loup disparait entre les arbres.

Dim 27 Sep - 10:43

Quatrième nuit

Jauges : 20 // 23 // 19

Le soir tombe, et le loup s'éveille doucement. Voilà une longue journée qui se termine, sans que le loup ait rencontré beaucoup de ses semblables. Mais, les heures passant lui ont donné faim, et le loup a désormais le devoir de chasser pour se nourrir. En effet les rencontres ne nourrissent pas les solitaires, et si les meutes ont leurs chasseurs attitrés, le loup se doit d'être autant fin traqueur que dur combattant. Il est aussi, parfois, un Leader pour lui-même. Chargé de prendre les décisions les plus délicates, de choisir le chemin à emprunter sans que personne puisse le guider. Il est tout, et rien à la fois. Comment s'estimer quand notre rôle ne consiste qu'à survivre bêtement dans le monde ? Le loup aimerait avoir un rôle à jouer, une importance aux yeux de ses semblables. Il se prend à rêver d'une famille, aujourd'hui. Comme si il en avait jamais eu besoin. Il claque des mâchoires pour se sortir ces idées stupides de la tête, et prend la route de la forêt. Le temps est venu de se remplir la panse, et elle ne le fera pas toute seule. Il faut se servir de ses pattes, de ses griffes et de ses crocs pour pouvoir enfin cesser de souffrir de la faim. Le voilà qui s'étire, baille longuement, et s'élance au petit trot dans la forêt. D'abord, repérer une piste. Ensuite, il avisera. Chasser une proie, se battre contre un autre prédateur, peu lui importe par quoi il commencera. Tout arrivera à point nommé, il en est persuadé.

Dim 27 Sep - 10:43

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'Dé de chasse' : 4

Dim 27 Sep - 10:44

C'est sous l'apparence d'un raton laveur plutôt énorme que se présente son premier challenge. L'animal grogne et fixe le loup sans montrer aucun signe d'hésitation. Le loup sent la peur, bien sûr, mais il sait aussi qu'il l'éprouve au moins autant que son agresseur. L'animal ne prévient pas davantage, et ne recule pas plus. Il fond sur le loup, qui recule dans un violent sursaut. Un jappement s'échappe d'entre ses babines, mais déjà le raton lui saute à nouveau sur la croupe. Il lui mord la cuisse, le loup se contorsionne pour répondre à coups de crocs et de grondements menaçants. La queue entre les pattes, il regrette de n'avoir pas trouvé plutôt une proie. Un écureuil aurait suffit à le satisfaire. Les griffes du raton s'agrippent furieusement à sa peau, transpercent sa cuirasse pour aller fouiller sa chair. Le loup gémit, se secoue et se plie à des angles qu'il n'aurait jamais pensé être capable d'atteindre. Il cherche à atteindre le raton avec les dents, désespère de ne pas savoir planter ses canines dans cet animal si vif. Il rue à moitié comme un âne, tourne en rond sur lui même. Il cherche à se libérer de l'étreinte douloureuse qui perce sa peau de longs traits rouges vif. Il grogne, s'écrase le flanc contre un arbre. Le raton lâche prise en feulant, le loup se tourne immédiatement pour lui asséner un violent coup de griffe à la verticale. Il écrase sa patte sur la tête de son adversaire, qui lui mord le doigt avant de s'enfuir en courant. Un grondement file entre les dents du loup et il se met d'instinct à la poursuite de son ennemi. Trop rapide, l'animal escalade un arbre pour échapper au prédateur. Le loup essaie de l'y suivre, en vain, et abandonne après quatre essais infructueux. Il lèche les égratignures douloureuses de ses flancs avant de s'éloigner entre les arbres. La chasse ne fait que commencer, et un stupide raton ne l'empêchera pas de manger.

