Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Pleine d'énergie, je court dans le sous-bois, sans faire attention au bruit que je fait, le lapin n'eu pas le temps de s'enfuir. Bondissant sur ma proie, je le transporte jusqu’à la meute.
Pleine d'énergie, je pars à la recherche du moindre petit mammifère pour nourrir les membres de ma meute. Sans peur, je marche à l’affut du moindre bruit. Un rongeur passant par ici, malheur pour lui, la vie lui quitta en quelques secondes.
Le monde devenait plus obscur que jamais. Rodant prêt des buissons, je scrutais chaque endroit. Humant l’air. Je m’enfonçais dans la pénombre du territoire. Continuant à marcher en faisant attention au pierre qui jonchait le sol. Un cœur battait doucement. Je m’approchais du terrier. Reniflant les alentours. L’odeur alléchante d’un lièvre se présenta à mes narines. Le gout du sang se propagea dans ma gueule. Je devais être prudente et rapide.
Plaçant mes pattes vers le terrier je commençais à creuser à toute allure. La boule de poil se réveilla en entendant le tapage nocturne que je faisais et détala sans prendre le temps de me regarder. Je m’élançais à sa poursuite. Il était rapide et passé sous tous les petits trous pour m’échapper. Sautant par-dessus un petit arbre puis un second. Mes pattes c’étaient musclé et j’arriver à garder mon allure. Mes muscles me faisaient souffrir moins vite. Mais je n’étais pas invincible pour autant. Tournant autour d’un énorme rocher, ma patte arrière glissa sur l’humidité de la nuit. Me rattrapant de justesse, je repris ma course immédiatement. Le souffle court je poursuivais ma proie. Elle tenait à la vie on pouvait le sentir. J’esquivais chaque branche qui se présentais sur mon chemin, baissant la tête, sautant par-dessus, contournant mes obstacles tout en accélérant. Mon cœur battait de plus en plus vite et mon souffle devenait plus pénible à prendre.
La tête commença à me tourner, perdant tous mes points de repère. Mais je ne voulais pas le laisser gagner alors je continuais ma course. Un tronc d’arbre était encore sur mon chemin, bandant mes pattes arrière je sautais par-dessus, la chute fut éprouvante pour moi, mais je n’abandonnais pas ma course avec mon lapin. Puis un mur se dressa devant, moi. Je ne l’avais pas vu au loin mais ma proie était prise au piège. Je décélérais le pas puis passa à travers les branchages. Les ronces étaient au rendez-vous, mais rien ne pouvait m’arrêter. La gueule grande ouverte je sautais à l’aide mes dernières forces sur le coup du lapin.
Fière de ma journée, je le rapportais au garde-manger de la meute. Mes muscles me faisaient souffrir, mais énormément de plaisir dans le regard.
Le lendemain, je décide de retourner chasser de nuit. Avec pour seule compagnie la lune qui éclairais mon chemin, je trottinais chercher une proie pour remplir les estomacs vident. La pluie commençait à tomber doucement, puis devint plus féroce avec les minutes passées. Je glissais sur la terre devenue humide, faisant attention où je mettais les pattes pour ne pas tomber. Un écureuil se précipita dans un arbre pour s’abriter, le moment semblait mal choisi pour chasser, mais je sentais que la chance aller quand même être de mon côté. Je continuais à avancer dans la nuit. Humant l’air, l’odeur des mammifères disparaissait peu à peu. Pourtant une odeur combattait la force de la nature, elle était proche, très proche même. C’était un lièvre, il était plutôt dodu pour un lièvre mais il remplirait la pense d’un petit. Je m’approchais doucement, mais avec la boue l’animal me repéra et détala dans son terrier. Sans attendre, je bander mes muscles et sauta sur terrier et me mit à creuser de toute mes forces. La pluie cessa de s’abattre sur ces terres désolées et laissait place à la douceur de la nuit.
Je continuais mon périple, retirant des racines avec les crocs pointus, salissant mon magnifique pelage. Des pierres étaient incrusté dans le sol humide, je devais creuser autour de chacun d’eux pour les enlever et mettre à jour le terrier. Mon œuvre fini j’attendais patiemment. Contre le vent, le lièvre sorti une petite heure après. Je sortie des buissons et me mit à courir après à travers la forêt. Il se réfugia dans une carcasse métallique. M’accroupissant et donnant toute ma force dans ce bon pour atteindre le haut du monstre de métal. Je le sentais, mais le l’apercevais pas. J’entrais la tête dans ce cadavre sans vie. L’odeur nauséabonde me tournais le cœur. J’entendais son cœur palpitait à toute vitesse, puis il s’échappa par un trou dissimulé. Je sortie à toute vitesse et sauta pour retourner sur la terre ferme. Mes pattes souffraient toujours de la veille, mais c’était le plaisir de la chasse, chaque jour c’était différent et j’aimais ça. Je courrais après ma proie. Elle était rapide, mais je l’étais plus, raccourcissant la distance à chaque foulé que j’effectuais. Au moment où j’allais lui sauter à la gorge, il passa sous un gros arbre, je ne pouvais pas sauter par-dessus, je n’eus d’autre choix que de passer au même endroit. Cela aller me faire perdre du temps, mais je devais passer si je voulais ma proie. Les minutes passées et je me mit à creuser le sol pour que mon corps passe sous l’imposant arbre mort. Mes coussinets étaient devenus râpeux, perdant toute notion de douceur ou de dureté. Je n’en pouvais plus mais je voulais sentir ce petit corps entre mes crocs.
