La journée a bien commencé pour Fjorgur. Il s’est levé tôt et a profité d’une pause entre deux averses de sang de soleil pour quitter le camp et partir en chasse matinale.

Les rats et d’autres charognards pullulent dans la Ville en Ruines, se nourrissant des cadavres pourrissant de ceux qui avaient été tués par la pluie tombée pendant la nuit. La majeure partie de ces charognes sont des oiseaux, souvent nichés dans des endroits inaccessibles aux créatures non ailées, et les corbeaux se disputent pour un morceau de viande.
Fjorgur n’aurait eu aucun mal à attraper un de ces rats, mais il en a marre de toujours manger la même chose. Non, aujourd’hui il va rapporter autre chose, quelque de bien meilleur et de plus propre que ces viles créatures. Et pour trouver telle proie, il lui faut s’aventurer au-delà de la Ville, un dépaysement bienvenu.

Ainsi donc Fjorgur trottine le long de la chaussée fissurée jusqu’à avoir dépassé le dernier bâtiment. Il se retrouve bien vite à l’autoroute éventrée et s’arrête alors pour balayer les environs du regard. L’énorme fissure qui balafre l’autoroute sert de refuge pour nombre de petits animaux tels que des lapins qui ont fui leurs anciens terriers détruis par la pluie.

Fjorgur s’avance précautionneusement de la fissure, jusqu’à ce que l’odeur d’un lapin lui monte aux narines. Un rapide coup d’œil lui révèle une paire de longues oreilles dépassant d’un creux dans la route. Il se lèche les babines d’avance, voilà qui ferait un bon repas.

Il prend soin à se mettre face au vent avant de s’avancer lentement vers le rongeur. Mais la nature semble être contre lui, car le vent change brutalement de direction alors qu’il n’est qu’à dix mètres de sa proie, qui se retrouve alertée. Fjorgur bondit dans un effort désespéré d’attraper le petit animal, mais celui-ci a déjà bondit hors de sa cachette et s’enfuit les pattes à son cou. Fjorgur grogne de mécontentement avant de s’élancer à sa poursuite.

La Chasseur course le lapin jusqu’à ce que sa proie disparaisse dans un gigantesque nuage de brume orangée. Il s’arrête alors brusquement. Voilà les brumes dont on lui avait tant parlé. Les brumes qui vous font suffoquer et vous désorientent lentement.
Fjorgur recule de quelques pas. Non, jamais il n’entrera dans cet enfer. Là d’où il se trouve, il peut déjà en sentir la chaleur pesante qui le prive de son odorat … quoique …
Une légère odeur succulente perce au milieu de cet énorme nuage. Fjorgur renifle, intrigué, … Du mouton ? Il y a des moutons au milieu de cette brume ?

Des moutons … Une goutte de salive quitte la gueule de Fjorgur pour aller s’écraser sur le sol. Des moutons bien entretenus et bien gras, un met de roi pour les loups de cette époque. Leur viande succulente valait bien d’endurer mille dangers.

Toutes les craintes de Fjorgur se dissipent alors qu’il entre tête baissée dans la brume, suivant le relent des herbivores. Il n’a cure de la chaleur oppressante autour de lui, tout ce qui occupe son esprit est l’opportunité d’un repas délicieux.

L’odeur se fait de plus en plus forte, et il finit par distinguer au milieu de la brume orange un tas de nuages blancs et de taches noires : les moutons. Fjorgur sourit à pleines dents.

« Que la fête commence. »

hrp:

Fjorgur s’élance, espérant prendre les moutons paniqués par surprise. Il bondit du haut de son promontoire, espérant atterrir sur une des bêtes. Mais les moutons ne sont pas aussi stupides qu’ils en ont l’air et s’enfuient avant qu’il puisse atterrir, s’éparpillant dans toutes les directions. Fjorgur laisse échapper un juron.
Les moutons ont disparu dans la brume. Leur odeur est encore plus difficile à tracer maintenant qu’ils sont tous séparés. Il aurait dû être plus prudent.

Les narines de Fjorgur se dilatent et reniflent l’air brûlant qui règne aux alentours. La brume lui brûle la trachée, mais il n’en tient pas compte. Il n’abandonnera pas, un de ces moutons sera à lui. Il continue de renifler, tentant de retrouver la trace du mouton le plus proche. Il finit par la trouver et s’élance dans cette direction, avançant plus prudemment cette fois afin de ne pas se faire repérer.

