Je le savais. J'aurais pas dû en parler, et forcément, mauvaise réaction de sa part.

Pourtant, je lui ait pas fait de mal. Et puis j'ai rien contre lui et je l'aime bien. À voir sa réaction, je crois que c'est pas si beau en fait, il a dû en souffrir énormément.

Mais qu'en sais-je. Il l'as mal pris et j'ai l'impression qu'il me vois comme une ennemie maintenant. Pas bon ça. Et bien ça me plait pas. Au fond je voulais l'aider à aller mieux.

Il était clair que je savais pas m'y prendre, et têtue comme je suis, j'aller pas le lâcher, il avais besoin de quelqu'un. C'est mieux que de mourir à petit feu, même si à le voir, c'est possible que c'est ce qu'il veuille.

Lorsque je le vis se lever, d'un air pas très joyeux, je ne fit aucun mouvement, je l'observait faire. Rien que ça. Je me redressa à mon tour, seulement. Subitement de la méfiance, de la haine. J'aurais su, je me serais tue. Je le vis s'en aller, et ensuite, il pris un air agressif envers moi. C'est la première fois que je n'eut aucune réaction similaire face à une tel offense. Et bien au contraire, en l'entendant, peu après qui s'en reparte je me mis à le suivre, qu'importe qu'il m'attaque, j'esquiverais s'il le faut, aucune envie en moi ne faisait que je l'attaquerais, même pour me défendre. Je soufflas en cours de chemin :

Je le suivais toujours après cela, disons, derrière lui, à sa gauche. J'étais en quelque sorte prête à encaisser une attaque, ou alors, à esquiver. Je devais lui faire comprendre que je n'étais pas mauvaise, avec lui je veut dire. Je ferais tout pour le convaincre que je ne suis pas celle qu'il croit. 

« - Qu'importe ton passé, je n'en fait pas partie. Qu'importe ce que tu y as vécu, qu'importe ce que tu as vu, ce n'est pas à moi d'en faire les frais. J'imagine que tu as beaucoup souffert, mais moi je ne t'ai rien fait. Je ne sais pas faire que du mal. Je sais aussi éprouvais de la compassion. Si tu croit être le seul à avoir mal vécu... Maintenant, je ne t'ai pas écouté, attaque moi, ou non, fait ce que tu veut, mais sache juste que même si l'on ne se connait que depuis très peu, je te veut aucun mal, au contraire, plutôt du bien. »

Elle se foutait vraiment de sa gueule, ou c'était une blague ? Parce que là, il n'avait vraiment pas envie de rire. Elle le suivait, malgré son avertissement. Et, ça, c'était un très mauvais choix. Très mauvais vraiment. Hyden ne supporta pas la leçon qu'elle tentait de lui faire rentrer dans le crâne, et hérissant le poil, se retourna d'un bond pour lui faire face, les crocs découverts, soudain soulevé par une colère noire. Pour qui elle se prenait, avec ses histoires à la noix ? Qu'elle crève non mais oh ! Lui qui la croyait différente, voilà le monstre de retour avec ses beaux discours et ses idées naïves ! Qu'elle aille se faire foutre !

« - Ne crois pas me connaître, avec tes préjugés débiles, et que tu me veuille du bien en croyant que je le mérite, tu te fourre la griffe dans l'oeil ma pauvre. Comment peut-tu aussi seulement imaginer comprendre ce que je ressent, toi qui ne me connait pas ! Non, je suis peut-être pas le seul à avoir mal vécu, mais je suis aussi sûrement pas le seul à te demander d'aller te faire voir ! Tu ferais mieux de retourner faire coucouche panier avec tes amis les clébards, au lieu de me taper sur les nerfs avec tes suppositions complètement stupides ! »

En disant ceci, Hyden avait fait quelques pas menaçant, grognant, grondant, les oreilles plaquées contres la nuque, les poils hérissés à l'extrême. Il avait envie de lui sauter à la gorge, de lui faire comprendre qu'il n'était pas là pour faire mumuse, mais se retint, restant campé sur ses positions de manière agressive.