Dim 27 Sep - 10:44

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'Dé de chasse' : 5

Lun 28 Sep - 19:44

Ses égratignures le lancent méchamment, mais le loup sait que c'est la réaction de ses globules blancs qui combattent le mal. Il ignore les élancements, se met à galoper quelques foulées pour réchauffer son sang et vider son esprit. Sa truffe hume les différentes odeurs, il cherche une piste à suivre, un animal faible à traquer. La bête ne se fait pas prier, parce que bientôt le fumet du sang frais emplit les narines du loup. Il suit sa proie à la trace, est persuadé que cette fois, il pourra bientôt déguster de la chair tendre et juteuse. Il débarque dans une clairière en rasant presque le sol. L'animal est là, tapis dans les hautes herbes. Le sang coule sur sa cuisse, le loup aperçoit le trait d'un archer humain. Il sent l'odeur des bipèdes sur le bois qui tient au muscle de l'animal. Il reste immobile, observe. Le chevreuil semble faible, il tremble de l'arrière-train. Sans plus réfléchir, le loup bondit en avant. Les oreilles droites, la gueule fermée, il emplit ses poumons d'air à chaque inspiration et les vide très lentement jusqu'à rejoindre sa proie. L'animal bondit hors de sa cachette en lâchant un unique cri rauque. Il se met à courir, le loup le suit de près. Tous crocs dehors, ses pattes s'accrochent au sol pour ne pas se laisser distancer. Une longueur de la clairière, un virage serré à gauche. Le loup freine, glisse dans la terre sèche, mais reprend vite son équilibre et sa course en même temps. Le chevreuil est rapide, mais le loup est endurant. Il traque sa cible sans relâche. Une largueur de clairière, un violent coup de sabot qui manque de peu de lui fracasser le crâne. Le loup retombe lourdement sur ses pattes, lâche une volute de fumée blanche dans l'air et continue de courir. Une seconde longueur de clairière passe, le chevreuil ne perd pas son allure et le loup sent que ses poumons ne suivront plus longtemps le rythme qu'il leur impose. Il tente le tout pour le tout, prend son élan sur trois foulée, et saute aussi loin qu'il peut pour planter ses griffes dans la croupe de sa proie. Le chevreuil balance son arrière-train dans les airs pour désarçonner son agresseur, freine brutalement et lance un coup de tête vers le loup en se contorsionnant. Les bois accrochent une patte, le loup perd l'équilibre et est entraîné devant, tout près des armes destructrices de sa cible. Il s'immobilise une fraction de seconde avant de réaliser, et le coup mortel le manque de justesse. Il bondit sur la droite, l'animal file dans l'autre sens et recommence à courir. A croire que le trait ne s'est pas planté assez profondément dans sa chair. Pour preuve, la peau finit par se déchirer pour tomber avec la lame, et l'animal redouble d'ardeur pour prendre la fuite. Le loup recommence la course poursuite, mais il n'atteint pas l'autre côté de la clairière que sa proie s'est déjà fait la malle entre les arbres. Essoufflé, vidé de son énergie, le loup s'arrête et se met à marcher, tête et queue basses, désappointé d'avoir loupé pareille occasion.

Lun 28 Sep - 19:44

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'Dé de chasse' : 3

Lun 28 Sep - 19:44

Il lui a fallu de longues minutes de marche pour se remettre d'aplomb et reprendre une respiration régulière. De longues minutes durant lesquelles il a parcouru une longue distance sur des terres qui parfois étaient libres, et d'autres fois occupées par des loups qu'il n'a pas dérangés et qu'il a contournés. Le loup a appris à ne plus attaquer, il sait désormais qu'il peut parfois croiser ses semblables sans devoir fondre sur eux pour sauver sa propre vie. Un longe un lac à l'odeur âpre, et dont les fumets semblent nocifs à n'importe quelle créature dotée de poumons. Le loup regarde l'étendue d'eau, hésite, puis fait demi-tour et disparaît entre les arbres. Il passe par-dessus des arbres que la mousse à recouvert, il escalade des monticules de bois probablement coupé par les bipèdes. Là, au milieu de la forêt, une envie soudaine le prend. Il se met à tirer sur les rondins les plus légers, ceux de quelques centimètres de diamètre, qu'il arrive à tirer à la force de ses mâchoires. Il en place ainsi une dizaine, alignés parallèlement les uns aux autres, puis lance un coup d'oeil à sa création. Il se place à une extrémité, regarde la distance qui le sépare du dernier rondin, et entame une entreprise bien étrange. Une patte par espace, il trottine ainsi sur plusieurs allers et retours. Il rapproche à chaque fois les rondins, et son trot se fait de plus en plus serré. Ses muscles travaillent, il sent les crampes menacer, les tendons s'étirer. Mais il continue, respirant aussi fort qu'il le peut, s'acharnant à garder le contrôle de ses poumons jusqu'à le fin de ce nouveau jeu. Lorsque ses articulations ont décidé qu'elles en avaient eu assez, le loup change de jeu. Il capture les rondins entre ses crocs, tire à nouveau dessus pour les déplacer. Il les traine les un après les autres, les empile entre deux arbres et les appuyant sur ces derniers. D'abord quelques centimètres qu'il saute sans aucune difficulté, puis quelques autres supplémentaires, qu'il ajoute en empilant d'autre rondins. Il s'efforce de sauter chaque fois un peu plus haut, s'assure d'avoir une bonne prise dans la terre meuble pour pousser fort sur ses cuisses et passer par-dessus l'obstacle sans le toucher. Après un certain nombre de rondins, la hauteur est si importante qu'il hésite longtemps avant de se lancer. Et cette fois il ne se sert pas de ses muscles postérieurs. Il bondit, agrippe ses griffes dans le bois et se hisse difficilement par-dessus. De l'autre côté, il tend ses pattes sur la palissade et se laisse tomber, avant de bondir de l'obstacle pour atterrir sur ses quatre membres à deux mètres de la palissade. Ravi de sa réussite, il réitère l'expérience. Mais il échoue. Ses muscles sont fatiguées, ses poumons le brûlent. Il pousse fort sur les rondins pour faire écrouler l'obstacle, et prend quelques minutes pour calmer les battements de son coeur. Puis, dans un silence de mort, le loup disparait dans la nuit.

