Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Osimiri bondit en avant comme un éclair et roula sur le flanc pour éviter de justesse un morceau de mur qui s'effondrait sur elle. Elle se redressa et secoua vivement sa fourrure grise pour la dépoussiérer. La jeune louve s'était rendue seule en territoire libre pour explorer un vieil hôpital désaffecté qui regorgeait de trésors précieux pour les loups comme du matériel médical ou de quoi renforcer leur garde-manger. Elle voulait être un maximum utile à sa meute. Elle se trouvait dans un long couloir qui semblait interminable. De part et d'autre de ce corridor se dressaient d'immenses portes pour la plupart fermées. Les sens en éveil, Osimiri cherchait le moindre objet qui pourrait servir aux Aldarks.
Osimiri sauta par-dessus une barre de métal qui traversait le couloir dans sa largeur. Elle dut se faufiler sous de gros morceaux de cartons en décomposition qui étaient empilés. Soudain, elle s'immobilisa. Elle crut entendre des bruits de pas. La louve se plaqua contre l'un des murs du long corridor sombre et resta silencieuse sans bouger. Après plusieurs minutes d'attente, elle fut certaine qu'elle avait inventé ce son. Malgré cet incident, le danger était réel. Elle pouvait facilement tomber sur d'autres loups hostiles ou pire encore, sur des hommes. Elle fit une pause pour ramasser un morceau de bois en bon état qu'elle comptait ramener au camp. Sur le chemin du retour, elle ramassa aussi un insecte.