En savoir plus | Ven 6 Mar - 13:35 | |
| “ Deus ex machina „ Palladium | sixième chasse solo F.16 | A. 20 | E.17 S’il était frustré, le loup brun n’était pas encore découragé. Mais pour éviter ce genre de déconvenue liée aux intempéries, il décida de descendre plus bas dans la galerie, ce qui diminuerait considérablement le nombre d’aération et donc, la présence de Larmes de Foudre dans ce tunnel. Palladium trottina le long du chemin, ne perdant pas de vue son objectif premier toutefois. Pour au moins une fois dans sa vie, il restait concentré sur la tâche à accomplir. Ses problèmes de concentration et de divagations récurrents lui coûtaient nombre de proies. Dans la paroi à sa gauche, soudain, il entrevit quelques brefs mouvements et des projections de terre. Encore un de ces animaux fouisseurs qui ne fait pas attention à ce qu’il fait. Silencieusement, le loup brun s’approcha de la source de son intérêt. Allez savoir, le lièvre qui se trouvait là, sans doute muni d’un instinct de survie hors pair, l’avait en quelque sorte pressenti. Il fusa hors de sa cachette, vif comme l’éclair. Les mâchoires de Palladium claquèrent dans le vide, arrachant à peine quelques poils à la petite queue ronde du rongeur. Le loup brun pesta, et s’élança à la suite du lièvre. L’animal bondissait devant lui, galopant à vivre allure sur la terre meuble. Palladium se demandait toujours comment ces animaux faisaient pour courir aussi vite. Son seul espoir était de tomber sur un cul-de-sac qui bloquerait la course du rongeur. Ses pattes foulaient le sol à grand bruit, et sa respiration devenait haletante. Quand est-ce que ce stupide animal se fatiguerait-il ? Le lièvre semblait encore plein de vigueur, là où Palladium commençait à faiblir. La course s’éternisait. Les poumons du loup brun criaient grâce, et son cœur tambourinait contre ses côtes. Mais il ne pouvait abandonner… Le lapin gagnait du terrain, inexorablement, et c’eût été une folie de croire que le loup pouvait encore rattraper sa proie. Il ralentit progressivement l’allure, jusqu’à s’arrêter totalement. L’abandon ouvrait en lui cette blessure d’amour-propre qu’il ne voulait jamais plus ressentir. Le souffle court, haletant, il tentait tant bien que mal de redonner un rythme normal aux battements violents dont le punissait son cœur. Il s’assit quelques instants pour récupérer. Décidément, ce n’était visiblement pas la bonne journée pour se mettre en chasse. Palladium s’ébroua et reprit la direction de la faille de grenat. Tant pis, il était fourbu.
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