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Le dédale serpentait encore sous ses pattes étourdies. Il s’était à peine échappé de l’emprise du jeune louveteau qui, visiblement, chassait bien mieux que lui. Palladium secoua la tête. Cette pensée lui était bien trop pénible pour qu’elle continue de le tourmenter. Il chercha à l’oublier, et se mit à trotter. Mais un mal en cachant un autre, son esprit fourbe lui rappela alors, clameur incessante, son inutilité au sein de sa meute. Depuis qu’il était arrivé, sa pitance se résumait aux chasses des autres, et il s’était trouvé bien incapable de ramener quoi que ce soit au garde-manger, malgré une traque sans relâche dans les souterrains.
Une légère brise, bien trop fraîche pour parvenir de ce sous-sol putride, agita la fourrure de son échine. Méfiant, Palladium s’arrêta et regarda vers le plafond du boyau. Une mince trouée lui renvoyait les couleurs sombres du ciel étoilé, là-haut, sur sa surface bien-aimée. Il émit un gémissement contrit. Quand pourrait-il à nouveau contempler la nuit dans toute sa grandeur, et non pas par un minable trou terreux, au fond d’un gouffre humide et sans fin ? Un soupir lui échappa et il reprit sa marche. Il ne s’était jamais aventuré dans cette partie des souterrains. Ce lieu lui était inconnu mais il l’appréciait déjà quelque peu, puisque l’air y était moins oppressant qu’ailleurs.
Le loup brun était à nouveau en chasse.

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Il allait encore falloir s'escrimer des heures durant pour espérer trouver une proie digne de ce nom, et plus de temps encore pour trouver l'espoir et l'énergie de l'attraper. Palladium n'avait pas donné la mort depuis si longtemps à présent, cela lui tardait presque. Il songeait déjà au sang chaud et épais qui coulerait dans sa gorge au moment du coup de grâce. Il repensait aux odeurs qui émanaient des chevreuils tremblants entre ses crocs, odeur d'humus et de chair, se débattant de plus en plus mollement, jusqu'à s'éteindre entre ses dents. Sa langue foncée passa rapidement sur ses babines humides à ce souvenir si délectable.
Une motte de terre le frappa en plein flanc. Palladium sursauta aussitôt, arraché à sa rêverie de plein fouet. Qui pouvait bien se permettre de l'agresser? Ou plutôt, quoi..? A cette pensée, la Chose frappa sa conscience de plein fouet, lui rappelant sa vulnérabilité. Un frisson parcouru son échine. Seconde motte de terre, qu'il peina à esquiver. Il était bien trop distrait. Il se concentra sur la nature de ces projections étranges. Cela semblait venir d'un seul et même endroit, une sorte de terrier assez large, creusé à même la paroi boueuse. Palladium avança prudemment, et avança son museau au bord du trou. L'odeur de la terre humide lui saccagea aussitôt les narines et il ne put savoir ce qui se cachait à l'intérieur.
Dans le doute, il prit le risque de creuser à l'aveugle. Ses pattes avant commencèrent à s'agiter, de plus en plus frénétiquement, s'enfonçant dans la terre meuble. La cache s'élargissait de plus en plus et les projections de terre à l'intérieur avaient cessé. On avait flairé sa présence et, peut-être, on le craignait. L'estomac de Palladium le convainquit qu'il était sur la bonne voie lorsqu'il entailla autre chose que de la terre sous ses griffes. Un couinement sorti du trou. Palladium entra alors sans hésiter sa tête à l'intérieur et attrapa dans sa gueule quelque chose de fortement poilu et mou. Il tira de toutes ses forces, bien décidé à amener cette bête hors de sa cachette et de la ramener au garde-manger. Mais le blaireau, car c'en était un, ne l'entendait pas de cette oreille, et aussitôt sorti de son terrier, il se retourna violemment vers son agresseur, toutes griffes dehors. Palladium fut surpris. Il ne s'attendait pas à trouver un animal de cette taille face à lui, et encore moins aussi agressif. Il ne vit pas le mauvais coup venir et prit les griffes du blaireau en pleine face. Le tranchant de ces armes laboura son museau avec violence et il lâcha un petit couinement. Le blaireau, voyant son adversaire en déroute, tenta de fuir.
Mais il était hors de question de laisser filer une proie telle que celui-ci. Palladium, malgré la douleur, et devenu ivre de rage, sauta sur la bête qui s'enfuyait maladroitement. Il atterrit sur son dos de tout son poids. Quelque chose craqua lorsqu'il enfonça ses dents dans le crâne dur du blaireau qui se démenait sous lui. Palladium tenta de le retourner sur le dos, pour atteindre la jugulaire. La bestiole se débattait comme un diable et mais le loup brun ne cédait pas un pouce de terrain sous les coups de griffes et de crocs de sa proie. Il grondait, du plus profond de son être, et le frisson de l'excitation le parcourait lorsqu'il fouilla la gorge du blaireau de ses crocs. Enfin, il la trouva et planta sa mâchoire fermement dans l'artère, qui s'ouvrit immédiatement, déversant le sang tant attendu. Peu à peu, les forces de l'animal déclinèrent et il s'abandonna dans la gueule du prédateur, vaincu. Palladium desserra son étreinte, après avoir attendu quelques instants, et se laissa tomber sur le flanc, la tête et le corps meurtris par les griffures.

