Dovahkiin n'avait pas sommeil ce soir-là. Il en profita pour sortir hors de sa tanière et se frayer un chemin jusqu'au sous-bois de Grenade. Le novice avait envie de chasser ; n'étant pas fatigué, il avait beaucoup d'énergie à dépenser dans une partie de chasse.

Dovahkiin avait repéré un rongeur entrain de grignoter un fruit à moitié pourri, sur une petite bute située non loin de lui. Il s’en approcha, doucement, sans faire de bruit. Mais le petit animal était plus malin, et décela l’odeur du loup bien avant que celui-ci ne s’en rende compte. Le mulot pris la fuite, en direction des forêts plus denses, où il pourrait se faufiler presque n’importe où. Parti à la poursuite de sa proie, le Sekmet courrait à toute vitesse sans s’arrêter ou même ralentir ne serait-ce qu’une seconde. Il passait par-dessus la butte en brandissant ses membres vers l’avant, et en donnant une violente impulsion dans ses jambes pour pouvoir décoller du sol. Atterrissant de l’autre côté, il amorti bien sa chute et repris sa course en prenant de l’élan une première fois. Ses foulées étaient plutôt grandes, et il semblait rattraper sa proie assez vite. Cependant, le petit animal se faufilait entre les arbustes et les branchages au sol, ce qui rendait la tache plutôt compliquée au jeune apprenti. Ce dernier slalomait entre les arbres pour parvenir à l’autre bout sans avoir à passer par tous ces branchages de toutes tailles. Il passait sous ces immenses feuilles en dérapant presque, mais repris sa ligne droite en direction de la petite créature brune. Il mit toute son énergie dans cette dernière ligne droite. L’apprenti-guerrier fonça à toute vitesse, prenant appuis sur ses jambes pour pousser encore plus violemment. Il allait de plus en plus vite, et semblait bouillir. Ses mouvements se succédèrent, ses membres se distinguaient à peine avec une telle rapidité. Malheureusement, le jeune mulot rentra dans sa tanière au dernier moment. Dovahkiin n’avait rien vu venir, et, ébahi, finit sa course dans un buisson, comme à l’entraînement. Dommage, ce ne sera pas pour cette fois-ci.

Une première chasse ratée, mais qu'importe. Il était reparti un peu plus au nord pour retenter sa chance avec les oiseaux terrestres. Il y en avait un peu plus par là-bas, et cela pouvait être bien plus facile pour lui. Enfin, tout était relatif. Car le louvard n'en avait jamais chassé, même s'ils étaient réputés pour être les oiseaux terrestres les plus vulnérables, ils restaient cependant très rapides et très agiles. L'apprenti guerrier se rendit à l’endroit décidé et commença la traque. Il ne tarda pas à apercevoir quelques individus devant lui. Trois de ces perdrix guettaient l’entrée d’un petit nid. Une d’entre elle semblait plus jeune, et plus vulnérable aux prédateurs. Dovahkiin la choisit alors pour proie, et se cacha près d’un buisson pour ne pas être vu. Il se tapissa parmi les feuillages et se baissa comme il le pu. L’oiseau picorait on ne sait quoi, au sol, en s’éloignant parfois des deux autres. Le bleu choisit cette occasion pour frapper. Il sorti de sa cachette en un éclair et se lança à la poursuite de sa proie. La petite perdrix sursauta et s’enfuit alors, prenant la poudre d’escampette un peu plus à l’ouest, pour échapper à son prédateur. Sang du Triomphe accélérait sans cesse, passant par tous les recoins possibles ; bondissant pour éviter les souches postées devant lui, il cherchait un accès pour rejoindre l’oiseau au plus vite. Elancé dans sa course, il brandit ses pattes vers l’avant et donna de violentes impulsions pour marteler le sol, décollant ainsi avant de sauter plus loin. Dovahkiin élança tout son corps vers l’avant. Ses foulées devinrent de plus en plus grandes, et sa vitesse elle, ne cessait de s’accélérer. Il suivait sa proie à la trace, fonçant à travers les branches, se prenant parfois quelques branches en pleine face, mais cela ne l’arrêterait pas. Le jeune apprenti déboula dans un sentier où la perdrix l’emmena. C’était comme du hors-piste, une voie que le louvard n’avait encore jamais emprunté. Il donna de violentes impulsions dans ses postérieurs pour pouvoir décoller du sol ; Sang du Triomphe bondit pour ne pas se blesser dans ce sentier rocailleux et atterrit plus loin en amortissant sa chute par une roulade. Essoufflé, il ralentit alors, et vit sa proie fuir vers les végétations plus denses, un peu plus à l’ouest encore.

