Il ne dormait presque plus, ces temps-ci. La guerre l’avait cruellement éprouvé, bien plus qu’il ne l’avait pensé. Les cauchemars venaient, nuit après nuit, le hanter et il était harassé de fatigue. Pendant combien de temps pourrait-il supporter ce manque de sommeil récurrent ? Il avait l’impression que ses membres étaient lourds, ses muscles courbaturés le raidissaient et ses yeux tombaient continuellement de fatigue. Dormir, telle était la seule chose à laquelle il aurait souhaité accéder. Mais pour l’heure, il avait d’autres objectifs à réaliser, qui primaient sur son sommeil. La fin du mois s’était annoncée rude pour le garde-manger Sekmet, et il fallait à nouveau le remplir. En tant que chasseur, Palladium se devait de ne pas faillir à son devoir et de rapporter de quoi manger à sa meute.
Si seulement il n’y avait eu que ce petit détail à régler… ! Malheureusement, de nouvelles menaces pesaient sur les terres d’AFF : les meutes, se débattant déjà avec la famine qui les menaçait continuellement, doivent faire face à un nouveau problème. L’eau. Qui eut cru que la seule ressource qu’ils puisaient encore en abondance leur ferait défaut ? Hélas… Le chasseur devait à présent, en plus de chasser pour le bien de sa meute, trouver de quoi s’abreuver. Une longue bataille – peut-être pire que la guerre – l’attendait à présent. La bataille de la survie.

Chasse:

Un bruit le mit presque immédiatement en alerte. Une sorte de frémissement dans l’herbe rase et séchée, à quelques mètres de lui à peine. Entre les touffes éparses, deux oreilles longues et velues, tremblotent. Le loup brun les discerne parfaitement. Le voile de fatigue s’est momentanément dissipé, évincé par la concentration qui s’empare de lui brusquement. Il se met en posture de traque, rapprochant son ventre du sol terreux, les muscles bandés, prêt à mordre et à répandre la mort. Il attend, patient. Il attend, longtemps. Le terrain est trop découvert pour qu’il se permette une attaque frontale directe, et le lièvre ne semble pas décidé à se rapprocher de lui. Palladium commence à perdre patience, et la fatigue s’est à nouveau emparée de lui. La position statique dans laquelle il se trouve le rend vulnérable à la paresse, et il est donc contraint de s’élancer, un peu contre son gré.
Il a l’impression d’évoluer dans un monde parallèle, où tout serait ralenti, où plus rien n’aurait d’importance. Quand un voile trouble sa vue, il voit à peine le lapin détaler à toute vitesse, esquivant sans mal le bond mal ajusté du prédateur. Ce dernier aurait voulu abandonner la partie, mais il se ressaisit promptement : il n’est pas l’heure de dormir, que diable ! Il ne prend même pas la peine de secouer sa tête lourde, et d’un bond plus précis de côté, il intercepte sa proie d’un coup de patte qui fait mouche. Le lièvre fait une culbute, roule dans la terre et a à peine le temps de se redresser pour fuir, que le loup est déjà sur lui. Le lapin se glisse entre ses pattes, mais le prédateur le rattrape à nouveau, lui assenant le coup fatal sur la nuque, tandis qu’il tente une dernière évasion.

Chasse:

Sa chasse l’a mené aux abords du Styx, qui coule avec rage. Son eau semble sacrément sale, et le loup brun ne songe pas une seconde à y tremper ses babines. Le cadavre du lièvre git entre ses pattes. Il s’en empare, bien décidé à faire une petite ronde de repérage. Qui sait, peut-être que les abords du Styx abritent des endroits humides où il pourrait trouver de l’eau ou mieux, des proies à chasser. Le Pantin ramasse le lapin et se dirige vers un petit renfoncement fait d’énormes rochers. Il escalade plusieurs d’entre eux, bien décidé à faire une petite reconnaissance, vue de haut. Il préférait les vues d’ensemble, cela lui donnait une idée plus claire de la situation. Il grimpe donc le long de cette muraille de pierre, forçant sur ses muscles endoloris et restant sourd à leurs suppliques. Il est presque en haut… C’est alors qu’il sent une substance humide sous ses coussinets. D’abord surpris et apeuré, il ôte immédiatement sa patte de cette surface impromptue. Le loup brun voit alors une petite flaque d’eau, qui remue encore sous la pression qu’il vient d’exercer. Il dépose le lapin à côté de lui, et se penche jusqu’au liquide. Il le renifle avec circonspection. Il n’est pas encore au point d’être assoiffé pour boire n’importe quoi. L’eau semble claire, et ne comporte presque pas d’impuretés. Le Pantin la lape alors goulûment, confiant.

