Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Avant de m'endormir, la veille, j'avais imaginé tout un tas de choses sur l'entraînements d'aujourd'hui. Allons-nous faire une course d'orientation ? Une simple course ? Un combat ? Pour chacun, j'avais imaginé comment les choses se dérouleraient. Tout était en rapport avec Hige que je commençais réellement à apprécier. Bien sûr, c'était mon mentor, mais je voyais en lui bien plus. Presque un modèle à suivre. À dire vrai, je ne le connaissais pas réellement, mais l'aura qu'il dégageait m'inspirait énormément. Il est tellement gentil !
Comme prévu, je déboulai dans la forêt charbonneuse avant que le jour ait le temps de se lever. J'étais réellement pressé de savoir ce qui m'attendait, ce qu'il m'avait concocté. Un sourire lupin aux lèvres, j'avançai, confiant, vers lui. En guise de salut, je l'imitai d'un signe de tête.
« J'espère que tu t'es bien reposer. On va commencer par courir un peu près des limites du territoire. Suis moi. »
Appuyant ses mots par un nouveau mouvement de tête, je me positionnai derrière lui. Allons-y ! J'étais prêt depuis bien trop longtemps ! J'appréciai la progression, qui me permit, en plus d'aisément le suivre, de m'échauffer un peu. Lorsque je fus enfin dynamique, j’accélérai ma cadence, tentant de suivre mon précepteur. J'allais véritablement goûter à mon futur rôle de sentinelle et je n'en pouvais être que ravi.
D'ailleurs, ça se voyait à l'expression du parfait idiot content que je portai depuis mon arrivée auprès du Passager du Temps.
Tu courais, Oma'reth te suivant, accélérant presque au même rythme que toi pour ne pas se laisser devancer. Tu augmentes la cadence, cherchant les limites de ton apprenti. Tu souhaites qu'il se dépasse, qu'il te donne tout ce qu'il a. Hier soir, tandis que vous parliez tout en mangeant, tu lui as posé diverses questions quant à ses envies, ses aspirations, ce qu'il aime ou non, tout cela afin de savoir qu'est-ce qui serait le mieux pour lui et, pour le moment, le jeune semble se rapprocher plus de la sentinelle qu'autre chose. L'occasion de lui permettre de faire le tour du territoire qu'il devra surveiller et, d'acquérir une endurance dont il aura besoin pour franchir rapidement les lieux.
Tu poussas l'entraînement, slaloment entre les arbres, sautant au-dessus des troncs morts et des rochers. Tu cherches à faire travailler son endurance comme son agilité car, il en aura grand besoin. Aussi, une sentinelle se doit de connaître les moindres petits détails de son territoire, les zones de danger comme les zones découvertes. Rien ne doit le surprendre lors de sa ronde, rien ne doit entraver son travail.
Tu le fais parcourir une bonne moitié du territoire avant de t'arrêter, le laissant reprendre son souffle.
« Pendant ces entraînements, profites-en pour prendre connaissance de nos terres, mémorise les, fait qu'elles ne soient pas inconnu pour toi, apprend chacune de leur odeur, fais de ses terres une part de toi. »
Une part de lui, une extension de son corps, quelque chose qu'il souhaitera protéger coûte que coûte car, là est le rôle de la sentinelle, protéger ses terres. Après une courte pause et ces explications, vérifiant que ton apprenti ai bien assimilé les informations que tu viens de lui donner, tu te remet à courir, sans le prévenir, à lui d'être à l'affût du moins mouvement car, à l'affût, il devra l'être. Courant de nouveau d'un bon rythme pour permettre le jeune de te rattraper, tu augmentes la cadence, courant pour terminer l'autre moitié de vos terres ...
En m'apercevant que le noiraud accélère à nouveau, je fis tout pour tenter de le suivre. J'augmentai l'amplitude de mes foulées et abaissai mes oreilles pour augmenter mon dynamisme. Durant notre traversée, je sentis le vent s'engouffrer dans mon duvet épais, mais mon corps était tellement chaud grâce à l'exercice que son baiser glacial ne réussit pas à envahir ma peau. Quelle sensation de liberté ! Mes prunelles de bronze ne cessèrent de se poser sur chaque lieu que nous visitions pour en mémoriser les paysages si différents les uns des autres. La richesse de notre territoire sera peut-être un jour sous ma protection, quand je serai plus grand si je réussis à devenir un bon sentinelle.