Le mouton lui facilite la tâche en bêlant à plein poumons. Fjorgur n’a plus à suivre une mince piste odorante, mais plutôt les lourds cris de la bête qui percent le silence environnant.

Il finit par distinguer sa proie au milieu du brouillard. Le mouton paniqué court en cercles et crie après ses camarades. Il ne faut pas perdre de temps. Fjorgur s’élance à nouveau, bien décidé à l’attraper cette fois-ci.

Il parvient à refermer ses crocs sur la cuisse de sa proie. Le goût métallique du sang empli sa gueule alors qu’il tente de maintenir son emprise. Mais le mouton rue et un coup de sabot l’atteint à la poitrine, le propulsant au loin.

Sa proie s’enfuit de nouveau. Vite, il se redresse sur ses pattes, ignore la douleur qui irradie de son poitrail et lui donne la chasse. Le mouton blessé n’a aucune chance contre lui, le Chasseur loup est bien trop rapide. Il le rattrape rapidement et bondit à nouveau, atterrissant sur le dos du mouton. Il plante ses crocs à la base du cou de la bête et ses griffes de part et d’autre de sa colonne vertébrale. La bête rue de nouveau. Elle s’agite dans tous les sens et ses cris redoublent d’intensité. Mais Fjorgur ne lâche pas prise cette fois-ci. Sentant que sa proie fatigue, il resserre l’emprise de ses mâchoires. Quelque chose craque et le mouton s’effondre, immobile si ce n’est pour ses bêlements incessants.

Fjorgur bondit à terre et achève sa proie en plantant ses crocs dans la jugulaire de la bête effondrée. Les bêlements cessent enfin.

Il prend un temps pour contempler sa prise avant de se questionner : une douzaine d’autres moutons est encore éparpillée dans la brume, il serait bien capable d’en chasser d’autres. Mais d’autres loups vont certainement être attirés et risquent de lui voler sa première proie.

S’il s’y met rapidement, peut-être peut-il attraper un autre mouton avant que d’autres n’arrivent …

Mais non, ce serait un bien trop gros risque. Non, Fjorgur aggrippe son butin et repart en direction de la Ville en Ruines pour le déposer dans le garde manger de la Meute.

hrp:

12/9/8

Que fais-tu maigre animal? Avec ton poil sale, ton air fatigué et ton physique faible. Qui aurais-pu croire que tu survives autant? L'épidémie ne t'avais même pas touchée, tu n'avais eu aucune maladie, aucun problèmes et tu peinais simplement à te trouver à manger, restant parfois plus d'une semaine le ventre vide à errer dans les différentes terres pour tenter de trouver quelque chose. Et là, une odeur, une douce odeur était venue titiller ta truffe noire. Une odeur qu'apportait une petite brise, tête relevée, tu sentais avec plus d'attention. Des moutons? Ta salive venait envahir ta gueule et tu ne perdis pas de temps, rater une si belle occasion? Jamais! Galopant avec lenteur pour conserver des forces lors de l'attaque, tu suivis l'odeur avec attention, des claquements de crocs se firent entendre, ainsi que des bêlements, à travers la brume, tu distinguais un corps de loups ainsi qu'un groupe de moutons collés les uns aux autres, bêlant avec terreur. Tu grognas légèrement, un loup était donc déjà là? Tu baissas ta tête et les poils autour de ton cou s'hérissèrent. Ainsi que ceux de ton dos et à la base de ta queue.

Tu découvris lentement tes crocs, bavant légèrement, un grognement sourd s'échappant de ta gorge. Tu arrivas bientôt près du groupe de moutons, prenant le pas pour tourner sournoisement autour d'eux. Tu aperçus trois moutons plus gros que les autres.. trois béliers! Parfait pour toi, tu devais attraper un des béliers malgré le risque que cela apportait, il te nourrirait bien plus. Tu voyais les mines terrifiées des bêtes alors que tu tournais autour d'elles en grognant de plus en plus fort. Pourtant, tu ne payais pas d'mine avec ta maigreur, ta physionomie plus petite que celle des autres. Mais il faut croire qu'un loup, ça les effrayaient.

