Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Devant lui, son compagnon à la fourrure noire semblait peiner à ramener son butin jusqu’au garde-manger. Le blaireau était lourd, c’était une proie peu commune et vraiment peu pratique à ramener jusqu’au camp. Palladium sentit une légère culpabilité monter en lui car il était dans l’incapacité d’aider Hige. Sa gueule était déjà pleine à craquer, mais il ne fournissait pas un effort aussi considérable que l’autre chasseur. Il se contenta de fermer la marche, se rendant utile du mieux qu’il pût, de sorte à ce qu’aucun autre prédateur ne les suive. Encore que, un autre prédateur aurait été un véritable soulagement pour le brun, tant la Chose continuait de l’obséder. Il se retournait parfois, tentant de ne pas le faire aussi souvent que son esprit le lui commandait, pour ne pas non plus attirer l’attention de Hige sur sa frayeur un peu trop grande. Cependant, Son aura menaçante semblait s’éloigner peu à peu des deux chasseurs, au plus grand bonheur de Palladium. Peut-être avait-elle trouvé une autre cible ? Le loup brun s’arrêta juste à temps pour ne pas se heurter à son compagnon, qui avait lâché sa proie pour faire une courte halte. Il semblait quelque peu essoufflé, et le loup brun comprit parfaitement le besoin du noir de s’arrêter. Il déposa à son tour son butin sur le sol, s’asseyant non loin de Hige, le regard tourné vers un des boyaux où la Chose avait probablement disparu. « Navré si je m’occupe de quelque chose qui ne me regarde pas mais… » A cet instant, Palladium planta son regard dans celui du loup noir. Tout ce qu’on dit avant le mot « mais » est souvent parfaitement illégitime. Ca ne compte pas. « Tu n’as pas l’air d’être au meilleur de ta forme aujourd’hui. Tu sembles… Ailleurs. » Le loup brun sonda les yeux jaunes qui le fixaient sans ciller. Que cherches-tu à savoir, Hige ? Cherches-tu à me désarçonner ? Cherches-tu à me faire perdre pied ? Ou simplement es-tu curieux ? Qu’adviendra-t-il, si je te dis la vérité ? Toutes ces questions se pressaient dans la tête de Palladium, tandis que son regard se durcissait. Quelque chose en lui s’était instinctivement refermé, confinant ses points faibles et le rendant invulnérable. Il resta sans mot dire durant de longues minutes, sans détacher son regard de celui de son compagnon. Il cherchait une réponse, il cherchait à le sonder pour savoir. Savoir si Hige était, en plus d’être digne de confiance, suffisamment ouvert d’esprit. Personne ne l’était.
PALLADIUM « Je pense que cette belette et ces lapereaux ne sont pas du même avis que toi quant à ma forme. »
Lâcha-t-il d'un ton narquois. Un petit sourire ironique teintait ses babines, défiant le loup noir. Le brun se sentait fier, quelque part, d'avoir déjoué le tour que lui avait lancé son ami. Mais si ce n'était pas un tour? Si ce loup, en face de lui, était réellement préoccupé par son état moral? Étais-ce possible, que quelqu'un s'intéresse à lui, sans rien attendre en retour? Cette pensée le fit vaciller psychiquement. Un barrage céda en lui. Il chercha quelque chose à dire, n'importe quoi, mais les seuls mots qui lui vinrent furent ceux-ci:
PALLADIUM « Il m'arrive d'être ailleurs, oui. Un jour tu sentiras, toi aussi. Et tu seras ailleurs. »
BY ACCIDENTALE
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Lun 23 Mar - 16:14
Incompréhension
F : 54 - A : 43 - E : 46