Lun 28 Sep - 19:44

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'Dé de chasse' : 11

Mar 29 Sep - 19:06

Cinquième nuit

Jauges : 25 // 31 // 25

Lancer de dé : 11 + 2 = 13

Le ciel est clair, parsemé d'étoiles dans son sombre manteau. Le loup s'avance dans la pénombre, il suit une piste depuis déjà de longues heures. L'animal est aux abois, il sait que le danger le guette. Mais le loup reste impassible, couché en sphinx, prêt à l'attaque. Il a passé des heures à suivre la bête blessée et il ne laissera pas filer cette opportunité. S'il parvient à achever ce jeune faon, c'est pour plusieurs jours qu'il aura de la nourriture. Le voilà qui se redresse légèrement, encore à moitié couché, et qui dresse les oreilles. Une autre créature se profile au bout de la clairière. Le bois est sombre, les arbres ont des airs fantomatiques, comme s'ils pouvaient vous arracher vos proies ou même, vous prendre pour cible. Le loup ne les craint pas, mais l'aspect mystérieux de la forêt ne le rassure pas. L'être, au bout de la clairière, remue un membre. Une queue ? Oui, une queue, le loup en est certain. Il observe son vis-a-vis, se tapis un peu plus. Qu'est-ce donc que cette bête qui menace sa chasse ? Le loup montre les dents par réflexe, mais l'autre ne peut le voir. Il grogne d'une voix bien basse, juste par instinct. Et lorsque l'autre semble sur le départ, le loup bondit hors de sa cachette avec un aboiement rauque, menaçant. Il fond vers sa cible, le faon redresse brusquement la tête et lâche un grognement de peur avant de partir à toutes jambes. Il est encore rapide, malgré ses blessures. Le loup ne lâche pas l'affaire, bien entendu. Il court à sa suite, plante ses pattes dans le sol pour s'assurer une allure rapide et puissante. Il prend son élan à chaque foulée pour rejoindre l'animal blessé, probablement abandonné par la harde. Il ignore où est sa mère, mais il s'en contre fiche. Son objectif est là, encore bien vivant et peu importe les risques, il est bien décidé à l'abattre. Ses puissantes pattes frappent le sol avec rage, ses crocs laisse filer entre eux des traits de salive tandis que le loup se concentre sur sa proie. Il vire de bord, freine brutalement et fait le même demi-tour qu'a effectué le faon. Il repart de plus belle, balance son corps par-dessus un tronc que le petit a sauté comme une vulgaire brindille. Le loup appuie ses pattes sur l'arbre mort pour passer de l'autre côté, et reprend la course poursuite à la suite de l'animal. Ce dernier est rapide, et si le sang s'échappe de sa cuisse, il ne semble pas ralentir pour autant. L'instinct de survie est surpuissant, encore plus chez les bêtes qui se savent déjà enchaînées à la mort. Le faon n'en démord pas, et le potentiel rival du loup n'est finalement pas venu se joindre à la partie. Peu importe après tout. Dans un virage sec, il se projette plus en avant que le faon en anticipant l'angle de ses jambes, et tombe lourdement sur l'animal presque deux fois plus gros que lui. Il plante ses dents dans sa croupe, laisse son corps être balloté dans les ruades de l'animal avant qu'enfin il perde l'équilibre. A terre, le petit n'arrive pas à se relever. Le loup se jette à sa gorge, l'étouffe lentement. S'il aurait aimé lui briser la nuque pour lui éviter des souffrances inutiles, il n'a pas la force physique pour abattre ainsi un tel animal. Il est obligé d'attendre l'asphyxie pour enfin se réjouir de sa victoire. La langue pendant, il lâche alors la gorge pour contempler cette proie de choix.

