J'attends que tout soit calme à l'horizon. J'attends que tout soit mort, et que rien ne bouge. J'immortalise ce moment de mes pupilles noires, enrobées d'une couche rougeâtre. J'immortalise le moment de ma victoire. Cette instant, ou comme par pure surprise, le sanglier s'arrête. Seul, il ne m'avais pas encore vu. Il devait certainement voyager en solitaire. Je n'exquis aucun sourire. Ma proie est plantée là, juste devant moi. Je n'attends qu'une chose. Qu'elle s'approche de moi. Habituellement, ils s'enfuient comme des furets aux trousses d'un écureuil. Mais là, j'étais vraiment surprise. Le sanglier restait sur ses gardes, mais j'apparus dans son champ de vision. Il ne s'enfuyait pas. Lui faisait un pas vers moi, mais c'était tout. Je m'approchais délicatement. Sa respiration était forte et rapide. Mais il ne me craignait pas. Pourtant, il avait tort de ne pas avoir peur. Je montrais mes crocs aiguisés comme des lames de rasoirs. Le sanglier s'enfuit en courant, comme à ma grande surprise. Mais en réalité, je n'étais pas plus stupéfaite que ça. Il avait vu mes armes redoutables, il les avait craint. Il s'enfuit alors, à toute allure, filant entre les arbres des Marais Griffes Vertes. Je me mis à le poursuivre. Je grommelais, et lui poussait des grondements dignes de sangliers.

Mais élancée dans ma course, je me rendis compte que ma proie décida tout à coup de se retourner. Ses défenses étaient pointées vers moi, je n'osais plus bouger. Mais il était trop tard pour m'arrêter dans ma foulée. Je ne pouvais tout de même pas me faire poignarder par des défenses, quand même. Je me jetais sur ma gauche. Sur le flanc, dans la boue. Mais au moins, j'avais évité de me faire tuer. Je me remis sur mes quatre pattes, laissant mes crocs de sortie. Ma proie remuait la tête en signe d'attaque. Il allait charger. C'était déjà fait. Il s'élançait sur moi, mais instinctivement, je me mis à l'esquiver en sautant sur ma gauche. Je décida de lui sauter sur la patte arrière, pour le mettre à terre. Je serrai de toutes mes forces. J'avais de la poigne. Le sang s'écoulait peu à peu, mais cela n'en était pas finit. Je bondis sur sa nuque, déchirant sa peau épaisse. Son sang s'écoulait encore un peu à chaque fois, mais le sanglier ne se laissait pas faire. Il se retourna comme un éclair, avant de me donner un coup dans l'abdomen. Je m'abstenu de risquer ma vie encore une fois. Dans son regard, je voyais une bête féroce qui ne faisait que de se défendre contre son prédateur. Et dans mes yeux, lui voyait une louve affamée, qui ne demandais qu'un morceau de viande.

Mais en était-ce finit pour lui ? Faible, il ne pouvait plus s'enfuir. Alors tout se jouera ici. Sur les Marais Griffes Vertes. Je grognais, avant de m'élancer contre sa nuque. Il ne se défendit plus. Il me laissa l'abattre, en laissant le sang rougeâtre s'écouler petit à petit le long de son échine. Il se laissa tomber, fermant ses yeux verts. Je me retirais alors, me léchant les babines. Et maintenant ? Comment allais-je bien pouvoir rapporter ça au clan ?