Chasser pour vivre. Non, chasser pour survivre. Voilà la devise de bien des loups sur ces terres maudites. Hélas, il n'y a pas le choix, même lorsque la neige recouvre les traces des proies et que la température négative fait fuir les quelques animaux restants. Mais c'est la loi naturelle, si on en oublie l'intervention de l'Homme. Parce que oui, il faut chasser pour se nourrir, mais sans cet être à deux pattes, tant de proies n'auraient pas disparu, l'air serait bien plus pur, le monde serait moins dangereux et les saisons bien mieux réglées. Cela dit, il ne faut pas ressasser le passé, ce qui est fait est fait, et on ne peut malheureusement pas retourner dans le passé. Il faut effectivement se contenter du présent, aussi moche soit-il. Après tout, qu'aurait pu faire un animal à quatre pattes, qui ne connaît pas le langage des hommes, face à une telle menace ? La réponse, tout le monde la connaît : rien. La bêtise humaine est bien au dessus de tout.

Cela dit, malgré toutes les barrières qui ont été mises sur le chemin de nos amis les loups, malgré tous ces obstacles que nous leur imposons, ils n'en restent pas pour autant impuissants. Pas tous, en tout cas. Parce qu'aujourd'hui, le récent Bras Droit de la meute des Sekmets a osé s'aventurer loin des siens, en quête de nourriture pour les plus faibles. Un geste de générosité ? Non, ne vous méprenez pas, voyons. Il fait simplement ce qu'il fait de mieux : survivre. Et ce processus comprend également le maintient de la meute dans laquelle il a trouvé refuge étant plus jeune, pour laquelle il donnerait tout. Si les plus faibles ne peuvent pas chasser, ne peuvent pas se nourrir ou se soigner, alors c'est à lui d'amener le nécessaire. Il est très robuste, c'est pourquoi il continue à soutenir son rythme de chasse durant les hivers les plus froids, mais il ne se fait pas d'illusions. Seul, il a peu de chances. C'est pourquoi chaque perte de la meute est aussi une perte pour lui. Mais il n'y a aucune bonne intention dans son comportement, oh que non !

Il se trouve maintenant devant sa proie, un lièvre camouflé dans la neige. On remarque à peine la petite créature, mais le prince noir, lui, l'a remarqué. Il s'avance lentement, au plus proche de son objectif. Malheureusement, l'hiver n'est pas sa saison favorable : il a beau avoir un épais pelage qui le protège étonnamment bien du froid, il reste un loup noir, donc facilement repérable. C'est pourquoi le lièvre s'enfuit dès que l'ombre passe dans son champ de vision.

Sageeth se lance alors à sa poursuite, dans une course aussi maladroite que lourde. La neige lui arrive au ventre, il est obligé de faire d'énormes bonds pour avancer, ce qui le fatigue bien plus vite qu'en temps normal. Mais il a de l'énergie à revendre, et son but a bien trop d'importance pour laisser la difficulté s'emparer de son esprit. Il ne lâchera pas son objectif tant que ce dernier ne se trouvera pas dans sa gueule, son sang coulant dans sa gorge.

Le lièvre accélère, ils entrent maintenant dans le bois. La course sera plus difficile à présent, et le loup noir le sait très bien. Le lièvre aussi d'ailleurs, sans quoi il n'y serait pas entré en premier lieu. Il va falloir faire preuve d'agilité pour éviter les embûches du passages. Et le lièvre prend bien soin de prendre les chemins les plus étroits, au grand désespoir du Colosse Hurlant. Mais ce dernier est focalisé sur sa proie, et il évite chaque troncs avec toute la souplesse dont il peut faire preuve. Il commence à souffler, mais ne s'arrête pas. Il saute par dessus les troncs et roches qui se présentent à lui, tout en bravant l'épaisse couche de neige qui le bloque, et tout en rattrapant petit à petit son dîner. Le lièvre n'est pas tombé sur le bon loup, et il s'en rendra compte assez vite ... S'il pensais pouvoir semer son assaillant de cette manière, et bien il s'est trompé.

