Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 Je défendrai ma vie ! [Défi]

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Mar 26 Aoû - 15:20

Défi:

Chanson:






Je défendrai ma vie !




Ce fut l'attitude des moutons qui alerta tout d'abord le jeune homme. En charge de la surveillance des troupeaux ce soir-là, il était en train de rêvasser lorsque les bêtes s'étaient mises à s'agiter. Bêlements, mouvements de groupe, puis, plus le temps passait, plus la panique gagnait les brebis. Elles se tassaient au fond de l'enclos, chacune essayant d'être le plus proche de la clôture. Le jeune homme se leva. Qu'est-ce qui pouvait bien les effrayer ? Là-bas ! Ce fut furtif. Comme un éclair blanc entre les arbres, au loin. Puis, plus rien. Les minutes qui suivirent lui parurent bien longues...








Atlas, jeune chasseur Esobek, rôdait dans un bosquet d'arbres rabougris. Le village des hommes se dressait devant lui. Bunkers de béton, véhicules monstrueux et machines inconnues, tout cela fruit de l'imagination et de la folie des hommes. Mais ce qui intéressait Atlas n'était aucunement ces tas de métal et de béton, mais plutôt les moutons qui occupaient un pauvre enclos. Une aubaine comparé aux lièvres maigrelets et aux biches faméliques. Le problème ? Les hommes, leurs bâtons mortels et surtout les hautes clôtures qui les protégeaient.

Qu'importe, il en fallait plus pour impressionner l'Esobek. Il se souvint alors des propos d'Edernya, la vieille nourrice qu'il affectionnait particulièrement. « Ne t'approche jamais d'eux. Jamais. » Mais, il n'avait pas le choix. L'occasion était trop belle. Un trou, là-bas, dans le grillage et un seul humain en surveillance. Il devait tenter. Un beau mouton, voilà qui régalerait la meute.

Quitte à perdre, il devait tenter...



Un jour on gagne, un jour on perd
Mais je n'ai pas perdu la guerre
On ne pourra jamais m'abattre
Mon cœur n'a pas cessé de battre

Le loup attendit le coucher du soleil. Les moutons angoissés l'avaient repéré. L'humain observait fébrilement les alentours. Il faudra être patient. Il se roula par terre. La cendre griserait son pelage et le rendrait plus discret que sa très voyante robe éclatante. Lorsque la pénombre recouvrit d'un voile gris le village des hommes, Atlas s'élança. Furtif comme une ombre, discret comme la brise, il fila jusqu'au grillage, se glissa dans le trou qui n'avait pas encore été réparé et se faufila jusqu'à l'enclos. Il crut que le plus dur était fait lorsqu'elle hurla. Stridente et accusatrice, la sirène dénonça son entrée.
Atlas fut paralysé un instant, ne comprenant pas d'où le son venait ni même ce que c'était. Ignorant tout des alarmes des hommes, il décida de continuer tout de même et filer au plus vite. Jamais on ne l'abattrait. Les hommes n'auraient pas sa peau, foi de loup ! Il entra dans l'enclos et se jeta sur une des brebis affolée. D'un coup de croc, il la saisit à la gorge et secoua sa tête pour accélérer la mise à mort, le cœur battant.
Des cris, des bruits de pas. Les hommes arrivaient...



Il faut que je m'échappe
Et que jamais on ne me rattrape
Je le sais, j'y arriverai
On ne m'emprisonnera jamais

Un projecteur l'aveugla.

- Il est là, regardez ! Hurla un homme.

- C'est un loup, cria un autre.

- AU LOUP !

Aveuglé, Atlas tenta de traîner la brebis en dehors de l'enclos. Un coup de feu éclata. Tant pis, il devait fuir ! Il devait s'échapper ! Il lâcha sa proie. Jamais on ne le rattraperai ! Il sauta la barrière de l'enclos et se glissa dans le trou de la grille par lequel il était entré. Un deuxième coup de feu. Des cris. Leurs aboiements lui étaient incompréhensibles, mais pas besoin de connaître le langage humain pour comprendre qu'il n'était pas le bienvenu. Le cœur battant la chamade, il courut à toute vitesse le plus loin possible du village. Les cris s'atténuaient, étouffés par la nuit et la distance. Il y arriverait, jamais on ne l'emprisonnerait !

