Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 DEFI The musical [La renaissance]

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Mar 5 Aoû - 17:30

The musical
La renaissance


Jauges : F:4 l A:7 l E:12

HRP:

HRP bis:







Errer. Vagabonder. Toujours plus loin. Atlas avait toujours soif de découvertes et faim de nouveaux lieux à explorer. Cependant, fini depuis longtemps l'insouciance du louveteau qu'il avait été, il devait maintenant remplir ses devoirs envers la meute. Autrement dit, chasser.

Cette nuit-là, ces pérégrinations l'avaient menées jusque dans la ville en ruine. Abandonnée de la civilisation, il n'y subsistait que animaux vagabonds et humains en errance...

La nuit touchait à sa fin et l'aube pointait son bout de nez à l'Est. Atlas bailla. Toute la nuit à traquer, il avait bien mérité un petit somme, non ?


*Tu rigoles, j'espère ? T'as rien trouvé. À croire que t'as autant de talent pour la chasse qu'un lièvre atteint de pneumonie... Et ça se dit chasseur ? Reconvertis-toi en épouvantail, avec ton poil crasseux et ton pelage de hérisson, t'auras plus de succès !* siffla une voix dans sa tête.

Raah, encore Elle. Cette maudite voix... Ne pourra-t-Elle donc jamais le lâcher ? Comment combattre quelqu'un qui fait partie de vous ?

Cependant, le cœur serré, peiné d'échouer dans son rôle, il s'accorda tout de même une petite pause. De sa démarche fière et boiteuse, il gagna les décombres d'un immeuble. Grimpant sur les blocs de béton amoncelés, il se retrouva finalement au sommet des gravas avec une vue d'ensemble du quartier en ruine. Des rues éventrées, des immeubles effondrés, un lampadaire grinçant, le tout désert et recouvert d'un mince couche de cendres zébrée de traces des engins humains. Devant ce triste spectacle, Atlas ne put s'empêcher de basculer la tête en arrière et pousser un long hurlement, grave, puissant et mélancolique. Puis, il se tut et s'assit, observant les décombres, pensif.


Il ne sut dire pourquoi, mais cette atmosphère pesante lui fit penser à une douce louve au regard vert. Celle qu'il avait aimé. Celle qui avait été tout pour lui alors qu'il n'avait pas plus de deux ans. Celle qu'il avait aimé en secret, celle dont il avait rêvé qu'elle serait à lui un jour. Celle qui causa son départ de son ancienne meute. Son cœur lui sembla bien lourd dans sa poitrine. Comment se débarrasser d'un tel poids ? Comment réussir à passer à autre chose, à l'oublier ? Elle qu'il ne reverrait jamais. Elle qui avait quitté le chemin tortueux de sa vie.
Un souvenir de sa mère lui revint alors. Sa douce mère qui chantait. Si souvent. Si bien. Et quand il lui avait demandé pourquoi, elle lui avait répondu que la musique purgeait l'âme. La purifiait. Quand elle se sentait mal, exprimer sa douleur par des mots l'aider à guérir sa plaie au cœur. Louveteau, il avait cru qu'elle s'était blessé au cœur et qu'elle saignait. Elle avait rit. Aujourd'hui, il avait compris. Pourquoi ne pas essayer ? Chanter pour rendre hommage à son amour perdu et à sa mère. Qu'avait-il à y perdre ?


*Ta dignité, bougre de sanglier anorexique ! Après avoir perdu ta grâce avec ta patte boiteuse, ton intelligence, ah non ça t'en as jamais eu, ton honneur pour avoir flirter avec la fille de ton alpha avant d'arriver ici, ta raison en me rencontrant, voilà que tu t'apprêtes à perdre ta dignité en minaudant au clair de lune. *

Il hurla pour ne plus s'entendre. Maudite voix...

Le clair de lune. C'était ça. Tout avait commencé par cela. Au clair de lune, il était né. Au clair de lune, il était tombé sous le charme de sa belle. Au clair de lune, il avait été chassé de ses montagnes natales. Au clair de lune, il était arrivé sur ces terres. Au clair de lune, il repensait à tout cela. Tout n'était qu'une rengaine, un refrain.