Chasse:

Une fois la flaque entièrement consommée, le loup brun se sent hydraté, mais sa soif est toujours là derrière, à le guetter : il boirait bien un peu plus… Il décide de cacher son lapin dans cet endroit providentiel, avant de reprendre son ascension vers le sommet des rochers. Il grimpe, grimpe toujours plus haut sous le soleil qui l’écrase et le fait haleter. Il arrive au sommet, presque vidé de toute énergie. Ses pattes tremblent légèrement, et il lui faut quelques minutes pour reprendre son souffle. Nouveau frémissement. Serais-ce réellement son jour de chance ? Tous les sens en alerte, il scrute la surface lisse des rochers qui lui font mal aux yeux, sous ce soleil cuisant. Y’aurait-il réellement quelque chose de comestible qui serait assez fou pour se balader à découvert en sa présence ? La réponse est oui. Il ne tarde pas à déceler la belette, qui galope entre les rochers, se faufilant avec souplesse entre les pierres. Elle a probablement flairé sa présence, il n’y a pas une seconde à perdre. Le loup brun s’élance à sa poursuite, slalomant entre les rochers, bondissant par-dessus les crevasses. Ses mâchoires claquent plusieurs fois au ras de la queue du petit mammifère, mais c’est une succession d’échecs. La belette se faufile, se glisse, s’échappe. Quelques points lumineux viennent brouiller la vision du loup brun. La fatigue et la chaleur cumulées l’achèvent. Il est obligé de s’arrêter pour reprendre ses esprits, et la belette se faufile sous un énorme bidon de fer rouillé, lui échappant définitivement.
Il se laisse alors choir contre ce bidon – probablement encore un de ces déchets immondes provenant des humains. Son corps heurte la surface dure et, à l’intérieur, un gargouillis se fait entendre. Le loup brun tend l’oreille, persuadé d’avoir été victime de son imagination. Il se redresse, pousse le bidon d’une patte hésitante. De nouveau, le gargouillis se fait entendre. Vivement intéressé, ses oreilles se dressent sur son crâne. Ce bidon est rempli d’un liquide inconnu. Le loup brun le pousse, il roule sur le flanc. Une petite excroissance se dévoile. Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Le Pantin s’acharne sur elle, la mordant et la griffant, se débattant pour ouvrir cette saloperie de bidon qui lui résiste obstinément. Enfin, il s’ouvre ! S’échappe alors de son ventre rebondi une quantité de liquide limpide qui se répand sur le rocher sur lequel Palladium se trouve. L’eau remplit toutes les cavités, formant de nombreuses flaques, peu profondes mais en quantité immense ! Le loup brun, les yeux brillants, se jette sur cette source providentielle.

Chasse:

