Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Il fait sombre et chaud, ici. Ca fait un bien fou d'être près de ma famille, de sentir maman autour de moi, et de savoir que Kayahan, Dalioka et Maliah sont là, tout près. Mais il manque quelque chose. J'ai un poids sur la poitrine, de manière permanente. Ce manque de l'être aimé qui jamais n'apparaît dans entrebâilleur de la tanière. Cette souffrance indescriptible, pour laquelle je ne suis pas encore capable de trouver les mots. Je ne saurais l'expliquer à maman. Il me manque quelque chose, et même si je sais ce que c'est, j'ignore comment le lui faire comprendre. Alors, je me contente de cacher cette douleur tout au fond de moi, et je fais des bêtises pour attirer l'attention sur moi. Comme pour combler cette absence que nous subissons quotidiennement. Ce matin-là, maman se lève tôt. Du moins je crois qu'il est tôt, mais en fait je n'ai pour seul repère que mon horloge biologique, et cette dernière n'a encore jamais connu la lumière du jour. Je la regarde quitter la tanière, silencieuse.
Je laisse quelques minutes passer, et lorsque mes petites oreilles n'entendent plus rien à l'extérieur, je me risque dehors. Je rampe sous la crevasse qui fait office d'entrée à notre chez-nous, et je lance un dernier regard à mon frère et mes soeurs pour m'assurer de leur sommeil lourd. Kayahan frémit, probablement à cause de ma chaleur disparue de contre son dos, mais il se ressert inconsciemment contre nos soeurs et ne bouge plus. Mes oreilles s'orientent alors vers l'arrière, écoutant les pas des adultes qui marchent dans les tunnels. Nous avons déjà exploré certains de ces derniers avec mon frère, et mes soeurs une fois. Mais il est bien rare que je m'aventure dehors tout seul. Aujourd'hui, j'ai un objectif en tête. J'aimerais voir notre père. J'ignore qui il est, mais j'ai compris, à force que maman le répète, qu'il n'est pas seulement "autour de nous" par la pensée. Je suis intimement convaincu qu'il est ici-même, dans ces tunnels, avec nous. Il ne peut en être autrement, même si j'ignore pourquoi il reste invisible.
Dehors, l'air est plus frais que dans notre tanière protectrice. J'inspire profondément, prenant mon courage à deux pattes, puis je m'avance dans les tunnels en longeant les parois, dans le seul but de ne pas me faire repérer. Si maman vient de quitter notre antre, c'est qu'il est bientôt l'heure du départ pour les patrouilles de chasse. Et peut-être que de ces patrouilles, mon père fait partie. Alors j'aimerais les voir, au moins une fois. Peut-être que je saurais le reconnaître ? Oh, je n'y crois pas réellement. Mais je ne peux m'empêcher d'espérer que lorsque je serais face à lui, je saurais. J'aimerais lui poser des questions, en fait. Savoir pourquoi il n'est pas là, pourquoi il se cache alors que maman dit qu'il nous aime et pense à nous tous les jours. J'aimerais comprendre la logique de ce que les adultes considèrent comme "trop compliqué pour des louveteaux". On a beau être jeunes, on n'en réfléchit pas moins. Et j'ai besoin de savoir d'où je viens. Je veux le voir.
Palladium s’étira longuement, étouffant un bâillement. Il avait dormi beaucoup trop longtemps dans une des crevasses qu’offrait le refuge des Sekmets. Il se leva mollement, s’ébroua, le regard encore embrumé par les songes. Bien qu’il commençât à s’adapter à la vie en sous-sol, il n’avait toujours pas trouvé une quelconque notion du temps qui aurait pu lui indiquer à quel moment de la journée il se trouvait. Peu importait à présent, de toute façon. Il se coula silencieusement hors de la crevasse. Plusieurs loups, éparpillés çà et là, dormaient encore dans un profond sommeil. Le loup brun les contempla un instant, sans aucune empathie. Il jeta un œil au garde-manger, qui était encore bien rempli, non sans éprouver une certaine fierté. Si ses congénères l’indifféraient au sens individuel, la vie de la meute avait révélé en lui une certaine dévotion qu’il ne s’était auparavant jamais connue. Mais la vision de la meute assoupie n’éveillât en lui qu’une seule envie : celle de fuir. Il se glissa donc hors de la faille qui les abritait, n’espérant plus trouver un quelconque réconfort auprès de cette meute. Les autres n’étaient qu’un fléau. Les autres ne faisaient que vous tirer vers le bas et vers l’arrière. Ils étaient capables de tout par intérêt. Les autres n’étaient que des êtres conçus pour vous tirer dans les pattes dès que l’occasion se présenterait. Nous sommes tous des bêtes sauvages, après tout. Et Palladium n’avait jamais eut envie, ni même éprouvé le besoin, de se socialiser avec des êtres qui, selon lui, n’en valaient pas la peine. Il sortit donc. Pour quoi faire ? Il n’en savait trop rien pour l’instant. Il allait se contenter d’errer à droite à gauche, là où l’envie le porterait. Peut-être chasserait-il, bien qu’aujourd’hui la lassitude semblait l’emporter sur tout le reste. Le loup brun regarda à droite à gauche, hésitant encore sur la direction à prendre. C’est à cet instant qu’il vit cette petite boule de poils chancelante sur ses pattes encore frêles. Palladium aurait très bien pu le prendre pour un quelconque rongeur, mais l’odeur de sa meute s’émanait de ce petit corps, ce qui lui ôta tout doute. Encore un de ces louveteaux insouciants qui, ayant soif d’aventures et de sensations, s’aventurait au-dehors de la tanière bien avant l’heure. Palladium n’avait jamais aimé les louveteaux. Il les trouvait trop niais, trop plein d’innocence et cela avait le don de l’exaspérer. Mais, bien qu’il ne puisse se l’admettre, il éprouvait une certaine bienveillance envers la génération future. Un jour ou l’autre, ils finiraient par grandir, et par devenir ces machines à tuer qu’on voulait en faire. Ils finiraient par devenir hypocrites, faux et cruels comme tous leurs semblables. L’enfance avait tout de même quelque chose de merveilleux. C’était une sorte d’avant-guerre. Palladium s’approcha de lui, prenant soin de faire rouler quelques gravillons sous ses pattes pour ne pas le surprendre. Il émit un léger grognement lorsqu’il fût tout proche du jeune en pleine escapade.