La fameuse, première chasse de Dovahkiin. Un jour important pour lui qui n'avait qu'une envie ; rapporter sa première proie pour les Sekmet. Le louvard débuta sa traque aux rongeurs dans le sous-bois de Grenade en humant l'air avec un certain intérêt. Il reniflait les mottes de terre, fouinant dans le sol à la recherche de quelques traces pouvant le conduire à sa proie. Beaucoup d'animaux passaient par là et il était très difficile de suivre une seule de ces traces sans les confondre avec d'autres. Les effluves de ces hôtes s'étaient déversées sur chacun des éléments de cette forêt ; les troncs d'arbres, les écorces arrachées, les mottes terres qui reposaient par terre, et même les petits arbustes camouflés parmi les plus grands. Dovahkiin avait une piste, enfin. Le novice progressa sur son terrain de chasse et parvint jusqu'au bout de la piste rocailleuse en reniflant le sol. Il avançait relativement vite, et semblait pressé de découvrir jusqu'où cette odeur alléchante le conduisait. Le louvard tournait en rond ; il cherchait désespérément sa proie et finissait par en avoir marre.

L'apprenti Sekmet rebroussa chemin en continuant de garder un œil ou plutôt, une narine, sur cette effluve assez forte. Il se sentait proche de sa cible, de plus en plus proche par ailleurs ; plus il avançait, plus il sentait qu'il approchait du but. Bingo, le petit terrier était juste devant. Camouflé sous une motte de terre, le petit trou recelait de de différentes odeurs ; mais toutes appartenaient à la même espèce, et Dovah' voulait voir cet animal pour pouvoir l'attraper et le ramener à la meute. Nilaya sera fière de lui. Il voulait être fort, brave devant elle. Et comme première proie, il voulait un animal plus petit qu'un rat, et pas très dur à attraper, de préférence. Le bleu gratta l'entrée du terrier à l'aide de ses pattes avant. Il retirait l'excès de terre et enfonça ses membres dans l'obscurité du petit tunnel. Quelques gémissements le firent se stopper. La petite tête du rongeur dépassait tout juste du terrier ; celui-ci sursauta à la vue du loup noir. Il pris ses jambes à son cou et, en quelques secondes, pris la fuite vers l'opposé de sa cachette. Il ressorti alors à l'autre bout, fuyant le prédateur comme la peste. Dovahkiin s'élança alors à toute vitesse, brandissant ses membres antérieurs comme deux épées aiguisés, griffues comme les pattes d'un ours. Déterminé à attraper ce petit mulot, la créature d'ébène semblait filer comme une flèche à la poursuite de sa proie. L'animal passait par tous les recoins, ce qui embêtait pas mal le louvard. Rapide comme l'éclair, il prit de la vitesse pour ne pas perdre le petit mammifère de vue. Slalomant entre les arbres afin de suivre sa proie, il balançait son corps de gauche à droite dans un élan incroyable ; l'apprenti guerrier continua sa course folle sur une longue pente rocailleuse qui le menait au lac. C'était sa chance où jamais ; prenant de l'élan, il s'élança alors, se jetant presque dans la pente pour atterrir un peu plus bas. Il amorti son arrivée avec ses pattes avant, foulant le sol et prenant plus de vitesse à chaque foulée. Les roches sous ses pattes le blessaient dans sa course, mais le terrain était légèrement moins plat, ainsi, Dovahkiin songeait qu'il aurait pu traverser un terrain bien plus dangereux que ça. Arrivé en bas, il rattrapa sa proie sans grande difficulté. Il bondit en l'air pour ne pas ratterrir sur les rocs, et retomba sur sa proie, pile au moment où le mulot finit sa course en bas de la pente. Le Sekmet tenta de refermer ses crocs d'un coup rapide sur la nuque du rongeur, et donna ainsi la mort, pour la première fois.