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Un léger filet de bave pendait le long des babines du chasseur – enfin ! – récompensé. Il haletait doucement, vautré sur le flanc dans ce boyau terreux, et de légers souffles d’air venaient caresser sa fourrure. Il ne quittait plus des yeux le blaireau qui gisait, inerte, au sol.
Un soupir courut le long de l’échine du prédateur,
Il se sentait soudain utile, il se sentait meilleur.
Il avait enfin trouvé dans sa chasse quelque réconfort,
Bien que ce fusse au prix de nombreux efforts.
Le corps meurtri, il restait là, encore haletant,
Les muscles rabougris, le cœur pantelant.
Mais davantage veut toujours le vainqueur,
Et à peine eut-il déjà terminé son dessein,
Il ne rêvait déjà que de redevenir prédateur,
Il fallait de cette vermine faire un festin.
C’était une sorte de cercle vicieux dans lequel il s’engageait,
Il était déjà prêt à reprendre l'assaut,
Il se sentait renforcé de son premier succès,
Et commençait seulement à oublier ses maux.
La peur n'existait plus en cet instant,
Il se contentait de savourer le moment.
La Chose avait disparu de son corps,
Il se permettait aussi d'oublier ses songes les plus retords.
Le sommeil agita bientôt les paupières du loup,
C'était la rançon de l'après-coup.
Ses yeux commencèrent à le piquer, et ses paupières à se défiler,
C'est ainsi qu'il se laisser bercer,
Il se laissa aller dans une profonde torpeur,
Qui lui laissait sous-entendre qu'il n'y avait rien de meilleur,
Oubliant toute prudence et toute anxiété,
Se laissant tomber dans la plus grande des innocences et des sérénités.

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Ce fût une brûlure vive sur sa patte arrière gauche qui réveilla brutalement Palladium. Il se leva d’un bond, lâchant un couinement incontrôlé. En effet, un léger filet liquide coulait le long de l’endroit où il sommeillait il y a quelques instants à peine. Il approcha sa truffe du liquide et s’écarta aussitôt. Au-dehors, les Lames de Foudre faisaient un carnage et cela commençait à se ressentir ici-bas. Le loup brun se hâta d’attraper sa proie par l’échine et de la traîner en sécurité. Il s’ébroua, encore engourdi par le sommeil. Combien de temps avait-il pu dormir ? Il n’en avait aucune idée. Il savait à présent que les chemins d’aération ne seraient bientôt plus un lieu sûr, étant donné les nombreuses ouvertures qui donnaient sur la surface. Palladium soupira. Si même l’air frais n’était plus disponible ici, où donc allait-il bien pouvoir trouver un quelconque réconfort ?
Chasse. Impitoyable instinct, songea-t-il.
Il se mit à nouveau en route, en quête de gibier. Il se sentait l’esprit aventurier en ce jour, et peut-être – qu’enfin – la chance allait lui sourire dans ces souterrains putrides. Il commença à fureter à droite à gauche, se laissant porter par les souterrains, en prenant toutefois soin d’éviter méticuleusement les aérations qu’il craignait à présent. Il ne levait jamais les yeux vers elles, de peur qu’une goutte le rendît aveugle. Ce serait bien trop bête, de finir éborgné de la sorte.
Et puis, il flaira une piste.
