Les négociations s’éternisent, et le poil du loup brun se hérisse de plus en plus au fur et à mesure que les minutes s’égrènent. Ces animaux sont bien trop stupides pour entrevoir toute solution diplomatique : il n’existe que la tuerie comme issue. Mais l’alpha n’a toujours pas donné l’ordre d’attaquer, alors il faut attendre. Patienter, en écoutant leurs cris stridents et leurs jérémiades débiles.
C’est alors que Hige lança l’assaut. D’un bond puissant, il écrasa l’un de ces infâmes rongeurs entre ses mâchoires, arrachant un sourire au Pantin. Dans le même instant, Eesia – sortie de nulle part – se joignait à la bataille avec une bonne humeur presque dérangeante, proférant des menaces auxquelles les rongeurs demeurèrent visiblement sourds. Palladium se lança alors également dans le combat, bondissant vers le plafond lisse de l’oiseau de fer dans un grondement agressif.
La bataille était lancée, les chauves-souris descendaient en piqué sur les loups, se décrochant une à une du plafond dans une nuée chaotique, lançant au hasard leurs griffes et crocs minuscules dans les chairs des prédateurs qui les attaquaient. Hige semblait déchaîné face aux rongeurs, il happait tout ce qui volait à proximité de lui et le broyait rapidement avec une férocité que le Pantin lui avait rarement vue. De son côté, ce dernier était un peu dépassé par la cohue, ne sachant où donner de la tête : il y avait des volatiles absolument partout. Palladium parvenait à en écrabouiller un ou deux de temps à autre, mais ses sens étaient embrouillés par tant de désordre. Les mâchoires des deux camps adverses claquaient, et les corps des petits animaux tombaient. Une des chauves-souris tenta de s’infiltrer par une oreille du Pantin, plantant ses griffes au creux de l’orifice. Dans un mouvement de panique, le loup brun se jeta contre la carlingue, faisant vibrer la carcasse de fer et écrasant ce parasite contre la paroi.