Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Torak menait la marche, la tête haute et la truffe au vent, humant toutes les effluves apportées par le vent frais de la chaîne de Mord-Nuit. Affichant un air fier et sûr de lui, le louveteau était suivi de près par son frère Sokka. Bien que plus réticent à l'idée de sortir des terres de leur meute sans autorisation, le louveteaux au pelage d'ébène n'avait pourtant pas résisté à cet appel à l'aventure que lui avait lancé Torak. Ils n'avaient peut-être que deux mois, mais si ils ne s'éloignaient pas trop du territoire Sekmet, il ne pourrait rien leur arriver, si ? Encore maladroit sur ses petites pattes, Torak trébucha sur une pierre et manqua de s'étaler au sol. Retrouvant son équilibre de justesse, il jeta un regard en coin à son frère qui l'observait avec une sourire moqueur, puis lui donna un léger coup d'épaule. «C'est même pas drôle Sokka !, bougonna-t-il. Il allait à nouveau attaquer son frère lorsqu'il fut attiré par l'endroit auquel ils venaient d'arriver. Une longue bande de pierre grise toute craquelée traversait le paysage. Aucun arbre n'y poussait, aucune autre plante non plus. Mais là n'était pas le plus étonnant. Les yeux écarquillés, Torak fixait les immenses carcasses de véhicules humains, éparpillés sur cette bande grise qui semblait s'étendre à perte de vue. -Wouaaaaaah ! Regarde, ce sont des monstres de fer ! Je n'en avait encore jamais vu !, s'écria le louveteau blanc avec excitation. Aussitôt, il bondit sur la bande grise et se mit à courir vers l'un d'eux. Il s'en approcha ensuite doucement, à pas prudents, pour le renifler. Qu'est-ce que ça sentait mauvais, un monstre de fer ! Torak savait que leurs parents les gronderaient si ils les voyaient ici, seuls, mais sa curiosité était bien trop forte pour qu'il puisse y résister. Et même si on lui avait dit que les monstres de fer étaient dangereux et pouvaient attaquer les loups, il avait entendu des membres de la meute dire que ceux de la montagne étaient presque tous morts. Poussé par son envie d'en savoir plus, il avait juste attendu que leurs parents aient le dos tourné pendant quelques petites secondes pour filer en douce avec Sokka. Il se retourna vers ce dernier, et l'invita à le suivre d'un geste du museau. -Allez, viens Sokka ! Ils sont énormes vus de près !» En effet, le petit ne dépassait même pas la taille des pattes rondes étranges des monstres de fer.
Des carcasses gigantesques jonchent le sol. D'énormes créatures immobiles et sans vie s'étendent sur le sol morcelé, comme si elles veillaient au chemin. Je les observe dans le plus grand silence, me demandant si l'un de ces monstres pourrait s'éveiller et me vouloir du mal. Mais même si j'avance prudemment, pas à pas, je m'efforce de vaincre ma peur face à ce danger potentiel. Je ne dois pas avoir peur parce que je suis un fils Navnik. Je ne dois pas avoir peur parce que je veux devenir un grand loup, comme maman. Je ne dois pas avoir peur parce que je suis seul et que si j'ai peur, alors personne ne pourra me sauver de ma propre frayeur. Alors je dois être fort et vaillant. Je dois rester droit face aux monstres et guetter le moindre de leurs mouvements pour être capable de riposter. Mais la vérité, c'est que ma minuscule queue refuse de sortir d'entre mes pattes, et ce malgré mes toutes petites oreilles pointées vers l'avant.
Ce que je fais là tout seul ? Eh bien, comme tout bon louveteau qui se respecte, j'ai échappé à la vigilance des nourrices pour filer comme le vent. C'est que ma tanière est devenue trop petite, les odeurs trop familières, et mon désir d'explorer beaucoup trop fort. Alors me voilà, bien loin de chez moi, mais pas encore assez à mon goût. Je continue de m'avancer malgré les odeurs étranges qui s'amènent et malgré les murmures dans ma tête qui me hurlent de faire demi tour. Je m'avance encore, toujours avec lenteur, réfléchissant à ce que je pourrais faire si l'un des géants se mettait subitement à bouger. Et puis, dans les murmures du vent se mêlent des choses, d'autres chuchotements. Des bribes de mots que je perçois sans arriver à les comprendre, trop lointains encore. Animé par une curiosité naïve, je suis les voix en rampant sur le sol pour ne pas me faire repérer. J'escalade gauchement des morceaux de monstres et, après un dur labeur, j'observe deux louveteaux en contre-bas. Des petits ? C'est soit l'annonce d'une immense partie de jeu, soit le mauvais augure d'une présence maternelle ennemie. Je reste tapi derrière une plaque de métal, mais lorsque je m'écrase au sol, l'une de mes pattes heurte quelque chose qui tombe avec fracas vers les deux inconnus. Je disparais derrière ma cachette et je retiens mon souffle, attendant de les entendre déguerpir ...