Le loup a rapidement fini son breuvage, et se redresse, l’eau dégoulinant encore de ses babines humides. Cet abreuvoir l’a quelque peu requinqué, il a l’impression d’être moins fatigué qu’auparavant. Ses yeux vifs fouillent le paysage, machinalement. Soudain, caché entre deux grosses roches, une forme semblable à celle du bidon qu’il vient de trouver l’interpelle. Ses oreilles se redressent immédiatement sur le sommet de son crâne. La chance serait-elle définitivement de son côté, aujourd’hui ? Il bondit par-dessus le bidon qu’il vient de consommer, veillant à en laisser quelques reliefs pour le restant de sa meute. Il les avertirait dès sa rentrée au camp. Pour l’heure, il sautille jusqu’à un second bidon. En s’approchant, il s’aperçoit qu’il est absolument identique au premier. Il avance sa mâchoire pour répéter la même opération que pour le précédent, mais il s’arrête en plein mouvement. Il n’est sûrement pas le seul animal en quête d’eau claire par ces temps difficiles. Et ce bidon d’eau claire peut fortement l’aider à attirer une proie quelconque, assoiffée et désespérée. Il saisit le plastique entre ses dents, et le traine sur une courte distance. Il déniche une petite crevasse, dans laquelle il laisse couler le liquide, veillant à faire le plus de bruit possible. L’eau qui coule le long de la roche, quel son peut être plus merveilleux à l’oreille d’un animal déshydraté ?
Le bidon vide, le Pantin le laisse choir et se poste non loin de son piège, aux aguets, dissimulé entre deux rochers. Le soleil est écrasant, et plus le temps passe, plus il a peur que l’eau s’évapore. La quantité est grande, mais pas inépuisable. Le sol commence à tanguer sous ses pattes, la fatigue s’est à nouveau emparée de lui. Ses paupières sont lourdes, si lourdes… Il redresse sa tête alors qu’elle tombe vers l’avant, brusquement. Ses yeux se rouvrent et alors, il voit ce qu’il attendait. S’approchant timidement du « point d’eau », une biche minuscule pose ses délicats sabots sur les cailloux brûlants. Ses naseaux secs frémissent, et ses yeux sont immensément écarquillés. Son attitude est si fragile, si frêle, si prudente. Mais sa soif est trop grande, et elle ne tarde pas à baisser la tête vers l’eau presque fraîche. Un léger frémissement agite les babines de Palladium, tandis que ses muscles se crispent. C’est le bond décisif. Il attend encore un peu, un tout petit peu… et s’élance. Il atterrit juste sur la croupe de sa proie et, dans sa chute, l’y entraîne. La biche a un sursaut terrifié, mais ne peut se débattre et elle choit lourdement sur les pierres. Ses sabots fouettent désespérément l’air, mais la mise à mort est rapide et efficace. Le loup brun l’achève d’un coup de crocs ferme et décisif. Pas de pitié, ni d’appel à l’aide.
Et, pour se féliciter de cette belle capture, pourquoi ne pas boire dans ce fameux piège ? Les poils de la biche s’éparpillent dans le liquide où il trempe son museau avec délice.

Chasse:

Les yeux jaunes scrutent la pénombre glaciale. Il est tard, dans la nuit qui est tombée depuis bien longtemps. Trop tard pour toute proie sensée qui serait restée dehors malencontreusement, offerte aux gueules pleines de crocs baveux prêts à la dépecer. Palladium est aux aguets. Le froid picote légèrement sa fourrure. Dieu seul sait combien cette sensation lui plaît, combien l’odeur de la nuit l’enivre et comme cette atmosphère calme et à la fois pleine de danger le séduit. Rien de plus facile et de plus simple à apprécier, surtout quand on est le prédateur et non la proie.
Le loup brun se laisse glisser le long de la pente douce qui mène vers les flots étrangement calmes du Styx. Le cours d’eau produit un bruit audible, mais pas aussi violent que d’ordinaire. Tout respire la quiétude et la partie de chasse qui s’annonce n’en sera que plus belle. Le Pantin ne met pas longtemps à trouver la piste qui le mènera au bout de ses desseins. Des traces de sabots sont encore plantées sur les bords boueux de la rive du fleuve, et elles sont encore fraîches. Le loup brun relève la tête, humant l’air avec circonspection. Cette proie ne doit pas se trouver bien loin. Ses yeux vifs fouillent la nuit, à la recherche du moindre mouvement, mais il ne perçoit rien d’autre que la légère ondulation des frondaisons et les remous à la surface de l’eau. Il suit donc nonchalamment les traces qui le mèneront probablement à de la chair fraîche. Là où, il y a plusieurs mois, il angoissait à l’idée de partir chasser et de revenir bredouille, une certaine confiance mêlée de sentiment routinier avaient pris place dans son cœur. La chasse était devenue une habitude, dans laquelle il excellait et se plaisait.
Stop. Un bruit, un infime frémissement l’arrête net dans sa progression. Il tourne la tête sur la droite. En effet, les traces ont disparues et les dernières marques semblent indiquer que l’objet de sa convoitise a dérivé de ce côté-là. Le corps tout entier de Palladium s’affaisse vers le sol, en même temps que ses muscles se tendent au maximum. Un chevreuil ne tarde pas à sortir timidement d’un buisson d’épineux. Un léger sourire s’étend aux babines du loup brun. L’herbivore, inquiet, jette un œil dans sa direction. Palladium se sait à découvert et tire profit de cet avantage : au moment même où le chevreuil avait démarré, le loup avait parcouru quelques foulées, rétrécissant la distance entre lui et sa proie. Sa respiration se régule automatiquement de façon régulière, et sa course l’enivre. Le frisson d’excitation propre aux prédateurs confiants lui hérisse le poil et ses crocs sont déjà découverts, prêts à se planter dans la chair de l’animal qu’il poursuit. Le chevreuil grimpe sur les rochers où Palladium avait achevé la biche, il lest connaît donc bien. Il bondit de pierre en pierre, à la suite de l’herbivore qui fuit toujours plus vite. Un instant, il dérape. Ne pas tomber. Il récupère son équilibre et s’élance à nouveau, galopant derrière le chevreuil sur un replat. Faux pas, le chevreuil n’a pas autant de chance que le loup : ses sabots glissent sur la pierre lisse et il s’écrase au bas des rochers. Malgré son agilité, il n’est pas à l’abri d’une erreur. Palladium ne tarde pas à le rejoindre pour l’achever.

