Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Bientôt notre dur labeur touche à sa fin, et nous sentons les derniers souffles de l'animal qui passent par ses naseaux dilatés et s'éparpillent dans l'air froid. Nos corps brûlants déchiquètent la proie avec ardeur, mais nous tâchons de ne pas répandre la chair et les muscles hors du corps au risque de ne plus pouvoir les transporter à l'abri des solitaires et autres chapardeurs.
- Vous avez fait du très bon travail. Allez, il ne nous reste plus qu'à trainer la carcasse jusqu'à la chapelle. Je vais prendre un bout. Dalioka viens tirer ce coté avec moi. Natan tu n'as qu'à prendre l'autre coté.
Les ordres sont tombés, chacun prend sa place du côté qui lui a été indiqué et, de mes crocs puissants, j'entame ce long périple en compagnie de mon frère et de ma jeune soeur de meute. Tous trois, nous tirons fort, brûlant nos muscles et dépassant nos limites pour traîner ce corps incroyablement lourd jusqu'à la réserves des nôtres. C'est une belle victoire de gagnée lorsqu'on sait ce que l'avenir nous réserve ...