Dé d'Aventure

Grondant sauvagement, je me propulse sur l'être pour tenter de le blesser à coups de crocs rageurs. Je plonge mes griffes dans son corps et m'agrippe à sa patte antérieure pour essayer de lui faire perdre l'équilibre. Si je pouvais le flanquer au sol, je gagnerais une longueur d'avance sur lui et j'aurais plus de chance d'atteindre sa tête, et sa gorge. Je gronde, me propulse sur mes postérieures pour essayer de l'atteindre. Je lâche prise et recule pour mieux foncer vers lui. Je le harcèle de longues secondes durant, mais bientôt le monstre parvient à entrer sa patte dans son armure pour en sortir quelque chose de brillant, et avant que je ne m'en rende compte je m'éjecte vers lui dans un bond puissant et suis reçue par une agression si vive, si douloureuse, qu'elle m'arrache un hurlement de souffrance avant que mon corps n'atterrisse lourdement sur le sol. Ma vue se trouble bientôt, et alors que je sens mon propre elixir de vie s'échapper d'une plaie béante, je me retourne pour voir mes alliés, m'enquérir de leur situation. Dans un élan de courage -ou de stupidité, je ne saurais trop le dire- je me relève pour m'éloigner de mon adversaire, cherchant d'instinct à rassembler les troupes, à rejoindre mes compagnons. La douleur irradie mes muscles, mes membres se raidissent et la chaleur dans mon corps me donne l'impression que je ne tiendrais pas plus de quelques minutes. Mais je m'accroche à cet instinct fou de survie qui me hante et me tient debout, et je rejoins mes alliés pour m'enfuir avec eux.

Dé d'Aventure

Je gronde sauvagement, je me jette sur mon adversaire et lui mords l'épaule. Le désarmant, je le projette au sol et le surplombe de toute ma masse. Il pensait me dominer ? Il pensait me voir m'abaisser et me soumettre ? Il s'est surestimé. Je gronde, plonge mes crocs dans son antérieure gauche et la secoue dans tous les sens sans m'arrêter, sentant le sang me monter à la tête, et je me concentre sur le goût de son propre sang pour éviter à la migraine de gagner du terrain. Je continue de le harceler, de le secouer, en espérant lui arracher le membre par la seule force de mes crocs. Les pattes antérieures plantées dans son abdomen pour un meilleur équilibre, je crois un moment que je parviendrais à le démembrer, avant qu'il se tortille pour m'éjecter d'au-dessus de lui et que dans une torsion de ma nuque, il m'oblige à lâcher prise. Je recule pour me dégourdir les mâchoires une seconde, mais le temps qu'il essaie de se relever, je plonge vers lui, bondis violemment sur son dos et pèse de tout mon poids pour le maintenir au sol. Hors de question qu'il gagne cette fois. Je gronde, plonge mes crocs dans toutes les directions, essaie d'atteindre son corps, sa nuque, sa colonne vertébrale pour la lui briser ou, au mieux, la lui arracher sauvagement du dos. Mais il tient bon, se secoue vivement, roule au sol pour tenter de m'échapper. Il y parvient partiellement même si, harcelant et violent, je continue de garder le dessus sur lui avec acharnement. Si je ne peux l'abattre, je ferais en sorte que jamais il n'oublie mes yeux cyan et la rage qui coule dans mes veines.

Dé d'Aventure

J'entends à mes côtés, les grondements rageurs de mes compagnons du jour. Ils sont déterminés, acharnés, et plus combatifs que jamais. Je comprends bien vite qu'ils sont des tueurs, et que les cibles de leur rage mourront avant même d'avoir voulu leur nuire. J'en viens même, au fil du combat, à admirer la force de conviction de ces loups de meute que j'aurais pourtant dû haïr à l'instar des Sekmet, ma meute natale. Peut-être les Navnik valent-ils simplement mieux que ceux qui m'ont vu naître avant de m'abandonner lâchement. Malheureusement, mes distractions pensives ne sont pas les bienvenues ici. Alors que je bondis pour attaquer l'un des bipèdes, sa patte vient frapper lourdement ma tête et mon corps s'écrase au sol dans un jappement suraigu de ma part, la douleur irradiant violemment mes tempes alors que je peine à me relever. Mais je le fais, car du coin de l'oeil je vois la louve blanche dans une mauvaise posture et se remettre de bout. Je me redresse sur mes quatre pattes, pousse sur mes muscles malgré les douleurs, et si le sang perle quelque part sur mon corps, je bondis de nouveau dans la mêlée comme si je n'étais pas blessé, comme si je ne risquais pas ma vie. Je me bats à leurs côtés, je veux leur montrer que je vaux au moins autant qu'eux. A défaut d'avoir été abandonné des miens, j'ai survécu et la Terre me portera encore longtemps.