« - Premièrement, des pré-jugés ? Je t'arrête tout de suite, tu nous invente une tout autre histoire ... »

Hyden poussa un long grondement sourd, en la fixant droit dans les yeux. Elle se mit agilement à tourner autour de lui, d'un pas souple, tandis qu'Hyden la suivait du regard. Non, mais qu'est-ce qu'elle croyait, l'autre abrutie ? Qu'il allait chantonner avec les pioupious des bisounours et s'agenouiller devant elle en lui léchant les pattes pour s'excuser ? C'était elle qui était pas bien dans sa tête ! Fallait l'interner la pauvre, elle avait un soucis encore plus grand que sa bêtise !

« - Il est vrai que nous méritons tous du bien. Il n'y a juste pas grand monde pour nous l'offrir ce bien. »

Alors elle était vraiment très très naïve. A un point fulgurant. Dans ce bas-monde, il n'y avait que des monstres, des démons, des assassins, qui ne méritait que la mise à mort. En aucun cas, ils ne mériteraient du bien. Alors, elle était si stupide que ça ? Pour avoir les yeux fermés sur le monde à un tel point ? Pensait-elle vraiment que la vie se résumait aux doux chants des oiseaux et au coucher de soleil sur l'océan ? Que faisait-elle des luttes, des combats à mort, des discriminations, du sadisme, de la méchanceté à l'état pur, de tous ces monstres qui les regardaient comme s'ils étaient déjà morts ? Etait-elle si hypocrite que ça pour tenir ce discours ?

« - Mes parents me détestaient. Et mes frères et soeurs faisaient tout pour que je souffre par le biais de mes parents. Même quand je ne faisais rien, je me faisais battre. Je mangeais toujours la dernière, et qu'est-ce qu'il restais ? Juste la peau et les os. J'avais tellement faim, qu'il ne restait que les os et très peu de peau. J'ai longtemps souffert, à cause d'eux, rejetée, reniée, méprisée, battue, la totale. Alors j'ai voulu m'enfuir. Je ne l'ai pas fait. J'ai tué mes frères et soeur, un à un, j'ai terminé par mes deux soeurs restantes, je les ais torturées, ces petits chiennes. Alors oui, je peux comprend ce que tu ressens, ce genre d'histoire est la pire. Alors qu'importe la tienne, je peut comprendre. »

Hyden se hérissa plus encore. Elle insistait, non de dieux ! Quand il lui disait qu'elle ne pouvait pas comprendre, ce n'était pas pour rigoler, bon sang ! Que pourrait-elle comprendre ? Elle croyait avoir été triste, il aurait été heureux à sa place. Au moins avait-elle eut la joie et la force de se battre, elle. Mais pas lui. Lui avait dut fuir, fuir comme on le lui avait demandé, parce qu'il était faible et qu'il le resterait à jamais. Il avait grandit avec la haine dans le coeur, une haine qui restera à jamais assouvie, une haine pure et puissante qui ronge sa propre carcasse avec une avidité terrifiante. Non, il n'était rien de tout ce qu'elle avait été. Lui était un lâche, elle était un monstre. Alors, grondant plus agressivement encore, il se plaça face à elle, lui coupant la route, et cette fois, ce fut lui qui tourna autour d'elle, gondant, grognant à tout va. Elle était idiote, stupide de vouloir ainsi s'entêter à le changer. Il ne changerait pas. Jamais. Il était fait de la même chair que tous les autres, du même bois que tous les monstres.

« - Et les clébards comme tu dis, j'ai rien à faire avec eux, je n'ai pas d'amis dans le lot et malgré l'esprit de meute, j'ai pas confiance en l'un d'eux. »

« - Quand arrêteras-tu de penser que c'est si facile que ça de me comprendre ! »

Il l'avait presque hurlé, au milieu d'une épave raisonnante, où tous les loups s'étaient retourner, curieux, vers eux. Mais Hyden n'en avait cure, et bondit souplement pour faire face à la louve, quelques centimètres à peine séparant leurs museaux.