L'entraînement s'intensifia d'un trait. Mon mentor se mit à gravir plusieurs obstacles, sans aucunes difficultés. Je le suivis durant le slalom, ce qui me ralentit légèrement, puisque je n'étais pas aussi agile que lui. Je pris une grande précaution à ne pas me manger un arbre, ce serait bête d'arrêter là. Enfin, j'arrivai à mon tour près des troncs. Devant chaque obstacle, je m'arrêtai presque pour prendre suffisamment d'élan pour sauter. Je ne pouvais pas encore associer course et saut. Une fois aborder, je repris la course derrière Hige.
Quelques minutes plus tard, il s'arrêta enfin, me permettant de reprendre enfin ma respiration. Sur mon visage, on pouvait toujours voir apparaître la joie d'être à ses côtés aujourd'hui, malgré la fatigue.
« Pendant ces entraînements, profites-en pour prendre connaissance de nos terres, mémorise les, fait qu'elles ne soient pas inconnu pour toi, apprend chacune de leur odeur, fais de ses terres une part de toi. »
À ses paroles, mes yeux s'illuminèrent. Je me devais de suivre ces conseils qui me permettront de devenir ce que je souhaitais être de plus cher. Inconsciemment ou non, je suivais les traces de mon père. Lui aussi avait été sentinelle. Lui aussi avait été Sekmet. Je l'avais toujours admiré, même encore aujourd'hui. Vivant ou non, il restera toujours le Duagolth que j'ai connu. Un exemple pour toutes les sentinelles.
Brusquement, me tirant de ma rêverie, Passager du Temps fila de nouveau. Je me mis à le suivre sans perdre de temps. J'avais tout de même de bons réflexes. Progressant à un rythme assez soutenu, j'essayai de le rattraper. Chose que je réussis puisque, au fil de mon avancée, sa silhouette se rapprochait de plus en plus, à mon plus grand bonheur.
Oma'reth est un excellent élève, nul doute sur cela. Il écoute, applique, progresse et cela, sans jamais se plaindre. Si tous les jeunes pouvaient être comme lui, si Ragnar'k avait pu être comme lui, aussi docile, mais cela, tu ne pourras jamais le savoir. Veillent-ils à ce que ce louveteau turbulent calme ses hardeurs ? Tu l'ignores et, tu ne préfères pas y penser.
Votre course se terminer, le tour de vos terres ayant été fait, tu laisses le jeune se reposer un peu, reprendre son souffle, il l'a bien mérité. D'un signe de tête, tu l'invites à te suivre mais, cette fois-ci, à pas tranquille. Tu te diriges vers un point d'eau, trempant ta langue sur la surface de cette eau fraîche afin de pouvoir te désaltérer et, afin que ton apprentie puisse en faire de même. Une fois avoir suffisamment bu, tu passes ton épaisse langue sur tes babines, récoltant les quelques petites goûtes d'eau perlant sur la fine fourrure de ta gueule. Te tournant vers ton apprentie, tu l'observes un moment.
« Lorsque tu te seras suffisamment reposé, que dis-tu un petit cours sur les combats ? Tu seras amené à te battre par moment, voir même te défendre à n'importe quel moment de ta vie. Tu dois apprendre à observer ton adversaire, l'esquiver, savoir où l'attaquer. »
Les terres de AFF sont hostiles, encore plus pour de jeunes louveteaux qui sont bien souvent sans défense. Que ça soit par les loup, les chiens ou les Hommes, le danger est de partout et, les jeunes doivent apprendre à se défendre.
« Nous commencerons par voir tes réflexes. Lorsque tu te sentiras prêt, préviens moi et nous commencerons. Tu devras tenter de me toucher. Cela te convient ? »
HRP. Tu peux embrayer déjà sur l'entraînement Entraînement effectué : pistage ; chasse ; parcours (3/4)
Lorsque je commençai à le rattraper, je vis Hige ralentir pour mettre un terme à notre course. Vraisemblablement, nous avions fait le tour entier de nos terres et j'en étais plus que fier. Je sentais une légère fatigue envahir mes pattes, mais bien décidé à l'ignorer, je n'en laissai rien paraître. Observant donc à nouveau mon mentor, j'attendis la suite, comme si je n'en avais encore pas eu assez. Ces derniers jours avaient été bien remplis et j'avais appris à chasser, pister et, surtout, à explorer mon futur terrain de ronde. Je commençais réellement à apprécier ce territoire, ce chez-moi. Rien ne pourrait me déraciner de cette meute à laquelle j'appartiens aujourd'hui. Du moins, le croyais-je naïvement.