Il chantonna alors tout bas.



Elle était ma neige éternelle,
Aussi majestueuse que la montagne,
Toujours, je ne voyais qu'elle...


*Depuis quand c'est majestueux, une montagne ? * pesta la voix.

Ben si, une montagne quand même... Un paysage superbe, celui de son enfance...

*Ben va trouver une rime avec ça ! *

Pas faux. Pour une fois, elle marquait un point.

Elle était ma neige éternelle,
Dans mon cœur, elle restera immortelle.


Il s'arrêta un instant. Ça allait, là ?

*Gnan gnan à mourir, mais bon... ça peut aller. Et les papillons vous entouraient quand vous alliez gambader dans les bois ? Beurk, je reviens, je vais vomir... *

Il soupira. Il voulait rendre sa compagne belle et mortelle comme un hiver glacial. Auquel il n'avait pas résisté. Attiré par sa beauté, il n'avait pas pu se contenter de l'admirer de loin et il avait été trop imprudent pour s'en approcher. Et sa témérité ne lui avait apporté qu'une avalanche de problème. Comparé cet hiver-là à un printemps. Celui qu'il avait vécu en arrivant sur les terres Esobeks. Celui de sa renaissance. Une nouvelle vie pour lui. Moins de charme que l'hiver, mais où la survie était possible...

Hors de portée,
Elle ne m'est pas destinée
Cette beauté est de glace,
A ses côtés je n'ai ma place.
Mourir de froid
Glacé d'effroi,
Voilà mon avenir près d'elle,
Elle, ma neige éternelle.


*Glacé d'effroi ? Qu'est-ce que l'effroi vient faire la dedans ? Si tu sais pas faire des rimes, va manger un rossignol et on verra si ça va mieux après... *

Oh, silence, laisse-moi donc...

Mourir de froid
Glacé sans toi...


*Sans toi ? Tu la tutoie maintenant ? Tu parlais d'elle à la troisième personne depuis le début ! C'est pas cohérent ! *

Bon, bon... Mais mourir de froid, glacé d'effroi, au-delà de la rime, il y a un jeu sur les sonorités ! « De froid », « d'effroi » ça se ressemble, ça fait écho, c'est poétique...

*Poétique ? Voilà qu'il prend la pastèque maintenant ! T'es poète alors ? *

Raah, insupportable... D'ailleurs pourquoi s'acharner à lui répondre ? Tant pis, il garderait « glacé d'effroi »... De toute manière de l'effroi, il en avait ressenti quand l'alpha était venu le chasser !
Il disait donc...


Elle, ma neige éternelle.

Je suis alors parti,
Fuir cet hostile hiver,
Trouver une nouvelle patrie


*Haha ! Dur de trouver une rime en -er ! Alors il y a galère ! * ricana la petite voix sarcastique.
*Pomme de terre, ver, primevère, grand-père, crinière... *

Silence ! Arrête tes imbécillités, je voudrai me concentrer...

*Pic-vert, cafetière, cuillère, gouttière, colère, canard col-vert, cimetière, calvaire... comme celui que tu vis... *

Je suis alors parti,
Fuir cet hostile hiver,
A la recherche de nouvelles terres,
Où écrire ma nouvelle vie.


*La répétition est naze, le vocabulaire vole pas haut, le fond est d'une banalité consternante qui rendrait plus passionnant un combat de punaises... *

J'y ai découvert
Un printemps qui m'a souri.

Elle était ma neige éternelle,
Dans mon cœur, elle restera immortelle.

Chez les Esobeks, je suis arrivé,
L'âme assailli par la peine.
Accueilli par la belle Yroen,
Ma blessure fut pansée,
Entouré des miens,
Me voilà prêt à affronter d'autres matins.


*C'est quoi ce rythme qui s'essouffle à la fin ? Plus aucune musicalité... Pour le peu qu'il y en avait... *

Bien, dans ce cas... Comment dire que son arrivée dans la meute lui a redonné goût à la vie ? Si poussiéreuse, dangereuse, misérable fut-elle. Malgré tous les malheurs qui s'acharnaient sur les animaux de cette pauvre terre décharnée, il ne voulait plus mourir. Il ne voulait plus juste survivre. Plus pour lui seul. Il voulait vivre. Vivre avec eux. Vivre pour eux.

