Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Elle me regarde droit dans les yeux et piaille comme la louvette qu'elle est. Je soupire, d'un air las, parce que je m'attends déjà à ce qu'elle veuille rester. Et je sais combien les petits sont têtus et capricieux, aussi je me prépare mentalement à une crise de sa part.
- Moi j'ai que ma maman adoptive. Ma vraie maman et mon vrai papa, je sais pas où ils sont. Je me suis perdue en m'éloignant et j'ai entendu des bruits bizarres et des cris d'animaux. Et je suis partie en courant et après, Maman Asgeir ma adoptée.
Rah ... Manquait plus que ça, elle me raconte sa vie, maintenant ... Je m'apprête à la couper rudement et lui dire de partir avant que je n'la mange, mais son regard franc me pousse à la laisser continuer, parce que je sens malgré moi qu'elle a besoin d'en parler. Que voulez-vous, j'suis pas toujours aussi sadique que j'en suis capable ... J'ai des remords, parfois.
- Et puis mon vrai papa il voulait pas m'apprendre à chasser parce que ... euh ... il a dit que j'étais trop faible et que de toute manière j'étais différente. Moi je suis beige et mes frères étaient noirs.
Je me demande ce qui a bien pu se passer dans la tête de ce con pour qu'il pense ainsi de ses propres enfants. Alors comme ça les loups noirs seraient supérieurs aux autres ? Quelle plaisanterie de mauvais goût ... Je gronde doucement, découvrant une partie de mes dents face à une telle insulte que je prends pour moi, même si elle ne m'a jamais été adressée.
- Ton père était un con, c'tout. C'est pas le pelage d'un loup qui fait sa valeur, c'est ce qu'il fait et ce a quoi il voue sa vie.
Elle me regarde d'un air intrigant, je me demande ce qu'elle a en tête pour me dévisager ainsi, et je crains le pire quand son regard vairon s'illumine.
- Tu pourrais être mon papa, toi !?
Je balaye sa réplique d'un mouvement de patte méprisant en levant les yeux au ciel, avant de froncer les sourcils pour les poser sur elle.
- Et puis quoi encore !? Tu m'prends pour un humain ? J'ai pas b'soin d'un tas d'poils dans les pattes.
Je la détaille longuement en silence alors que la déception se lit dans son regard. Non, je n'veux certainement pas d'une louvette Sekmet à protéger, j'ai déjà bien assez de boulot comme ça avec ma propre meute.
- Non mais franchement, si tu voulais être adoptée par un loup comme moi, tu pourrais bien oublier ta mère adoptive, tes géniteurs et tous les loups qui veillent sur toi à l'heure actuelle. Je n'pactise pas avec l'enn'mi, ma grande.
Ce n'est pas une proposition, c'est plutôt une tentative de la dissuader définitivement de penser à de telles choses. Manquerait plus que je m'amuse à élever une louvette Sekmet alors que mon ultime objectif est de détruire sa meute, tiens !
- Ton père était un con, c'tout. C'est pas le pelage d'un loup qui fait sa valeur, c'est ce qu'il fait et ce a quoi il voue sa vie.
Elle le fixa ne comprenant pas. Puis le loup repris.
- Et puis quoi encore !? Tu m'prends pour un humain ? J'ai pas b'soin d'un tas d'poils dans les pattes.
Elle se sentie...froisser...pourquoi lui non plus ne voulais pas d'elle...?
- Non mais franchement, si tu voulais être adoptée par un loup comme moi, tu pourrais bien oublier ta mère adoptive, tes géniteurs et tous les loups qui veillent sur toi à l'heure actuelle. Je n'pactise pas avec l'enn'mi, ma grande.
Elle baissa sa tête....la petite ne comprenais vraiment pas. Elle le fixa de ses yeux colorés.
-Bah d'abord..maman je vais pas l'oublier...et toi bah tu pourrais me rejoindre ...on est pas méchant...toi tu tes bien occupé de moi la...
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Jeu 25 Déc - 22:55
Trouver, c'est tuer
De son jeune âge, elle ne peut pas comprendre les conflits qui opposent sa meute à la mienne, et encore moins les griefs que j'ai personnellement envers chacun membre de sa famille. Elle me fixe chaque en affichant un air qui me fait comprendre qu'elle ne saisit rien à mes propos. Non, elle est bien trop jeune pour saisir l'ampleur de ce qui l'attend demain.
- Bah d'abord..maman je vais pas l'oublier...et toi bah tu pourrais me rejoindre ...on est pas méchant...toi tu tes bien occupé de moi la...
Je pars d'un rire tordu, moqueur, supérieur.
- Non mais pour qui tu te prends, boule de poils ? Tu crois que je vais suivre une louvette à peine sortie de la tanière pour la prendre sous mon aile ? Et quoi encore ? Tu voudrais pas que j'te fasse découvrir le monde ? T'as une meute, petite. Contentes-toi de cette dernière tant que tu l'peux. Les temps sont durs pour tout l'monde et l'avenir est incertain.
Dans un dernier regard pour la petite, je commence finalement à m'éloigner d'un pas tranquille, bien décidé à rentrer chez moi et ce, sans ce petit sac à puces dans les pattes.
- Non mais pour qui tu te prends, boule de poils ? Tu crois que je vais suivre une louvette à peine sortie de la tanière pour la prendre sous mon aile ? Et quoi encore ? Tu voudrais pas que j'te fasse découvrir le monde ? T'as une meute, petite. Contentes-toi de cette dernière tant que tu l'peux. Les temps sont durs pour tout l'monde et l'avenir est incertain.
Elle baissa sa tête pendant qu'il la sermonnais puis elle le fixa. Il commençait à partir visiblement décidé à rentrer chez lui. Elle se leva puis elle le suivie discrètement.
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Ven 26 Déc - 16:07
Trouver, c'est tuer
Je marche lentement entre les arbres, me faisant violence pour ne pas faire demi-tour et ramener cette louvette en sécurité, dans les pattes de sa meute. Franchement, même moi qui ne pense qu'à ma gueule et à la vie de ma soeur, j'n'aurais pas laissé un louveteau si jeune s'éloigner du clan. Quelle belle bande d'incapables ... Plaquant les oreilles sur mon crâne et serrant les dents, je m'empêche de retourner la chercher en tâchant de penser à autre chose. Puis, le fourmillement de ses pattes dans la terre me fait tourner la tête et je la fixe, incrédule.
- Tu vas où, là ? Les Sekmets, c'est de l'autre côté. En plus d'être inexpérimentée, t'as aucun sens de l'orientation ?
Elle le fixa longuement puis elle fit demi-tour la tête baisser. Elle enjamba les quelques branche pour retourner sur le petit chemin qui conduis à sa meute. Sa mère allait surement la gronder. Elle disparut entre les hautes herbes.