Quitter les terres de la meute ne plaisait guère à Sokka. Leurs parents ne les avaient jamais autorisés à aller aussi loin, mais son frère avait tellement insisté pour qu'ils partent à l'aventure qu'il avait fini par accepter de le suivre. Après tout, il ne pouvait pas laisser Torak partir seul dans la nature. Quitte à faire une bêtise, autant qu'ils la fassent tous les deux. Au début, il s'était senti plutôt mal à l'aise, en pensant à tous les dangers qui les guettaient, mais petit à petit, sa curiosité avait fini par prendre le dessus sur sa prudence. Lorsque son frère avait manqué de trébucher, il avait poussé un petit rire amusé. Torak lui avait donné un petit coup d'épaule, mais avant qu'il n’ait eu le temps de répliquer, il avait été captivé par le décor qui venait d’apparaitre devant ses yeux.
Le sol était plat et recouvert de grosses pierres grises qui s'étendaient en ligne droite jusqu'à perte de vue. Tout autour de cet étrange chemin se trouvaient d'imposants monstres de fer qu'il n'avait encore jamais réellement vu jusqu'à présent. Il se mit à les admirer avec intérêt, tous ses sens en éveil.
- Wouaaaaaah ! Regarde, ce sont des monstres de fer ! Je n'en avait encore jamais vu ! S’exclama Torak en s'élançant dans leur direction.
Sokka le suivit avec méfiance, gardant un œil sur les monstres. Son père lui avait dit qu'ils pouvaient être très dangereux pour les loups et il n'avait pas vraiment envie de s'en approcher plus que ça...
- Allez, viens Sokka ! Ils sont énormes vus de près ! Fit Torak.
- Ne crie pas comme ça ! Répondit t-il en se rapprochant de son frère. Ils sont peut-être encore vivants... Il abaissa son museau pour sentir les pattes du monstre. L'odeur lui arracha une grimace de dégout.
- Beeeurk, celui-ci doit être mort ! Ajouta t-il en riant.
Soudain, un bruit de chute lui fit redresser vivement la nuque. Le cœur battant, il aperçu une chose qui roulait dans leur direction. Heureusement, ce n'était pas un monstre de fer en mouvement, mais quelque chose qui avait du passer derrière l'un d'entre eux...
- Qui est là ? S’exclama Sokka avec une pointe d’inquiétude dans la voix. La queue haute et le dos droit, il essaya de paraitre le plus confiant possible, mais en réalité, il avait bel et bien la frousse.