Tu attendis patiemment une réponse de ton compagnon, ta question semblait l'avoir agiter, même si il ne laissait rien paraître son regard lui disait tout autre. Car les yeux sont ceux qui nous trahissent le plus souvent. Après un long silence que tu ne cherchas point à briser, attendant simplement que le brun dise quelque chose, voir même reprenne sa route jusqu'au la faille mais, il n'en fit rien à ce sujet et, finit par te répondre. Il tenta l'ironie mais, tu n'étais pas dupe et, ton visage resta fermé, tes yeux plantés sur sa gueule, sur ce petit sourire qu'il essayait de te faire croire, masquant ce qu'il ne voulait te montrer, masquant le fait que quelque chose n'allait réellement pas. Tu restes impassible, debout sans bouger à le regarder. Malgré que ton attention soit focalisé sur le chasseur, tu ne blessais pas ta garde pour autant car, n'importe qui ou quoi pourrait débouler dans le tunnel dans lequel vous vous trouvez et, il était hors de question d'être prit par surprise …
Malgré sa tentative à détourner ta question, il semblait de nouveau en prise avec lui même quant à savoir si oui ou non il pouvait parler. Tu ne disais rien, plus rien depuis que tu lui avais posé la question, attendant simplement et, tu faisais bien. Il finit par reprendre parole, répondant cette fois-ci à ta question, enfin … Si on pouvait réellement appelé cela une réponse. Sentir ? Sentir quoi ? Que sentait-il et, qu'est-ce que tu sentiras un jour ? Tu penches doucement la tête sur le côté en continuant de le fixer, intriguer et, essayant de comprendre ses paroles. De quoi parlait-il ? Dans la situation dans lequel vous vous retrouvez depuis plusieurs et plusieurs jours déjà ? Non, cela ne pouvait être ça, autre chose mais … Quoi ? Que voulait-il dire ? Tu avais du mal à le suivre pour ce coup, sa phrase restait un mystère pour toi, un mystère que tu aimerais comprendre. D'un ton calme, tu répondis enfin.
« Ailleurs ? Que veux-tu dire par là ? »
H.R.P. Désolé j'ai vraiment du mal en ce moment =( C'est moi qui est l'esprit ailleurs pour le coup
Le regard du loup au pelage fauve s’évada quelques instants sur les parois des boyaux. Son regard vide arpenta les tunnels, les espaces sombres et la pénombre qui avalait tout. Partout, Elle pouvait se cacher. Palladium aurait tellement aimé parler de la Chose à Hige, de ses peurs et de cette torture incessante. Il savait que le loup noir était un être digne de confiance, il savait à quel point il pouvait lui envier sa loyauté et son silence, mais il était comme les autres, au fond. Il était réaliste, il était enfermé, engoncé dans son petit monde, dans lequel ils étaient tous aveugles, et s’en accommodaient fort bien. En lui révélant l’existence de la Chose, Palladium prendrait le risque qu’un de ses seuls alliés dans ce monde le prenne subitement pour un fou. C’était déjà arrivé. Pourquoi ça ne pourrait pas se réitérer ? Pouvait-il réellement prendre ce risque ? « Ailleurs ? Que veux-tu dire par là ? » Ailleurs. Tu comprendrais alors que dans ce monde, tout n’obéit pas à une logique implacable, tu comprendrais que des choses bien plus puissantes et bien plus effrayantes que tout ce que tu as pu imaginer existent bel et bien, et vivent à nos côtés, sans que tu puisses en avoir conscience. Tu comprendrais que l’ailleurs existe, qu’une autre forme d’existence que la Vie existe également. Mais comment aurait-il pu lui expliquer tout cela, sans passer pour un illuminé, sans lui faire peur ? Il ne pouvait pas. Il ne devait pas. Le silence se devait d’être éternel sur ce point-là.
PALLADIUM « Je veux dire par là que rien ne dépend moins de nous que le cours de notre existence. Rappelle toi toujours que nous ne sommes rien. »
Il se retint d'en dire plus. Il ne pouvait pas en dire plus. Il fallait seulement mettre en garde celui à qui il tenait, au moins un peu. Hige avait été un appui, il avait été un compagnon, un coéquipier et un ami. Palladium avait un cœur, et le savoir si ignorant et si aveugle, au fond, le rendait triste. Serait-il donc à jamais le seul à comprendre que le danger était partout ? Que des forces extérieures avaient un pouvoir constant sur eux ?