Sageeth a maintenant rattrapé le petit animal, et dans un ultime bond, il arrive directement sur lui. Il est essoufflé, il a chaud, il a mal. Mais ce n'est pas grave, parce que maintenant il a son trophée juste à sa porté, et rien n'est plus intense que d'avoir enfin son prix entre les pattes. Le petit se débat, mais il demeure impuissant devant le gradé des Sekmets.

Le Colosse Hurlant fini enfin par l'attraper, au niveau du cou et donc de la carotide. Le souffle de la petite bête se perd, en même temps que toute l'hémoglobine lentement tâche le pelage d'ébène. Ça y est, les Sekmets auront un repas de plus pour passer l'hiver, Sageeth s'est rendu utile. Mais il ne s'arrêtera pas là, bien sûr que non. Il est bien trop têtu pour s'arrêter au stricte nécessaire. Après tout, il en fait toujours plus. Mais c'est ainsi qu'il a durement acquis son rang de Bras Droit, alors il n'est pas prêt à changer, oh que non croyez-moi, je le connais bien trop. C'est pourquoi il enterre efficacement sa proie dans le sol, en quête d'autres sources de nourriture à chasser ...

+2 A ; +1 E

Malheureusement, la persévérance ne fait pas toujours tout, particulièrement lorsque le Destin en a décidé autrement. Effectivement, Sageeth n'attrape pas toujours tout ce qu'il trouve, même s'il a la fâcheuse tendance à oublier ce détail.

Il n'a pas enterré son lièvre depuis longtemps, lorsqu'il tombe sur un second lièvre, encore plus dodu que le premier. La chance semble lui sourire ... Ah qu'elle peut être joueuse ! Il se lance alors immédiatement à sa poursuite, tout content de ne pas avoir cherché trop longtemps. La scène est assez similaire à la première, à l'exception que ce lièvre là semble bien plus agile que le premier, et se faufile dans des endroits encore plus difficiles pour le loup ténébreux à atteindre. Sageeth tente de garder la distance avec la bestiole, cependant cette fois, c'est elle qui le sème. Il a beau s'élancer comme un fou dans son dos, éviter encore tous les obstacles dissimulés sur le sol, rien n'y fait. Mais il n'abandonne pas.

Maintenant, il commence à se fatiguer, de par l’enchaînement de ces deux courses folles. Il trébuche une fois sur un tronc allongé dans la neige. La seconde fois où il trébuche, c'est sur un énorme rocher qu'il ne réussi pas à éviter. Ses forces le quittent, son coeur bat bien trop vite, il ne prend plus correctement sa respiration. Ses pas sont de plus en plus lourds, de plus en plus maladroits dans la neige infernale. Mais il tient bon, il pense à sa meute, à ceux qui attendent de la nourriture.

Et pourtant, lorsqu'il voit l'image du lièvre disparaître dans la blancheur immaculée, il ne peut rien faire, sauf s'arrêter et se dire qu'il a échoué. Il a failli.

Il regarde alors dans son dos, il s'est assez éloigné de son premier festin. Il faut qu'il reprenne le chemin d'où il vient, avant que quelqu'un ne lui vole son butin. Cela dit, il ne compte pas rester sur un échet, oh que non ! Il peut reprendre des forces assez vite, pour tenter une dernière fois d'apporter à manger aux siens.

+2E +1A

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Noir, trop de noir. L'air est épais, je sens la rouille qui tapisse les murs chaques minutes s'infiltrer au plus profond de mes poumons déjà meurtris. Il faut que je vois la lumière vraie, celle du soleil, pas celle procurée par le feu des hommes. Il faut que je respire de l'air normal. Il est pollué ? Ah vous m'en direz tant ! De toute façon cela ne peut pas être pire que l'atrocité des moisissures des profondeurs. Après tout, une seule sortie ne me tueras pas, du moins je l'espère. Il faut savoir prendre des risques, parfois !

