Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Dervla n'en pouvait plus de voir ce paysage désolée, cette terre martyrisée. Elle aurait tout donner pour que les Hommes cessent de détruire stupidement un environnement dont ils avaient autant besoin que les loups pour survivre. Soit ces créatures étaient tout bonnement stupides et elles faisaient tout au hasard soit elles avaient conscience de ce qu'elles faisaient et dans ce cas-là elles hâtaient volontairement leur perte. La jeune louve au pelage de jais espérait vraiment que c'était la première solution. La deuxième lui paraissait beaucoup trop horrible. Cependant les Hommes étaient capables de tout, la belle ne s'étonnerait donc pas si il s'avérait que, oui, les bipèdes le faisaient exprès. Peut être qu'ils voulaient avant tout la perte des loups, peut être que cela leur importait plus que leur propre survie. Dans ce cas-ci les canidés comme elle avaient beaucoup à craindre, les Hommes ne renonçaient pas facilement. Dervla passa sa langue rouge sur son épaule ou se trouvait une cicatrice. Trace ancienne d'une blessure profonde, cette marque était la preuve que les Hommes aimaient la destruction et le sang. Ses yeux d'ambre foncé se promenèrent sur l'environnement dévasté. Une vague de dégout la submergea lorsqu'elle posa son regard su les Usines. Ces choses étaient laides. Ces choses étaient énormes. Ces choses avaient polluées. Ces choses étaient l'image même des hommes. La louve coucha les oreilles et montra les crocs comme si cela pouvait faire fuir les fantômes d'horreur qui régnaient en ce lieu. Comme si cette menace pouvait faire fuir les bipèdes définitivement.
Dervla marchait tranquillement le long des usines, humant l'air pour ne retenir qu'une détestable odeur de pollution. Ses pattes foulaient le sol en un rythme régulier, ses oreilles bougeaient à la recherche du moindre bruit et ses yeux se promenaient sur le paysage. Rien de sa démarche ne trahissait la colère et l'énervement qui l'envahissait peu à peu. Il y avait deux ou trois jours, la belle louve était tombée sur le cadavre d'un louveteau. Le pauvre petit avait une malformation à une de ses pattes. Ce bébé de loup avait tout simplement été abandonné par ses parents, sans doute car ces derniers étaient persuadés que ses chances de vie dans ce monde étaient nulles. Cette vision avait plongé la louve noire dans une profonde colère parce que cette image de ce pauvre corps abandonné. Torturé. Tout cela la ramenait dans son enfance, quand ses parents n'avaient absolument pas réagis à l'annonce de la mort d'Horizon. Ces deux moments terribles de sa vie, couplée avec sa haine des Hommes ne lui prouvait qu'une chose : plus le temps passait plus les loups devenaient aussi mauvais que leur pire ennemi. Et ça, c'était une des révélations les plus terribles de sa vie entière.
La belle noiraude s'assit devant une des usines, la fixant de son regard plus brûlant que le feu. Ces murs puants étaient sales et gris. L'odeur âcre de la pollution était partout. D'une de ses pattes avant elle gratta le sol. La déception. La colère. La tristesse. L'abattement. La rage. La douleur. Telles étaient les sensations qui la parcouraient par vagues, détruisant tout autre pensées sur leurs passages. Un sourd grondement monta dans sa gorge pour finir en gémissement désespéré. N'y avait-il aucune issue à cet affreux problème ? Les loups, les cerfs, les lapins, les hommes et toutes les autres créatures étaient-elles destinées à mourir ? Peut être. Detvla était tellement plongée dans ses réflexions qu'elle manqua de ne pas sentir la présence du loup ou de la louve qui approchait. D'un coup la belle se retourna, légèrement inquiète, les crocs à découvert. Se rendant compte que son adversaire n'était qqu'une louve, elle se détourna, son expression ayant repris cet air blasé. Puis d'une voix mis-éteinte, mi-agacée, la jeunette demanda :
"- Qui es-tu ?"
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Mer 27 Aoû - 14:11
I want to be free
(émile verhaeren) ▽ Frappant, d'un contenu gémissement, Les fils à l'infini des espoirs hystériques.