Ma blessure fut pansée,
Elle et les siens m'ont entouré
Et dans leur folle ronde m'ont entraîné.

Elle était ma neige éternelle,
Dans mon cœur, elle restera immortelle.

Me voilà renaître de mes cendres,
Je me lève et ouvre les yeux,
Je parviens enfin à comprendre,
Je dois vivre avec eux, pour eux.
Tout n'est qu'un éternel recommencement,
Ma vie reprend un nouveau chemin,


Il s'arrêta, manquant d'inspiration. Les mots lui manquaient pour dire ce qu'il ressentait... Même sa voix se taisait. Le calme revenait à l'intérieur de son âme. Il devait continuer. Ne pas s'arrêter. Et il continua encore et encore, à chantonner sur son tas de décombres. Dans cette ville en ruine, il ne voyait pas les gravas et la destruction, il ne voyait que la renaissance, l'aube naissante, le ciel s'embrasant autour de la lueur flamboyante du soleil. L'astre fut totalement extirpé des entrailles de la terre, lorsqu'il eut finit sa chanson. Il se leva alors, tendit un postérieur en arrière, prit une posture fière puis balança sa tête en arrière et d'une voix grave et mélancolique, chanta sa chanson. Les hommes n'entendirent que le hurlement angoissant d'un loup, les bêtes n'entendirent que le cri menaçant d'un dangereux prédateur, mais lui, Atlas, n'entendit que son adieu à sa belle, son ode à sa nouvelle vie chez les Esobeks.






Elle était ma neige éternelle,
Dans mon cœur, elle restera immortelle.

Hors de portée,
Elle ne m'est pas destinée
Cette beauté est de glace,
A ses côtés je n'ai ma place.
Mourir de froid
Glacé d'effroi,
Voilà mon avenir près d'elle,
Elle, ma neige éternelle.

Je suis alors parti,
Fuir cet hostile hiver,
A la recherche de nouvelles terres,
Où écrire ma nouvelle vie.
J'y ai découvert
Un printemps qui m'a souri.

Elle était ma neige éternelle,
Dans mon cœur, elle restera immortelle.

Chez les Esobeks, je suis arrivé,
L'âme assailli par la peine.
Accueilli par la belle Yroen,
Ma blessure fut pansée,
Elle et les siens m'ont entouré
Et dans leur folle ronde m'ont entraîné.

Elle était ma neige éternelle,
Dans mon cœur, elle restera immortelle.

Me voilà renaître de mes cendres,
Je me lève et ouvre les yeux,
Je parviens enfin à comprendre,
Je dois vivre avec eux, pour eux.
Tout n'est qu'un éternel recommencement,
Ce n'est qu'un cycle sans fin.
Je t'ai quitté dans un déchirement,
Mais ma vie reprend un nouveau chemin.

Tu étais ma neige éternelle,
Dans mon cœur, tu resteras immortelle.

Devant les étoiles, je fais cette promesse,
Je t'ai aimé dès le premier instant,
Toi qui fut mon amour de jeunesse.
Et au clair de lune, je prête ce serment,
Même dans ce lointain ailleurs,
A jamais, tu resteras dans mon cœur.

Tu étais ma neige éternelle,
Dans mon cœur, tu resteras immortelle.

Pourtant, en cette aube nouvelle,
Je me dois de te dire adieu.
Ma place est désormais en ces lieux,
Une nouvelle vie m'appelle,
Ô combien loin de toi,
Mais c'est bien en ces terres hostiles
Que se trouve ma nouvelle famille
Et que je suis enfin chez moi.

Tu étais ma neige éternelle,
Et dans mon cœur, tu resteras immortelle...





Il avait fait ses adieux. Peut-être pourrait-il tourner la page. Peut-être pourrait-il vraiment être un Esobek...

 DEFI The musical [La renaissance]


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