Soudainement, les moutons se dispersent à nouveau, bêlant comme des fous et galopant comme ils peuvent à travers la brume. Tu grognes de colère et suit le mieux possible l'un des béliers, enfin, ce que tu crois puisque finalement, tu perds sa trace. Tu soupire mentalement et te concentres à nouveau, après tout, si tu laisses la colère dépasser ton esprit et t'envahir, tu ne pourras plus rien faire de bon. T'arrêtant, tu observes autour de toi avec attention, distinguant encore les bêlements des moutons qui ont du se resserrer une nouvelle fois, puisque de toute façon, c'est un moyen pour eux de se protéger ou du moins, de se sentir un peu plus en sécurité. Reniflant l'air, tu repars de plus belle, ne faisant plus aucuns bruits, tu ne devais pas les affoler et les prendre au dernier moment, de plus, ainsi, tu entendais un peux mieux les bruits qu'ils faisaient, que ce soit les bruits de leurs sabots raclant le sol ou leurs légers bêlements.

Soudainement, surgissant de la brume tel un chevalier ou un demeuré, un bélier te fonce dessus. Tu bondis et retombe sur son dos cotonneux, plantant tes crocs dans sa croupe et t'agrippant sur lui avec tes griffes. Il pousse un bêlement de terreur mêlé à de la fureur, ruant, faisant un petit rodéo plutôt inutile puisque tu te tiens bien sur lui! Soudainement, il se jette au sol dans un geste désespéré et tu couines en te faisant violemment écraser entre le dos de la bête et le sol. Tu lâches prises et il se relève, tentant de partir une seconde fois. Sauf que tu es bel et bien décidé à ne pas lui laisser la vie sauve, grognant, babines retroussées, tu lui cours après. Tu finis par le rattraper doucement mais sûrement, lui donnant un coup de griffe dans les jambes arrières qui le fait bêler, puis, tu le rattrapes sur sa gauche et lui mords le flanc, avec force, il tourne sa tête vers toi et tente de te mettre des coups de cornes. Tu le relâches et griffe en grognant sa tête, finissant par attraper entre tes crocs la gorge de l'animal qui venait de redresser sa tête pour éviter tes griffes. Tu restes accrochées à sa gorge, le sang afflue doucement entre tes crocs et tu raffermis ta prise sur la gorge du bélier qui finis par tomber lourdement dans un bêlement de désespoir.

Tu te redresses lentement et mords avec plus de force la gorge de la bête qui ferme ses yeux, le sang coule à flot, le bélier bouge encore un peu, avec faiblesse. Terminé. Tu relèves ta tête avec satisfaction, ta gueule en sang, tu te retiens de pousser un hurlement de victoire. Finalement, tu attrapes ta prises entre tes crocs et la tire un peu à l'écart des potentiels loups qui risquent d'arriver. Une fois ceci fait, tu te couches à côté de ta proie et plante tes crocs dedans, mangeant avidement la chair chaude. Cela faisait bien longtemps que tu n'avais pas fais un repas digne de ce nom! Il changeait des oiseaux, des souris, des lézards ou des insectes minables que tu étais parfois réduite à manger pour survivre.

Spoiler:

❝ MOUTONS À LA DÉROUTE ! ❞
feat. RP Général





F > 25 || A > 13 || E > 18
SANTÉ : moyenne

Parfois, tu marches sans même savoir où tu vas. Tes pas sont guidés uniquement par ton instinct, et rien d'autre. Tu es comme envoûté par quelque chose que tu ignores pourtant totalement. Mais au moins, dans ces cas là, tu peux te vider l'esprit, ne plus penser.