Je suis une esprit libre. Libre et rebelle. Je ne crains rien ni personne. Je ne crains les loups, je ne crains les Hommes, je ne crains la mort. Et j'en suis satisfaite, j'aime ce que je suis. D'autant plus que j'ose imaginer que je pourrais ne pas être libre, je m'imagine, dans un cage minuscule les veines remplis de produit que mon oranisme ne veut absorber, condamnée à souffrir sous le regard indifférent de Blouses Blanche. Rien qu'à cette pensée je réprime un grand frisson qui remonte du bout de ma queue blanche jusqu'à la pointe de mes fines oreilles. Je sais que je ne tiendrais jamais dans ces conditions, je préfererais mourrir plutôt que de devoir subir un tel traitement, aucun loup ne le devrais. Je marche d'un pas décidé mais seulement par habitude, car, je en sais ou aller. Ce n'est pas dans mes habitudes de venir sur le territoire que se sont approprié les Hommes, je hais cet endroit, cette odeure, ces constructions en ruine. Je hais chaque trace qu'un humain peut laisser sur cette terre déjà bien assez torturée. Je hais cet endroit encore plus depuis le passage des neiges des cendres, et encore moins depuis les Sang du Soleil, qui ont impitoyablement détruit tout ce qui nous poussait à rester sur cette terre. Je pourrais m'enfuir, seule et loin de cet endroit... Mais à quoi bon ? Je retrouverais les mêmes choses qu'ici, les épidémies, les hommes et les stupides animaux qui me servent de congénères. Je dois m'arrêter car mon souffle est réduit à une longue plainte agonisante et sifflante, ces brûmes qui m'entourent me rendent nerveuses et agressivent, je ne sais plus bien ou je me trouve. Peut être que si je me perdais définitivement, écrasée par cette chaleur qui me prend à la gorge, sans bruit je tomberais sur le sol bétonné terassé par la cruauté des Hommes tout serait bien mieux ainsi. Je retrouverais mon frère et mes parents. Crépuscule. Des larmes me viennent aux yeux et coulent lentement contre ma fourrure humide. Je sens la cicatrice contre mon cœur fatigué de battre, de battre sans lui. Lui qui m'apportais tellement de joie. Voilà qu'une fine rivière de larme coule contre mon museau pour aller s'écraser contre mon poitrail douloureux. Je me remet en marche quand je suis enfin calme, je suis nerveuse. Je sens mes nerf tendu au point de craquer. Je marche encore longtemps, perdue dans une épaisse fumée à l'odeure acre qui sèche ma bouche malgré la torride chaleur qui règne ici. Soudain, je sens et j'entends un loup, non, un louve. Je hume plus profondément et je pousse un demi soupir de soulagement, une Solitaire. Je n'ai pas peur des Solitaires, encore moins des louves gringualettes, si elle tient à la vie elle n'a pas interêt à me chercher, je suis pas vraiment d'humeur là. Peu à peu je m'approche de cette louve, son odeure est si forte que je ne peux me tromper. Finalement un combat m'aiderais peut être à me calmer, et vu la taille de cette louve je ne risque pas grand chose. Puis, enfin elle m'apperçois, je peux facilement repérer son pelage foncé dans ce paysage blanchâtre. Elle lance d'une voix détaché presque aggresive un pauvre : "- Qui es-tu ?" Non serieusement ? Tu ne peux pas faire un plus original, j'vous jure les louves de nos jours c'est plus ce que c'était... Remarque maintenant que je suis enface d'elle, je me rend compte qu'elle est plus imposante que je ne pensait, mais cela ne m'empêchera pas de la battre à plate couture s'il le faut. La traqueuse que je suis remarque qu'elle n'est pas un canidé fait pour la bataille, frêle à l'avant mais musclé à l'arrière, une louve de fuite sans aucun doute. Je ricane un peu, juste pour qu'elle l'entende. Alors, moi aussi je lance dédaigneusement à cette louve de pacotille une phrase comme je les aimes, provocantes : Mon nom... (Un peu plus fort) Mon nom, ma chère n'appartient qu'a moi et je n'ai que faire de connaître le ridicule sobriquet que t'ont donné tes chers parents. Je te conseille de passer ton chemin si tu ne veux pas regretter de m'avoir adressé la parole Un sourire hypocrite, un grognement pour les formes et un regard méprisant. Embalé, c'est pesé !
