Mirage. [ LIBRE ]

Lun 25 Aoû - 16:11

Mirage.

10 ; 6 ; 6

Étendue de tout ton long sur le sol humide, l'odeur de l'herbe fraîche et des fleurs bourgeonnant chatouillant ton odorat. Le soleil de la fin du jour qui réchauffe ton corps, et la brise qui ébouriffe ton pelage fauve. Quelques piafs qui jasent sur les branches des arbres. La plénitude, la paix le temps d'un instant, la liberté de rester aussi longtemps que l'on souhaite. Souvent, les choses les plus simples d'une vie sont les meilleurs. On ne les soupçonnes pas, on ne le pense pas, on ne profite jamais assez de ce qui nous est donné. Jusqu'au jour où le monde se déchire, et où le regret nous emporte.

« Navaeh ! »

Une grande ombre, un pelage d'ébène, des yeux d'or transperçant. Rowtag. Le feu. Violent, dangereux, celui qui brûle d'impatience, celui qui brûle d'amour. Ton cher frère. N'était-il pas mort ? Que fait-il là ? Le paysage devient flou, s'estompe, s'efface. Simple souvenir, mirage. Rien qu'un rêve.

Tes yeux s'ouvrent sur le monde dévasté. Les nuages assombrissent le ciel et cache le soleil renaissant, tandis que la neige asphyxiante continue de tomber. Cachée dans l'ombre, couchée au fond d'une épave d'avion ; l'air y est plus respirable, néanmoins la chaleur est tout aussi suffocante qu'à l'extérieur. Ton corps supporte mal ces flocons empoisonnés, ta gorge te brule, l'air pur te manque. De l'air, de l'air, pitié de l'air ! Des jours que tu restes en retrait. Quand respirer deviens difficile, qu'à chaque bouffé la sensation d'un poison infiltrant chaque partie de ton corps t'envahis. Un appendice invisible, un corps étrange qui te traverse, te transperce.

Alors que la luminosité baisse, tes étranges yeux se posent sur l'ombre d'un canidé posté au bout du tunnel de ferraille. Tu te relèves, bombes le torse, fronces les sourcils. Que fait-il ici ?

« De l'aide, peut-être ? »

Ven 26 Sep - 21:12

[Je peux venir ? (:]