PALLADIUM « Tu as pensé à la réaction de ta mère lorsqu'elle se réveillera, si ce n'est pas déjà fait ? »
BY ACCIDENTALE
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Mar 3 Mar - 16:55
F : 10/100 A : 6/100 E : 4/100
Je me réveillais, bien avant certains loups. J'avais besoin de me dégourdir les pattes. J'avais mal dormi, des cauchemars toute la nuit, mais bon, maintenant c'est fini. Ce que je sais, c'est qu'il faut que je bouge, et vite. Je faisait le tour de la grotte, sans me gêner, je marchais sur certaines queues au passage. Les loups remuaient, et parfois couinaient. Ça m’amusait. Le malheur des uns fait le bonheur des autres comme on dit... Mais bon, je voulais toujours marcher. J'avais fait deux fois le tour du camp, sans jamais me gêner. Il me fallait un autre terrain de jeu, la chasse peut-être ? Non, j'ai pas envie. Alors quoi ? Bon, bah je vais sortir, il faut que j'aille voir si de faibles loups "voulaient" être emmerdé dehors Qui sait je pourrais en trouver ? Non, faut pas rêver... Mais même sans sa permission, c'est pas comme si je voulais le tuer, c'est juste pour faire chier. Je sortis, l'air sentait le renfermé dans la grotte, mais ici, il était assez frais, enfin pas comme dehors, mais quand même. Ah, voilà un loup, peut-être un joujou ? Je le suivis sans faire de bruit. Il s'arrêta, grogna et dit :
-Tu as pensé à la réaction de ta mère lorsqu'elle se réveillera, si ce n'est pas déjà fait ?
Hein, mais il ne connait même pas ma mère ! Ah, d'accord, j'étais tellement absorbée par ma filature, que je ne l'avais pas vu, ce p'tit louveteau. Il est un peu trop téméraire pour sortir à son âge... Allez, ça suffit, mon silence a assez duré.
-Oh, ce qu'il est chou ce p'tit loulou. dis-je d'une voix doucereuse. Mais qu'est-ce qu'il fout là, le loulou, il dois terriblement manquer à papa et maman. Ton copain a raison, fis-je en tournant autour de "joujou" et en souriant, la réaction de ta maman sera pas "Oh cool, mon fils est enfin partit !" ais-je rajouté en prenant une voix aiguë.
Puis je m'assis de façon à ce que nous fassions un triangle, la queue autour des pattes. J'étais assez contente de mon entrée en scène, "Joujou" avait été étonné de me voir sortir de l'ombre, quant au p'tit, il ne s'attendait vraiment pas à ça !
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Dim 8 Mar - 21:34
Jauges : Force : 8 Agilité : 4 Endurance : 4
Dur dur d'être un louveteau
PS : Désolée du retard ; Rajaa, pense à tes jauges
C'est excitant de défier les règles, de ne pas respecter les consignes données par les adultes. Même si je ne suis pas fier lorsque maman me rappelle à l'ordre, je ne peux pas m'empêcher de recommencer dès que l'occasion se présente. Et puis, maman ne m'en veut jamais longtemps. Elle s'en prend toujours aux nourrices qui sont sensées nous surveiller, alors je me fiche à moitié des grondements menaçants, parce que je sais qu'elle m'aime trop pour me punir. Je longe les parois de terre en veillant à ne réveiller personne. Visiblement l'heure est bien matinale, parce que beaucoup de Sekmets dorment ça et là, dans la faille qui nous abrite de la mort, Au-Dessus. J'inspire brusquement et je bloque ma respiration par réflexe, lorsque je fais rouler un caillou aux pattes d'un adulte endormi. Dans un bâillement il remue, mais ne s'éveille pas et je suis sauvé. Pour cette fois. Je continue ainsi de m'éloigner, jusqu'à ce qu'une ombre menaçante me surplombe de toute sa masse. Mince, un autre adulte qui m'a découvert ...
- Tu as pensé à la réaction de ta mère lorsqu'elle se réveillera, si ce n'est pas déjà fait ?
Ma tête se redresse lentement vers le regard inquisiteur de l'adulte. Jamais vu. Faut dire, je n'ai pas rencontré grand monde, puisque ma fratrie et moi n'avons pas le droit de sortir, en principe. Lorsque nous le faisons, nous nous arrangeons pour filer en douce et revenir avant que quelqu'un ne se rende compte de notre absence. C'est dingue de réalise que je suis moins discret tout seul, que lorsque je suis accompagné par mon frère et mes soeurs. Je soupire de résignation, les oreilles plaquées contre mon crâne et ma queue entre mes petites pattes postérieures, et je m'apprête déjà à me faire renvoyer chez moi par une voix dure et sans appel. Nul doute qu'il en va de la responsabilité d'un adulte qui a trouvé un louveteau errant dans les galeries. Pourtant, ma chance sonne dans la voix d'un nouveau loup. D'une femelle, à l'odeur moins puissante que celle d'un mâle. Mon regard juvénile se pose sur l'inconnue, qui m'appelle "petit loulou". A moins que ce ne soit le mâle adulte ? Peu m'importe.
- Mais qu'est-ce qu'il fout là, le loulou, il doit terriblement manquer à papa et maman. Ton copain a raison.
Elle tourne autour de l'autre adulte. D'instinct je me tasse sur moi-même, je ressent le danger qui plane. Elle n'est pas une Sekmet, je connais notre odeur mieux que n'importe quelle autre. Son attitude est étrange, elle arbore des pas que l'on apprend à faire lorsque l'on chasse, lorsque l'on tente d'intimider la proie ou l'adversaire. Je la regarde, les yeux écarquillés, et je ressens un profond et inexplicable besoin de gronder. Elle ne m'inspire aucune confiance et si j'étais plus grand, plus fort, je mourrais terriblement d'envie de la mettre au sol. Pas par désir de la dominer, mais plutôt dans un soucis de vaincre une peur que je ne suis pas en mesure de contrôler aujourd'hui. Qui est-elle, pourquoi me semble-t-elle si dangereuse alors qu'elle n'a encore proférer aucune menace ? Elle m'inquiète, je n'aime pas sa façon de parler, encore moins celle qu'elle a de se déplacer comme si nous étions des proies, des êtres bons seulement pour nourrir les autres. Ne voit-elle pas que nous sommes identiques ? Elle reprend aussitôt.
- la réaction de ta maman sera pas "Oh cool, mon fils est enfin parti !"
Un doux grondement s'extirpe de ma gorge. En fait cela à davantage l'air d'un ronronnement que d'un grognement menaçant, mais je ne peux m'en empêcher. Se moque-t-elle de maman ? Si elle voyait ça, elle ferait mordre la poussière à cette impétueuse. L'inconnue s'assoit, et je la détaille de longues secondes tout comme le mâle adulte. Je n'ose pas répondre, j'ignore si j'ai le droit de parler alors que je suis à peine âgé de six semaines. Mais finalement, les mots l'emportent sur la réflexion. Je la fixe en fronçant le regard, agacé de la voir juger maman alors qu'elle ne la connaît pas. Si c'était le cas, elle ne dirait pas ça.
- Maman ne parle pas comme ça.
Je pose alors mon regard sur le grand mâle, fauve, me demandant avec émerveillement s'il pourrait être mon père.
