Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
La journée ne faisait que commencer, c'était même un beau début de journée. Le soleil était assez haut et réchauffer les cœurs des animaux qui traînaient dans les parages. Mais que voilà qui passe ? L'ombre fine et abîmé de la jeune Crépuscule qui court, tout en feintant plusieurs virages serrés avant de finalement bondir dans un buisson à l'entrée de cette ancienne ville. Elle semblait fuir quelques choses ou quelqu'un. Eh bien oui ! La jeune femelle de quatre ans se retrouvait face à un imposant ours brun qui semblait être d'une médiocre humeur, sans doute furieux d'avoir été déranger en plein sommeil. La jeune femelle presque aveugle baissa le museau au sol en calmant sa respiration, pointant ses oreilles vers la masse sombre qui se dressé à quelques mètres d'elle. Les minutes furent longue jusqu'à ce que la bestiole décide enfin d'abandonné la poursuite et repartit lourdaud vers les bois. Soufflant soulagé, la jeune femelle redressa la tête en s'ébrouant le pelage pour enlever cette poussière accumulé puis vint passer sa langue sur une petite plaie présente à son épaule.
Crépuscule redressa ensuite le museau, reniflant les alentours. Se rendant compte qu'elle ne connaissait pas cet endroit, c'était la première fois qu'elle mettait les pattes ici, curieuse d'en découvrir un peu plus elle se mise à trottiner vers l'odeur nouvelle. Elle cogna cependant son museau contre quelques choses de dure et froid, redressant une fois encore ses oreilles, elle reconnut tout de suite la texture de cette chose à laquelle elle venait de se cogner : du bois. Elle devina facilement qu'elle était dans des lieux anciennement humains ! Le sol froid sous ses coussinets indiqués de la pierre, comme des galets imposants. Continuant donc de suivre les multiples odeurs présentes ici, elle semblait comme une enfant qui découvrait pour la première fois un endroit, c'était bien vrai. Crépuscule était encore une grande enfant qui aimait profiter de ses moments calme, sans avoir à s'inquiété de la fin du monde.
Mais alors qu'elle rêvassait en marchant, l'odeur cette fois-ci d'un autre loup vint particulièrement la dérangée, dressant donc ses poils, ses oreilles et tout ses sens à l'affût du moindre bruit. Elle recula vivement en entendant le trottinement de l'animal en question. Elle chercha un endroit où se cacher pour ne pas être découvert par l'inconnu, était-il là pour lui faire du mal ou non ? La jeune femelle n'en avait aucune idée, c'était bien là sa crainte. Qui allait donc lui faire face ? De sa piètre vue, elle put distinguer la forme d'une roche derrière laquelle la grisé pourrait se cacher. Se couchant en plaquant ses oreilles à l'arrière, sa respiration le plus bas possible, elle demeurait calme et attentive.
「 L'enfance n'est heureuse que parce que, oubliant le passé, n'ayant aucune idée de l'avenir, elle voltige continuellement dans l'étroit sentier du présent, et dit : je vis. 」
Souvenirs et Pensées - Madame Necker
- Euh... Bon... Bonjour ?
Comment bien débuter la conversation sans trop trébucher sur les mots ?
Rosée avait aperçu cette louve, qu'elle trouvait comme... Comme craintive. Mais sa congénère ne lui voulait pas de mal. Au contraire ! Rosée avait bien senti que quelque chose n'allait pas. Oh, bien sûr, elle aussi avait croisé cet ours ronchon, et avait pris grand soin de s'évader avant qu'il ne pose la patte sur elle. Avant qu'il ne la broie.
- Euh... Je m'ap-p-p-pelle Ro-Rosée ! L'our-ss est parti ! Et... Et je veux pas... Te faire peur ! Je... Je parle pas bien... Mais je fais pas de mal aux gens !
Comment la faire venir et lui faire comprendre ceci ? Elle avait une envie furieuse de la connaître. Au moins de lui faire comprendre la justesse de ses propos. Elle repéra la louve, et s'approcha en douceur.
- Je... Je m'avance pas plus loin si tu ne veux pas. Enf-f-fin plus près ! Je... Tout... Tout ce que je... Je... Enfin... Je veux juste... Te dire que je ne veux pas de mal. Et... Tu t'appelles co-comment toi ?
Allait-elle lui répondre ? Ou bien fuir ? Rosée dressa les oreilles, baissa la tête.