Traîtrise, tricherie... Fourberie?

L'hiver sera rude. L'hiver sera mouvementé. Les premières heures de la lugubre saison venaient de sonner, emportant avec elles, les proies, les végétaux et certains loups dans son enveloppe givrée. Sans perdre de temps, le Loup s'était dirigé vers son terrain de chasse, une idée bien ancré dans sa tête. Il ne venait pas pour chasser, non, pas ce soir. Il avait tout autre chose à faire, plus risqué, au cœur du Village. Il en valait de sa survie et de celles des Sekmets, qu'il servait secrètement.
Plus fou que courageux, il s'engouffra au sein des bipèdes en tentant de se camoufler à travers les rares buissons glacés. Il laissa des empreintes lupines derrière lui, qu'il prit tout de même soin de dissimuler en les brouillant. L'adrénaline commençait à monter dans ses veines et son cœur se rompait sous sa poitrine.
Pas un homme n'était dehors à cette heure tardive. Pas un seul pour venir déranger le canidé qui s'avançait encore plus près de l'objet de sa convoitise. Il s'en approchait de plus en plus.
Sentant la tension montait à travers son corps, il s'interrompit un moment pour regarder autour de lui. Dans la pénombre, on ne distinguait que ses deux prunelles d'acides, bien que son pelage noir lui posait défaut sur le manteau blanc qui couvrait le sol. Il pouvait être aperçu par quiconque posait les yeux vers lui.
Blotti contre la neige, il reprit sa respiration. Vraiment, il était tendu.

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Il avait eu raison d'être aussi attentif. Brusquement, des molosses se mirent à aboyer à la vue du loup, alertant les hommes. Ils déboulèrent des maisonnettes rapidement, armés jusqu'aux dents. Ils ne tardèrent pas le prendre en chasse. Instinctivement, le noiraud fit volte-face pour s'enfuir. Une petite voix intérieure ne cessait de lui répéter de ne pas se retourner pour éviter la mort. Bien qu'il voulut à plusieurs reprises lancer une œillade vers les bipèdes, il se retint. Il parcourut le chemin qu'il avait emprunter à l'arrivée à sens inverse. Il entendit plusieurs coups de fusils, qui n'eut que pour effet de redoubler sa cadence déjà infernale.
Bientôt, le Village sembla bien loin et il finit par ralentir, un peu essoufflé.

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Voilà maintenant une journée entière qu'il n'avait pas mis une seule patte près de ce territoire. Il avait laisser ce temps pour permettre aux hommes de l'oublier un peu, même si, le Solitaire savait que d'autres loups essaieraient eux aussi d'attraper quelque chose dans la réserve. Dans un trottinement silencieux, les abris des bipèdes se dessinèrent peu à peu devant ses yeux, ce qui étira un sourire presque faux sur ses lèvres. Nous étions en fin de matinée et les humains devaient certainement s'activer pour préparer leur repas. Il voulait profiter de cet agitation pour s’infiltrer à l'intérieur du camp, du moins, essayer.

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Une fois près d'eux, un des hommes se tourna, comme s'il avait senti une présence près de lui. Le loup se tapit contre le sol, soudain la peur au ventre. L'avait-il repéré? Il n'espérait pas. Ainsi, il se mit à attendre, immobile, que celui-ci veuille bien se tourner pour continuer ou s'enfuir.

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Tu n'as rien à perdre. Ne cessait de répéter le canidé intérieurement. Et il avait eu raison puisque l'humain fit bientôt demi-tour sur lui même pour continuer ses activités. Un soulagement pour le mâle qui s'empressa de tracer sa route jusqu'au Garde-manger sans encombres. Une fois près du bâtiment, il s'inséra à l'intérieur gracieusement et prit la première proie qui lui vint à la gueule. Il partit à grandes enjambées, veillant à ne pas éveiller à nouveau les soupçons de ses ennemis.