- Elle ne sait pas que je suis parti, elle est sortie de la tanière bien avant moi. Je voulais seulement voir partir les patrouilles de chasses.
Inutile de préciser que je cherche mon père, ils s'en ficheraient tous deux pas mal.
Bruit sourd de pattes inconnues sur la terre humide. Palladium se retourne spontanément au son de cette voix qu’il ne connaît pas. « Mais qu’est-ce qu’il fout là, le loulou, il doit terriblement manquer à papa et maman. » L’odeur des solitaires fouetta les narines du loup brun. Qui était cette intruse ? Sa démarche était souple et féline, elle s’avança vers eux et un frisson hérissa le poil de Palladium. Elle était bien trop près du territoire Sekmet au goût du chasseur. Son regard s’était dardé de haine à l’instant même où elle avait ouvert la bouche, pour déverser ses paroles inutiles et doucereuses, remplies d’insolence. Il réfréna un grognement, décidant de ne pas déclarer sur-le-champ les hostilités. Il avait encore tout le temps de le faire. Il se contenta de la couvrir d’un œil mauvais et agressif, qui ne laissait aucune place à un comportement amical venant de sa part. « Maman ne parle pas comme ça. » Le loup brun jeta un œil au louveteau. Il avait à peine grogné, et sa voix avait légèrement vibré sous l’hostilité visible qu’il portait à l’intruse. Il ne semblait pas effarouché le moins du monde par cette louve qui eût pourtant pu être une menace. Palladium s’attendait à un de ces gamins geignards et naïfs, mais il voyait se déployer autour du jeune loup une aura de maturité déconcertante. Il reporta son attention sur la louve noire, qui avait enfin cessé de lui tourner autour de ses mouvements de chasseresse. Que croyait-elle ? Croyait-elle l’impressionner ou peut-être même, lui faire peur ? Un sourire échappa au loup brun à cette pensée. Il avait souvent eu peur de ses semblables, à cause de leur imprévisibilité ou de leurs folies qu’il n’avait jamais su comprendre. Mais à cet instant, Palladium n’éprouvait aucune crainte, simplement une irritation grandissante qui le dévorait de l’intérieur. Il s’écarta de l’inconnue, délimitant bien son espace vital, restant debout, le regard dur. Il s’était inconsciemment rapproché de ce louveteau qu’il se devait à présent de protéger des pulsions imprévisibles de sa congénère, petit être méprisable mais qui faisait tout de même partie de sa meute. Un lien les unissait, et de ce lien surgissait la loyauté de Palladium, qui finalement prenait le dessus.
PALLADIUM « En général, quand on tente de s'imposer sur des terres qui ne sont pas nôtres, on se fait tout petit. Ou, à défaut, on s'écrase. C'est ce que tu devrais faire, étrangère. »
Il avait lâché ces paroles comme on crache sur un ver de terre. Son ton était sec et sans appel. Il avait appuyé sur le verbe écraser, volontairement, avec un regard insistant et mauvais. Pas vraiment une menace, mais ça pouvait en devenir une, fais attention. Il lui avait fallut bien peu de temps pour cerner cette louve qu’il ne pouvait déjà plus supporter. Hors de ma vue, vermine solitaire. Vous qui n’avez pas trouvé de meute, trop faibles ou trop bêtes pour vous intégrer, rejetés et mécréants, vous qui croyez avoir tous les droits et pensez pouvoir outrepasser toutes les frontières, n’oubliez pas que vous n’êtes rien. Rien qu’un tas de laissés pour compte, que le froid de l’hiver ou la famine viendront emporter, faisant de vous de la chair à corbeaux, vous rendant la seule utilité que vous pouvez connaître.
BY ACCIDENTALE
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Mar 10 Mar - 11:22
J'observais tour à tour le louveteau et le grand loup gris, le petit était terrorisé, et, dans les yeux de l'adulte, je voyais une haine à l'état pur. Alors que je ne m'y attendais pas, le petit prit la parole :
- Maman ne parle pas comme ça, dit-il. Elle ne sait pas que je suis parti, elle est sortie de la tanière bien avant moi. Je voulais seulement voir partir les patrouilles de chasses.
Il est sortit en douce, c'est bien ce que je pensais, j'allais répliquer quand "Joujou" lança d'un ton sec :
-En général, quand on tente de s'imposer sur des terres qui ne sont pas nôtres, on se fait tout petit. Ou, à défaut, on s'écrase. C'est ce que tu devrais faire, étrangère.
Il s'était approché lentement du petit. J'éclatais de rire, à leur grand étonnement. Et je lançais :
-Alors, tu ne sais pas ? dis-je, en riant encore. Je suis Sekmet, ou peut-être Hordienne, je ne sais encore ce que Skull a préféré !
Je regardais le petit et dis :
-Tu sais, c'était seulement une image ce que je disais, je me doute bien que ta maman dirait jamais ça, et qu'elle parle pas comme ça... Une mère ne pourrait jamais parler comme ça...
J'avais dis ma dernière phrase d'un ton las. Une immense vague de tristesse s'était abattue sur moi. Je décidais de la repousser, et continua :
-Je ne voulais pas vous faire peur, désolée si j'ai pu faire mauvaise impression, seulement, je suis comme ça ! dis-je en riant. Ce n'est pas ma faute si je marche pareil en chassant ou n'importe quoi ! En tout cas, je n'avais pas l'intention de vous sauter dessus, si ça peut te rassurer petit.
Je penchais la tête en souriant, il me plaisait bien ce p'tit, il m'avait répondu, alors que j'aurais très bien pu l'attaquer, mais non, au lieu de garder le silence, il me lance ça. Quant au grand, il voulait le protéger, j'aimais bien.
-Moi c'est Rajaa, et vous ?
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Mer 11 Mar - 11:42
Jauges : Force : 8 Agilité : 4 Endurance : 4
Dur dur d'être un louveteau
Le loup brun se rapproche de moi. Volonté de protection ? Instinct nécessitant l'instauration d'une distance de sécurité entre l'inconnue et lui ? Aucune idée. Quoi qu'il en soit il se rapproche, et je ne peux que m'estimer heureux. C'est que je n'ai aucune envie de finir ma vie comme un casse-croûte pour une louve sanguinaire, alors que j'ai encore tant de choses à vivre et à découvrir. Je ne me cache pas dans les poils chaud du mâle adulte, mais il est hors de question que je m'en éloigne, en tout cas. Mes oreilles sont dirigées vers la louve, mais j'entends bien les paroles menaçantes du Sekmet. Elle ne devrait pas être là, et je sens bien qu'il est bien décidé à lui faire comprendre. Il n'hésitera peut-être pas à la remettre à sa place, si elle continue de jouer à son petit jeu de chasseresse. Je suis partagé entre l'envie d'apprendre une nouvelle façon d'être un bon Sekmet, et l'idée qu'il serait horrible de voir mourir un congénère sous les crocs d'un autre.
