JE m'étais une nouvelle fois rendue à ce petit marais, mon lieu de chasse préféré. Il fallait encore ramener des proies pour être sûr que l'agrandissement du garde manger se fasse sans famine. Je leva le museau et huma donc l'air, cherchant un lièvre ou une proie quelconque.

Aucune odeur de proie, quelle qu'elle soit, ne parvint à mes frêles et délicates narines. Déçue, j'envoya voler un peu de vase sur un arbre, grognant et marmonnant dans ma fourrure.

Je sentis deux merles. Je me dirigeas vers eux et les remarqua, pas très loin de moi, cachés dans des buissons de genièvre, occupés à picorer diverses choses. Je sauta sur le plus proche, un assez imposant merle tandis que le deuxième s’en fut en pépiant violamment.

Tandis que je me posais cette question, j'entendis au loin le puissant croassement d'une grenouille. Je me dirigeas silencieusement vers la source du bruit. Sautant dans la vase, la petite créature verte clair avec de petites taches noires ici et là ne se doutait de rien. Surgissant de nulle part, je luis fonças dessus, crocs découverts et la faucha à l'aide de ma patte avant avant de l'achever. La pauvre eut à peine le temps de pousser un petit croassement de surprise. Je pris alors son corps mou et flasque dans ma gueule et le ramena au camp.