Nous arrivions bientôt près d'un trou rempli d'eau où le Passager du Temps en profita pour se désaltérer. L'imitant, je plongeai le bout de mon nez à l'intérieur enfin de prendre un maximum de liquide. Une fois complètement déshydraté, je sortis mon museau rapidement pour éclabousser l'adulte. Ce qui me provoqua un profond amusement.
Se tournant de nouveau vers moi, je le regardai avec sérieux. Qu'allait-il m'annoncer ?
« Lorsque tu te seras suffisamment reposé, que dis-tu un petit cours sur les combats ? Tu seras amené à te battre par moment, voir même te défendre à n'importe quel moment de ta vie. Tu dois apprendre à observer ton adversaire, l'esquiver, savoir où l'attaquer. »
Oh ! Ça, ça serait trop bien ! Je me retins de bondir sur place pour éviter d'alourdir mes membres, mais le cœur y était. Je devenais un vrai louvard, j'en étais plus que certain désormais.
« Ça me convient très bien ! Je n'ai encore jamais eu l'occasion de me battre. »
Posant un instant mon regard sur les environs, je mesurais l'importance pour une sentinelle de savoir combattre. Si jamais un ennemi s'aventurait dans nos terres, il faut être suffisamment fort pour pouvoir le repousser. Le clan n'en aura que faire d'une sentinelle faible. Je devais être le meilleur qu'il soit, pour le bien-être des miens.
« Nous commencerons par voir tes réflexes. Lorsque tu te sentiras prêt, préviens moi et nous commencerons. Tu devras tenter de me toucher. Cela te convient ? - Absolument ! »
Lui faisant signe d'attendre encore un peu, je terminai de me ressourcer en avalant encore quelques gouttes d'eau.
Oma'reth est partant pour l'entraînement et, demande à avoir encore un peu de temps avant de commencer, un temps que tu lui laisses bien évidemment. Avec l'entraînement que tu venais de lui faire faire, même si il ne s'agit là que d'une course de parcoure, cela peut être approuvant pour un loup inexpérimenté, surtout à son âge. Tu lui laisses tout le temps dont il a besoin avant qu'il ne se tienne prêt devant toi. Tu hoches doucement la tête en l'observant avant de t'éloigner du point d'eau pour pouvoir permettre au jeune d'avoir plus de place pour bouger. Tu laisses le temps au louveteau de se préparer, quant à toi, tu te tiens également, prêt, tu te tiens prêt à l'esquiver, à le faire tourner en bourrique, à faire des pas de côtés pour qu'il te rate. Tu te tiens prêt à le mettre à l'épreuve, à devoir redoubler d'effort pour réussir à t'atteindre. Tu veux qu'il se déchaîne, qu'il donne le meilleur de lui pour réussir à t'atteindre. Et tu continueras ainsi, jusqu'à ce qu'il arrive à prédire tes mouvements, jusqu'à ce qu'il arrive à te toucher au moins une fois ...
HRP. Désolé c'est court mais je pouvais pas dire grand chose pour le moment =x Entraînement effectué : pistage ; chasse ; parcours (3/4)
Ça y est, j'étais enfin prêt. Passager du Temps s'était un peu éloigné de notre lieu de déshydratation, me donnant un gain de place considérable. Je lui adressai un regard lumineux, hochant la tête pour lui signaler que c'était bon pour moi. La fatigue s'était un peu atténué, du moins suffisamment pour que je puisse fournir le meilleur de moi-même pour ce dernier entraînement. Je devais être à la hauteur de mon mentor, je lui devais au moins ça. Dans un élan précis, je m'élançai sur lui. J'aurai pu crier un Yaaaaaaaahaaaa, ça se serait parfaitement accorder à mon bond. Ma nuque se baissa, plongeant ma tête vers le bas. À vrai dire, je ne savais pas comment l'aborder. Il s'en était peut-être aperçu. Tout ce que je savais, c'est qu'il fallait que je touche, pour commencer.
