Le cabanon du chasseur. Un lieu triste, pourri, jonché de cadavres ôtés de leur fourrure. Des pièges pendaient sur les murs ou étaient posés sur le sol. Un lieu où aucun loup ayant un minimum de bon sens oserait venir, mais je ne craignais pas cet endroit. Aujourd’hui je ne craignais rien ni personne. J’étais d’une humeur de fou furieux, je voulais que l’on me fiche la paix j’avais l’impression qui si je croise un loup je lui sauterai à la gorge sans réfléchir aux conséquences. Mon humeur je la devais à ma sœur, elle était venue hanter mes rêves ...
C’était le soir, j’étais dans la forêt ma sœur apparu alors à la lisière du bois, fou de joie je m’élançais vers elle, elle me sauta à la gorge me plaqua au sol. Au loin j’entendais des cris puis des aboiements, nous nous enfuîmes … non, je m’enfuis ! Les chiens passèrent à côté de ma sœur sans lui accorder le moindre regard, elle était de mèche avec eux ! Je couru aussi vite que je le pouvais mais ces chiens semblaient avoir de la dynamite dans les pattes. Ils m’attaquèrent me jetèrent au sol la dernière vision de mon cauchemar est le chasseur arrivant avec sa tenaille près à me dépecer vivant et à se côté se tenait Aube. Ma sœur qui me gratifia de son plus beau sourire.
Voilà la raison de ma venue ici, j’entrais dans la cabane espérant au plus profond de moi croiser ce chasseur, lui mordre la chaire, lui arracher les yeux. Le tuer. Mais devant moi se tenait qu’un simple lieu poussiéreux. Des bruits de pas alors me parvinrent à l’extérieur, je ne me retournais même pas, j’avais déjà deviné la démarche caractéristique d’un loup, il s’arrêta devant l’entrée de la cabane. Ni même le courage d’entrée à l’intérieur. Je sorti avec un calme au-dessus de mes forces, pour me retrouver face à … Aube ? Je fus si stupéfait que je me mis en position d’attaque. Mais non ce n’était pas Aube, juste une louve lui ressemblant. Une louve qui semblait aussi heureuse de me voir que l’était Aube dans mon rêve. Je ne fis aucun geste la louve non plus, nous nous fixions en silence et je sentis que nous nous haïssions sans même nous connaître.

« Je peux savoir ce que tu fais là Esobek ? »
De quel droit me parlait-elle ainsi ? Un léger grognement roula dans ma gorge, mais je n’allais pas attaquer. Non que e n’en avais nullement envie, mais la culture que mes parents – des loups remplis de sagesse – m’ont inculqués était d’avoir au moins une raison valable avant d’attaquer un semblable. De plus, la ressemblance que cette louve a avec Aube était frappante, sauf un détail près : autant ses yeux sont bleus, autant ceux d’Aube sont ambrés. Aussi d’une froideur extrême je lui répondis.

« Je te retourne la question Sekmet. »

En ajoutant

« Je n’aurai pas pensé de trouver quelqu’un étant suffisamment suicidaire pour s’aventurer si près de ce lieu … si tu ne voulais pas te faire repérer, sache qu’un troupeau de biches s’avère être beaucoup plus silencieux. »

Certes l’attaquer non, mais cela ne m’interdisait pas de ne pas la provoquer, surtout qu’elle avait l’air d’avoir le sang chaud. Je lui décochai un magnifique sourire narquois attendant ses répliques.