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chasse 7

Je m’étais rendu compte que la chasse pouvait vraiment nous faire faire n’importe quoi. J’étais prêt à tout pour ce cerf. Pour cette biche. Mais là, c’était le coup de trop qui me fit renoncer. Je n’avais pas peur du cerf, j’avais juste peur de perdre la vie à ce moment-là. Pour ne pas dire que j’ai peur d’une proie, je préfère dire que j’ai peur de la chasser. Cela me permet de rassurer mon ego par ailleurs. Je devais absolument rentrer avec autre chose pour nourrir la meute. J’avais déjà deux sangliers, un cerf et un lièvre. Cela peut vous paraître suffisant, mais pas pour moi. Je préférais être sûr de nourrir tout le monde et de rapporter encore un petit quelque chose. J’avais en tête le troupeau de biches, mais avec ce mâle que j’ai laissé quelques minutes avant, c’était impossible. Surtout en vue de ce qu’il m’infligeait. Mais comme il s’était égaré de son troupeau … Peut-être que les biches se retrouveront seules. Surtout qu’elles se sont un peu toutes éparpillées tout à l’heure, je pourrai très certainement en retrouver une affaiblie. Mais lorsque j’y repense … J’en avais attaqué une au cou tout à l’heure. Juste avant que le chef de la troupe ne s’en prenne à moi. Suite à notre combat, la femelle s’était enfuie avec le reste de ses congénères. Mais elle saignait, et peut-être qu’en suivant les traces qu’elle a laissées s’écouler sur les sentiers de la forêt, je pourrai la retrouver. Il y avait beaucoup de sang à certains endroits. Je cherchais d’ailleurs où est-ce que ça pourrait me mener. Derrière moi, le mâle s’enfonçait dans la forêt. Parmi les arbres, il cherchait à retrouver son troupeau en poussant quelques meuglements. Mais son troupeau, c’est moi qui le trouverai et j’en ferai mon entière propriété. En reniflant les traces de sang, j’en conclus qu’elles appartenaient à la fameuse biche. De toute façon elles ne pouvaient appartenir qu’à elle. Je lui suivais, me remettant petit à petit de ce combat avec le grand cerf.

Je suivais les sentiers, traversant la forêt, suivant les odeurs et les marquages rougeâtres. Je prenais tout indice bon à prendre pour retrouver cet animal. D’ailleurs, je ne tardais pas à faire la découverte d’une des autres biches du troupeau égaré. Mais ce n’était pas elle qui m’intéressait. Elle était en pleine forme, et allait me fatiguer pour rien alors que je pouvais me contenter d’une femelle affaiblie un peu plus loin. En me voyant, l’animal s’enfuit sans se poser de questions. Je n’en avais strictement rien à faire. Qu’elle fuit ou non, c’était la même chose pour moi. Je continuais mon chemin, arrivant à … Destination. La femelle marchait lentement un peu plus loin sur ma gauche. Les traces m’avaient donc amenées jusqu’à elle. Je souris en la voyant. J’allais enfin pouvoir achever ma proie tranquillement sans passer par le biais d’un mâle enragé ou d’un prédateur affamé. Endurant que j’étais, je pouvais me remettre un peu plus facilement de mon combat. Je ressentais mon énergie revenir petit à petit, me permettant d’accomplir ma tâche finale. La biche était à moi maintenant. Ce n’était plus un secret pour personne. Je n’avais plus qu’à la tuer. Cela ne sera pas bien compliqué, surtout qu’elle était bien blessée et que son sang coule de plus en plus.

Je courrais en sa direction. M’ayant vu, elle cherchait à s’enfuir, ralentie par ses blessures. Elle était bien dressée sur ses quatre pattes, mais la fatigue commençait à la prendre. Les maux de têtes devaient certainement la rendre de plus en plus vulnérable. J’arrivais à la rejoindre assez facilement sans trop dépenser mon énergie à lui courir après. Je parvins à lui sauter sur la croupe afin d’y planter violemment tous les crocs qui ornent ma mâchoire. Serrant au plus fort, je m’agrippe avec mes pattes pour la faire tomber. Je tombe avec elle, lui déchirant le corps de mes griffes. Le sang coule de plus en plus, la femelle se fatigue et se débat pourtant encore et encore. Je glisse sur le côté pour lui saisir le cou et afin de lui faire rendre son dernier souffle, je tranche la jugulaire en enfonçant mes crocs d’une manière déterminée. Bientôt, la bête mourra et j’aurai accompli ma mission. Bientôt la bête s’allongera complètement et son âme rejoindra le ciel, laissant son corps entre mes pattes.