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Le Loup était déjà là, observant les bipèdes s'agiter au sein du Village. Il les maudissait tous un par un, ces mêmes êtres qui avaient causés la perte des siens et la destruction du décor environnant. Sa langue passa plusieurs fois sur ses lèvres gelés, les empêchant de finir complètement sèches. Tapis près d'un rocher, il attendait le bon moment pour venir, de nouveau, au plus près des leurs pour voler leurs denrées. Si cela lui était possible aujourd'hui?

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L'agitation était telle qu'il ne put s’infiltrer dans les premières heures d'attente. Il se contenta de patienter encore, espérant qu'une voie se libère bientôt.

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Encore quelques heures s'écoulèrent avant que le canidé ne décide de lever le camp. Il haussa les épaules et cracha quelques jurons dans sa barbe pour ses ennemis. À cause de leurs activités, il n'avait pas pu au moins essayer d'approcher leur Garde-manger et ça le foutait vraiment hors de lui. Il se leva prestement pour faire volte-face vers les autres terres neutres environnantes en se jurant que demain sera un meilleur jour.

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Linceul des Âmes n'avait que très peu dormir cette nuit-là. La raison ? Les hommes. Son échec de la veille l'avait laissé sur sa faim et il détestait ça. Dès les premières lueurs du jour, il s'était faufilé hors de son abri nocturne pour se diriger à nouveau vers les bipèdes, avec la ferme intention d'arriver jusqu'à leur réserve. Les traits plissés, mécontents, il débarqua près du camp où diverses odeurs alléchantes s'en dégageaient. Aucun humain n'était dehors, peut-être voyait-il là l'occasion de se rapprocher ?

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Brusquement, un bipède, une femme, ouvrit la porte d'une de maisonnettes pour en sortir, à quelques mètres du loup. Celui-ci s'empressa de se tapir pour passer inaperçu et il l'observa silencieusement. Que faisait-elle ? Elle se dirigea tout droit vers l'endroit tant convoiter par l'ébène avant de s'introduire à l'intérieur. Il maugréa, muet, en baissant les oreilles contre sa nuque. Elle allait faire échouer le prédateur, c'était sûr.

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Quelques minutes à peine après son entrée, la femelle sortit de l'abri et rejoignit bientôt son habitation. Le noiraud s'empressa de soupirer avant de se faufiler, à pas feutrés, vers la même réserve. L'humaine l'avait laissée légèrement ouverte, permettant ainsi au loup de s’infiltrer à l'intérieur. Devant lui s'étala un large choix de proies, allant des plus grosses aux plus petites. Il prit un peu plus de temps que la dernière fois pour en choisir une. Une fois son choix fait, il saisit l'animal - une chèvre - par la peau du cou et commença à se retirer. Le poids de l'animal était tel qu'il ne pût courir pour s'enfuir.
Une fois à l'extérieur, il posa sa proie au sol pour la faire glisser. Dans sa fuite, il lança une multitude d’œillades vers chaque abri, veillant à ce qu'aucun homme ne vienne le déranger. Malheureusement, comme l'autre fois, des chiens se mirent à hurler et le Solitaire n'eut d'autre choix que de tenter de courir. Ses premières foulées furent maladroitement, si bien qu'il manqua plusieurs fois de s'échouer lamentablement sur le sol. Mais il se ressaisit aussi tôt en prenant mieux la chèvre entre ses crocs en levant aussi haut qu'il le put sa tête. Ainsi, il ne pouvait plus la faire glisser, mais tout le poids de la bête se retrouva dans sa gueule. Aveuglé, il continua de courir. Derrière lui, il entendit les hommes crier et se précipiter. Mais il était bien trop loin désormais pour qu'ils le rattrapent.

Traîtrise, tricherie... Fourberie?

Encore une fois, le Loup s'avançait vers le territoire des hommes tôt dans la matinée. Il semblait que ce soit le meilleur moment de la journée, avec l'heure du repas, pour tenter une approche furtive. Il avait déjà à son tableau de chasse deux vols, réussirait-il encore une fois ? Il l'espérait.
Une fois proche de ses ennemis, le mâle se tapit, observant le décor humain.