Chasse:

Le meurtre accompli, Palladium se redresse et bâille longuement. Il admire quelques instants le cadavre du chevreuil qui git à ses pieds. Encore une belle prise à ramener au garde-manger Sekmet… Le loup brun laisse un instant dériver son regard vers les étoiles qui le surplombent. Que la nuit est belle…
Trêve de rêvasseries. Le loup brun, porté par l’élan fructueux de sa première chasse, décide de continuer dans cette belle lancée. Il prend la précaution de traîner le cadavre de sa précédente prise à l’abri d’un bosquet, avant de se remettre en chemin. Après plusieurs minutes de marche, il s’est un peu éloigné des berges du Styx en descendant vers l’aval du fleuve. A une centaine de mètres, il détecte soudain un geyser de terre qui semble sortir de nulle part. Ses oreilles se pointent vers l’avant, le loup brun est intrigué. Fuir ou rester ? Il s’immobilise, attendant qu’un autre indice l’informe de la nature de ce qui se trouve en face de lui. Autre geyser. La curiosité est plus forte. Il s’approche lentement, sans faire de bruit. A présent, il peut percevoir quelques grognements fébriles, qu’il reconnaît sans mal. Ses jours passés dans les souterrains lui ont fait acquérir une grande expérience des animaux fouisseurs et notamment, celle de pouvoir reconnaître un blaireau sans s’y tromper. Ces animaux, plutôt de nature nocturne, avaient d’abord rebuté Palladium par leur agressivité et leur force au corps-à-corps. Mais après en avoir affronté deux ou trois, le Pantin se sentait beaucoup plus serein bien qu’une petite boule d’angoisse subsiste dans son estomac, en souvenir tenace des jours mauvais. Le blaireau continue sa besogne, creusant le sol avec force, sans avoir remarqué le danger qui le menace. Le loup brun n’attend plus et plonge sur lui, enfonçant ses crocs dans ce qui dépasse du trou que le blaireau commence à s’aménager, c'est-à-dire en plein dans les poils de sa croupe. Couinement de surprise, le temps que le creuseur réalise ce qui lui arrive, il est tiré en arrière par la mâchoire inflexible du loup brun. Ses griffes patinent sur la terre, sans trouver de prise à laquelle se raccrocher. Alors, en désespoir de cause et dans un grondement rageur, il se retourne vers le loup pour lui assener un coup de griffe en travers du museau. Palladium laisse échapper un couinement de douleur. La plaie commence à saigner et le pique. Nouveau coup de griffe, à quelques centimètres de son œil gauche. La mâchoire s’ouvre, le blaireau s’évade. Mais le Pantin n’a pas dit son dernier mot : il rattrape le fuyard qu’il fauche d’un coup de patte et s’empare de sa nuque avec force. Il fait jouer ses crocs sur les muscles qui roulent dans sa mâchoire avec un certain amusement, avant de retourner le blaireau sur le dos. Ce dernier se débat en tous sens et ses pattes arrière labourent la chair molle du ventre de Palladium, qui tient bon malgré la douleur. Ses crocs se referment enfin sur la gorge noire et blanche, et tandis que le blaireau suffoque, le loup sait qu’il a encore gagné.
Lorsqu'il relâche sa prise, il a un léger mouvement de recul et une de ses pattes se dérobe sous lui, plongeant dans le trou que le blaireau avait commencé à creuser. Dans un couinement de surprise, il la retire promptement pour s’apercevoir que son membre est trempé. Une lueur malicieuse passe dans son regard. Voilà ce qui s'appelle faire d'une pierre deux coups! En élargissant le trou, Palladium ne tarde pas à tomber sur une petite flaque d'eau d'apparence potable.