Lentement, je quitte mes terres discrètement, ne voulant en aucun cas être suivi. Besoin de solitude, sans aucun doute, ou besoin de recul, tout à fait possible également. Les deux à la fois, cela devient une certitude. Je ne sais pas vraiment où aller, je sais juste que j'ai besoin de changer d'air. Pourquoi ne pas découvrir de nouveaux horizons ? Et bien, cela peut se faire. A vrai dire il reste encore quelques endroits sur ces terres où je ne me suis jamais rendu. C'est étrange, mais c'est un fait réel. Effectivement, certains coins ne m'ont jamais vraiment attiré. Mais maintenant, je veux y aller. C'est pourquoi je met rapidement le cap sur le territoire neutre. Mais plus je m'approche, plus l'air devient brumeux, dense. De la brume. Il ne manquait plus que ça ! Comme si je n'avais pas assez à faire avec mes hallucinations et tous les autres symptômes aussi casse pattes de l'épidémie ? Et cette pensée commence à m'inquiéter lorsque je pénètre près du village des hommes. Effectivement, ça fait étrangement longtemps que je n'ai pas eu cette curieuse sensation ... Celle d'être épié constamment, d'être traqué comme une bête -bon je suis une bête, je vous l'accorde-, d'être suivi. Mais finalement, cette crainte s'en va aussi vite qu'elle n'était venue. Quelque chose de plus intéressant trotte maintenant dans ma tête. Une odeur. Une agréable odeur. Je sens une effluve toute proche de moi, qui me fait déjà saliver. Hum, le bon parfum de la chaire fraîche, l'odeur du mouton en plein pif, c'est cool dis-donc, ça remonte bien le moral ! Je me lèche les babines par anticipation. Au vu de l'intensité du parfum alléchant, je dirais qu'il y a beaucoup de moutons. Une dizaine peut-être ? Cela suffit à propager l'adrénaline à travers mes veines. Mais une autre odeur vient également caresser mes narines aux aguets : une odeur bien plus forte, aigre. Une odeur un peu plus boisée que celle des moutons, plus sauvage aussi. Et nettement moins humanisée. Des loups. D'autres loups sont tombés sur cette véritable corne d'abondance, j'ai des concurrents. Bien, cela ne fera qu’accroître la compétition. Et me faisant le plus discret possible, je me faufile à travers cet épais nuage de gaz, à la recherche de l'animal tant chéri ...

TO BE CONTINUED o/

Finalement, il ne me faut pas longtemps avant d'avoir une trace claire, nette et précise. Bon, nette, pas forcément. Mais l'odeur d'un bon gros gibier prime maintenant sur tous les autres parfums qui m'entourent. Je me rapproche, m'aplatissant de plus en plus auprès du sol rocailleux. Ma respiration ralentit, mon rythme cardiaque de même. Je suis à l’affût du moindre signe de vie de l'animal que je traque. Et ça y est, des traces de pas sont à peu près visibles dans la boue, sous les miennes. Il est là, je le sens, le ressens. Il est tout proche. Il empeste la crainte, il a peur. Pauvre petit mouton. Il n'aura pas peur bien longtemps, je songe ironiquement. Et puis, ça y est, je l'entends. Son coeur est affolé, si bien qu'il ne doit pas vraiment contrôler ses sens, perdu dans cette brume épaisse. Il doit tellement s'inquiéter qu'il doit en oublier d'être sur ses gardes. C'est parfait !

Et puis, enfin, je vois une silhouette se dessiner dans le nuage gazeux. Mais ... Il est bien gros ce mouton, bien gras aussi ! La chance aurait-elle enfin décidé de tourner en ma faveur, une fois dans ma vie ? Je me languis déjà d'enfoncer mes dangereux crocs dans sa chaire chaude, et d'en extraire toute la viande qu'il me sera possible d'ingurgiter. Peut-être que je chercherai ensuite un second animal, afin de l'amener à ma meute ? Ça pourrait toujours faire bonne impression. Mais pour le moment, je me contente simplement de me concentrer sur l'instant présent, ma proie qui se dresse fièrement devant moi.

A pas de chaton, je m'avance au plus près de l'animal perdu, jusqu'à pratiquement le toucher avec mes moustaches d'ébène. Presque. C'est un bélier, finalement. Moment de gloire ! Mais je dois me contrôler, histoire de ne pas me faire remarquer trop tôt. Ce serait vraiment dommage de gâcher une si belle prise ! Encore un pas ... Deux pas ... Et ça y est, je bondis sur le bélier, lâchant en même temps un grognement qui vient du fond de mon coeur. Parce que oui, contrairement à la pensée populaire, j'ai bel et bien un coeur. Mais s'il ne me sert pas à aimer, il me sert à détester, et aussi à souffrir, accessoirement. Mais là n'est pas la question.