Mais contre toute attente, la louve sombre rit à gorge déployée. Aurais-je loupé quelque chose ? Maman nous apprend à bien observer tous les faits et gestes, toutes les mimiques. J'ai dû manquer un épisode. Je n'ai pas assez observé le visage du mâle, et j'ai raté la partie drôle de ce qu'il avait à dire. Oui, ce doit être cela. Parce qu'autrement, pourquoi la louve solitaire se serait-elle mise à rire alors qu'il l'a menaçait l'instant d'avant ? Fiou ... Les adultes sont difficiles à cerner, quand ils s'y mettent ! Vraiment, vraiment !
- Alors, tu ne sais pas ? Je suis Sekmet, ou peut-être Hordienne, je ne sais encore ce que Skull a préféré !
Ah ? Oh ... Le regard écarquillé par la curiosité, avide de comprendre, je la fixe avec intérêt lorsqu'elle se tourne vers moi.
- Tu sais, c'était seulement une image ce que je disais, je me doute bien que ta maman dirait jamais ça, et qu'elle parle pas comme ça... Une mère ne pourrait jamais parler comme ça...
Certes, maman ne dirait jamais des choses de ce genre. Je retiens un quelconque commentaire, je ne m'estime pas en position de poser des questions.
- Je ne voulais pas vous faire peur, désolée si j'ai pu faire mauvaise impression, seulement, je suis comme ça ! Ce n'est pas ma faute si je marche pareil en chassant ou n'importe quoi ! En tout cas, je n'avais pas l'intention de vous sauter dessus, si ça peut te rassurer petit.
Petit. C'est nul, comme mot. Je déteste ce mot. Petit. J'ai envie de montrer les dents, mais mes babines restent sagement posées sur mes armes meurtrières. La louve nous explique qu'elle a en fait des troubles comportementaux, et qu'elle ne sait pas marcher autrement que comme une prédatrice. Etrange que ses parents n'aient pas su lui apprendre à son comporter comme ses congénères.
- Moi c'est Rajaa, et vous ?
Je reste assis, tout près du grand mâle par simple précaution. Je les regarde autant l'un que l'autre, puisque le premier ne connaît pas plus mon nom que la seconde.
- Adriel.
Je me rends compte que les secondes passent, et que je risque de manquer le départ de la patrouille. Je sais que je vais être mal poli de filer comme ça, mais j'espère me débarrasser de la surveillance du mâle en le laissant s'occuper de la femelle.
- Euh ... Je vais manquer le départ de la chasse alors ...
Je m'éloigne déjà de quelques pas en espérant grandement que les adultes seront trop occupés l'un avec l'autre pour se soucier de moi.
Et elle éclata de rire, spontanément. Son rire clair résonna dans les couloirs sombres, et irrita davantage encore Palladium. Le louveteau s’était niché dans sa fourrure fauve, et ce contact l’avait galvanisé. Il se sentait désormais comme responsable de la sécurité du jeune loup face à cette sombre inconnue qui, visiblement, était une menace. Son rire sonna comme une provocation aux oreilles du loup brun. « Je suis Sekmet, ou peut-être Hordienne, je ne sais pas encore ce que Skull a décidé ! » Palladium la regarda avec mépris. Encore une de ces solitaires qui ne savaient où se mettre, hésitant entre deux camps, lorgnant sur la Horde avec envie, mais se rabattant sur la meute Sekmet au cas où Skull ne les accepterait pas. Que croyait-elle ? Que sa meute était une sorte d’option qu’on prenait quand il ne nous restait que ça ? Elle tentait visiblement de se rattraper, mais elle énervait davantage Palladium, dont les griffes étaient plantées dans la terre. Elle lança quelques paroles au louveteau caché contre le loup brun. Ce dernier lui jeta un bref regard. Le jeune loup regardait la louve avec des yeux immenses, remplis de curiosité. Mais ne nous égarons pas. Palladium reporta son attention sur l’étrangère. Une sorte de vague de mélancolie semblait s’être soudain emparée d’elle. Souffrait-elle de problèmes comportementaux ? Ou était-ce juste une ruse, afin de tromper leur vigilance ? Le loup brun restait sur ses gardes. Il fallait s’attendre à toutes les pires infamies, venant de leurs semblables. Chacun était capable du pire, et cette louve noire était peut-être en train de tenter de les manipuler, lentement mais sûrement.
PALLADIUM « Tu laisses cette hyène de Skull décider de ton avenir? Cela montre déjà une certaine force de caractère.. »
Il avait lâché ces quelques mots sur un ton sarcastique et dédaigneux. Tous les Sekmets étaient contraints de se plier aux ordres de l’alpha Hordienne, mais pourquoi celle-ci souhaitait servir cette ordure ? Décidément, cette louve faisait tout de travers et elle était encore loin de marquer des points. Elle se présente, à présent, comme s’il s’agissait d’une vulgaire rencontre au sein d’une même meute. Rajaa. Au moins pouvait-il mettre un nom sur cette face de charbon. Le louveteau annonça à son tour son prénom. Adriel. Palladium resta quelques instants fixé sur lui, prenant davantage de temps pour enregistrer son nom. Qui sait, cela lui serait peut-être utile… De mauvaise grâce, avec un mécontentement à peine dissimulé, il lâcha vaguement à son tour son prénom.
PALLADIUM « Palladium. »
« Euh… Je vais manquer le départ de la chasse alors… » Eh bien va donc, jeune Sekmet, tandis que je m’occuperais de maintenir cette louve peu commune à distance de notre camp. Palladium espérait de tout cœur, de la façon la plus mauvaise qui soit, qu’elle ne pourrait jamais intégrer le camp Sekmet, et que surtout… Attendez. Il se retourna vivement vers Adriel qui s’effaçait discrètement derrière lui. Malin l’enfant, mais pas assez rapide. Il avait déjà parcouru quelques mètres, et s’estimait peut-être déjà libre, mais Palladium allait couper court aux espoirs du louveteau. Un léger grognement en sa direction devrait suffire à lui faire comprendre son mécontentement. Le loup brun avança cependant jusqu’au jeune mâle, savait-on jamais comment il était éduqué, ce petit pouvait fort bien tenter de se tirer à toutes pattes…
PALLADIUM « Hé là, Adriel! Tu comptais me fausser compagnie aussi facilement? Je regrette, mais tu me sembles bien petit pour participer à la chasse avec les adultes, non? »
BY ACCIDENTALE
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Ven 13 Mar - 12:38
Le petit me répondit :
- Adriel. Euh ... Je vais manquer le départ de la chasse alors ...
Joli prénom. Je regardais le loup brun, qui répondit :
-Tu laisses cette hyène de Skull décider de ton avenir? Cela montre déjà une certaine force de caractère. Palladium.
