Je marche et réfléchis à mon précédent combat avec Daemeth. Elle aurait très bien put me battre si elle s'y était prise autrement. Je me décide alors à faire une liste de mes points forts et faibles :
Points forts :
-Je suis fort
-Je suis grand et lourd
-J'ai pas mal d'endurance
-J'ai assez de combativité pour tenir jusqu'à la fin du combat, en général
-Je supporte bien les blessures
Points faibles :
-Je manque d'équilibre
-J'ai besoin d'être plus rapide
-Je ne suis pas très souple
-Parfois je mets trop de temps à réagir
Je décide alors de me mettre à l'entraînement pour corriger mes défauts. Je regarde autour de moi et aperçois un tronc d'arbre couché. Ce dernier est assez fin. Je m'en approche mais ne monte pas dessus. Je dois dans un premier temps trouver mon centre de gravité pour tenter de le garder sur le tronc. Je ferme les yeux, les quatres pattes légèrement écartées, bien alignées les unes à côté des autres. Puis, je me mets à osciller de la gauche vers la droite, du haut vers le bas... Je me concentre et visualise un petit point qui rentre dans un cercle. Soudain, je n'oscille plus. Là ? Oui, là ! C'est parfait ! Je suis bien en équilibre, en appui sur mes pattes, les coussinets confortablements posés sur le sol, les épaules et les hanches légères. Je suis en équilibre. Alors, tout en gardant les yeux fermés, je monte sur le tronc. J'oscille déjà beaucoup plus. Mon point est complètement sorti de son cercle, et je vacille de droite à gauche pour me rééquilibrer. Je titube sur le tronc, me redresse et mets tout mon poids du corps à droite, pressant sur mes membres gauches. Je parviens enfin à garder mon équilibre sur le tronc et reste ainsi quelques minutes, immobile, afin de graver cette position dans mes muscles et ma tête.
Ça fait des heures maintenant que je suis dans cette position, et mes muscles me brûlent. Cette position tire sur les articulations et les tendons, quoi qu'on puisse dire. Je rouvre enfin les yeux et cille, ébloui par la luminosité pourtant presque inexistante de cette forêt. Je me décide enfin à progresser sur le morceau de bois, un pas après l'autre. Mes muscles me brûlent horriblement, et je sens que demain les courbatures me feront souffrir. Je me mets à trottiner sur le tronc, puis bientôt je cours. Je bondis, cours, puis bondis à nouveau, détale littéralement sur le tronc avant de freiner sec et de faire demi-tour. Je commence vraiment à m'amuser à ce petit jeu, mais je dois continuer de corriger mes faiblesses. Alors je m'attaque à ma réactivité. Ça tombe bien, les pluies de cendre sont abondantes ces derniers temps. Je regarde en l'air et tente d'esquiver chaque flocon de cendre qui descend sur moi. Je plonge à gauche, bondis sur ma droite, roule sur le côté afin d'esquiver le plus possible de flocons. J'ai vraiment très mal partout, et je ne sais pas comment je fais pour continuer. Ça améliore mon endurance aussi, c'est bien. Je cours, bondis, plonge, roule et oblique dans tous les sens, mais bientôt les flocons tombent comme en tempête et je ne peux plus tous les esquiver. C'est alors que je me dis que je devrais travailler un autre point faible, la vitesse. Bien sûr, j'en ai féjà gagné avec les précédents exercices, mais je préfère renforcer encore. Alors je me mets à courir, à slalomer entre les troncs d'arbres, à foncer à toute allure à travers bois. Mes muscles sont calcinés, mes articulations usées par l'effort, mes poumons et ma gorge sont chauds et secs, mon coeur bat à tout rompre, si fort que je le sens cogner contre ma poitrine. Mais je n'abandonnerai pas. Jamais. Dans un effort surlupin, je redouble l'allure et file comme le vent à travers tout le bosquet je reviens à mon point de départ et repars sans même m'arrêter, même si j'en meurs littéralement d'ennui. Je tousse tellement mes poumons me font souffrir, et j'ai la nausée à force d'entendre mon coeur battre si fort. Mais cette souffrance me fait du bien. C'est une bonne douleur. Je grogne sous l'effort, souffle, tousse, halète, fais trois tours, quatre, cinq... Puis je ralentis. Je trottine puis récupère en marchant, comme s'arrêter net est mauvais pour le coeur. Mon coeur bat encore aussi fort. Il n'a jamais fait autant d'efforts de sa vie. Moi non plus d'ailleurs. Même en me battant contre Daemeth. Une fois que j'ai bien récupéré, je m'y remets. Je sens mes muscles chauffer, gonfler et s'étendre avdc l'effort. Je m'étends un peu plus à chaque foulée, courant bientôt presque comme saute une biche, le ventre tendu, les pattes bien vers l'avant. Je sors la langue, respire par la bouche tant l'effort est grand. Je suis même sûr d'avoir gobé quelques moucherons. Ça me remplira peut-être un peu le ventre, qui sait ? Je cours encore une bonne heure mais à allure plus régulière, travaillant à la fois l'endurance et la vitesse. La faim se fait ressentir, et je n'ai vraiment plus beaucoup d'énergie pour le mouvement. Alors je me dis que je reprendrais l'entraînement demain, et je m'en vais après avoir récupéré.