Lorsque j'avais déposé le mouton dans ma tanière, il faisait presque jour. J'avais alors décidé d'aller essayer d'attraper quelque chose et de retourner au campement ensuite. Alors, le soir, je m'étais dirigé vers ce dernier. La nuit était arrivée lorsque j'étais arrivée devant la muraille.


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GE-NI-AL. Personne. Ni lorsque je m'introduisis dans le camp. On peut dire que j'ai de la chance depuis hier. Mais bon, c'est cool. Je ne m'en pleins pas. Pas du tout même. J'entrais dans la tente, vide aussi. Je retenais un petit cri lorsque je marchais sur ce petit truc pointu. Je ne l'avais pas vu, ce petit truc humain. Je n'aime pas ça. Les hommes inventent toujours des trucs qui font mal. Ils savent pas se défendre sans ces machins ou quoi ? Enfin, temps pis... Dans la caisse que j'avais amassée, il n'y avait plus rien. J'avais pris le seul mouton. Il y avait des armes dans l'une des caisses, mais je m'en fichais. Je préférais chercher à manger. Plus intéressant. Dans la troisième boîte que j'ouvrais, il y avait une chèvre. Miam... Je renversais la boîte, attrapais la chèvre par une corne et sortis. Il n'y avait toujours personne, alors je passais à l’extérieur sans problème. Puis, du mieux que je pouvais, je me dirigeais vers ma tanière; la chèvre toujours présente.


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Ahh les Hommes... Ils ne comprennent pas grand chose. Je ne sais pas, moi, mais si je me faisait voler, je changerais de campement, ou alors, je surveillerais mieux mon garde-manger. Ouais, bon, ok c'est vrai, il n'est pas bien rempli mon garde-manger. Mais bon, eux on la chance d'être nombreux, et d'avoir plus de chance de réussir à attraper quelque chose. Regardez moi, une patte déboîtée, et l'autre foulée. Je ne peux plus chasser. Enfin, si mais c'est à mes risques et périls. Je ne sais pas moi, je peux très bien tomber sur un animal qui sait se défendre. Genre... Un sanglier tient. Je ne ferais pas le poids contre lui si on oublie pas mes pattes. Alors que eux, ils sont nombreux, et s'il y a un blessé, il n'a quand même pas l'obligation de trouver à manger. Moi si, sinon, je serais en train de mourir de faim. En plus, ils ont leurs armes à feu. Je peux vous le dire, ça fait mal ces machins. Assez mal. Ou même très mal. Mais bon... Je ne vais pas me plaindre de leur problème d'incompréhension. Ou plutôt de mal-prévention... Après tout, c'est leur problème.


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J'entrais dans leur camp sans bruit. Ils dormaient pour la plupart à cette heure. Et c'est temps mieux. Je ne vais pas m'en plaindre. Je m'infiltrais dans le trou de la tente, et passais ma langue sur mes babines face à la bonne odeur. Je peux vous le dire, cette odeur est un délice pour la truffe. Après avoir repéré les deux boîtes maintenant vides, j'en ouvrais une autre, nullement attirée par leurs armes. À quoi me serviraient-elles ? Bon, c'est vrai je pourrais m'en débarrasser, ça en fera toujours une de moins pour eux. Mais je suis sûre qu'ils en ont en rechange. Donc le meilleur est de prendre à manger. Dans la boîte que je venais d'ouvrir se trouvait un gros cochon. Miam, bien dodu, il durera celui-là. Je renversais la boîte, et sortais le cochon. Je jetais un coup d'oeil dehors, et fut rassurée en voyant qu'il n'y avait personne. Je ne pourrais pas faire grand chose face à un homme ou un chien. Le cochon passa assez facilement dans le trou, et je sortais tranquillement, mais aux aguets, dehors, ramenant le porc au bercail. Et ravie par cette belle prise.