Il était sarcastique et dédaigneux lorsqu'il me dit ça. Il se retourna et dit a Adriel :
-Hé là, Adriel! Tu comptais me fausser compagnie aussi facilement? Je regrette, mais tu me sembles bien petit pour participer à la chasse avec les adultes, non?
-Non, je ne laisse pas Skull décider, je sais déjà quelle meute j'aurais choisi, seulement, je veux voir dans laquelle elle aurait voulu que j'aille, mais tu peux en être sûr, j'ai déjà choisi, et, à moins qu'elle ne m'y fasse aller, j'ai bien l'intention de lui dire ma pensée, et je suis sûr qu'elle ne va pas aimer...
Je me tournais vers Adriel et dis :
-Palladium a raison, tu es trop petit. Reste avec nous.
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Ven 13 Mar - 12:57
Jauges : Force : 8 Agilité : 4 Endurance : 4
Dur dur d'être un louveteau
Vite, vite, vite, il faut que je me dépêche. Si je traîne une minute de plus, je vais vraiment louper le départ et je n'aurais plus la possibilité que de voir des postérieurs de loups disparaître dans les tunnels. Et je doute sincèrement de pouvoir reconnaître mon père en ayant droit à un gros plan sur son arrière-train. J'ai seulement le temps d'entendre Palladium se présenter avant d'essayer de leur filer entre les pattes. Si je cours maintenant, j'aurais encore une petite chance d'arriver à temps et de voir les chasseurs de plus près. Peut-être que je pourrais voir mon père parmi eux, ou alors gagner la certitude qu'il n'est pas chasseur. Si seulement maman nous parlait plus de lui ... Mes recherches seraient certainement moins compliquées à mener. Voilà. Encore quelques pas et je serais parfaitement hors d'atteinte. Je pourrais prendre mes pattes à mon cou et disparaître dans les petites fissures des parois pour ne pas me faire attraper par les adultes. Mais un grondement sourd retentit, me faisant stopper mon pas d'instinct. Mince. Palladium est déjà presque près de moi. Courir ou revenir ...
- Hé là, Adriel! Tu comptais me fausser compagnie aussi facilement ? Je regrette, mais tu me sembles bien petit pour participer à la chasse avec les adultes, non ?
Petit, petit ! Ils n'ont que ce mot à la gueule ! J'aimerais pouvoir leur montrer que je ne suis pas aussi petit qu'ils le pensent ! S'ils me voyaient avec mes mentors, ils ne me sous-estimeraient pas autant. Grr ... Cependant, je décide de ne pas jouer au plus fin et je fais demi-tour sur moi-même pour faire face aux deux loups, puisque Rajaa appuie les paroles de Palladium. Comment leur faire comprendre que je ne chasse pas, mais que malgré tout ma présence au départ de la patrouille m'est d'une importance capitale ? Je ne peux pas leur dire que je cherche mon père. Maman a dit que si nous ne le connaissons pas, c'est pour notre sécurité. Si des curieux venaient à découvrir son identité, je mettrais mon frère et mes soeurs en danger. Les oreilles sur le crâne, je soupire de résignation en regardant le sol et je reviens docilement vers les deux adultes pour m'asseoir près de Palladium. Alors, puisque je n'ai pas le droit de les quitter, je m'octroie le droit d'assouvir ma curiosité. Rajaa a parlé de meute. Je lève sur elle un regard inquisiteur.
- Alors tu veux rejoindre les Sekmets ?
Ben oui, si elle avait choisi la horde, elle n'aurait pas cité le mot "meute" pour les définir. Et puis les hordiens sont cruels et impitoyable. J'ai beau n'être qu'un louveteau, je vois bien qu'elle n'a pas le tempérament d'une meurtrière.
Un vague sentiment d’anxiété attaqua soudain le pouls du loup brun lorsqu’il vit l’hésitation du louveteau. Que faire si Adriel décidait soudain de s’enfuir malgré ses paroles ? Que faire, que dire ? Il ne pouvait se permettre de le sanctionner, et ne pouvait pas non plus se permettre de le laisser partir… Cette situation allait s’annoncer complexe. Mais le jeune loup revint sur ses pas, visiblement de mauvaise grâce, mais il revint tout de même. Palladium lâcha un soupir de soulagement, à peine audible. Il avait à peine écouté les mots de cette Rajaa. De toute façon, cela lui importait peu. Sa priorité était réservée au jeune loup assoiffé d’aventure. Ce dernier s’assit près de lui, faisant face à la louve noire. S’il ne pouvait participer à la chasse, au moins tentait-il de s’intéresser au discours des adultes. Palladium sentit naître en lui une certaine admiration pour ce jeune loup. A son âge, jamais il n’aurait supporté une ennuyeuse discussion entre deux adultes, et jamais il n’aurait osé s’interposer. Faut-il croire que le sang qui coulait dans les veines de chacun fait visiblement bien la différence… « Alors tu veux rejoindre les Sekmets ? » Un rire bref et moqueur s’échappa de la gueule du loup brun. Alors comme ça, elle souhaitait rejoindre les Sekmets… Quelle hypocrisie. Elle n’avait certainement pas la trempe d’une Hordienne, mais de là à la confronter aux Sekmets… Palladium doutait que Skull l’intègre dans ses rangs, mais elle se ferait certainement un plaisir de l’envoyer chez les bons petits Sekmets, soumis à son emprise. Beaucoup trop soumis, d’ailleurs. L’esprit du loup brun ne pensait que révolution, soulèvement et gigantesque boucherie. Mais le temps n’était pas venu, et c’est en posant les yeux sur Adriel qu’il comprit qu’aucun de tous ses espoirs ne serait satisfait. Sageeth ne prendrait jamais la décision de se soulever, il ne prendrait jamais le risque de sacrifier des vies trop jeunes ou trop innocentes. Le loup brun se rendit compte d’à quel point il avait pu changer ces derniers mois. Sacrifier des vies lui était autrefois égales, qu’il s’agisse d’enfants ou non. Son petit bien-être personnel était toujours passé avant tout. Mais les temps avaient changé, il était devenu, à défaut de sociable, un être un peu meilleur. Quelque chose qui pouvait ressembler à un instinct de dévotion et de protection, bien qu’il n’eût pas beaucoup d’affinités avec beaucoup de loups au sein de la meute. Le loup brun préféra rester silencieux, attentif et curieux de la réponse que la louve noire allait bien pouvoir fournir au louveteau qui la regardait avec insistance. Palladium dardait également son regard rempli de méfiance sur elle. Il savait à quel point une paire d’yeux avait un pouvoir acculant, et ne se privait pas pour s’en servir.
HRP:
Désolée pour la longueur /pas taper/
BY ACCIDENTALE
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Dim 15 Mar - 11:26
Le louveteau revint sur ses pas, même si c'était de mauvaise grâce.
- Alors tu veux rejoindre les Sekmets ?
Sa question me surprit. Je n'aurais pas pensé qu'il devine mes pensées.