Tandis que Torak continuait de s'émerveiller devant les effrayants monstres de fer, Sokka, lui, semblait moins serein. «Ne crie pas comme ça ! Ils sont peut-être encore vivants..., grommela ce dernier. Torak ignora son commentaire et continua à avancer sur le chemin de pierre, posant ses pattes avec douceur pour faire le moins de bruit possible. Même si il donnait l'impression de ne pas écouter les conseils de Sokka, celui-ci avait souvent raison, aussi le louveteau blanc décida tout de même d'être plus prudent. -Beeeurk, celui-ci doit être mort !, ajouta Sokka avec un petit rire. Torak se retourna pour le voir renifler l'un des monstres avec une grimace de dégoût. -Tu vois, je te l'avais dit, il n'y a pas de dang... Un grand fracas interrompit leur discussion. Torak sursauta, bondissant en arrière sur ses petites pattes, la queue entre les pattes. Un débris de fer venait de tomber dans leur dos et roulait encore vers eux. Le petit se rapprocha de son frère, reprenant petit à petit son souffle. Il avait eu la frousse de sa vie. Tentant de paraître courageux, Torak se redressa de toute sa hauteur. Mais ses yeux parcouraient avec inquiétude les alentours, guettant le moindre mouvement d'un monstre de fer ... ou d'autre chose. -Qui est là ?, lança Sokka. Les sens aux aguets, tous deux guettaient une réponse. Mais rien. C'est alors que Torak avisa le bout d'une queue derrière un tas de ferraille. Il donna un léger coup d'épaule à Sokka pour attirer son attention et lui désigna l'endroit d'un geste du museau. Puis, malgré le regard réprobateur de son frère, le louveteau se mit à ramper doucement et discrètement vers l'endroit. Il arrivait lentement, sans faire le moindre bruit, retenant son souffle. Puis, soudainement, le petit bondit sur sa proie. Torak heurta une masse un peu plus haute que lui, puis tous deux roulèrent au bas du tas de débris pour atterrir aux pattes de Sokka. Torak s'étala au sol, avant de se relever en s'ébrouant, légèrement sonné. Il se retourna vers l'inconnu. Il s'agissait d'un louveteau, un peu plus grand qu'eux mais qui semblait pourtant avoir le même âge. Son pelage était gris et ses yeux ressemblaient à ceux de Sokka. Se redressant totalement, le louveteau blanc le fixa avec un regard empli de curiosité et de crainte. -Tu nous espionnais ?», demanda-t-il à l'autre en montrant ses crocs nullement impressionnants. Torak aurait voulu être aussi fort et dissuasif que ses parents, mais pour l'instant il ne lui restait qu'à espérer que l'inconnu était gentil.
Le noir semble particulièrement agressif. Il se redresse de toute sa hauteur et cherche alentours ce qui a peu les "attaquer" tandis que l'autre est visiblement moins à l'aise. Je pourrais peut-être faire peur à l'un et m'enfuir quand l'autre se préoccupera de lui ... Je m'écrase dans ma cachette, espérant qu'ils ne me verront pas et qu'après un temps de silence, ils s'en iront. Mais rien ne bouge et la voix ne résonne pas une seconde fois. Comme s'ils avaient tout bonnement disparu. Je respire doucement, me concentre pour ne pas manquer le bruits de leurs galopades lorsqu'ils partiront enfin.
Brutalement, mon corps se retrouve coincé sous une masse et je lâche un jappement de frayeur alors que je roule dans les débris de métal. Mon pelage protège ma peau des accrocs mais les chocs résonnent dans chacun de mes membres et lorsque j'atterris enfin en bas, me voilà face à mes deux ennemis alors que je suis complètement sonné. Pourtant mon instinct de survie me pousse à me relever sur le champ et à faire face. Je les fixe tous les deux, l'un à côté de l'autre, et je plaque mes oreilles contre mon crâne en me tapissant sur moi-même. Je suis prêt à déguerpir au moindre mouvement de l'un d'eux.
- Tu nous esprionnais ?
Visiblement je ne suis pas le seul inquiété par la situation. Si le noir est visiblement le chef, aucun des deux ne semble désirer le conflit. Je me redresse légèrement mais je n'essaie pas de me faire plus grand, je veux uniquement désamorcer une quelconque attitude qui pourrait m'attirer des ennuis.
- Non ... Je jouais ...
Erf, pour un louveteau qui aime échapper à la vigilance de sa maman, je donnerais n'importe quoi pour que la mienne soit là ....
Sokka observait attentivement les alentours, le cœur battant. Aucune réponse... C'était peut-être un autre animal qui avait renversé ce morceau de ferraille en passant ? Mais que feraient t-ils si il s'agissait d'un rapace, d'un renard, d'un lynx, d'un ours, ou bien d'une autre bestiole dans ce genre là ? Il préférait ne pas y penser... Son frère attira son attention sur le monstre de fer qu'ils avaient en face d'eux. Il remarqua immédiatement la petite queue grise qui en dépassait. Cela ne devait pas être un animal bien grand, mais mieux valait ne pas prendre le risque de s'en approcher. Il allait proposer à son frère de faire demi-tour lorsque celui-ci commença à marcher en direction de la chose. Sokka lui lança un regard désapprobateur, mais comme à son habitude, Torak n'en fit qu'a sa tête. Il se mit à ramper doucement jusqu'au tas de ferraille avant de bondir vivement en direction du bout de queue. Les deux masses blanches et grises se mirent alors à rouler jusqu'aux pattes du louveteau noir, qui découvrit avec stupéfaction que ce dont il venait d'avoir peur n'était qu'un louveteau de leur âge.
