Djall réussissait à suivre le véhicule des traqueurs grâce à l'odeur forte qu'il dégageait. Elle trottait le nez au ras du sol en se concentrant sur la puanteur âpre qui asséchait sa gorge si elle osait entrouvrir les mâchoires. Au bout de longues minutes de traque acharnée, la silhouette noire du quatre roues motrices apparue au loin. Alors que la vue de sa proie venait d'attiser son excitation, la louve redescendit sur terre aussi vite. Un des deux hommes se tenait accroupi sur le plateau de l'auto-mobile et visait Djall du bout de son fusil. La générale sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine lorsque le premier coup porté par son agresseur retentit. La balle dorée ne toucha pas la Navnik mais fila avec un bruit aigu non loin de ses oreilles. Djall était tiraillée entre la terreur et l'envie de continuer à poursuivre les traqueurs. D'autres détonations résonnèrent et firent siffler les tympans de la femelle qui ne lâcha rien et continua à courir. Soudain, les bipèdes arrêtèrent leur véhicule et la déflagration ultime crépita. La guerrière couina lorsqu'une vive douleur déchira son épaule et recula pour s'abriter de l'arme qui la menaçait. Les humains repartirent sur les chapeaux de roue à l'instant où ils virent la louve faire marche arrière. Djall gardait la tête basse pour oublier rapidement le mal qui la brûlait avec ferveur. La blessure s'atténua au fur et à mesure que les secondes défilèrent. « Je ne dois pas abandonner si près du but », gronda intérieurement la louve argentée en s'élançant de nouveau. Elle se mit à galoper aussi vite que ses pattes le lui permettaient. Elle garda les sens aux aguets pour s'assurer que ces horribles hommes ne lui tendaient pas un nouveau piège et tenta au mieux de rester à l'abri des buissons. Elle devait réussir sa traque, trouver où les hommes cachaient Daante et les autres camarades.