-T'es intelligent, Adriel. À vrai dire, je préfère les Sekmets, disons que Skull est un peu.. Tarée, et c'est un peu gentil comme mot. Palladium, je suis d'accord avec toi, cette hyène n'a pas à décider de mon choix, il est déjà tout fait. Quoique, la traiter de "hyène" est un peu, hmmm, méchant pour ces dernières...
Il me fusillait du regard. Je souris d'un air malicieux, puis me tournais vers Adriel.
-Tu voulait voir quoi chez les chasseurs, ou plutôt qui ?
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Lun 23 Mar - 8:49
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Dur dur d'être un louveteau
HRP:
Disoulay du retaaaard TT
Palladium n'esquisse pas le moindre mouvement, et apparemment ma question l'intéresse aussi puisqu'il ne coupe pas court à mes demandes. Ou alors, il est occupé à réfléchir. Peut-être se demande-t-il s'il va me ramener à ma mère ou s'il me laissera aller gambader loin des nôtres lorsque cette discussion quelque peu cordiale sera terminée. J'ai envie de soupirer. J'aimerais en finir rapidement, je suis un peu déçu d'avoir manqué le départ des chasseurs ce matin. Evidemment je recommencerais demain, mais quand même. Si ça se trouve, mon père était là-bas aujourd'hui et n'y sera pas demain. Comment pourrais-je le savoir ? Il n'y a aucun moyen. Je ne peux pas savoir, et ça me frustre vraiment beaucoup. J'aurais tant aimé saisir cette chance ! Je croise les doigts pour qu'elle se présente à nouveau, et rapidement. J'ai beau n'avoir que deux mois, je n'en suis pas moins le fils de mes parents et j'ai la détermination farouche de ma mère. A défaut d'avoir quoi que ce soit d'autre que le pelage de mon père ... Je me demande jusqu'à quel point je peux lui ressembler. Maman ne fait pas trop de commentaires sur nos tempéraments respectifs. Elle reste évasive lorsqu'elle ne parle pas seulement de notre père.
- T'es intelligent, Adriel. À vrai dire, je préfère les Sekmets, disons que Skull est un peu.. Tarée, et c'est un peu gentil comme mot. Palladium, je suis d'accord avec toi, cette hyène n'a pas à décider de mon choix, il est déjà tout fait. Quoique, la traiter de "hyène" est un peu, hmmm, méchant pour ces dernières...
Je crois déceler une tentative d'humour. C'est dans ces moments-là que je me bénis d'être un louveteau. J'ai le droit de ne pas rire, ça passera pour une incompréhension innocente et pas pour le mépris que j'éprouve en vérité pour elle. Etrange de se dire qu'un louveteau peut mépriser un adulte. Et à y réfléchir, ce n'est peut-être pas tout à fait ce que je ressens. Simplement, j'ai l'impression que les émotions de ma mère se sont imprégnées de moi, et peut-être que je sens inconsciemment les ondes de Palladium frôler mon pelage au point de compromettre mon propre avis. Non, c'est probablement le sale caractère de ma mère qui déteint, parce que je ne saurais deviner les ressentis d'un loup que je ne connais pas. Quoi qu'il en soit, je ne ris pas. Je sais que Skull est une sauvage, une louve sanguinaire sans le moindre état d'âme. Mais je sais aussi qu'il y a beaucoup de Sekmets, et que s'ils n'avaient pas voulu se soumettre, ils auraient eu rapidement raison d'une louve seule à condition de savoir s'organiser.
- L'insulter est facile aujourd'hui, mais où étais-tu lorsqu'elle a soumis la meute que tu veux rejoindre ?
Je n'ai pas le droit de dire ça. Et à mon âge, je n'ai pas le droit de penser ainsi. Seulement l'absence d'un père est un manque à combler, et je fais cela en nourrissant une curiosité sans limites et une témérité inégalée. Cette curiosité assouvie un peu plus chaque jour m'a peut-être donné une maturité, une force de caractère peu commune. Je l'ignore. Mais ce que je sais, c'est que je viens de dire une bêtise même si je pense sincèrement chacun de mes mots. Alors, par réflexe d'excuses, je plaque mes oreilles contre mon crâne et, même assis, ma queue se faufile entre mes pattes pour s'y cacher.
Le loup brun avait pour habitude d’esquiver ce genre de conversations à plusieurs, détestant par nature tous rapports sociaux trop prolongés, et surtout haïssant devoir rester par politesse. Il se serait volontiers offert une petite partie de chasse avec les autres loups qui venaient sûrement de partir du camp, plutôt que de converser avec une bien ennuyeuse solitaire. Cependant, la présence du jeune loup comblait un peu l’ennui qu’il éprouvait à cet instant précis, puisque le louveteau dégageait quelque chose qui intéressait vivement le Pantin. Il dégageait quelque chose de très adulte pour son âge. Cependant, le brun était de nature plutôt observatrice et il avait clairement remarqué qu’Adriel était irrité par la situation : quelque chose le chiffonnait. Peut-être le fait de s’être fait prendre sur le fait, au milieu de sa fugue, et surtout de devoir rester avec deux adultes qui devaient l’ennuyer fortement. Mais la dénommée Rajaa coupa court à l’observation que Palladium se faisait du petit loup brun. Sa voix le sortit immédiatement de sa réflexion, ce qui acheva de l’exaspérer à l’égard de la louve noire. « A vrai dire, je préfères les Sekmets, disons que Skull est un peu… Tarée, et c’est un peu gentil comme mot. » Volontairement, le brun lâcha un soupir très appuyé, signalant à la louve qu’en plus de n’avoir rien à cirer de son avis, il était profondément irrité par sa présence. Essayait-elle de les amadouer en flattant les Sekmets ? C’était très mal joué de sa part. « Palladium, je suis d’accord avec toi, cette hyène n’a pas à décider de mon choix ; il est déjà tout fait. » Le loup brun eut un léger sourire ironique. Son choix était tout fait ? N’avait-elle pas dit quelques instants plus tôt qu’elle ne savait pas encore où aller ? Elle essayait clairement de les berner, en cherchant à dire ce qu’ils voulaient entendre. Elle n’était pas claire du tout aux yeux du brun, et il comptait bien le lui faire savoir en coupant court à cette conversation pour la sortir du territoire Sekmet. « L’insulter est facile aujourd’hui, mais où étais-tu lorsqu’elle a soumis la meute que tu veux rejoindre ? » Adriel venait de lui couper l’herbe sous le pied, quand il s’apprêtait à répliquer vertement. Ses paroles heurtèrent le brun par leur véracité. Adriel faisait preuve d’une grande perspicacité pour son âge, et Palladium ne cessait de s’en étonner. Tous les louveteaux étaient-ils comme lui, ou étais-ce une exception ? Il avait côtoyé trop peu d’enfants loups pour le savoir. Cependant, cette question ne manquerait pas de mettre en déroute la louve noire. Palladium conserva donc un petit sourire amusé, renonçant à ses projets, en attendant sa réponse. Il était curieux de voir ce qu’elle pourrait bien dire après ça. Du coin de l’œil, il vit Adriel se recroqueviller sur lui-même, sa petite queue se faufilant entre ses pattes postérieures, et ses oreilles minuscules venant se rabattre sur son crâne. Le loup brun le regarda, et estima que le jeune loup n’avait aucun besoin de se sentir coupable d’avoir dit ce qui lui passait par la tête. Il ne s’agissait là que d’une étrangère, qu’il pouvait mépriser à souhait. Et, faisant comme si Rajaa n’existait pas, il s’adressa à lui directement.