Mar 29 Sep - 19:06

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'Dé de chasse' : 5

Mar 29 Sep - 19:06

Lancer de dé : 5 + 2 = 7

Devant le corps encore chaud du faon, le loup reprend calmement sa respiration. Voilà une belle chasse d'accomplie. Encore un acte dont il pourra se vanter auprès de ceux qui lui sont importants. Mais, alors qu'il est a peine remis de la folle course poursuite, les broussailles remuent derrière lui. Ses oreilles guettent les sons, sa truffe s'agite. Il n'est pas seul. Il tourne la tête vers l'origine des bruits, pour apercevoir un gros animal court sur pattes, s'extraire des buissons. Un renard ! Ce charognard aura attendu la mort du faon pour s'approprier la viande ! Le loup gronde, fixe le petit animal élancé dans les yeux. Ce dernier montre les dents, visiblement insatisfait par la présence de loup. Mais il ne lâche , il se lève et fait face à l'ennemi. Croit-il mettre un loup en déroute ? Il gronde, montre les dents à son tour et hérisse le poil. Le renard s'approche, la tête sous le niveau des épaules et les muscles tendus. Serait-il prêt à se battre ? Le loup prend la même attitude offensive, commence à avancer lentement vers le renard. Les deux se toisent, se tournent autour, ne se quittent pas des yeux pendant de longues secondes. Et brutalement, le renard part en arrière ! Le fourbe aura détourné l'attention du loup pour se faufiler entre lui et sa proie ! Le loup bondit en avant, tous crocs dehors. Avant que le renard ait atteint le faon, les pattes du loup le percutent de plein fouet pour l'envoyer valser à bonne distance. Le renard niaque deux doigts de son antérieures avant de rouler au sol, et revient aussitôt à la charge. Charge que le loup attendait, campé sur ses puissantes pattes, prêt à mordre. Le petit animal est vif, mais le loup a l'habitude des ennemis trapu. Il capture la queue entre ses crocs et tire violemment pour retirer le renard de sous son ventre avant qu'il ne perse sa cuirasse. De toute ses forces il le projette pour se ruer sur lui l'instant d'après, furieusement décidé à lui faire regretter son affront. Mais, le canidé roux n'est pas le genre à abandonner, et la nouvelle charge est des deux côtés. Les crocs du roux se plantent dans le coude du loup qui jappe et tire la tête sur le côté pour planter ses crocs dans la nuque de son ennemi. Il lâche son coude après de longues secondes, pour s'attaquer à son visage à coup de griffes. Le loup est obligé de relâcher sa cible pour s'en éloigner, mais aussitôt le renard revient vers le faon. Dans un grognement rauque le loup fond sur lui et lui balance un coup de patte pour le faire s'écarter. Oreilles plaquées sur le crâne, le renard feule et se ramasse sur lui-même. Le loup le fixe, s'avance lentement vers lui, les oreilles tendues dans sa direction. Cette fois, il le tuera. Il commence à ressentir la faim et il refuse qu'un charognard vienne essayer de voler le fruit de son travail acharné. Il fait un bond en avant, mais plutôt que d'attaquer le renard lui balance un coup de griffe sur le museau avant de partir à toutes pattes. Le loup le poursuite sur quelques dizaines de mètres avant de lâcher prise, pour retourner vers le corps de sa proie. Tant pis pour cette fois.