- Tu nous espionnais ?, lança Torak en montrant les crocs. Sokka resta près de son frère, observant la réaction de l’inconnu.
L'autre louveteau plaqua ses oreilles contre son crâne, l'air intimidé. Il se redressa alors lentement.
- Non ... Je jouais ... Répondit t-il.
Sokka s'approcha de lui pour le sentir. Il n'appartenait pas à leur meute, c'était certain, mais il avait l'air plutôt gentil. Maintenant que leurs frayeurs respectives étaient passées, ils pouvaient peut-être jouer ensemble ? Le fait que ce louveteau gris soit plus grand que lui ne lui plaisait pas beaucoup, mais il sentait qu'ils pouvaient bien s’amuser, ensemble.
- Comment tu t’appelles ? Demanda t-il. Moi c'est Sokka, et lui c'est Torak, mon frère. On est en train d'explorer cet endroit. Tu peux te joindre à nous, si tu veux. Il sourit d'un air taquin. Ce sera mieux que de jouer dans ce tas de ferraille.
L'idée d'avoir un nouveau camarade de jeu lui plaisait, d'autant plus qu'ils étaient les seuls louveteaux de leur meute, avec la fille d'Athos.
Le louveteau gris semblait impressionné par les deux frère, ce que Torak remarqua avec une petite pointe de fierté. L'inconnu se redressa lentement, puis leur répondit d'un ton balbutiant: «Non ... Je jouais ... Jouer ? Voilà un mot qui n'était pas inconnu au petit Sekmet. Tandis que Sokka reniflait le nouveau avec curiosité, Torak se contentait de l'observait attentivement, sa queue battant lentement l'air, dans l'attente du début d'une course ou d'une bagarre pour jouer. -Comment tu t’appelles ? Moi c'est Sokka, et lui c'est Torak, mon frère. On est en train d'explorer cet endroit. Tu peux te joindre à nous, si tu veux. Il sourit d'un air taquin. Ce sera mieux que de jouer dans ce tas de ferraille., proposa son frère. Le louveteau blanc appuya ses paroles d'un mouvement de la tête. -Mais attention ! Mon frère et moi on est hyper forts et tu pourras pas nous battre au combat !», lança Torak en bombant le poitrail. Il espérait que l'autre accepterait leur proposition. Il n'y avait pas beaucoup de louveteaux ou de jeunes loups dans leur meute, et pour une raison qui échappait à Torak les adultes soupiraient ou fuyaient discrètement quand les deux frères arrivaient vers eux en hurlant. Les adultes ne voulaient jamais jouer, ils étaient trop ennuyants ... Heureusement que papa et maman étaient là pour s'amuser un peu, sinon les deux louveteaux ne sauraient pas vraiment quoi faire de leurs journées.
Mes maigres muscles bandés, je suis prêt à déguerpir au moindre signe agressif de leur part. Pas que j'aie peur, mais si. Je suis carrément effrayé par leur présence et surtout, leur nombre largement supérieur au mien. Mais, contre toute attente, le petit sombre s'approche et me renifle sans aucun grondement, son pelage noir plaqué contre son corps en signe de neutralité. Je garde un oeil sur l'autre en humant discrètement le premier, mais visiblement aucun des deux n'est sur le point de m'attaquer sans prévenir. Je baisse ma garde.
Le premier les présente alors. Deux frères, Sokka et Torak. Déjà ma que s'élève au-dessus de mes jarrets et mes oreilles se redressent dans leur direction en signe d'attention. J'écoute avec curiosité les propositions qu'ils me font, et déjà je me sens mieux. Ils ne sont pas ennemis alors. Même si nos odeurs sont différentes, ils me proposent de devenir leur copain. J'affiche un sourire radieux alors que ma queue bat l'air frénétiquement derrière moi. J'amorce un mouvement vers eux, déjà prêt à partir.
- Et moi c'est Nova. Vous êtes peut-être forts ...
Je fixe alors le blanc dans les yeux, d'un air de défi, un soutire radieux étirant mes babines.
- Mais je suis plus rapide !
Et je m'élance à toute vitesse à travers les carcasses, écoutant derrière moi les rires et les galopades de mes deux nouveaux copains. Forts, peut-être, mais pour me vaincre il faudra d'abord m'attraper.