HRP:
Pas grave t'inquiètes pas, on s'en fout on est pas là pour se forcer! (je t'avoues que moi non plus j'étais pas trop en forme ce soir.. ^^')
BY ACCIDENTALE
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Mar 24 Mar - 16:51
Jamais abandonner
F : 54 - A : 43 - E : 46
De quoi parlait-il ? Que voulait-il te faire comprendre ? Pourquoi tous ces mystères ? Qu'est-ce qui le ronge ainsi ? Tant de questions mais, tant de questions que tu ne peux lui poser sans risquer de le voir se renfermer sur lui-même, refusant de te donner le moindre détail. Non, tu ne voulais pas de cela, tu ne voulais voir ce chasseur s'isoler, rester seul dans ses craintes. Tu voulais l'aider mais, tu ne voulais le forcer. Peux-tu seulement l'aider ? Tu n'en sais rien, tout dépendrait probablement de son problème mais, à l'heure actuelle, tu ne comprenais pas ce qu'il cherchait à te dire, te faire comprendre … Ses paroles sont comme flouté, comme lointaine, tu tentes de les entendre, de les comprendre mais, n'y parviens pas. Que cela pouvait être frustrant que de ne pouvoir comprendre ce qu'on nous dit, de ne pouvoir venir en aide à un individu et, surtout si celui-ci est un loup qu'on apprécie. Car oui, tu apprécies ce chasseur, il te rappel les liens d'antan que tu avais avec tes frères, cette petite rivalité, cette légère admiration, cela t'avait manqué même si tu n'étais pas de ceux qui sont expressifs, du moins, plus depuis ton retour sur ces terres …
Le brun semblait se battre avec lui même, cherchant à savoir quoi faire, quoi dire et, toi, tu ne pouvais que l'observer, attendre encore et toujours, impuissant … Ses paroles sortirent de nouveau de sa gueule mais, rien de compréhensible, une fois encore … Tu avais beau essayer, méditer, réfléchir sur ses paroles, tu n'arrivais à les comprendre, où voulait-il en venir bon sang ?! Parlait-il en énigme ? Se bridait-il ? Pour quelle raison ? Une fois encore, tu te retiens de lui demander, tu ne voulais pas l'ébranler plus qu'il ne semblait l'être. Dur situation … De toute manière, à quoi bon continuer ? Le chasseur ne semblait avoir toute sa tête, il semblait bien trop perdu pour pouvoir te dire quoique ce soit.
« Je m'en rappellerais. Nous devrions continuer avant que l'odeur du sang n'attire d'autres prédateurs. »
Tu te redresses, pousse le blaireau du museau pour le positionner afin de pouvoir le prendre sans gêne dans la gueule. Avant de le faire, tu relèves la tête, pose tes yeux pâles sur ton compagnon.
« Sache que, qu'importe ce qu'il se passe, je resterais de ton côté Palladium. »
Sur ces paroles, tu attrapes le blaireau dans ta gueule, jetant un dernier coup d’œil sur le chasseur troublé et, lui fis signe d'y aller, reprenant de nouveau votre route. Tu ignores probablement tout de ce loup mais, tu le considères tel un frère et, on abandonne pas un frère, du moins, tu ne voulais plus le faire … Qu'importe les démons qu'il cache, qu'importe son passé, cela n'avait pas la moindre importance car, après tout, tu caches aussi tes propres démons ...
H.R.P. Je te laisse voir si on clos à ton prochain RP ou si on continue, dans tous les cas, au plaisir de RP de nouveau avec toi !