Se croyant à l'abri, Atlas finit par ralentir et se retourna. On pouvait encore voir les lumières du village. Il toussa. Les cendres lui encrassaient les poumons, sa gorge était en feu. Il reprit son souffle et s'apprêta à reprendre la route vers les terres Esobek quand un vacarme lui glaça le sang. Des ronflements furieux de moteurs et des cris humains se rapprochaient. Il jeta un coup d’œil vers le village. Des yeux crachant une lumière aveuglante zébraient la campagne de leurs jets de lumière. Des machines humaines.


- On va l'avoir ce cabot !

Des humains sur les machines. Se cacher, il devait se cacher. Des aboiements vinrent se joindre au boucan des humains. Des chiens ? Ils allaient flairer sa piste !


Non!

Me jugez pas vous qui ne me connaissez pas
Je suis libre et sans loi
Jamais je le sais, jamais je n'abandonnerai, non
Oh oh oh oh

- Attrapez-le vivant, brailla une voix dans la nuit. Je veux ce loup vivant !

- Non, faut l'abattre ! Ces maudits loups rôdent toujours autour de nos bêtes. On s'en fait tuer trop souvent. Ce sont des bêtes des enfers. Sans cœur et d'une cruauté sans pareil ! Faut les abattre !

- NON, j'ai dit vivant. Celui qui le tue subira le même sort ! Je le veux vivant.

Les aboiements se rapprochaient. Atlas avait reprit sa fuite. Ses poumons lui brûlaient toujours, irrités par la cendre, mais il continuait. Tout sauf les hommes ! Il était libre et il le resterait. Il ne devait pas abandonner !

Les hommes se rapprochaient. Il les entendait discuter sans les comprendre.


- Si on le capture, il ne tuera plus nos bêtes. On l'attachera devant le grand bunker. Ça dissuadera les voleurs qui rôdent dans les environs et avec un peu de chance, ça éloignera peut-être les loups.

- Ça les attirera surtout !

- Ils sont territoriaux, quand ils verront que le lieu est déjà occupé, ils feront demi-tour.

- N'importe quoi ! Tout seul et attaché, il ne va pas éloigner ses brutes de congénères !

- Mais ça effraiera les pillards. Humains ou bestioles.

Les aboiements se rapprochaient encore. Les chiens étaient trop nombreux et trop rapides pour lui. L'un d'eux, le plus véloce, arriva sur les talons du loup blanc. D'un grognement, il se jeta sur lui. Atlas fit volte-face et répondit par une morsure à l'échine.

Ils l'ont rattrapé ! Brailla un homme.

Le combat fit rage. Simple chien de chasse contre loup sauvage, la bagarre tourna vite à l'avantage du loup blanc. Coups de croc, grognements, coups de griffe et bousculades, les deux adversaires se battaient férocement. Jamais il n'abandonnerai.


[Refrain] :
Je suis comme la rivière, je suis fier et libre comme l'air
Le seul maître de mes frontières
Jamais je le sais, jamais je n'abandonnerai, non
Je défendrai ma vie

Mais les autres chiens arrivèrent à leur tour sur le loup. Ils étaient une douzaine. La plupart des chiens de chasse ou de berger. Seuls deux d'entre eux étaient de gros molosses de garde. Mais Atlas était submergé par le nombre. Il se défendait d'un côté et un épagneul lui mordit le jarret. Tournant brusquement, le loup se dégagea et fondit sur l'agresseur. Les crocs se plantèrent dans la gorge du chien qui jappa de douleur. Mais déjà, l'un de ses compagnons sauta sur le dos de la bête sauvage et lui agrippa l'échine. Atlas lâcha sa victime qui se traîna à l'écart, fou de douleur, et il tourna pour se dégager de son nouvel agresseur. Il finit par trébucher et s'écrouler sous le poids du chien.

- Suffit, on s'écarte les chiens !

Un coup de feu. Les chiens se dissipèrent. Seul demeura l'énorme dogue qui maintenait sa « proie » au sol.

- Bon travail, mes gros. Immobilisez-le !


Comment s'est arrivé? Il va falloir me l'expliquer...
C'est quoi tous ces liens? Pourquoi j'suis pas parmi les miens?

Tout fut flou. Les bâtons, les liens. Avant qu'il n'ait eut le temps de se débattre, Atlas se retrouva le cou entouré d'une solide corde. Comment ? Que voulaient ces hommes ?

