Nouvelle journée exige nouveau terrain de chasse. Je me met de suite à la tâche, avec la détermination de trouver de quoi me rassasier. Je sens avec force le sol, avec l'espoir de trouver une quelconque trace animale. Je ne serais pas difficile, même un rat m'irait. J'ai tellement faim, depuis que j'ai décidé de chasser par mes propres moyens et non de me servir sans cesse dans le garde manger Sekmet. Mais je ne cache pas que c'est bien moins facile, et pas si intéressant que cela. À part de la boue et quelques ampoules qui clignotent il n'y a rien ici. Pas une trace, pas une odeure. Après une dizaine de minutes sans rien trouver j'hésite à me rendrer au camp de base. Non, je vais y arriver. Enfin j'espère...

Alors que je commençais à me décourager et que je marche paisiblement dans les boyaux un lapin passe en trombe devant moi. Je suis d'abord déconcerté mais mon étonnement ne dure pas longtemps et je m'élance avec rapidité à la suite du lapin. Il est visiblement appeuré mais je n'en ai que faire, j'ai trop faim et ce petit animal tombe à pic. Le pauvre va passer un sale quart d'heure. Malheureusement je suis plus rapide et je le devanc au bout de quelques minutes de course poursuite. D'un coup de patte je l'envoie contre un mur. Un craquement sinistre témoigne de sa colonne brisée et un instant plus tard mes crocs sont plantés dans sa chaire avec satisfaction et fierté, ce n'est qu'un pauvre lapin mais ce n'es pas si mal. Je pose avec délicatesse ma proie dansun coin, décidé à ramenner atre chose !

Pour le coup j'aurais mieux fait de rentrer déposer ma proie au garde mange car quelques minutes après une chauve-souris m'humilie en beauté en virvoltant au dessus de mon crâne sans que je puisse l'attrapé. Malgré mes sauts deseperés en direction de la petite bête c'est impossible pour moi de la capturer entre mes crocs. Déçu de mon échec je le suis bien moins lorsque je retrouve le cadavre du lapin encore tiède. Pour aujourd'hui je me contenterais de cette petite proie, après tout ce n'est pas si minable que cela !

Après avoir déposé mon lapin sur le tas de nourriture j'ai décidé de retourner chasser, une sorte de frénésie meurtrière s’était emparée de moi. Je voulais tuer, tuer, tuer. Sentir ce liquide métallique couleur au fond de ma gorge. Je m'élance à la hâte dans les boyaux, j’espère trouver de quoi ramener. Une odeur me stoppe, elle est forte. Un ragondin, je reconnais l'odeur, mais celle-ci reste vague. Je n'hésite pas lorsque je sens une odeur de sang. Il doit être blessé, autant mettre fin à ses jours rapidement. Je tombe rapidement sur l'animal qui effectivement est blessé. Il tente de se lever mais une profonde entaille au dos l'empêche de faire un seul mouvement. Je ne le laisse pas agoniser plus longtemps et je fond sur lui sans perdre plus de temps. Sa nuque craque et je sens progressivement ses muscles se relâcher. Le sang coule. Je file le ramener au clan.

J'ai l'espoir de retrouver une proie mais malheureusement ce sera tout pour aujourd'hui. Après quelques minutes à la recherche d'une nouvelle proie un gros rat passe devant moi mais je ne suis pas assez réactif et il m'échappe avant que je puisse lui asséner un coup fatal. Je ne suis plus vraiment motivé, à vrai dire je suis assez satisfait de ma prestation pour aujourd'hui, je décide donc d'aller me reposer dans un recoin, en attendant que me motivation revienne...

Il fait frais, dehors le vent souffle. Les meutes sont ressorties, tous sont dehors désormais mais j'ai espoir de tomber sur des proies qui, comme moi errent dans les couloirs. Par chance je repère le cliquetis des griffes d'un renard non loin. Je suis son odeur qui ressemble à la mienne. Je le traque, les boyaux s'enchaine mais je sais parfaitement ou je dois aller. Je l'aperçois rapidement du coin de l’œil, il est comme nous tous, maigre, affaibli. Une proie facile en somme. Je fais quelques pas en sa direction, en faisant des efforts pour ne pas me faire repérer. Je bondis sur le dos de ma proie. Le renard pousse un jappement de surprise, mais celui-ci fait volte face et plante sa griffe dans mon œil. Ma vision est trouble, et lorsque je retrouve une vision digne de ce nom, le renard s'est enfuis. Bien joué.

Je suis décidé à rattraper mon renard qui doit remercier le ciel à l'instant qu'il est car cette fois sa fin était proche. Je colle mon nez contre le sol, j’espère bien retrouver la trace de cet saleté de bestiole. Il ne doit pas être loin ,je pars au petit trot dans les couloirs, les sens à l'affut, prêt à détecter la moindre odeur. Le canidé ne doit pas être caché très loin, l'avantage est pour moi. Je connais ces souterrains comme ma tanière.

Je fouille, je fouille, je fouille. Mais il n'y a rien, ce fichu renard s'est volatilisé. Impossible de sentir la moindre effluve de sang, de peur ou de quoi que se soit. Dépité je rentre au camp assez rapidement, souterrains de malheur. Secrètement je me jure de retrouver le canidé et de lui faire sa fête. Il a gagné la bataille mais pas la guerre