Lentement, je me glisse hors des entrailles de la terre, profitant de ce court instant que à profiter de cette illusion de liberté retrouvée. Evidemment, cela ne me fait pas oublier mes tracas et mécontentements du moment, cela dit, ça contribue à les apaiser. On ne m'a pas vu, on ne m'a pas suivi, je suis seul. Complètement seul. Et bien, pour la première fois depuis des lustres, mon humeur semble s'être quelque peu adoucie.

Comme guidé par mon instinct, j'arrive à présent à mon territoire de chasse favoris. Je suis conscient qu'il n'y aura pas grand chose à chasser ici, cela dit le bon goût de vraie bonne viande me manque, mes techniques de chasses me manquent également. Les rats ont un goût parfaitement immonde, et sont vraiment chiants à attraper.

Et puis, l'impensable se produit. Soudain devant moi, droit sur ses pattes et traversant l'épais brouillard, un chevreuil ne remarque pas ma présence. Je ne savais pas qu'il en restait par ici. Au loin, j'entends des bombardements, qui se rapprochent. Il faut que je me dépêche. Il faut aussi que je fasse un choix. L'animal a-t-il été contaminé par l'air impur ? Est-il comestible ? Pourrais-je l'attraper et le ramener avant que les bombardements ne m'atteignent ? Mais mon estomac encore torturé par la dose létale de rats que l'on consomme ne laisse pas place à ma raison. Après tout, cette viande ne peut pas être pire que celle que l'on rapporte des égouts, si ?

Sans m'attarder plus longtemps sur le sujet, je bondis enfin auprès du chevreuil, qui s'empresse de détaler à mon arrivée soudaine. Ne perdant pas une seconde de la course, je referme la distance entre l'animal et moi, donnant toute mon énergie dans mes foulées. Il faut faire vite, propre et bien. La bête coupe à travers les bois, élargissant alors l'espace entre nous. Je ne réagis pas assez vite pour la rejoindre, il faut donc que je coupe un peu plus haut, en passant par des roches. Sinon, j'aurai perdu mon festin, et Dieu sait -et bien s'il y en a réellement un- que je ne retrouverai pas d'aussi belle opportunité d'un moment. D'un bond, je saute les rochers, continuant ma course sur un passage de roches étroites, cherchant ma victime du regard. Elle est là, elle est affolée, elle me sent. Je m'approche d'elle, et je rejoins en un saut le sentier qui coupe au travers de la forêt, sur lequel court toujours le chevreuil. La roche d'où j'ai chuté était un peu haute, ce qui me fait quelque peu déraper à mon arrivée, mais je ne perds pas une seconde de plus, et je m'élance dans les pas de mon dîner. Le cervidé accélère, mais je fais de même. J'y suis presque, je l'aurai bientôt.

Elle est là, à ma portée. Juste quand je commence à envisager l'éventualité d'abandonner ma prise, restreint par mon endurance et mes membres endoloris, je peux l'atteindre. Je rassemble mes muscles, et dans une élégante poussée, je me retrouve sur le dos de l'animal, m'agrippant à lui comme à la vie chère. Il hurle, il se débat, mais j'ai encore un peu d'énergie. Je rampe sur lui efficacement, jusqu'à remonter à sa nuque. Enfoncer mes crocs dans son cou me procure le plus grand bien, cela fait longtemps que je n'ai pas eu une telle sensation, de goût cuivré qui traverse ma gorge en grande quantité, de viande transpercée par mes dents, de déchirer des artères avec ma mâchoire. Ma proie est morte, j'ai gagné. Il ne me reste plus qu'à la ramener dans mon garde manger.

J'entends un bombardement, je sens le sol trembler sous mes pattes. Des lumières transpercent le nuage de fumée grise qui tapis l'atmosphère lugubre. Les cadavres pendus aux arbres semblent se réveiller, et semblent murmurer de funestes paroles. Le vent agresse mes oreilles, comme si Satan en personne venait me chasser. Je dois partir, et au plus vite. Chaque minute compte maintenant, chaque minute peut sceller mon destin, et me faire vivre ... Ou mourir. Les éclats d'obus se rapprochent, et sans même prendre le temps de calmer ma respiration, je saisis mon butin par la nuque, laissant derrière moi une traînée boueuse.