N'étant plus qu'à quelques mètres de lui, je me rendis compte des proportions qu'il avait. Le noiraud était massif, puissant et, surtout, plus fort. Ses poils noirs lui donnaient une certaine posture imposante, non négligeable. J'aimerai pas être son rival, non vraiment. Je vais m'en tenir à élève, c'est plus sage. Mes oreilles se baissèrent bientôt et j'allongeai mon museau pour essayer de lui toucher une de ses antérieurs. Je ne ralentissais pas pour autant. Soit l'ébène m'esquivait et je continuai ma course folle, soit je m'échouai lamentablement contre lui.
Et tu l'esquivas, sans mal. Attaquer par le haut ? Non, trop prévisible et facilement esquivable. Mieux vaut attaquer ainsi par derrière ou lorsque l'autre n'est pas en position de force, là, tu n'as aucun mal à esquiver, le laissant s'effondrer sur le sol. Tu le motives à se redresser, à recommencer. Tu le cherches, le provoque, approchant d'un coup pour faire claquer ta mâchoire non loin de lui, reculant rapidement pour ne pas lui permettre de te toucher. Tu lui tournes autour, bondis de côté lorsqu'il cherche à t'atteindre. Tu le fais tourner en bourrique, essaye d'aiguiser ses sens, ses réflexes. Rapide, plus rapide, il doit être plus rapide si il souhaite te toucher. Rapide et réactif. Il doit apprendre à lire dans tes mouvements, essayer de comprendre la danse que tu étais en train de lui faire effectuer. Un pas à droite, trois à gauche, une esquive en arrière, tu te baisses d'un coup, bondis en arrière avant de passer rapidement derrière lui, lui saisissant une patte arrière pour tirer dessus et le faire chuter. Bien sûr, tu prends garde de ne pas le blesser. Même si tu veux que le jeune s'endurcisse, tu ne veux pas qu'il soit amoché en même pas deux jours d'entraînement, pas maintenant, quand il aura gagné en force mais, surtout, quand il sera plus grand.
« Aller, touche moi. »
Lui lances-tu dans un sourire en coin. Tu l'esquives de nouveau, fais de nouveau claquer ta mâchoire dans le vide. Tu cherches à intimider mais, en même temps, tu veux qu'il apprenne à ne pas être intimidé, qu'il apprenne à prendre sur lui, qu'il fasse face à ses peurs. Effrayes le pour qu'il apprenne à ne plus avoir peur. Esquive le pour lui apprendre à être plus rapide. Bouscule le pour lui apprendre à être plus réactif. Tu continues ton manège, répétant les mêmes mouvements, attendant que ton apprentie comprenne enfin le sens de tes mouvements pour réussir à t'intercepter enfin ...
L'ébène m'esquiva agilement et ce fut ainsi pour tout mes assauts. Par moments, je maugréai, mécontent de ne pas pouvoir l'effleurer. Il était tellement fort que ça m'était impossible ! Brusquement, sans que je m'y attends, il choppa une de mes pattes, me faisant échouer lamentablement sur le sol chaud. Sur le moment, je me mis à le maudire tellement il m'avait eu ! Le foudroyant presque du regard, je me relevai.
« Aller, touche moi. »
Plus facile à dire qu'à faire, pensais-je. C'est vrai quoi ! Il était plus vieux, plus vif et surtout plus expérimenté. Qu'est-ce que vous qu'un pauvre jeunot comme moi le touche ? Mes épaules roulèrent et je me jetai à nouveau sur lui. Au moins, j'avais le mérite de continuer d'essayer. Il me menaça avec sa mâchoire à plusieurs reprises, m'esquiva encore puis me bouscula une fois hors d'atteinte. Le noiraud commençait à me mettre à bout. Était-ce là le but de l'entraînement ? Voir jusqu'où mes limites vont ? Si c'est ça, il allait le savoir ! Je mis un certain temps à comprendre son manège, m'échouant à chaque tentatives dans le vide.