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En fait, je les aime bien les Hommes. Ils constituent ma principale ressource en nourriture. C'est vrai quoi, avant la fin des Hordiens, lorsque j'avais mes quatre pattes, je n'avais pas attrapé grand chose. Mes principales ressources venaient des Hommes. Et maintenant, je ne peux plus chasser, et les Hommes me fournissent ce dont j'ai besoin. C'est cool ça non ? En tout cas pour moi.

Je m'infiltrais sous leur muraille, et entrais dans la tente. Quelle ne fut pas ma surprise en constatant que toutes les boîtes étaient vides ! Enfin, à une exception près, celle remplie de fusils. Mais je m'en fichais d'eux. Alors je sortais, bien déçue. Il y avait une autre tente à côté, et je me mis à déchirer le tissu à belles dents. Assez facile d'ailleurs. Lorsque je passais la tête dans le trou, une odeur de sang me submergea. À l'interrieur, il y avait de beaux morceaux de viande encore sanguinolents. Je m'approchais d'eux en claudiquant, Il y avait aussi des boîtes, plus petites que dans l'autre tente. Je montais sur l'une d'elles, et faillis pousser un cri lorsque la douleur dans mon épaule foulée se réveilla. Je l'avais ménagée jusqu'à maintenant, j'avais évité de courir, j'avais tout fait pour l'endormir. Certes j'avais pas mal marché, mais j'avais fait attention de me reposer lorsque je commençais à avoir mal... Enfin... Mais là, elle me faisait vraiment mal, et je m'assis sur la caisse, m'offrant une petite pause. C'était dangereux, j'en avais conscience. Mais je ne pouvais pas faire autrement. Il me fallait vraiment un guérisseur. Ça devenait urgent. Lorsque je ne sentis plus rien dans mon épaule, je me relevais, vigilante aux moindres sons. Je voulu bondir pour attraper le morceau de viande, mais me retins à temps. Si je faisais ça, j'atterrirais sur ma patte cassée et mon épaule déboîtée. C'était trop dangereux. Il me fallait autre chose. Soudain, il me vint une idée. Je me mis en position assise, très près du bord, les pattes avant en l'air. Je les lançais en avant et faillis tomber. Je repris mon équilibre précaire, et les relançais mais moins fort. Elle touchèrent la viande, mais je ne pus l'attraper. Je grognais de mécontentement et recommençais. Cette fois, je donnais suffisamment d'impulsion pour attraper la viande, et pas assez pour tomber. Je plantais mes griffes dedans avant de tirer. Peine perdue, mes deux pattes commencèrent à me faire mal, et je lâchais. Temps pis, cette idée était très mauvaise. Peut-être que je pourrais sauter dessous et l'attraper ? Non, il avait pas mal de chance pour que je me fasse mal. Je descendis doucement de la boîte, lentement pour ne pas me faire mal. Ce qui réussit à moitié, mais bon. Je me plaçais derrière la boîte, posais mon front contre elle et la poussais. Je réussis à la bouger et la mettre sous la viande. Je grimpais de nouveau dessus, et cette fois, je réussis à attraper le morceau de viande avec mes crocs. Certes mes deux pattes avant me faisait souffrir, mais il fallait rentrer maintenant. Je descendis, le morceau entre les crocs. Une fois en bas, j'accordais une pause à ma seule patte avant à peu près valide, et lorsque je ne sentis plus rien, je sortis de la tente. Il n'y avait qu'un homme au fond, assez loin, mais qui avançait vers moi. Temps pis, si je partais maintenant, il y avait une chance que je m'en sorte. Alors que sinon, je pouvais ne pas m'enfuir à temps. Je m'élançais dans la nuit, et un cri humain retentit. Pas grave... Je passais dans le trou alors qu'un coup de feu retentit. Je ne ressentis rien sur le coup, mais alors que je m'éloignais dans la nuit, une petite douleur, comparé à celle de mes pattes avant, me fit mal à la queue. Mais au moins, j'avais de nouveau à manger.


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