Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Lorsque j'ouvre les yeux, mes petits dorment profondément contre mon flanc et Kuro, à son habitude, est absent. Mon frère a cette manie de disparaître sans prévenir, et j'ai sans cesse l'angoisse de ne pas le voir revenir. Je soupire doucement, me lève sans réveiller mes petits et quitte le couvert de ma tanière dans un silence de plomb. Lorsque l'air extérieur frappe mon pelage, c'est comme un coup de fouet. Le froid mord ma peau avec violence malgré l'épaisse fourrure blanche qui la recouvre, et le blanc qui recouvre les arbres me déstabilise un instant. Le monde entier semble figé par le givre, et le froid sous mes pattes me rappelle les hivers les plus rudes que j'ai vécus. Je m'éloigne de la tanière après un dernier regard à l'intérieur pour m'assurer que mes deux petits dorment à point fermés, et je quitte finalement le centre du territoire pour m'éloigner vers la périphérie. Je me dirige vers le tout nouveau territoire, découvert il y a peu par nos Alpha en personne. Je m'approche avec prudence du lieu, une tour immense et démolie me fait face, ses pierres fondues dans la mousse et les plantes marécageuses. Je comprends que le milieu est humide quand ma patte s'enfonce dans une fine couche de glace qui rompt sous mon poids. Je recule vivement et j'analyse davantage le sol pour ne pas tomber deux fois dans le même piège. Je contourne la zone à risques et m'approche davantage de la tour en silence, l'observant avec inquiétude. Alors que je me pose mille et une questions sur son origine et sur ce que cette tour pourrait nous apporter, j'aperçois non loin un autre Navnik, et je reconnais son odeur de Sentinelle. Je l'ai déjà aperçu plusieurs fois dans le camp mais ne lui ai jamais parlé, trop timide peut-être, pour faire le premier pas. Ne sachant pas s'il m'a repérée et ne voulant pas le déranger dans sa ronde, je l'observe à distance, dans un calme religieux.
– Réduit la gravité des Blessures reçues
– Augmente la gravité des Blessures de l'adversaire
BONUS CHASSE (Trait de faction)
– 2 proies au lieu d'une seule lors d'un 18 au dé
– 1 Lancer de dé de chasse supplémentaire
– +3 aux résultats du dé de chasse
Compétence d'élite :
Ven 30 Déc - 21:53
NE LAISSE JAMAIS LES OMBRES D'HIER OBSCURCIR LA LUMIÈRE DE DEMAIN.
Force : 5 Agilité : 5 Endurance : 10
Vyserion & Shiro
Je m'étais éclipsé tôt, à l'aube, le froid mordant qui vint balayer mon pelage tricolore me fit du bien. J'en avais vécu des biens pires, mais je les avais tous aimé. La brise matinale, une brise fraîche qui nous rappelle qu'on survit malgré tout, toutes les étapes que nous avons surmonté une par une. Mes pattes avançaient toutes seules, elles me guidaient et j'avais confiance en elles. Ma ronde était destinée à examiner le territoire et à vérifier que personne n'y rôdait.
J'arrivais finalement face à cette tour immense, je la dévisageais un moment en examinant chacune de ses ouvertures, chaque petit détail de cette chose que nous avions découvert avant les Bipèdes, pour une fois. Elle semblait délabrée et inhabitée, une bonne chose puisque ça me garantissait au moins que quelques gens se cachaient à l'intérieur. Je commençais tout juste à marcher sur le sol glacé, l'été, il devait être bien marécageux. À chacun de mes pas, la glace se zébrait de rayures mais ne brisait pourtant pas puisque je m’efforçais à ne pas y tomber, moi qui déteste tant l'eau.
Ce faisait quelques temps que j'y errais comme un loup solitaire, la brise froide me balayait toujours le visage, mes yeux se fermaient de plus en plus souvent puisque le vent s'intensifiait de plus en plus, et moi, je ne pouvais pas faire marche arrière. Je faisais mon devoir, je le faisais pour ma meute et je ne voulais pas les décevoir. Un étrange pré-sentiment envahit soudainement mon corps, j'avais l'impression qu'on m'observait, qu'on m'examinait de loin. Je pivotais maintenant sur moi-même en cherchant cette chose qui me regardait, mon regard croisa bien vite celui d'une louve blanche, à quelques mètres de moi. Elle était plus petite et bien moins imposante que moi. Une impression de déjà vu m'avait déjà prit, il me semblait l'avoir déjà vu, une autre sentinelle si je me souviens bien. Je la voyais de temps en temps au campement, c'était une mère. Il me semble qu'elle s'appelle « Shiro » ou quelque chose du genre.
Je décidais de m'approcher tout doucement pour ne pas lui faire peur, peut-être qu'elle ne m'avait pas reconnu ou bien peut-être qu'elle ne sait tout simplement pas qui je suis. Je ne voulais pas l'effrayer, elle était sentinelle comme moi et je doutais bien qu'elle sois venue ici pour sa ronde puisque c'était encore à moi, et ce, jusqu'au soir. Je ne savais pas du tout ce qu'elle faisait ici. J'allais tout de même lui adresser la parole, moi qui ne lui ai jamais parlé.
- Bonjour ! Puis-je savoir quel bon vent vous amène par ici, vous n'êtes pas censée être au camp en train de vous occuper de vos petits ? Demandais-je d'une voix rauque comme à mon habitude en posant mon postérieur au sol, croisant les pattes par la suite.
Avant que j'aie pu m'éclipser pour éviter de le déconcentrer, le mâle adulte me rejoint silencieusement et m'adresse un regard que je ne peux ignorer sous peine de passer pour une impolie. Je l'attends en silence, les oreilles dressées, attentive.
- Bonjour ! Puis-je savoir quel bon vent vous amène par ici, vous n'êtes pas censée être au camp en train de vous occuper de vos petits ?
Le vouvoiement me semble étrange, venant d'un membre de ma meute, mais je ne relève pas. En revanche je suis quelque peu vexée de son ton grave, comme si il était de mon devoir de rester enfermée au camp pour servir de bonbonne à lait ... J'affiche un air encore mal décidé entre la surprise et l'outrance. Ma voix, elle, garde son éternelle douceur, cette innocence qu'elle n'a jamais perdu au sortir de l'enfance.
- Mes petits sont déjà grands, vous savez. Je me baladais, voilà tout. J'espère que je ne vous dérange pas ? Je ne voudrais pas vous faire manquer à vos devoirs ...
Je suis la première à vouloir rester concentrée lors de mes rondes, je ne voudrais pas le voir me détester parce que je l'aurais empêché de travailler.