Enfin une piste. Fraîche en plus ! La louve ne perd pas de temps. Oubliant tous ses soucis, se vidant l'esprit, l'alpha redevient pleinement chasseur, prédateur, oubliant toute sa colère et sa frustration. Un chevreuil, ou même plusieurs. Ce n'était pas la plus grosse des proies, mais c'était déjà mieux que rien ! La louve les aperçut au loin, grattant la terre chaude à la recherche de quelques brindilles. La louve avança avec prudence entre les troncs et les buissons d'épines. Prenant appuie contre une souche, elle attendit le moment opportun, lorsque les chevreuil baisseraient leur garde. Elle patienta. Le temps semblait s'allonger, chaque seconde devenant des minutes. Puis le moment crucial, opportun. La louve bondit silencieusement de sa cachette. Les Chevreuils la virent, fonçant à vive allure. Ils bondirent sur les côtés pour échapper à la trajectoire de la louve qui dut redoubler d'effort pour virer sa course. Empress choisie sa proie et ne la lâcha plus. Le Chevreuil tenta de s'enfuir mais la louve de le lâchait pas, même lorsqu'il semblait la semer. Rien ne lui ferait perdre sa trace. Après une longue course, Empress accéléra vivement et frappa avec ses crocs, le mollet du Chevreuil. Déstabilisé, l'animal s'écroula au sol. Sonné mais encore vaillant, il frappa un flanc de la louve avec l'un de ses sabots qui serra les mâchoires pour ne pas céder à la douleur. Le Chevreuil se releva, mais l'alpha se jeta contre lui, saisissant la peau de sa nuque entre les crocs. Un combat de force s'entama, la louve tirant puis poussant sa proie pour l'épuiser et la mettre au sol. Le chevreuil lutta mais bien trop léger, s'écroula sous les assauts répétés de la louve. Finalement, saisissant l'occasion, Empress lui serra la gorge entre les crocs et acheva l'animal. Elle n'avait plus qu'à rapporter la bête au garde manger de la meute.

Mais le temps n'était pas à l'inaction. Une proie de plus, c'était bien, mais pas suffisant. Empress se reposa à peine entre les deux chasses. Malgré une douleur au flanc qu'elle avait voulue ignorer, la louve était encore prête à en découdre...

Les chevreuils avaient déguerpis vite. Plus la moindre traces, les pistes ne menèrent à rien. Pas un oiseau blessé ou un lapin égaré. La forêt lui sembla déserte pendant un instant. La louve s'ébroua, prit soin de lécher son flanc blesser. Une petite marque rouge et saignant tâchait son pelage mais rien de bien alarmant. La blessure n'était pas plus grosse qu'une noisette. La louve repartie donc à la recherche d'une nouvelle proie.

Un lapin s'était pointé aussi vite qu'il était reparti se cacher. Empress avait finalement perdu sa trace. La louve enragea contre sa faiblesse, furieuse de n'avoir pu attraper plus pour ce jour là. La jour déclinant, l'alpha avait d'autres préoccupation concernant les frontières et le territoire. Elle délaissa donc la chasse pour ce jour-là.

Mais la louve n'en avait pas terminé pour les jours suivant. Après s'être reposé, la louve s'était étirée, échauffée, prête à repartir à la chasse. Le vent soufflait avec force dans les pins bruns qui filtrait une lumière grisâtre. La terre cendreuse s'infiltrait dans son pelage, l'obligeant à le secouer régulièrement. Le museau près du sol, la louve inspecta les pieds des pins, à la recherche d'une nouvelle piste.

Enfin, la chance était bonne. Des traces de sanglier. Empress connaissait parfaitement son territoire et notamment les zones les plus propices d'attirer une proie. Elle ne s'était pas trompé. Elle remonta la trace d'un sanglier visiblement affaiblie au vue de sa démarche. Sans plus attendre, la louve traqua l'animal. Quand celui-ci fut enfin visible, occupé à creuser la terre à la recherche de racines, l'alpha observa minutieusement la bête. Il boitait d'un flanc, certainement une ancienne blessure. Son pelage était hirsute, mais la bête semblait assez massive. Certainement un vieux mâle habitué au combat. Mais il en fallait plus que ça pour effrayer l'alpha. Empress étudia son adversaire avant de s'élancer. Mais la bête ne se laissa pas surprendre. À la vue de l'alpha, le Sanglier ne fuit pas, au contraire, décida de charger. Surprise, Empress hésita à ralentir. Une hésitation qu'elle allait payer. Au dernier instant, la louve bondit sur le côté pour éviter le sanglier. Celui-ci la percuta au flanc, mais la louve avait fait un écart suffisant pour éviter que sa défense ne la blesse gravement. Empress tomba contre la terre sèche et poussiéreuse, roulant sur elle-même. Le Sanglier freina avec force, prêt à charger de nouveau. La louve se redressa, prête à en découdre. Son pelage hérissée, les membres tendus, l'adrénaline couraient dans ses veines. Le Sanglier chargea de nouveau, mais la louve s'y était préparée cette fois. Elle esquiva avec plus d'aisance pour bondir à sa suite et planter ses crocs dans la nuque de sa proie. Le Sanglier se débattit avec force, obligeant la louve à agripper avec plus de force. Le Sanglier fonça contre les souches et les troncs, obligeant Empress à lâcher prise. Le Sanglier gronda avant de charger de nouveau. L'alpha fut contrainte de battre en retraite, le sanglier à ses trousses. Mais la louve n'en avait pas fini. Elle se laissa poursuivre jusqu'à un massif tronc. Sil elle fut assez agile pour s'écarter, le Sanglier pris l'arbre de plein fouet. Profitant du choc, Empress bondit contre le sanglier pour percer sa chair. La bête, sonnées, tenta de se débattre, mais en vain. Après un long corps à corps, le Sanglier s'écroula épuisé. Empress acheva sa proie, épuisée. Léchant ses babines sanglantes, la louve reprit ses force et rapporta sa proie au garde-manger.

Après s'être reposée et constatée qu'elle boitait légèrement d'un postérieur, Empress décida de repartir à la chasse. Elle s'enfonça de nouveau dans les bois à la recherche d'une piste fraîche.