Dovahkiin fêtait sa première année. Il avait énormément progressé depuis sa naissance, et ne cessait de s'endurcir jour et nuit pour un jour atteindre le niveau de sa mentor. Il voulait la dépasser ; c'était le défi qu'il s'était lancé. Sang du Triomphe s'était préparé pour une journée de chasse plutôt chargée. Il pénétrait dans les tourbières, territoire des grands bois de pique-noire.

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Dovahkiin fêtait sa première année. Il avait énormément progressé depuis sa naissance, et ne cessait de s'endurcir jour et nuit pour un jour atteindre le niveau de sa mentor. Il voulait la dépasser ; c'était le défi qu'il s'était lancé. Sang du Triomphe s'était préparé pour une journée de chasse plutôt chargée. Il pénétrait dans les tourbières, territoire des grands bois de pique-noire. Le mâle avait grandi. Il était devenu guerrier, et était membre à part entière des Sekmet. Sa mentor lui avait appris tout ce dont il avait besoin pour pouvoir gonfler les rangs de la meilleure meute qui puisse exister. Dovahkiin était bien heureux d'avoir finit son apprentissage. Il était devenu plus fort, et plus indépendant. Aujourd'hui, le jeune guerrier s'était rendu sur un tout nouveau terrain de chasse ; il ne savait pas ce qu'il pourrait attraper mais il était bien déterminé à repartir avec de nombreuses proies. Il avait songé à chasser plus d'une dizaine d'animaux, de toutes sortes, pour que personne ne meurt de faim. Le mâle d'ébène avançait sur le tapis de mousse qui reposait sous ses pattes en levant la tête vers le ciel. Il humait l'air, et fit attention à ne pas mettre les pattes n'importe où. Il ne tarda pas à repérer l'odeur d'un lapin ; caché non loin de lui, il s'amusait à ronger la mousse des sphaignes qui poussait sur les quelques rochers, eux-mêmes submergés par la boue. C'était dégoûtant, mais qu'importe. Le mâle noir s'approcha à pas de loup et prit position. Bandant les muscles, se faisant plus petit, il rôdait autour de sa proie en se léchant les babines. Il était temps ; le guerrier sentait que c'était le bon moment. Il pris de l'élan et replia ses membres au maximum puis, d'un coup, relâcha la pression et parti en un éclair en s'élançant comme une flèche. Le jeune loup se lança dans une course folle, déployant tous les membres de sont corps jusqu'à les étirer loin devant lui. Le lapin pris alors la fuite, pris par surprise. La boue les faisait glisser tous les deux. Le lagomorphe faillit tomber, tandis que le brave loup bascula sur le côté ; reprenant son élan pour ne pas perdre de vitesse. Il bondissait par dessus les souches qui jonchaient le sol ; recouvertes de boue, glissantes, salissantes. Il ne relâchait aucun de ses efforts et continuait de poursuivre sa proie en élançant ses antérieurs vers l'avant pour gagner de la vitesse. Atteignant petit à petit sa vitesse de pointe, il dérapa dans la boue et atterrit près d'un rocher où instinctivement, il décida de prendre appui pour s'élancer de l'autre côté. Bondissant avec ses pattes arrières et atterrissant plus loin, il élargissait ses foulées jusqu'à ne plus sentir ses pattes. Elles brûlaient, il n'en pouvait plus. La boue ralentissait ses mouvements et cela devenait de plus en plus compliqué. Mais heureusement que Dovahkiin était tenace et n'abandonnait pas. Il pris encore un élan et donna une impulsion dans le sol avec ses postérieurs pour pouvoir sauter en l'air. Le mâle atterrit sur sa proie, un peu plus loin, avant de refermer ses crocs sur sa nuque. Une première proie, c'était génial. Mais ce qui était encore plus étonnant et bien plus satisfaisant encore, c'est qu'à côté, un autre lapin était allongé, mort. Que s'était-il passé ? Le guerrier ne cherchait pas à savoir. Ce qu'il retenait de tout ça, c'est que ça lui faisait deux proie pour le prix d'une.

Le mâle continuait sa quête, reniflant chaque motte de terre boueuse en s'en mettant plein la truffe. Il n'en avait que faire de se salir. Dovahkiin cherchait une proie, bien plus grosse cette fois. Dans les tourbières, quelques silhouettes se dessinèrent. Mais rien de bien intéressant pour le jeune guerrier. Maintenant jeune adulte, Sang du Triomphe pouvait profiter de quelques parties de chasse à la poursuite du sanglier ou d'autres bestioles de grandes taille. Les effluves allaient et venaient au coeur de sa truffe ; il les sélectionnait une par une, jusqu'à trouver la bonne.

