Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Osimiri secoua la tête pour chasser quelques gouttes d’eau qui s’étaient écrasées sur son museau. Dans les marais, l’humidité était telle que la pauvre louve avait la fourrure trempée sans s’être baignée. L’air était si lourd qu’Osimiri peinait parfois à respirer. Si elle s’était aventurée dans un endroit pareil, c’était parce qu’elle savait qu’il regorgeait de plantes particulières dont elle avait besoin en tant que guérisseuse. L’écosystème dans les marécages était plus riche que n’importe quel autre écosystème dans les environs. La jeune silva espérait bien y trouver de quoi remplir son officine.
Osimiri trouva quelques plantes intéressantes qu'elle cueillit avec soin et déposa entre les racines d'un arbre imposant. Elle continua son chemin en contournant les points d'eau les plus profonds et en restant à l'abri des buissons. Elle marchait à pas feutrés car elle en avait l'habitude. La queue et les oreilles basses, la louve parcourait les marais à la recherche de plantes médicinales pour remplir son antre.