PALLADIUM « Tu n'es pas obligé de surveiller tes propos en sa présence: tu peux donner ton avis, personne ne te sanctionnera pour ça, Adriel. »
BY ACCIDENTALE
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Ven 27 Mar - 22:04
Contrairement à ce que j pensais, ce fut Adriel qui me répondit le premier.
- L'insulter est facile aujourd'hui, mais où étais-tu lorsqu'elle a soumis la meute que tu veux rejoindre ?
Il se recroquevilla, en croyant avoir fait une bêtise, mais je ne pouvais pas lui en vouloir d'avoir parlé, après tout, il dit ce qu'il pense. Quand j'allais le lui signaler, Palladium me coupa :
-Tu n'es pas obligé de surveiller tes propos en sa présence: tu peux donner ton avis, personne ne te sanctionnera pour ça, Adriel.
Tout à fait d'accord, et je ne le sanctionnerais pas, ce serait le plus bizarre...
-Oui, c'est sûr, mais je vais tout de même te répondre. Petite, je m'était coupée du monde, sûrement dû à la présence de mon père qui faisait de même. Mais du coup, quand Skull a pris le pouvoir, je pensais que je n'étais pas concernée, n'étant qu'une Solitaire. Seulement, plus tard, j'ai compris que j'avait tout faux. Tout le monde est concerné par Skull. Elle est un danger pour tout le monde. Enfin, seule, non.
Maintenant, c'est à moi de poser des questions, après tout, il n'avait pas répondu à ma question.
-Et toi Adriel, pourquoi tu voulais voir les chasseurs ? Tu ne m'a pas répondu tout à l'heure, tu as changé de sujet.
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Dim 29 Mar - 21:17
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Dur dur d'être un louveteau
- Tu n'es pas obligé de surveiller tes propos en sa présence: tu peux donner ton avis, personne ne te sanctionnera pour ça, Adriel.
Ma queue frétille par réflexe lorsque mon regard se pose en biais sur Palladium. Pas de réprimande ? Quelle joie ! Alors commence le récit de l'adulte au pelage sombre. Elle m'explique que lorsqu'elle n'était qu'une louvarde, elle ne faisait pas partie des meutes. Elle nous raconte que son père avant elle, était un solitaire. Mes yeux s'emplissent d'envie, et déjà je n'écoute plus ce qu'elle raconte. Son père ... Elle a eu la chance que je n'ai pas. Elle connaît personnellement celui qui lui a donné la vie, et elle a même vécu avec lui lorsqu'elle n'était pas encore une adulte. Je donnerais n'importe quoi pour connaître cette vie. Savoir ce qu'on ressent en présence de ce loup aux pattes robustes et à la voix grave, qui veille sans cesse pour nous permettre de vivre un jour de plus. Maman dit que papa veille sur nous. Mais ce que j'aimerais, moi, c'est qu'il soit physiquement là, à nos côtés. Plutôt que de grandir avec ma fratrie pour finalement, dans trois mois, être remis entre les pattes d'un autre loup adulte qui me transmettra son savoir, j'aimerais plus que tout apprendre de la gueule de mon père, cet être puissant et si mystérieux qui hante mes rêves et chacune des pensées qui me traversent tous les jours.
- Et toi Adriel, pourquoi tu voulais voir les chasseurs ? Tu ne m'a pas répondu tout à l'heure, tu as changé de sujet.
Je sors brusquement de mes pensées, je réalise que je n'ai pas écouté un mot de ce qu'elle a pu raconter. Je lance un regard interrogateur à Palladium, me demandant s'il s'est rendu compte de mon moment d'inattention. Probablement pas, tous les deux sont des adultes et les adultes ne font jamais attention aux louveteaux rêveurs dans mon genre. D'autant qu'à défaut d'avoir écouter son histoire, j'ai au moins entendu la question que Rajaa m'a posée. Mens, Adriel. C'est tout ce que tu peux faire pour te sortir de ce mauvais pas. Tu ne peux pas raconter la vérité sans te mettre en danger. Qui te dis qu'ils n'auront pas des doutes sur l'identité de ton père ? Qui te dit qu'ils ne te tueront pas pour se venger ? Oui, parce que je sais que mon père a de nombreux ennemis, ici-bas. C'est la raison pour laquelle il reste à distance et ne nous approche pas en public. Parce qu'ils ne voudraient pas, Maman et lui, que l'ont soit les cibles de ses ennemis si nombreux. Et je ne supporterais pas de mettre ma fratrie en danger seulement parce que j'aurais voulu essayer d'en savoir plus sur lui, au dépens de notre sécurité à tous. Alors, j'inspire un grand coup pour me donner une contenance, et je cherche un mensonge qui coulera de source.
- J'admire les chasseurs. J'aime les regarder partir, tous les matins.