Elle était fraîche, savoureuse et très intéressante. L'odeur d'un cervidé s'était infiltré jusque dans les narines du Sekmet. Alerte, il leva la tête et observa tout autour de lui. Traquant sa proie, il finit par tomber nez-à-nez avec un daim des plus vigoureux. Il était assez gros malgré sa taille ; à la vue du loup, il prit la fuite, paniqué.
Dovahkiin se lança alors à sa poursuite et s'élança à toute vitesse. Propulsant ses antérieurs vers l'avant en un éclair, il pris petit à petit de la vitesse et fit de grandes foulées pour suivre sa proie à travers les tourbières. La boue handicapait les deux animaux ; le daim sautillait, le loup faisant de même pour éviter de s'enfoncer dans le sol. Il élargit alors ses foulées, et, devenant plus grandes, elles lui permirent de lui faire gagner sa vitesse de pointe. Sang du Triomphe rattrapa petite à petit sa proie et fléchit les postérieurs pour bondir sur son arrière-train et mordre sa croupe. Il enfonça ses crocs dans sa chair et cela les fit ralentir. La proie cabrait en donnant des coups de sabots que le Sekmet évita. Une chance.

C'était bien joué ; pour le moment. Le loup grimpa sur son dos et ancra ses griffes dans la peau du daim. Il tenait bon en se tenant avec ses mâchoires, resserrant sa prise à chaque bond que l'animal faisait. Dovahkiin finit par renverser sa prise en lui infligeant un coup de patte dans le ventre. L'animal à terre, vulnérable, n'avait que quelques secondes pour s'en sortir. Le jeune guerrier banda ses muscles et pris un élan pour s'élancer tous crocs dehors sur sa proie. Il s'attaqua à son cou en déchirant sa jugulaire d'un coup de dent. Ses griffes lacérèrent son corps meurtri, et l'animal lâcha un dernier cri, faible, presque muet.

Le jeune guerrier suivait à présent la trace d'un jeune sanglier. C'était la première fois que le mâle au pelage d'ébène chassait une proie aussi féroce. Les sangliers pouvaient être très dangereux ; mais il n'en avait pas peur. Il bravait le danger, conscient dans quoi il allait s'engager. L'odeur était de plus en plus forte : Dovahkiin suivait sa piste sans relâcher ses efforts. Quand tout à coup, la silhouette du mammifère se dessina parmi les herbes dansant dans la tourbe.

Il était tout simplement énorme. Sa carrure avait de quoi en effrayer plus d'un. Remarquant la présence du jeune loup, l'ennemi chargea ; d'un coup de défense, il attaqua son adversaire d'une rapidité fulgurante. Mais Sang du Triomphe était bien déterminé ; il esquiva son attaque et bondit de façon à ce qu'il soit derrière sa proie. Prêt à le prendre par surprise, il s'élança tous crocs dehors et fonça droit sur sa proie, en lacérant sa peau cuirassée d'un coup de griffe. Sur l'offensive, le mammifère chargea encore et encore ; Dovahkiin donna de grandes impulsions dans le sol et s'élança assez haut pour retomber sur son dos, plaquant la tête de sa proie au sol en saisissant son échine ; il resserrait sa prise, et d'un coup de patte bien placé dans l'abdomen, le fit tomber.

Le combat était acharné. Dovahkiin retourna sa proie sur le côté et lui infligea des coups de crocs dans le ventre jusqu'à le faire saigner ; il avait la rage, et avait faim. C'en était assez pour lui permettre de prendre le dessus sur ce monstre aux ignobles défenses. Le loup noir plaqua ses membres antérieurs en travers de ceux de sa proie pour l'empêcher de faire quoi que ce soit ; il lacéra sa gorge en le mordant jusqu'à l'os, faisant dégouliner ce liquide rouge écarlate. Affaibli, le sanglier relâcha les muscles de son corps et retomba petit à petit au sol en poussant des petits cris de douleur, de détresse et d'agonie. Il n'avait plus assez de force pour crier. Le loup, lui, continuait de resserrer sa prise jusqu'à ce que l'os craque. Il voulait au moins ça.