(c) AMIANTE
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Mer 27 Aoû - 21:47
Dervla entendit le ricanement discret de l'autre louve. Comment aurait-elle fait pour le louper puisqu'il était destiné à elle seule. La belle leva les yeux au ciel. Dans toute la population entière des loups de cette terre elle n'avait pu tomber que sur celle qui se prenait pour une grosse vilaine pas gentille et terrifiante. Cett femelle stupide ne pouvait-elle pas voir que son petit jeu à la con était de toute façon voué à l'échec ? Ne voyait-elle donc pas que bientôt les loups n'auraient plus leur place ici et que son attitude de vilaine pas belle ne serait de toute façon qu'un moyen de la priver de bon moment avec ses congénères ? Non elle ne voyait sans doute pas. Elle ne pouvait pas ou ne le voulait pas. Elle n'était sans doute pas stupide. Peut être voulait-elle juste devenir quelqu'un qui sortait un peu du lot ? Ou peut être était-elle comme cela naturellement ? Dervla s'en moquait. Elle ce qu'elle voulait c'était profiter des moments de libertés qu'il lui restait. Car bientôt tout cela ne serait plus. Tous seront anéantis. Tous. Des plus petites souris au plus gros des bipèdes. Tous. Malheureusement pour les pauvres oreilles de Dervla, la louve décida qu'elle allait se lancer dans un petit speech très :«-Moi être née méprisante et méchante, alors moi ricaner comme une hyène et t'insulter en te menaçant. ». La belle noiraude aux muscles saillants poussa un soupire. Non pas un soupire de provocation, mais bel et bien un soupire désespéré. Un soupire qui dit :«-Mon dieu tobutes les louves qui restent sont des sauvageonnes arrogantes qui méprisent leur monde...» La belle Dervla comprit globalement le sens des paroles de la louve agressive, ce qui en soit était un prodige puisqu'elle avait déconnectée au moment où elle avait découvert le caractère de cette bête qui se prétendait louve, et en avait retiré les éléments importants. En gros la louve ne voulait pas dire son nom, elle essayait de l'affaiblir en parlant de ses parents et elle voulait que la belle dégage. Bon déjà pour le dernier point c'était assez mal barré. Ensuite Dervla, qui était pas du genre patiente dût se contenir fortement pour ne pas lui casser la figure. La noiraude se tourna vers la fauteuse de trouble, plongea ses yeux ambrés dans les siens. Puis elle se rapprocha t s'assit en face d'elle, son museau presque contre le sien. Puis elle poussa un grondement identique à celle de la vilaine.
«-T'as vu ? Y'a pas que toi qui sait grogner donc calmes-toi un peu sur les grondements s'il te plaît, et ce même s'il te plait pas d'ailleurs.,commença la jeune louve noire,Bon ensuite question provoque, heu...ben mes parents je m'en fous un peu, donc peut être que toi 'as un complexe par rapport à la famille mais pas moi, donc stop on arrête tout, tout de suite de ce côté- là.,Dervla s'arrêta quelques secondes pour regarder la louve de haut en bas, puis elle reprit de nouveau ,Ensuite me donner ton nom n'es certes pas une obligation mais j pense que pour moi se sera plus facile de te parler en sachant comment tu t'appelles. Bon sauf si ton trip c'est les petits surnoms désobligeants m'enfin bon...
Dervla s'éloigna de l'autre, non par mesure de prudence, car montrer le dos à un ennemi est une des choses les plus stupides a faire, mais parce qu'elle maudissait déjà son manque de tact et son manque e patience aiguë. Elle se coucha face à l'usine, la foudroyant du regard comme si c'était elle la véritable source du problème. Si jamais la louve l'attaquait, la belle la sentirait arriver, et bien qu'elle était plus maigre et mince que l'agressive inconnue, la noiraude n'était pas une couarde. Elle se battrai si le besoin était. Elle était plus agile et rapide. Elle pouvait facilement retourner le poids de sa possible adversaire contre elle. Cependant se battre contre un des siens ne la rendrait pas plus joyeuse. Au contraire. Qu'elle gagne ou qu'elle perde, le résultat sera le même : encore une fois deux loups se déchireraient. Comme des Hommes. Encore une fois les loups hateraient la fin qui ne cessait déjà de prendre une vitesse alarmante. La grande louve noire se leva et retourna vers la louve blanche. D'un air las elle s'assit non loin d'elle. D'une voix amusée elle demanda :
- Bon écoute je respecte ton choix de vouloir être chante avec les autres loups. Je respecte aussi ton petit jeu à la con, tu sais celui où tu fais genre de mépriser ton monde. Ouais tu saisis de quoi je veux parler hein ? Je suis peut être niaise mais je croix qu'on ne peut pas être mauvais. Je ne crois donc pas que tu es une méchante. Le problème c'est que ton comportement, semblable à celui de pleins d'autre loups fait que nous ressemblons de plus en plus à des Hommes. Alors je voudrais savoir...es-tu prête a entendre ce que je vais te dire ?
La belle au pelage de nuit observa la louve blanche, un léger sourire aux lèvres. Ce n'était pas un sourire moqueur du genre je me fous de toi, mais un franc sourire amusé. Le style de sourire qu'un loup accorde à un ami. La jeune louve savait que l'autre au sale caractère pouvait très bien se foutre de sa tête et se moquait d'elle. Mais cette action était une action stupide. Le genre de chose que seuls les loups particulièrement cons ou bornés font. Cependant la blanche était peut être bien c genre de loup. Aile du Phoenix n'en savait rien. Elle rajouta donc d'une voix douce et joyeuse associée à un clin d'oeil:
-Tu aura le droit de te moquer comme tu veux, et surtout, point très important, tu ne seras même pas obligé de me dire ton nom ! C'est pas la belle vie ça ?»