Le chemin me semble être une éternité, et une pure angoisse. Mes tympans raisonnent à chaque explosion, des frissons ne cessent de me parcourir. Mais je tiens bon, je ne regarde pas en arrière, je me contente de tirer ma proie, sans penser au décor qui m'entoure. Bientôt, j'arriverai à l'entrée des tunnels, et je serai à l'abris.

Enfin, l'entrée familière aux souterrains apparaît devant moi. Je suis sauvé, j'y ai échappé belle. Quelques dizaine de mètres en plus et je n'aurais plus été de ce monde. Probablement. Mais je suis là, sain et sauf, dans l'environnement qui maintenant est nôtre, aussi triste et sombre que nos âmes. Je suis vivant, l'adrénaline de l'action coule encore dans mes veines. Je suis arrivé, et j'ai ramené un chevreuil pour la meute. Je n'aurais pas pu espérer mieux.

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4

L'atmosphère était grise, terne, morte. Le brouillard empestait sa vue. Le sol tremblait sous ses pattes, et des ondes parcouraient le sol, faisant vibrer ses tympans. C'était comme un long grognement constant qui résonnait, comme si les Dieux étaient énervés. Peut-être était-ce le cas.

Sageeth faisait partie des rares loups qui s'aventuraient encore à l'extérieur de temps en temps. Mais il ne sortait cependant jamais sans raison. Quoi que, cela lui arrivait de temps en temps. Cela dit, cette fois, s'il avait risqué sa peau en sortant au front de guerre, c'était pour chasser. La famine guettait la meute, et les proies à la surface étaient bien plus nourrissantes.

Il arrivait maintenant tout près de la forêt aux pendus, son territoire de chasse favoris. Truffe au sol, il avait tenté de trouver une piste, jusqu'à arriver vers un lièvre, qu'il avait vu dans la fumée. Mais alors que l'on pourrait penser la suite de l'histoire simple et logique, un détail changea cependant la donne : le regard de frayeur sur le lièvre. Et cette terreur n'était en rien due à la présence du Colosse Hurlant ! Un énorme bruit mécanique retentit, et soudain le lièvre détailla, dans la direction du loup. Et Sageeth ne fit rien pour l'attraper, il savait que quelque chose bien plus grave se tramait. Et pour sûr ! Un faisceau de lumière aveuglante brisa soudainement l'obscurité, et Sageeth se maudit pour ne pas avoir repéré le danger plus tôt. Un monstre de métal était à présent en face de lui, un char d'assaut venait vers lui. Un autre bruit identique au premier fit alors échos, et Sageeth regarda avec horreur qu'un second engin meurtrier s'approchait. Des bombardements venaient de fondre dans les bruits assourdissants des machines. Les yeux grands ouverts, et les oreilles plaquées sur la tête, le Colosse pouvait pour une fois dire qu'il ressentait de la peur dans son coeur, même s'il ne voulait pas la montrer -non pas que quelqu'un puisse en être témoin-. Secouant la tête face aux lumières agressant ses orbes rouges, notre loup s'était finalement décidé à fuir, à courir, pour sauver sa peau. A toute allure, il avait traversé la forêt, trébuchant quelques fois sur son chemin. Les chars étaient juste derrière, et s'approchaient dangereusement de lui. Il n'était pas la cible de tous ces gadgets humains, oh que non, ce serait lui faire bien trop d'honneur. Cela dit, les chars au même titre que les obus projetés ne faisaient pas attention à lui, il était comme un vulnérable petit insecte sur lequel on pouvait marcher sans même s'en rendre compte. C'était ironique au final, étant donné qu'il était habituellement celui qui dominait de par sa masse imposante, celui qui portait le nom de "Colosse".