La louve noire parut surprise des paroles de Palladium. Ce dernier la toisa avec cette même méfiance qui ne cessait de le hanter depuis leur rencontre. Elle ne connaissait visiblement pas les codes de la vie en société, pour s’étonner que l’effronterie d’un jeune loup ne soit pas punie. « Seulement, plus tard, j’ai compris que j’avais tout faux. » Un sourire moqueur se peignit sur la face du loup brun. T’es-tu aperçue que tu avais tout faux avant ou après avoir décidé de rejoindre les Sekmets ? La version de la louve était trop couarde et trop arrangeante pour elle-même, elle retournait la situation à son avantage quand bon lui semblait. Palladium se tu cependant, curieux de voir ce qui pouvait bien suivre. D’autre part, le Pantin commençait à se lasser de cette discussion routinière et passablement ennuyeuse : ils discutaient ensemble comme s’il s’agissait là de trois vieux amis, alors qu’ils n’étaient rien de tout cela. Adriel était de sa meute, et il était sous sa responsabilité, pour l’heure. Quant à cette Rajaa, il fallait s’en méfier et Palladium avait un à-priori parfaitement détestable sur sa personne. Palladium remarqua la queue fluette du louveteau frétiller entre ses pattes. Les paroles du loup brun l’avaient visiblement contenté et, sans savoir pourquoi, Palladium s’en sentir heureux et flatté, peut-être. Pourquoi accordait-il autant d’importance à cet enfant loup qui n’avait rien en commun avec lui ? Ils étaient si différents, et le Pantin n’avait jamais particulièrement apprécié les louveteaux, bien au contraire. Mais celui-ci éveillait en lui un instinct protecteur et une certaine admiration – tais toi donc, c’est absolument rabaissant d’admirer un être aussi frêle et aussi jeune. « J’admire les chasseurs. J’aime les regarder partir, tous les matins. » La voix fluette du jeune loup tira le brun de ses pensées. Il le regarda d’un œil circonspect. Ainsi donc, tous les matins, il échappait à la vigilance de sa mère et de ses frères, ainsi qu’à celle de son père, ou encore de sa nourrice, et de tous les autres loups de la meute, pour s’esquiver regarder un départ de chasse ? C’était beaucoup de risques pour une activité qui se révélait au final assez routinière… Adriel était loin d’être stupide, pourquoi s’entêtait-il à prendre autant de risques pour si peu de choses ? Après tout, peut-être que l’enfance était vouée à être fascinée par tout et n’importe quoi, même par une situation aussi ennuyeuse que répétitive. Peut-être Palladium l’avait-il estimé plus adulte qu’il ne l’était, et qu’il l’avait placé trop haut dans son estime par rapport aux autres louveteaux de son âge.
BY ACCIDENTALE
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Ven 3 Avr - 18:40
- J'admire les chasseurs. J'aime les regarder partir, tous les matins.
Voilà une bien piètre excuse, regarder tous les matins les chasseurs partir ? Pff, soit il mentait, soit il a des goûts bien bizarres... Enfin, c'est pas mon problème. De toute façon, j'en avais assez. Pas de rester avec Adriel. Je l'aimais bien le loulou, mais Palladium, c'est pas l'amitié qui règne en maître. Franchement, pour être honnête, ça me dérange pas, mais ce qui me saoule un peu, c'est qu'il a l'air de ne jamais me croire. Temps pis, c'est pas la mort. Mais j'aime pas qu'on me traite de menteuse, et même s'il ne le dit pas, je suis sûre qu'il le pense.
-Bon, bref, je vais m'en aller. J'ai faim. Au revoir Adriel.
Comme si "J'ai faim" était important... Enfin, peut-être qu'on se reverra. Ou peut-être pas. Seul le temps me le dira. Sur ce je m'éloignais.
Spoiler:
J'arrête là, sauf si vous avez quelque chose à dire à Rajaa. Bonne continuation sinon !
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Jeu 9 Avr - 11:14
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Dur dur d'être un louveteau
- Bon, bref, je vais m'en aller. J'ai faim. Au revoir Adriel.
Je regarde Rajaa d'un oeil intrigué. Elle a faim ? Et alors ? Je n'ose pas répondre, et de toute façon elle s'éloigne déjà. Je la regarde disparaître dans un tunnel, et je relève finalement le regard vers Palladium. Il est si ... Particulier ... Intéressant, en fait. Il attise ma curiosité, simplement parce qu'il est si ... Mystérieux. Oui, c'est cela. Mystérieux. J'ai beau chercher, il ne montre rien de se qu'il pense. Impossible de savoir s'il est en colère ou de bonne humeur, s'il est sur le point de mordre ou de léchouiller. Mais, outre cette observatoire que je mène, je réalise que cela dure depuis trop longtemps. D'habitude, je rentre à la tanière directement après le départ des chasseurs. Là, le temps a trop traîné.
- Dis, Palladium ... Maman va me gronder, si elle sait que je suis parti ...
Ma voix est basse et timide. Hésitante. Je dis ça autant pour lui signifier qu'il me faut rentrer, que pour lui demander implicitement de ne rien dire à personne sur ma promenade de ce matin. D'un autre côté, je n'ai pas très envie de le quitter. J'aurais aimé l'ennuyer, lui poser plein de questions parce que, même si je ne le connais pas, il m'inspire confiance. Il est grand et fort, et il se tient droit autant qu'il tient les autres en respect. Rajaa n'en menait pas large, face à lui, même si elle prétendait vouloir devenir une Sekmet.
Rajaa semble perplexe. Rajaa regarde le loup brun d’un œil mécontent. Rajaa risque d’éveiller à nouveau son irritation. Rajaa ferait mieux de se tirer. Ce qu’elle fait parfaitement d’ailleurs, comme si elle lisait dans les pensées du Pantin. Il la regarde s’éloigner distraitement, tâche charbonneuse dans la pénombre. Peu importe, d’ailleurs, tant qu’elle va agiter l’air ailleurs que devant le camp Sekmet. Palladium consent enfin à lâcher un soupir de soulagement. Ce n’était pas trop tôt, il en avait rapidement eut assez de cette conversation sans queue ni tête, qu’il n’avait ni l’envie ni le temps de tenir plus longtemps. Il lui fallait aller chasser, et il n’avait pas besoin de partir avec les autres : la solitude lui conviendrait amplement, aujourd’hui. Il avait suffisamment donné en matière de relations sociales pour le reste du mois à venir. « Dis, Palladium… Maman va me gronder, si elle sait que je suis parti… » La voix fluette du louveteau tira le loup brun de ses pensées. Il avait presque oublié sa présence, petit être gringalet toujours fourré entre ses pattes. Le Pantin baisse les yeux sur cette petite chose, si petite et pourtant si respectable, bien plus respectable que la plupart d’entre eux tous. Il semble hésitant. Presque timide. Comment se pouvait-il qu’il change d’attitude du tout au tout ? Le brun n’avait passé que quelques instants en sa compagnie, et il l’avait déjà vu insolent, humble, bravache et intimidé. Cet animal était une vraie girouette. Mais l’enfance n’est-elle pas ainsi faite ? Palladium repensa à son enfance, à lui. Rien de semblable. Non décidément, rien du tout. Il chassa ces souvenirs qui commençaient à le menacer – de plus en plus souvent d’ailleurs – pour répondre au jeune loup. « Oui, Adriel. Nous allons rentrer. Je dois moi-même partir chasser, pour la meute. » Le Pantin, qui était resté jusque-là impassible, ne transmettant aucune indication de son humeur à l’extérieur, eût pour la première fois de la matinée un sourire taquin. Il ajouta, d’un ton ironique, piquant volontairement le jeune loup. « A moins que tu ne veuilles assister à mon départ à la chasse ? » Le loup brun le poussa doucement d’un petit coup de museau joueur, le déportant volontairement dans la direction de la tanière. Il était temps pour lui de rentrer. Mais accès de conscience, volonté de protection, que sais-je, Palladium avait décidé de le raccompagner avant de se mettre en chasse. Il fournirait une couverture au louveteau si sa mère le prenait sur le fait. Un petit écart pour cet enfant sympathique, ce n’était pas si grave…