Chasse:

Un cri perçant lui fait redresser la tête. Une chouette hulotte l’observe avec attention, tournant sa tête ronde de gauche à droite. Palladium émet un grognement, et elle s’envole lourdement, sans demander son reste. Quelques cris d’oiseaux retentissent déjà, de l’autre côté du Styx. Le matin ne doit plus être très loin, bien qu’il fasse toujours nuit et que les étoiles ne semblent pas prêtes d’aller se coucher. Le loup brun dissimule habilement ses deux proies et s’élance à travers l’espace de terre sèche qui l’entoure. Les proies avaient tendance à éviter instinctivement les endroits où rôde la mort, il fallait donc s’éloigner au plus vite des lieux de ses précédentes chasses. Il galopait sur la rive droite, lorsqu’un passage sur le fleuve lui sembla viable. Il bondit de pierre en pierre, jusqu’à atteindre la rive opposée. Là, quelques arbres élançaient leurs cimes dans la pénombre. Et, sous leur couvert, le Pantin entendait déjà ce qu’il était venu chercher.
Entre les arbres, des grognements familiers retentissent à qui mieux-mieux. Le prédateur se faufile entre les feuilles et les racines, avec une discrétion diabolique. L’attroupement de sangliers qui profite de la nuit pour se nourrir va devoir se démener pour survivre. Palladium les compte. Il discerne parfaitement leurs silhouettes épaisses, malgré la pénombre. Il y a là trois adultes, et quelques marcassins qui courent en tous sens, si bien que leur nombre est indéterminable. Peu importe. Le loup brun reste plusieurs minutes à les observer, déterminant ainsi lequel d’entre eux était la mère de ces charmants porcelets. Il jette son dévolu sur elle, ainsi il pourra faire d’une pierre deux coups.
Lorsqu’il s’élance, il y a un temps mort pendant lequel toute la forêt s’est tue. Même les porcs sauvages ne font plus un bruit. Puis, c’est la panique. Ca se disperse en tous sens, ça galope et ça beugle des sons suraiguës qui excitent encore davantage le Pantin, le poussant à les tuer tous sans discernement. Mais il reste malgré tout fixé sur son objectif. Mais la mère sanglier court vite, malgré sa corpulence. Alors, en une fraction de seconde, Palladium change de stratégie et opère un demi-tour immédiat, fonçant sur un des porcelets qui s’enfuit en braillant. Le loup brun n’a aucun mal à le rattraper et à le faire chuter. Le petit animal roule sur le sol, sans cesser d’hurler. Palladium le maintient quelques instants cloué au sol, le laissant crier de toute sa force : ses cris suppliciés finiraient bien par faire revenir sa génitrice… Et lorsqu’enfin, le Pantin l’aperçoit, chargeant de toute sa vitesse en sa direction, il exécute rapidement le petit sanglier pour faire face à la mère en furie.

Chasse: