De nombreux Navniks volontaires étaient revenus de divers points des terres arides. Le terme terres arides me pose un problème fondamental étant donné qu'à cette période de l'année nous devrions être sous la pluie des averses et la brise fraîche et non sous une prolongation de la canicule estivale. Pourtant, le constat était sans appel. La terre s'était desséchée, les sources d'eau asséchées, les proies disparues ou mortes et la température excessivement élevée. Le terme survie prenait tout son sens dans des conditions pareilles. Mon humeur sombre n'allait certainement pas être ensoleillée par cet afflux exaspérant et impromptu de chaleur. Il fallait pourtant bel et bien se remuer l'arrière train. La chasse était devenue impossible certes faute de gibier vivant du moins mais la nourriture existait bel et bien. Et la meute comptait des petits en bas age et des loups plus jeune ainsi qu'un ancien. Ils étaient prioritaires sur le reste de la meute. Je ne m'étais pas encore mis en quête de ces diverses sources de nourriture potentielles, préférant attendre les témoignages et retours des membres de la meute histoire de me faire une idée précise des lieux à privilégier et des pièges à éviter.

Bien évidemment qu'il y a de la bouffe là dehors seulement cela me paraissait bien trop beau qu'elle attende sans protection aucune que nous venions habilement la faucher au nez et à la barbe de et bien de personne puisque ses propriétaires devaient avoir perdu la vie dans un tremblement de terre ou en mourant de soif. L'inconvénient de l'attente calculatrice c'est que pendant que vous dressez un tableau des divers lieux intéressant grâce aux informations des membres de la meute, les réserves chutent en flèche. Tout le monde n'estime pas important de prévoir des plans. Quelque fois cela leur permet de gagner du temps et de souffler toute la concurrence au poteau et d'autre fois cela leur assurait seulement une mort rapide. Je pensais me trouver entre les deux extrêmes. Stratège quand il le fallait et fonceur quand il le fallait. Le feu du soleil avait chassé ma petite Nyssa. Le spectre ne m'apparaissait plus aussi souvent et sans que je ne parvienne à comprendre pourquoi cela m'exaspérait au plus haut point.

J'aurais du être soulagé de ne plus voir ce cauchemar ambulant mais j'imagine que je m'étais habitué à ce fragment de mon enfant, pale reflet ténébreux de la petite louvette lumineuse. Je ressentais l'intense intuition que bien vite mes pas marcheraient de nouveau de concert avec celui de ma famille et c'est grâce à cette intuition qu'un infime sourire se dessinait sur mon visage en ce jour ou je quittais les terres Navniks pour aller piller l'un des sites se trouvant dans les terres du nord. Une sorte de très grand monstre de fer rempli de médicaments et de nourritures si je ne m'abuse. C'est au galop que je me rends vers ce monstre de fer comme si je voulais rattraper le temps perdu en conjecture.

Que dire mis à part que c'est un foirage complet. Sans même que je ne comprenne comment ou pourquoi. Bah, je retenterais ma chance demain ou ailleurs.