- Mais attention ! Mon frère et moi on est hyper forts et tu pourras pas nous battre au combat ! Lança fièrement Torak.
Sokka approuva ces paroles, se redressant de toute sa hauteur (autant que possible, pour avoir l'air au moins aussi grand que le louveteau gris). En voyant qu'ils ne lui étaient pas hostiles, ce dernier semblait avoir repris un peu d'assurance.
- Et moi c'est Nova. Se présenta t-il. Vous êtes peut-être forts ... Mais je suis plus rapide !
Leur nouveau camarade de jeu se mit alors à courir sur les pierres plates, bientôt poursuivi par les deux frères. Sokka essayait d'aller le plus rapidement possible afin de le stopper, mais Nova n'avait pas exagéré à propos de sa rapidité. Si il n'était pas difficile de le suivre, en revanche, il était plus compliqué de le rattraper...
- Je vais t'avoir, Nova ! S’exclama t-il en riant.
Ses petites pattes n'étaient pas très rapides mais il arrivait à garder le rythme. Avec un peu de chance, le louveteau gris s'épuiserait avant lui et son frère. Il avait hâte que cette cours poursuite se termine pour pouvoir le plaquer au sol et lui montrer combien il était fort !
- Mais attention ! Mon frère et moi on est hyper forts et tu pourras pas nous battre au combat ! Lança fièrement Torak.
Sokka approuva ces paroles, se redressant de toute sa hauteur (autant que possible, pour avoir l'air au moins aussi grand que le louveteau gris). En voyant qu'ils ne lui étaient pas hostiles, ce dernier semblait avoir repris un peu d'assurance.
- Et moi c'est Nova. Se présenta t-il. Vous êtes peut-être forts ... Mais je suis plus rapide !
Leur nouveau camarade de jeu se mit alors à courir sur les pierres plates, bientôt poursuivi par les deux frères. Sokka essayait d'aller le plus rapidement possible afin de le stopper, mais Nova n'avait pas exagéré à propos de sa rapidité. Si il n'était pas difficile de le suivre, en revanche, il était plus compliqué de le rattraper...
- Je vais t'avoir, Nova ! S’exclama t-il en riant.
Ses petites pattes n'étaient pas très rapides mais il arrivait à garder le rythme. Avec un peu de chance, le louveteau gris s'épuiserait avant lui et son frère. Il avait hâte que cette cours poursuite se termine pour pouvoir le plaquer au sol et lui montrer combien il était fort ! Avoir un nouveau copain avec qui se bagarrer, c'était décidément super amusant !
Au grand plaisir de Torak, l'autre louveteau se mit en posture de jeu. «Et moi c'est Nova. Vous êtes peut-être forts ..., commença-t-il. Mais je suis plus rapide ! Sur ces mots, leur nouvel ami s'élança dans la direction opposée. Aussitôt, Torak et son frère bondirent à sa suite en riant. Le louveteau blanc était un peu plus rapide que Sokka, mais ce dernier arrivait tout de même à suivre le rythme. Torak galopait à toute allure derrière leur nouveau compagnon de jeu, ses petites pattes martelant le sol, son souffle s'accélérant. Il manquait clairement d'endurance, mais sa mère lui disait toujours qu'il deviendrait plus fort avec le temps. Et maman avait toujours raison. Alors Torak la croyait. Les deux Sekmet courraient le plus rapidement possible pour rattraper Nova. D'ailleurs, celui-ci n'avait pas menti, il était bien plus rapide qu'eux. Néanmoins, au bout d'un moment, l'épuisement gagna le louveteau gris qui ralentit quelque peu. Sans hésiter, Torak lui bondit dessus et les deux petits roulèrent de nouveau au sol, bientôt rejoints par Sokka. Le louveteau blanc se redressa d'un bond sur ses pattes, la langue pendante, puis il plaqua ses antérieurs au sol, le derrière relevé, prenant place pour le jeu suivant. Sa queue battait l'air joyeusement. -On t'a rattrapé ! Maintenant, prépare-toi à subir l'attaque des puissants Sekmet !», lança Torak d'un grognement trop aigu pour être crédible. Sur ces paroles, il se jeta de nouveau sur Nova et lui mordilla l'oreille.