Me voyant sortir de derrière lui, le bélier prend encore plus peur qu'il ne l'avait déjà, et fait un bond en avant, espérant sans doute échapper à mes crocs acérés. Mais il est déjà trop tard. Mes griffes se sont déjà agrippées à sa patte arrière, le faisant trébucher sur le sol. J'arrive derrière lui, me hâtant de l'achever. Mais il a encore une once de force en lui, et par un élan de ce que je suppose être un dernier espoir, il se retourne sur le dos, se débattant avec rage à l'aide de ses sabots. Outch, je ne l'avais pas vu arriver celle là ! Ça peut faire mal un bélier quand même. Et par contre attaque, je soulève mon énorme patte colossale -ce n'est pas pour rien que je suis le Colosse Hurlant-, et la laisse tomber avec rage sur le flan de la bête. Il a beau être protégé par sa laine épaisse, cela n'empêche pas que l'une de mes pattes remplie de griffes aiguisées fait bien plus de dégâts que ses pauvres petits cure-dents qui lui servent de pattes. Il bêle alors de douleur, s'énervant un peu plus. Ah, ce doit être l'adrénaline, je suppose. Et bougeant sa tête dans tous les sens, il tente de m'assommer de ses cornes épaisses. Le pauvre, si désespéré ... Il aurait mieux fait de se laisser faire, cela lui aurait évité beaucoup de douleurs. Malgré ses quelques coups qui font mouche dans mon cou, je me replace au dessus de lui, appuyant une patte sur sa trachée. Le voilà alors cloué au sol, il ne peut plus se défendre qu'avec ses pattes. Je le maintiens comme ça plusieurs minutes, l'affaiblissant. C'est difficile de le retenir vu la gigote qu'il a -l'instinct de survie est vraiment puissant-, mais je tiens bon, résistant contre ses pattes qui me repoussent et son poids qui se dandine sous le mien. L'air commence à lui manquer, la force le quitte. Et lorsqu'il ne bouge presque plus, je relâche enfin mes muscles, soufflant. Il me regarde avec des grands yeux ronds, mais le regard que je lui rend n'a aucune pitié, aucune étincelle de lumière. Juste la faim de violence, et la soif de sang.

La dernière chose qu'il peut entendre, ce sont mes grondements de satisfaction, suite à l'adrénaline qui s'est estompée de mon système.

La dernière chose qu'il peut voir, c'est mon museau s'approcher dangereusement près de son cou.

La dernière chose qu'il peut sentir, ce sont mes crocs, ouvrant sa carotide, et son sang qui s'écoule de cette dernière.

La dernière chose qu'il peut goûter, c'est le parfum cuivré de ce fluide si précieux, celui de sa propre hémoglobine qui coule le long de sa bouche, ainsi que le parfum amer de la défaite.

La dernière chose qu'il peut espérer, c'est de rejoindre un monde bien plus doux que celui dans lequel il a vécu.

Une brume jaune. Épaisse. Elle entrait dans ma gueule, se frayait un passage dans mes narines. Suffocante. Alors que le matin s’était levé dans ma meute, mon ventre s’était mis à réclamer pitance. Je décidai d’explorer le village des hommes, pour trouver de quoi manger, pendant que je marchai j’aperçus cette brume qui stoppa net mes pas. Cela faisait un moment que je la contemplais, assis sans esquisser le moindre geste. Non je n’étais nullement impressionné par cet amas de vapeur nuageuse – du moins pas d’un point de vu externe – ce qui me fascinait était ce qui se passait à l’intérieur, au cœur même de la brume. Mes oreilles me racontèrent une intéressante histoire : Trois ... Non, quatre loups étaient entré dans cette brume depuis mon arrivée, j’entendis leurs grognements, leurs jappements, le bruit de leurs pas pesant sur la terre. Mais aussi et surtout, j’entendis des bêlements. Douce et suave musique pour mes oreilles. Le cri terrifié des bêtes montait crescendo lorsque qu’un loup passa à l’attaque. Quatre loups affamés. Un troupeau de bêtes terrifiées. Et d’après certains bêlements d’agonie, quatre mises à mort. La cinquième n’allait pas tarder. Salivant d’avance la tendre chaire que j’allais pouvoir déguster, je m’élançais, pénétrant dans l’épaisse brume jaune. Aussi épaisse et suffocante qu’elle puisse être, elle ne m’arrêtera pas.