Il se leva difficilement et hurla aussi fort qu'il le put. ESOBEK ! Il avait besoin d'eux. Sans eux, il était fichu... Il hurla de nouveau - où étaient les siens ? - et se fit frapper à la tête.


- Silence !


Un jour on gagne, un jour on perd
Mais je n'ai pas perdu la guerre
On ne pourra jamais m'abattre
Hors de mon chemin et écoutez mon coeur battre, oh

Il avait perdu ce combat, mais il n'avait pas perdu la guerre ! Il n'auraient pas sa peau ! Il ignorait ce qu'allait lui faire subir les humains, mais il ne se laisserait pas faire. Les chiens furent chargés à l'arrière d'un camion. Lui non. Les humains ne voulaient pas prendre de risques. Il marcherait.

Le convoi se mit en branle et se dirigea vers le village. Trois hommes tenaient Atlas. Celui de gauche le tenait attaché par un long bâton en métal qui était relié à la corde autour du cou de l'animal. Le bâton le permettait de le tenir à distance, Atlas ne pouvait pas se jeter sur lui. Mais, par sécurité, deux autres hommes le tenaient aussi, chacun par une grosse corde reliée au cou. Si bien que le loup était entouré de trois hommes, un devant et un de chaque côté et il ne pouvait se jeter sur aucun d'eux.

Il se débattait pourtant, refusant d'avancer. Les hommes braillaient, le tiraient. La corde lui brûlait le cou.

Atlas aboya férocement. Hors de son chemin ! Il était vivant et il serait bientôt libre ! Tant que son cœur battrait, il ne se soumettrai jamais !!



Courage!

Me jugez pas vous qui ne me connaissez pas
Je suis libre et sans loi
Jamais je le sais, jamais je n'abandonnerai, non
Oh oh oh oh

Le convoi arriva au village des hommes.

- C'est quoi c'te bestiole ! S'écria une bonne femme. Tuez-la ! Elle va nous dévorer pendant la nuit.

- T'es enfermée dans un bunker la nuit !

- Ce sont des démons ! Jamais vous ne la dresserez ! Lubie d'imbécile !

- Elle a raison, il nous a déchiqueté un chien déjà ! intervint un autre.

Fou de rage, Atlas aboya furieusement, les oreilles plaquées en arrière, le poil hérissé, les crocs dehors et la mâchoire qui claquait à chaque aboiement. L'homme à sa droite n'avait plus sa corde tendue pendant qu'ils échangeaient avec la femme. Atlas en profita. D'un seul coup, il bondit sur l'homme. Surpris, celui de gauche qui avait le bâton, le laissa s'échapper. Celui de devant s'agrippa à sa corde mais fut projeté par terre devant la puissance du loup. Ce dernier était déjà sur sa victime et lui arracha la gorge. Le sang jaillit. Les cris d'horreur fusèrent. Un coup de feu éclata. Sans attendre, Atlas se jeta aussitôt sur son gardien au sol qui serrait toujours la corde dans ses mains. Effrayé, celui-ci lâcha aussitôt et tenta de se reculer précipitemment, le loup lui saisit le mollet et secoua la tête furieusement.

- C'est un monstre ! Hurla un homme.

- Imbécile, c'est un loup, répliqua sèchement un autre. Abattez-le !

Un autre coup de feu. La victime hurla. Les autres beuglaient.

- Tuez-le, incapables !

Un autre coup de feu. Le loup hurla :

" Je suis libre et sans loi ! "

Et il fila sans demander son reste. Poursuivi par les coups de feu, il courut comme jamais il n'avait couru, les cordes et le bâton traînant derrière lui. Les disputes et les cris d'horreur des hommes s'éloignèrent. Ils ne semblaient pas le poursuivre...


Je suis comme la rivière, je suis fier et libre comme l'air
Le seul maître de mes frontières
Jamais je le sais, jamais je n'abandonnerai, non
Je défendrai ma vie

Au bout d'une heure, Atlas osa enfin arrêter de courir, même si les cris et les coups de feu s'étaient tus depuis bien longtemps. Il était libre... Aussitôt, il s'effondra au sol, la gorge en feu, les pattes folles de douleur, le cœur battant la chamade, le souffle saccadé. Il était libre et fier. Son esprit s'embrouilla. Il n'était plus que douleur et souffrance. Jamais il n'avait abandonné. Il sombra alors dans l'inconscience. Il avait défendu sa vie.

Ma vie!

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