« - Crois-tu vraiment que la vie est si belle, qu'une fois que le malheur est passé, il restera loin derrière et qu'on pourra aller danser sur les montagnes en faisant du saute-mouton comme jamais, avec nos "meilleurs amis" les deux-pattes, et qu'après on ira chasser et qu'on tombera sur un éléphant rose qui nous montrera sa gorge en nous demandant de le manger ? Non, mais t'es marteau ma pauvre ! La vie c'est rien de tout ça ! Faut que tu comprenne que tout ce que tu as vécu et que tu considère comme passé grâce à ton super-mental de super-louve, y'en a d'autres qui le vivent au jour le jour, que ça dévore de l'intérieur, qui ne peuvent plus déceler le bien que tu chéris tant il y en a peu au milieu de toute cette haine et qui finissent par détester jusqu'à leur propre race ! »

Il gronda sauvagement, en franchissant quelques centimètres supplémentaires jusqu'à la frôler, et sans même baisser le ton, repris :

« - Faut arrêter de croire aux bisounours les gars ! Faut revenir sur terre, ouvrir un peu les yeux ! Il est vrai que nous méritons tous du bien. Il n'y a juste pas grand monde pour nous l'offrir ce bien. Et mon cul, c'est du poulet ? Non mais sérieusement, arrêtez d'être tous aussi hypocrite bon sang ! Regardez la vérité en face, non de dieu ! »

Cela faisait bien trop longtemps qu'il n'avait pas parlé autant, et ses cordes vocales vibraient douloureusement, mais il s'en fichait pas mal. Il continua, sans même se laisser le temps de reprendre sa respiration.

« - Tu voulais savoir mon histoire, et bien la voilà servie sur son plateau d'argent, pour ta plus grande satisfaction : Enfance de merde, vie de merde, mort de merde. Un peu comme tout le monde, quoi ! J'espère que ça t'a bien avancer, pauvre imbécile, et que tu comprendras que y'a pas que nos petites personnes qui ont souffert ! Maintenant, j'aimerai que tu arrête d'essayer d'entrer dans la tête des autres avec des je peut comprendre qui me donnent la nausée ! Non, tu peux pas comprendre, et oui, tu vas te faire foutre maintenant ! Maintenant, lâche moi la grappe, et va voir ailleurs si j'y suis, enflure ! »

Je le sens qu'il vas jouer sa carte de l'agressivité, il fait comme il veut, mais il n'as pas en face lui le monstre qu'il imagine. Je suis différente, oui, mais je ne me fait pas remarquée pour autant. Il est idiot celui là ou quoi ? Il hurle et tous nous regarde, manque plus qu'ils crois que c'est une querelle de couple... Je l'observait, l'écoutait, mais je tilta au moment où nos museaux furent si proches. Une approche aussi rapide et si... Bref, si j'étais un monstre comme il le prétend, je lui aurait bouffer la gorge. Puis la suite viens. Du mal, du mal, du mal... Il est dans la meute où l'on fait du mal, et où cela nous plait. Je crois que quelque chose ne tourne pas rond chez lui... Ouais... Mais là il en fait trop, mais il réussit à me faire taire, définitivement grâce à une simple parole...

Je ne put en sortir un seul mot, non pas parce que je ne le comprenait pas, mais parce que cela semblait le rendre triste, et le détruire de l'intérieur. Jusqu'au point de le faire détester ce qu'il est, et ces congénères...

J'étais là, figée, le regarde rivé sur lui, tandis qu'il repris, il m'insulta, mais je ne bouger toujours pas, je le regardais, dans un phénomène de perplexité intense. J'étais disons, incapable de tout après tout cela. Je ne savais que faire, peu à peu la pitié s'installait, mais je ne pouvais laisser place au sentiments, mais je ne peut y résister actuellement.