C’était un petit animal – surprenant n’est-ce pas ? – dont l’odeur slalomait dans le labyrinthe, de façon hasardeuse. Palladium prit l’effluve en chasse. L’occasion était belle, il ne fallait pas la manquer. Même si les envahisseurs Hordiens ramenaient leur quota de proies au garde-manger des Sekmets, ils en consommaient tout autant et c’était dans le devoir de Palladium de faire subsister sa meute. S’était révélé en lui au cours des derniers mois une dévotion farouche, malgré son manque de sociabilité. S’il était mieux seul, il souhaitait accomplir ce pour quoi il était fait. Une fois de plus, il s’égarait dans ses pensées, sans s’apercevoir qu’il avait entièrement remonté la piste qu’il suivait. Te voilà, petite chose. La petite bête cessa un instant de flairer le sol, se redressant vers le loup. Ses longues oreilles tremblotaient sur son crâne frêle. Ses grands yeux noirs croisèrent celui du prédateur. Et soudain, sans crier gare, le lièvre fit un bond impressionnant, et se mit à courir comme un démené. Palladium pesta contre lui-même. Comment se faisait-il qu’il n’avait pas songé à soigner son approche ?! Il s’élança derrière le rongeur à son tour. Dans le souterrain, le bruit de la galopade des deux êtres retentissait partout. Palladium voyait le lièvre à intervalles réguliers, lorsque celui-ci passait sous les trous d’aération. Quel crétin. Le loup quant à lui, rasait les murs pour les éviter, toujours obnubilé par les Lames de Foudre qui régnaient au dehors. Il courait toujours, de toutes ses forces, mais sentait bien que le lièvre gagnait du terrain. Sale bête, c’est vrai que ça court vite. Mais les craintes du loup n’étaient pas infondées. Soudain, sans crier gare, le lièvre trébucha et tomba mollement sur la terre. Il se tortilla quelques instants au sol, prit de panique, et tenta de se relever pour reprendre sa fuite. Trop tard, le loup était déjà sur lui. Juste avant d’ouvrir la gueule pour la refermer sur sa tête, Palladium croisa son regard affolé et vit ce qui avait entravé le lièvre dans sa course folle. Le haut de son crâne et un de ses yeux avaient littéralement brûlé. Les Lames de Foudre avaient frappé, cette fois pour le bonheur du loup brun. Il enserra la cervelle du lièvre entre ses mâchoires, et le rongeur ne résista plus.

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Il avait bien fallut ramener cette pitance au garde-manger de la meute, et Palladium s’était éclipsé des chemins d’aération la nuit durant, ramenant les proies capturées aux Sekmets. Il en avait profité pour s’assoupir quelques instants, afin de récupérer l’énergie épuisée la veille. Il était à présent frais et dispo, et était revenu aux aurores dans ces boyaux infâmes qui semblaient pourtant lui porter chance. Son départ – ou peut-être la nuit – semblait avoir décuplé le nombre de pistes olfactives qui se trouvaient sur le sol. A présent, il voulait chasser pour son propre compte. La faim commençait à le tirailler et il n’avait pas voulu piocher dans les réserves de la meute, question de principes. Il n’avait pas voulu voir les réserves chèrement accumulées être dévorées sur le champ, et s’était donc éclipsé pour subvenir seul à sa faim.
Le loup brun flaira la trace d’une renarde, trop ancienne pour qu’elle se trouve encore dans les parages. Il changea donc de trajectoire, la truffe plaquée contre le sol. Diverses pistes de rats, mulots et musaraignes en tous genres s’étalaient un peu partout dans le souterrain, se chevauchant sans cesse, et rendant difficile leur identification. Mais soudain, son nez s’arrêta net sur une odeur plus puissante que les autres, encore toute fraîche. C’était une odeur fauve, musquée, presque nauséabonde. Palladium releva la tête en fronçant le museau. Cette odeur était purement immonde. Mais elle était fraîche. Le loup suivit donc sa piste. Il s’égara un instant sur les traces de la renarde, avant de récupérer la piste de l’animal inconnu qu’il traquait à présent. Enfin, il l’aperçut au détour du couloir. Une bestiole un peu plus petite qu’un blaireau, moins charpentée, avec une fourrure épaisse et touffue. Il avait déjà vu des bêtes semblables en forêt, mais jamais ne lui serait venu l’idée de chasser une créature aussi répugnante. Mais, faute de grives on mange les merles, Palladium s’aventura silencieusement vers ce qu’il croyait être sa future proie. Quelle erreur, prédateur ignare ! Nul ne vous a jamais appris à ne jamais approcher un putois ? Le loup brun l’apprit bientôt à ses dépens lorsque, la gueule grande ouverte, il sauta sur le petit mammifère, prêt à le manger sur-le-champ. Quel ne fut pas son désarroi quand l’animal, au préalable surpris, se coula entre ses mâchoires, glissant comme une anguille, pour lui assener de ses petites dents pointues et aiguisées, une morsure cruelle et douloureuse. Mais Palladium n’était pas au bout de ses peines… Le putois, voyant que son agresseur ne lâchait pas prise, arma son arme fatale et se positionna dos au prédateur. Palladium se gaussa intérieurement de cet étrange animal, qui avait une stratégie de défense des plus ridicules. Il allait à nouveau tenter une attaque, mais le jet putride de cet immonde animal l’atteignit de plein fouet. Cela puait, c’était abominable et Palladium eût beau se rouler, frotter sa tête contre toutes les parois de ce fichu labyrinthe, il empestait. Un relent gastrique vint l’achever lorsqu’il rejeta le peu de bile que contenait son estomac.
Pensez-vous, le putois s’était déjà fait la malle depuis longtemps, quand Palladium se jura de ne plus approcher le moindre animal de cette espèce malfaisante.