Palladium lu toute l’incompréhension que pouvait éprouver le loup noir dans ses yeux à cet instant précis. Il eut peur. Il eut peur que son ami le fuies, le rejette. En avait-il trop dit ? Hige fouillait de son regard les prunelles de Palladium, à la recherche d’un indice, qui aurait pu l’aider, le guider dans cette recherche de compréhension. Mais ce n’était pas compréhensible pour le commun des mortels. Le Pantin ne l’avait que trop appris à ses dépens. Il restait donc figé, les muscles crispés, dans l’attente d’une réaction brutale de son compagnon. Les autres étaient imprévisibles, et bien qu’il portât une admiration sans bornes pour Hige, il s’en méfiait, comme de tous les autres. Il le prenait sans doute pour un fou, un désaxé qui ne savait déjà plus où il allait, ni qui il était. Mais Palladium n’avait jamais eu l’esprit aussi clair qu’à cet instant précis. D’un autre côté, la peur lui figeait les entrailles, et il restait planté là, fixant le noir avec le maigre espoir que ce dernier ne le fuies pas. « Je m’en rappellerais. Nous devrions continuer avant que l’odeur du sang n’attire d’autres prédateurs. » Surprise. Le loup noir avait parlé d’un ton parfaitement calme, comme si de rien n’était. Comme si les paroles du brun n’avaient fait que glisser sur lui comme un bonjour, comme un merci, comme une discussion banale qui ne l’aurait pas intrigué. Palladium éprouva un certain soulagement, lorsqu’il vit que son ami ne le jugeait pas, ne portait sur lui aucune étiquette. Ou alors masquait-il son opinion derrière une facette qui se voulait la plus normale possible ? C’est ce que font souvent les gens pour se protéger, pour masquer leur peur et se débarrasser de la situation. Vous savez, quand vous dites à un malade mental qu’il n’est pas fou, juste pour qu’il ne vous fasse pas de mal… Palladium chassa cependant cette idée blessante de sa tête. Il voulait oublier cette hypothèse, et croire que son ami l’acceptait tel qu’il était, et qu’il ne portait sur lui aucun jugement négatif. La lâcheté était si facile… si acceptable. « Saches que, qu’importe ce qu’il se passe, je resterai de ton côté Palladium. » Ses yeux pâles s’étaient soudain ancrés dans les iris jaunes du loup brun. Ses paroles l’avaient heurté de plein fouet, et sa gorge se contracta soudain, enserrée dans l’étau de l’émotion. Etait-il possible qu’il ait un réel allié sur cette terre ingrate ? Palladium ne sut que répondre. Il restait là, prostré dans un silence consternant, ne sachant comment expliquer l’émotion qui l’avait subitement submergé. Il ne savait que dire à son compagnon, car c’était là les plus belles paroles qu’il n’eût jamais pu espérer entendre de la bouche d’un autre, et surtout de celle de Hige. Je resterai de ton côté. Qu’importe ce qu’il se passe. Ces mots avaient une valeur tellement importante, une connotation tellement intense, éternelle, que Palladium se sentait en sécurité aux côtés de cet impressionnant chasseur. Ce dernier se saisit de sa proie, et d’un signe de tête l’invita à le suivre, s’écarta de leur terrain de chasse, prenant la direction du camp. Palladium fut soudain pris d’une peur panique : il fallait bien lui dire quelque chose, ne pas rester sur de si belles paroles en refusant toute forme de gratitude. Le loup brun se décida enfin.
PALLADIUM « Merci »
Lâcha-t-il dans un souffle. Il regretta immédiatement ce mot pitoyable et sans envergure, auquel il n’avait pas su donner toute la dimension qu’il aurait souhaité. Mais il était trop tard, et il ne se sentait pas assez courageux pour mettre à plat tout ce qu’il ressentait à présent. Il attrapa dans sa gueule ses proies, et emboîta le pas à Hige.
HRP:
Voui je pense qu'on peut s'arrêter là, j'ai vraiment beaucoup aimé rp avec toi, au plaisir également!