Après plusieurs minutes d’effort, je réussi à passer sous l’arbre, mais ma proie avait disparu. J’allais rentrer au camps dans ma course habituelle, mais une autre odeur vint me titiller les naseaux. Un écureuil qui était descendu de son arbre pour faire je ne sais, quoi, avec les dernière force qi me rester de ma course et ma lutte avec le lièvre je me jeta sur son corps et le ramena à toute allure à la meute. Le cœur battant à tout rompre j’ai cru qu’il allait s’arrêter tellement j’allais vite. Ne sentant plus aucun de mes muscles je m’écroulai sur le sol encore humide de la pluie après avoir déposé ma proie inanimée.
Le soleil commençait à se lever, la brise était fraiche, traversant mon pelage encore chaud. Je m’étirais alors de tous mes membres. Je sortis chasser, je me dirigeais vers le sous-bois de grenade. Je traversais la forêt, les cailloux ressortaient sur la terre sèche. Je sentais que mes coussinets prenaient la forme du sol. Je marchais, cherchant une proie à attraper. Je levais ainsi mon museau, reniflant l’air. Contre le vent je sentais une odeur alléchante. J’avançais d’un pas léger, ne voulant pas effrayer le futur diner. Ma queue était basse, mes oreilles étaient redressées. La tête haute, j’aperçue le lièvre qui cherchait désespérément de quoi se nourrir. Je me mis accroupie, bandant mes muscles pour attraper ce petit être fragile. Le vent se mit à tourner. Mon petit lapin leva la tête pour renifler l’air et détecta ma présence. Le mammifère prit la fuite, passant par un endroit inaccessible pour moi malgré ma fine corpulence. Je me souvins d’un passage. Je me mis à courir à toute vitesse pour ne pas perdre de temps, sillonnant entre les arbres, sautant par-dessus chaque branchage en travers de mon chemin. Je rejoignis le lapin qui continua à courir droit devant lui. Je le pourchassais, haletant. J’avais du mal à reprendre mon souffle dans cette course effrénée. J’apercevais sa petite queue touffue au loin. J’accélérais le pas, foulant la terre aride encore plus vite. Je ne devais pas perdre cette petite proie. Notre terre se mourait chaque jour un peu plus, la nourriture se faisait rare, les plantes n’existaient presque plus. Si notre nourriture ne survivait pas, nous non plus nous ne pourrions pas continuer à vivre. C’est pour cela qu’il était important pour moi de ne pas le perdre de vue. Je devais passer outre mes faiblesses, gagner en rapidité pour que le lendemain je puisse courir encore plus vite que la veille. Je zigzaguais entre les buissons, sautant par-dessus d’autres, me rapprochant petit à petit de ce repas. Arrivé à une distance raisonnable, sans perdre de temps, je sautais le plus loin possible pour l’attraper. Les crocs sortis, sa gorge se retrouva parsemée de sang. Ce dernier geste m’avait demandé beaucoup de puissance au niveau de mes pattes arrière. Elles étaient endolories. Je pris sur moi cette douleur, ramassant la bête, la ramenant à la meute dans une course fougueuse.
Pleine d’énergie, je sortis de mon antre. Ayant envie de bouger, je me dirigeais vers mon endroit habituel pour chasser. Ayant envie de sang, j’étais à la recherche d’une proie à attraper. Je me rappelais qu’avec ma sœur, on aimait chasser les taupes, cela faisait travailler nos pattes et cela nous permettait de maitriser notre patience. Il faisait beau, c’était le moment idéal pour cette traque. Je me mis donc à la recherche d’un terrier, parcourant la forêt à toute vitesse. Après une vingtaine de minutes à sillonner les environs, je trouvais ce que je cherchais. Je levais la tête pour observer la position du soleil. Il était temps de commencer, si je voulais que mon butin sorte de son terrier. Je me mis en position, commençant à gratter la terre. Elle était extrêmement dur à cause de la sécheresse. Je me mis à creuser tout autour du terrier, des racines s’entremêlaient. Je creusais tout autour de chacune d’elles, dans un rythme sans merci, puis je les attrapais avec ma gueule, les tirants de toutes mes forces pour les dégager du sol. Les jetant derrière moi, je me remis à creuser de plus belle. Mes griffes étaient pleines de terre, mes coussinets étaient éraflés. La douceur n’existait plus. Donnant plus de force à chaque coup de pattes pour mettre à nu le repère de mon rongeur. Après une bonne heure d’acharnement, je retirais les petits cailloux qui me bloquaient. Je me mis à creuser autour du trou pour laisser un maximum de place à la lumière afin qu’elle pénètre dans le terrier. Le trou était suffisamment gros pour laisser la bête sortie pour se remettre dans l’obscurité. Je me plaçais en face de la mini caverne, bandant tous mes muscles et attendant que le repas du jour sorte son museau. Je pouvais attendre plusieurs heures avant que la taupe ne revienne défaire ce que j’avais fait. J’attendais patiemment, les muscles toujours bandés. Je souffrais de cette posture inconfortable qui me demandait beaucoup de vigilance car je ne devais en aucun cas m’étirer afin d’être prête à bondir dès que ma proie sortira. Le temps défila lentement, je ne comptais plus les minutes ni les heures. Le soleil était toujours dans le ciel, et par chance, mon butin sortit. Le regard toujours fixé sur le trou, je bondis tel un félin et tua le rongeur. Fière de ce que j’avais fait, c’était la première fois depuis la mort de ma sœur que j’avais chassé la taupe. Je la rapportai avec fierté à la meute. Je souffrais mais cela ne m’empêchait pas de courir à toute allure. Mon cœur chavirait à chaque pas car je savais qu’elle était fière de moi.