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Palladium se remettait à peine de ses émotions, pestant toujours en silence contre cet immonde animal qui l’avait aspergé de son liquide maléfique. Le goût de sa semence était entré dans la gueule du loup, forcé de se nettoyer du mieux qu’il pouvait et toute cette odeur infâme empestait tout son être. Avec ça, il était repérable à deux kilomètres sous terre.
Sachez-le, les taupes sont des animaux extrêmement paisibles, qui se nourrissent de petits vers et de petits insectes vivant sous terre. Elles passent la majeure partie de leur temps dans des galeries souterraines, et n’ont donc pas besoin de s’adapter à la lumière. Elles sont donc aveugles. Elles ont en revanche un odorat extrêmement développé, qui leur permet d’identifier leurs prédateurs. Mère Nature n’aurait pas laissé un de ses enfants sans aucune défense. C’est pour cela que la taupe, sentant l’odeur de son ennemi le putois, fit immédiatement demi-tour dans la galerie qu’elle venait de creuser.
Pas de chance pour elle, il ne s’agissait pas là du putois mais d’un loup enragé qui venait d’essuyer une cruelle défaite. Avisant le petit animal au pelage soyeux, Palladium se rua à sa suite dans la galerie – ou du moins, entreprit de creuser pour la retrouver. Le tunnel s’élargissait, et la pauvre bête ne savait comment y échapper, toujours persuadée qu’un putois la poursuivait. Or, les putois ne creusaient pas si bien, mais cela elle n’eut pas le temps de le comprendre. Elle ne vit pas l’obscurité qui se refermait soudain sur elle, lorsque le loup brun la happa d’un seul coup et l’engloutit presque sans la mâcher.
Elle ne sut pas non plus qu’il avait découvert, en continuant à creuser, le nid où elle abritait ses petits et que Palladium, avec gourmandise et cruauté, les avait croqué un par un, les savourant comme des friandises qu’on aurait pu donner à un chien. Là se finit la triste histoire de cette taupe, et Palladium recouvrit dans ce bref festin quelque dignité que le putois lui avait ôtée.

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Cela faisait plusieurs jours que Palladium ne s’était pas remis à la chasse en solitaire. Après le pillage fructueux chez ses ennemis humains, il se sentait plus fort et plus grand que jamais. Il s’était donc octroyé une pause de quelques jours, se reposant sur ses congénères et sur les réserves qu’il avait rapportées à la meute pour subsister. Mais Palladium n’aimait pas rester trop longtemps inactif, et il avait finit par se lasser de se prélasser des heures durant dans la faille de grenat, sanctuaire des Sekmets. N’ayant aucune idée de l’heure qu’il pouvait bien être, il s’était éclipsé et était retourné presque instinctivement vers les chemins d’aération, qu’il savait riches en proies ces temps-ci, et où la chance lui avait toujours plus ou moins sourit.
C’était bien pire que la fois précédente. Les Larmes de Foudre avaient décimé les bouches d’aération qui étaient plus ouvertes que jamais, laissant glisser un filet liquide brûlant et ininterrompu sur le sol devenu boueux. Palladium slalomait entre ces coulées dangereuses. Il allait bientôt falloir changer de terrain de chasse, s’il ne voulait pas finir avec les coussinets carbonisés. Il n’était visiblement pas le seul à chasser en ce jour, dans ce boyau-ci. Dans une crevasse, il aperçut un éclat de fourrure rousse. Immédiatement, le loup se mit en position de traque, et se camoufla dans l’ombre de la paroi. C’était une renarde, concentrée et appliquée sur ce qui semblait être un rat. Palladium freina son attaque. Pourquoi ne pas rapporter deux proies au lieu d’une au garde-manger ? Il suffirait de laisser cette renarde faire son travail, et ensuite de la pourchasser. Palladium avait parfois cette fâcheuse manie d’en vouloir toujours plus. Non content d’une seule belle proie, il préférait prendre le risque de la perdre pour en avoir deux. Stupidité. Comme prévu, la renarde attrapa le rat en quelques secondes et, alors que Palladium se ruait sur elle, elle prit même le temps d’émettre un petit couinement moqueur dans sa direction. A quelques mètres d’elle seulement, le loup brun fut contraint de rebrousser chemin, gémissant sous la vive brûlure qui mordait ses coussinets. La renarde l’avait visiblement repéré depuis un bon moment mais, se sachant protégée par une frontière de terre ayant absorbé les Larmes de Foudre, elle ne s’était pas plus préoccupée du loup que cela. Palladium n’avait pu voir la ruse, puisque la terre était d’apparence sèche devant la rouquine. Quant à elle, la chasse avait été bonne, elle s’en fut par un autre boyau, trottinant tranquillement.
La frustration étrangla Palladium.