Toujours en courant à se décrocher le coeur, Sageeth était arrivé vers une sorte de ravin, qui l'avait obligé à faire demi tour. Seulement voilà, il s'était soudainement retrouvé face à un troisième monstre d'acier, et avait du s'arrêter rapidement, sous peine de se faire écraser. Dérapant fortement sur le sol boueux, ses pattes arrières dépassant ses pattes avant, il avait géré son virage et évité de justesse de passer sous les chenilles du char d'assaut. Reprenant sa course le coeur battant, ses pattes commençaient à protester contre cet abus qu'il leur faisait subir. Mais il n'avait plus le choix. Il était maintenant entouré de trois énormes pièges de métal, et des bombardements se faisaient entendre partout autour de lui. Un frisson le parcourait. Et si c'était comme ça qu'il finirait sa vie ? Écrasé comme une vermine, par les hommes ? Sans même avoir la chance de se défendre ? En voulant apporter des ressources pour sa meute ? .... Seul ? Non, il chassa cette sombre idée d'un coup de tête. Même si ses poils étaient redressés sur son corps par l'adrénaline qui remplissait ses veines ainsi que la peur inévitable, il n'abandonnerait pas, et il savait qu'il s'en sortirait. Il était un survivant après tout, il s'en tirait toujours !

Le souffle lourd, Sageeth continuait sa course. Il fonçait à toute vitesse vers le nord. Non attendez, ce n'était pas l'ouest, plutôt ? Le nord-ouest peut-être ? Il ne savait même plus où il se dirigeait, car maintenant des chars sortaient de tous parts, il était piégé, et visiblement au centre du conflit. Des éclats d'obus faisaient trembler la terre, l'enfermant chaque fois un peu plus dans son cauchemar éveillé, dans son enfer. La seule chose qu'il savait, c'est qu'il devait éviter les monstres invincibles, sortir de cet endroit, et trouver un refuge. La fumée lui brûlait les yeux, et ses pattes commençaient à saigner. Il avait mal aux articulations, il était fatigué, autant physiquement que moralement. Mais sa volonté demeurait d'acier, de diamant, de mythril ou quoi que ce soit de vraiment très solide. Ses pas s'enchaînaient automatiquement, sa vitesse ne diminuait pas.

Et enfin, il la vit : la brèche. Là bas, droit devant lui, les chars étaient bien plus écartés qu'ailleurs, il pourrait s'y faufiler s'il avait de la chance. Et alors, une fois franchi, il pourrait courir à un abri, et il serait sauf. Donnant alors tous les derniers brins d'énergie qu'il pouvait trouver en lui, il s'était propulsé à son objectif. Le trou s'approchait, chaque pas qu'il faisait le rapprochait de la liberté. Encore quelques efforts, et le cauchemar s'arrêterait. Un obus éclata non loin de lui, lui faisant dévier sa trajectoire. Mais il avait toujours gardé son objectif en vue, et ferait tout pour l'atteindre.

Voilà, enfin, il y était. D'un dernier bond impressionnant, poussé par l'angoisse, la peur, la volonté et l'adrénaline, il était passé. Il avait quitté le centre de l'affrontement, il avait dépassé les grands chars d'assaut. Mais il ne s'était pas arrêté, il ne voulait surtout pas se faire à nouveau piéger par les hommes et leurs machines de guerre. Il savait qu'il n'aurait plus la force de s'échapper à nouveau. Alors, il avait poursuivi sa course folle, droit devant lui, mettant un maximum de distance entre lui et les monstres. Il était perdu, avec les changements d'environnement et tout ce qu'il venait de vivre, il ne savait plus exactement où il était. Mais ce n'était pas le plus essentiel à l'heure actuelle. Et enfin, il avait trouvé une crevasse, dans laquelle il s'était abrité. Au loin, il pouvait encore entendre les ronflements plaintifs des engins, et les bombardements incessants. Mais il était à l'abri maintenant, et il attendrait que tout se calme, avant de pouvoir reprendre tranquillement sa route. A l'aube il aurait récupéré ses forces et ses esprits, les hommes ne seraient plus, et sa vision serait améliorée. Il pouvait dès à présent considérer qu'il était sauvé. Et il aurait une bonne histoire à raconter aux membres de la meute.