Dans le froid de l’hiver Aeron se baladait sur le territoire de sa meute. Il commençait à bien le connaître à force de le parcourir. Il ne voulait pas vivre sur un terrain inconnu. Après une longue journée de chasse, il se décida à rentrer au camp, afin de déposer son maigre butin. Les arbres défilaient devant lui. Il s’entraîna à voir ce qu’il ne voyait pas. C'est-à-dire de se rappeler la forme des arbres et des buissons qui étaient encore hors de son champ de vision. Ainsi, il pouvait savoir s’il connaissait bien son territoire. Et s’il n’y avait pas de zone dangereuse à proximité. Les proies qu’il tenait dans la bouche commençaient à glisser. Il s’arrêta alors pour mieux les saisir. C’est alors qu’il entendit des voix. Dressant les oreilles, il concentra son attention sur la conversation. Deux louves d’après les odeurs. De sa meute. Il décida alors de s’approcher, afin de faire connaissance.

« Bien le bonjour mesdames. »

Il s’avança. Il était beau, il avait de la prestance. Il pouvait se comporter comme un gentleman. Quand il le voulait bien sûr. Devant lui se tenait une louve au pelage fauve rayé de gris sur le dos et aux yeux marron et une autre, au pelage blanc épais. Étrangement, elle avait presque la même couleur d’yeux qu’Aeron. Il trouva ça surprenant. Peu de loups avaient cette pigmentation dans les yeux.

« Veuillez m’excuser, je ne voulais pas vous déranger. »

« C’est pas grave, tu ne nous déranges pas. »

Rassuré, le loup s’approcha un peu plus des deux louves et s’assis en face d’elle. La louve blanche acquiesça, elle allait sûrement poser la même question.

« Mais qu’elle est ton nom ? » Demanda la louve fauve.

Aeron ne connaissait personne de sa meute. Depuis son arrivée, il passait la plus grande partie de son temps dans la forêt. Il ne connaissait personne, personne ne le connaissait mise à part Yroen.

« Je me nomme Aeron, et vous mesdames ? »