C'était fini ! Attendant le moment où il me bouscula de nouveau, je l'esquivai rapidement d'un bond et il n'eut pas le temps de me toucher. Un bref sourire apparut sur mes lèvres. C'était enfin lui qui échouait dans sa tentative. Nouveau claquement de mâchoire, esquive et ... bousculade ! Au nouvel essai, je me tournai vers lui à la dernière seconde, juste avant qu'il ne me pousse. Je donnai un coup de museau vers son épaule, réussissant ainsi à le toucher enfin. Je l'avais eu à son propre jeu !
Tu continues un moment ton petit manège jusqu'à ce que tu vois les changements d'attitude s’opérer en ton apprentie. Il cherchait à se calquer à ton style pour pouvoir t'avoir. Intérieurement, tu souris. Oma'reth apprend vite et, c'est une bonne chose. Tu continues jusqu'au moment où il réussit enfin à t'avoir. Tu t'arrêtes après t'être reprit suite à la bousculade du louveteau. Tu lui fis face tandis que le jeune brun paradait, fier de lui et, il pouvait l'être. Aujourd'hui, il s'était énormément donné pendant l'entraînement et, méritait bien cela.
« Félicitation Oma'reth. Tu apprends vite. Tu as très bien travaillé aujourd'hui. »
Tu hoches doucement la tête avant de t'étirer pour t'ébrouer ensuite. S'entraîner de temps à autre fait du bien, même pour toi puis, cela te permet au moins de penser à autre chose. D'un signe de la tête, tu l'invites à te suivre, tes pas se dirigeant jusqu'à l'oiseau de fer.
« Nous nous sommes suffisamment entraîné pour aujourd'hui, tu as bien mérité de profiter du reste de la journée. »
Toi même tu as bien envie d'en profiter pour prendre un peu de repos avant d'aller chasser. Ainsi, tu mis un terme à l'entraînement avec ton apprentie ...
Personne ne pouvait me faire descendre de mon piédestal. J'avais réussi à le toucher, en m’acharnant. J'avais énormément de mérite. Si j'avais été un autre louveteau, je me serai sans doute arrêter un moment pour gémir en voyant que toutes mes tentatives étaient vaines. Mais ce n'était pas moi. Je n'étais pas un perdant. Et ça se prouvait aujourd'hui encore. Cessant ma parade, je me postai fièrement devant mon mentor, le menton relevé. Je le laissais m'admirer quelques instants, il pouvait être heureux d'avoir un apprenti comme moi, si persistant.
« Félicitation Oma'reth. Tu apprends vite. Tu as très bien travaillé aujourd'hui. »
Exécutant une gracieuse courbette, j'appuyais ces mots d'un signe de la tête. C'était grâce à lui que j'étais arrivé à ce que je suis aujourd'hui. Sans son enseignement, je ne me serai jamais montré aussi insistant et attentif à ses leçons. J'avais eu de la chance de l'avoir comme instructeur, qui sait comment ça se serait passé avec un autre ? Je lui en aurai certainement fait baver comme je voulais le faire, à la base, avec Passager du Temps. Mais j'avais eu bien trop d'estime et de respect pour lui pour lui infliger de telles choses. Heureusement, d'ailleurs.
« Merci Hige. C'est surtout grâce à votre enseignement. »
Emboîtant le pas derrière lui après son invitation, je sentis que c'était la fin. Mon cœur se serra, je ne voulais pas en rester là. Mais je n'avais pas le choix. Je devais me reposer et le laisser un peu tranquille. Il avait passé ces derniers jours à m'apprendre de nouvelles choses, à chasser et à parcourir nos terres que j'aimais énormément déjà. Je lui serai à jamais reconnaissant ce qu'il m'avait enseigné ces temps-ci. Heureusement, ce n'était pas fini ! J'étais loin d'être une vraie sentinelle !
« « Nous nous sommes suffisamment entraîné pour aujourd'hui, tu as bien mérité de profiter du reste de la journée. »
Pressant le pas pour arriver à sa hauteur, je me permis de lui donner un petit coup de museau affectueux sur ses flancs, le regard rempli de joie. Je m'étais un peu attaché à lui, tout de même. Une fois à l'épave, je savais que nos chemins se sépareraient, mais pour combien de temps ? L'avenir nous le dira.
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