La voix de l'un des frères résonne derrière moi. Ce pourrait avoir l'air d'une menace mais le rire qui l'accompagne me pousse à filer plus vite encore. Bondissant sur les carcasses, je prends appui sur mes postérieures et je me propulse toujours plus loin pour leur échapper. Je ne suis pas de ceux qui abandonnent, et encore moins face à de nouveaux copains. Je ne serais pas celui qui les lasserais, ça j'en suis persuadé. Je fonce à toute allure devant eux.
Après de longues minutes d'une course effrénée et malgré ma rapidité croissante avec le temps, les deux frères me rattrapent à mesure que la fatigue me gagne. Je voudrais me battre encore contre mes propres limites, mais je ne suis encore qu'un louveteau et toute la volonté du monde ne donnera pas suffisamment de force à mes pattes pour me porter encore longtemps. Dans un élan brutal, une ombre blanche m'écrase au sol.
Je lâche un grognement surpris et, le souffle saccadé, je me débats quelques secondes pour essayer de me dégager avant que le second frère ne rapplique. Pas le temps pourtant, mes deux copains sont nettement à leur avantage dans un corps à corps. D'autant plus s'ils font équipe face à l'adversité. Nous nous séparons alors que Sokka se ramène près de nous, et déjà Torak est en position de jeu devant moi. Je lui souris.
Pas le temps pourtant de les narguer ou d'essayer de fuir, le louveteau blanc est déjà sur moi à me mordiller l'oreille. Ecrasé sous son poids, je suis totalement immobilisé et toutes mes chances de fuite s'évaporent lorsque Sokka se joint à l'assaut. Je lâche un grognement se voulant menaçant alors que mes pattes se propulsent vers leurs corps pour essayer de me dégager. Mais une partie du corps coincée sous les griffes de l'un et l'autre immobilisée par les crocs de l'autre, je ne peux que rire aux éclats.
- Au secours ! Au secours, vous me chatouillez !!!
Sokka remarquait que le louveteau gris était décidément bien plus rapide que lui, ce qui lui donnait un désagréable sentiment d’infériorité... Même Torak réussi à le rattraper avant lui. Il stoppa Nova dans sa course, le temps qu'il les rejoigne tous les deux.
- On t'a rattrapé ! Maintenant, prépare-toi à subir l'attaque des puissants Sekmet ! S’exclama son frère.
Souriant d’excitation, Sokka s'empressa de rejoindre la bataille, attrapant la patte de leur nouveau camarade de jeu entre ses crocs. A deux contre un, la lutte n'était pas vraiment équilibrée, et même si Nova se débattait dans tous les sens, il ne parvenait pas à se libérer.
- Au secours ! Au secours, vous me chatouillez !!! Se mit à rire le louveteau gris.
Sokka relâcha sa prise, posant fermement une patte sur le poitrail du louveteau gris.
- Est-ce que tu te rends ? Fit t-il d'un ton grave faussement impressionnant.
Peut-être qu'un jour, il se battrait pour de vrai contre de puissants adversaires ! En attendant, il devait apprendre à être aussi rapide que Nova.
On peut le boucler après la réponse de Nova je pense ?
THE BEGINNING OF A GREAT ADVENTURE !
Force : 8 Agilité : 5 Endurance : 7
Torak & Sokka & Nova
Les trois louveteaux se bagarrèrent longuement, riant aux éclats. Torak et Sokka avaient clairement l'avantage et le Navnik demanda bien vite grâce. «Au secours ! Au secours, vous me chatouillez !!!, pouffa-t-il. Torak se releva et s'éloigna d'un pas, non sans oublier de lui mordiller une dernière fois l'oreille pour signifier sa victoire. Son frère en fit de même, prenant un air supérieur que le louveteau blanc s'empressa d'imiter. -Est-ce que tu te rends ?, lâcha son frangin. Torak observait Nova d'un air amusé. Avec Sokka, ils étaient invincibles et pouvaient vaincre leurs adversaires en un rien de temps. Le jeune Sekmet avait hâte de grandir et de s'entraîner pour devenir le loup le plus fort de ces terres. Il était sûr que personne ne s'attaquerait à lui et Sokka grâce aux enseignements de leurs parents. Et surtout, Torak deviendrait la meilleure sentinelle de la meute, aussi fort que son puissant père. Les yeux brillants d'étoiles, le louveteau posa son regard ambré sur Nova. -Tous les trois, on deviendra forts si on s'entraîne ensemble ! Mais pour rejoindre le groupe, tu dois te rendre !», clama-t-il.