Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
C'est la première chasse du jeune loup. Fortement marqué par la guerre que vient de connaître la meute et la disparition de son oncle. Rhaegar a décidé de se mettre au travail pour progresser et être utile aux siens.
Force : 8 Agilité : 6 Endurance : 6
Une journée bien grise et morne de plus pour changer. Je fais le tour des frontières du territoire en silence, le visage totalement fermé. Toute mon attention est portée à ma tache. Mon mentor m'a montré les frontières de la meute lors de mon premier entrainement et je n'ai depuis de cesse de les arpenter encore et encore, inlassablement de sorte qu'elles soient gravés au fer rouge dans mon esprit. Une fois ma tournée effectuée, je décide de faire un détour par la forêt afin de chasser. Mon dernier échec m'étant resté en travers de la gorge, il est temps que je remédie à cette situation. Perfectionniste surement, mais je suis encore jeune j'ai tout le temps de devenir un gros fainéant, paresseux. Chose qui n'arrivera jamais soit dit en passant. Je m'élance en direction de la forêt à toute allure. La course me procure toujours la même sensation de plaisir. Le fait de sentir mes jeunes muscles rouler sous ma peau me fait un bien fou et je savoure la distance jusqu'au bois avec un léger sourire sur les babines. Une fois arrivé à l'orée des bois, je ralentis l'allure et passe au pas lorsque je pénètre la forêt parée de ses atours d'automne. Les feuilles sont jaunes et rouges. Elles s'éparpillent partout et virevoltent ca et là. Je lève le museau lorsque je sens une brise arrivé dans le sens contraire. Le vent m'apporte de nombreuses effluves que je prend le temps d'analyser le plus patiemment possible. Si, il ne s'agit pas d'odeur de proie elles m'apportent néanmoins des informations bien utile qui me serviront à n'en point douter.
Je m'enfonce plus profondément dans les bois et tombe finalement sur des empreintes de rongeurs. Je les renifle un long moment avant d'estimer qu'il s'agit d'un lièvre. Je plaque mon museau sur l'humus terreux de la forêt et remonte la piste lentement mais surement. Je fais bien attention à ne pas faire de bruit, quitte à ralentir de temps en temps pour éviter que mes pattes ne fassent craquer une branche ou le moindre élément pouvant indiquer ma présence. Je porte tout le poids de mon corps sur mes pattes arrières afin de ne pas alerter ma proie par des vibrations. Je rampe sous un tronc d'arbre puis reprend ma traque, impassible et implacable. J'arrive finalement au milieu des bois et repère bien vite la fourrure claire du petit animal. Je me rapproche le plus possible de ma proie. Les lièvres sont rapides. S'il détale, je ne suis pas sur de pouvoir le rattraper. Mais, alors que je m'apprêtais à bondir un oiseau s'envole trahissant ma présence. Le lièvre pivote sur lui même, alerté. Je me fige sur place, camouflé par un buisson mais le petit animal quitte les lieux.
Je bondis hors du buisson et le prends en chasse. Je galope à travers les buissons épineux, les arbres et les troncs abimés. Je bondis par dessus un tronc avant de contourner un amas de morceaux de bois. Mais, je ne parviens pas à le rattraper malgré tous mes efforts. Néanmoins, l'odeur de ma proie imprègne encore fortement mon museau alors je la suis au pas. J'arrive finalement en vue du ruisseau. Le lièvre est sur l'autre berge. Je m'élance et plonge dans l'eau glacé. Puis, je nage jusqu'à l'autre berge. Le lièvre ne percevant plus mon odeur semble se calmer et approche nonchalamment du point d'eau pour s'abreuver. J'attends qu'il soit le plus proche possible pour bondir hors de l'eau. Cette fois, je le rattrape facilement et bondis sur la proie lestement. Mes crocs se plantent dans son échine. Je secoue frénétiquement la gueule dans tout les sens, sa nuque se brise. Je cache ma prise sous un tas de feuille et tente d'en dénicher une autre mais n'y arrive pas alors je récupère ma prise et me dirige vers les ruines de la chapelle.