Il s'agissait maintenant de devenir plus forte. Elle ne s'en sortirait pas si elle restait à régresser ainsi. Elle sentait déjà que sa vie de Hellhound s'éloignait, mais elle ferait tout pur rester un loup d'attaque, fait pour déchiqueter ses pairs ou les autres proies... Elle commença alors à s'entrainer. Son entrainement allait être dur, il allait durer, mais il fallait cela pour devenir fort. Il fallait cela pour devenir LA meilleure et tuer tous ces loups. Tous autant qu'ils sont et qui l'empêchent de revenir auprès de ses maitres. Car pour elle, nul doute, ce sont les loups les responsables; les loups, ce monde, toutes ces créatures. Elle détestait tout de cet univers. Oh! Qu'elle regrettait sa cage, sa chaine, la botte de son maitre qui se frottait doucement à sa fourrure! Oh James où es-tu passé?


Je commençais par courir. Mon but était de travailler mon souffle, mon rythme cardiaque. Je ne voulais pas m'essouffler trop rapidement en coursant un de ces canins. Comment pourrais-je m'entrainer alors même qu'il n'y a aucune proie à l'horizon? Bon, tant pis. Il allait falloir improviser. Je commençais. Je n'étais pas du genre à me ménager, alors je ne commençais pas par des petites foulées légères mais par un départ en trombe, à fond la caisse. J'allais le plus vite que je le pouvais, je sentais le vent glisser sur mes poils, je tentais de mettre ma tête dans le prolongement de ma colonne vertébrale pour abaisser ma résistance face au vent. Je courrais encore plus vite, chaque foulée devenait de plus en plus espacée, légère, je restais néanmoins silencieuse, fonçant telle une flèche, invisible et muette, sans un son ni une image, je tentais de faire au mieux, de faire comme mon maitre me l'avait appris pour pouvoir même attraper un oiseau qui passait par là. JE savais que je pouvais le faire, il fallait que je le fasse. Je vrillais sur le côté et roulais à terre pour changer subitement de direction. Je vis trois arbres alignés. Parfait. Je courrais droit vers eux, puis, au dernier moment, évitait le premier pour slalommer à la vitesse de l'éclair entre les deux suivants. Je poussais un hurlement de rage. J'avais réussi ! Mais ce n'était pas assez! Je devais continuer. Je sautais subitement sur un rocher. L'eau noire du Styx était non loin; mais je n'étais pas assez folle pour m'aventurer dans ces eaux. Par contre, un petit peu d'adrénaline ne ferait pas de mal. Je décidais donc de sauter sur un caillou à demi noyé sous les eaux du Styx. Je sautais dangereusement de cailloux en cailloux, pierres qui devenaient de plus en plus petites au fur et à mesure que je m'éloignais du bord de la rivière. Dans un bon, je me retournais et refis le chemin à l'envers. Plus vite! Encore plus vite. Je n'en avais jamais assez. Je continuais droit devant, jusqu'à ce que je me paye soudain un rondin que je n'avais pas prévu. Je trébuchais et roulais à terre dans un nuage de poussière. Rah : C'est pas vrai ! De rage, je me relevais et commençais à mordre dans le rondin, tous crocs dehors, et griffer dessus comme une enragée.

Est-ce que j'étais folle? Peut-être. Mais peu importe. Je serai bientôt la meilleure.

Je devais m'entrainer. Encore. Après avoir mis le rondin en miettes, je me mis à tourner en rond comme un lion en cage. Pas assez de souffle. Pas encore, mais j'allais réussir. il me fallait avant tout essayer de récupérer au moins mon rythme cardiaque après un effort intense, histoire de ne pas me retrouver bloquée après une course poursuite. Je restais un instant là, droit, debout, les oreilles en pointe tournées vers l'avant, la queue droite, le buste sorti. Une vraie position de chien de combat. A la différence que j'étais le niveau supérieur. Car quoi qu'on en dise, les chiens des Hommes étaient redoutables, mais ils étaient stupides. De stupides cabots puants. Moi, j'étais un loup, le masque idéal pour tuer l'ennemi de l'intérieur. James l'avait tout de suite compris en m'adoptant et en m'apprenant le plus de choses qu'il le pouvait. Il était bon avec moi, il était avec Crow ma seule famille, et je ne désespérerai jamais de le trouver. Jamais. Je souriais. J'allais me montrer digne de lui, les battre tous, lui ramener entre mes crocs les queues de chaque loup que j'aurai écrasé, la bouche et les pattes tachées de sans, dans la tenue qui me va le mieux : le rouge.

Je me reconcentrais. Un arbre. Il fallait que je trouve un arbre et que je fasse toutes mes forces dessus pour tenter de le faire tomber. Je vis un jeune arbrisseau, pas assez robuste encore pour être un bel arbre, mais pas assez fin pour se faire écrabouiller d'un coup de fesses. Alors je jetais mon dévolu sur lui. Je fonçais dessus, puis au derrière moment, me jetais dessus tous crocs et griffes dehors, comme si cet arbre était un loup. Je mordais dedans de toutes mes forces, poussait avec mes pattes arrières sur le sol pour tenter de le faire plier. Il était trop souple pour le faire rompre d'un coup sec, il fallait trouver une technique pour l'abattre: le faire plier d'un côté, puis de l'autre, et recommencer jusqu'à ce qu'il cède. C'est ce que je fis. Je me mis à pousser de toutes mes forces du côté droit, jusqu'à entendre un craquement, puis me précipitais le plus vite possible du côté gauche pour pousser avec mes antérieurs sur l'arbre et mes postérieurs sur le sol. Un craquement, et j'allais le plus vite possible vers l'autre côté de l'arbre. Droite gauche droite gauche. Combien temps fis-je cela? Je n'en avais aucun idée, mais cela faisait assez longtemps pour que mes épaules me brûlent et que je ne sente presque plus mes pattes. Mais je continuais tout de même. J'étais un Hellhound. La souffrance m'était indifférente. Y compris la mienne. Enfin, l'arbre céda et tomba doucement au sol. Pour asseoir un peu plus ma victoire, je coupais de mes crocs les quelques fils d'écorce qui reliait encore l'arbre à son tronc. Victoire. Encore. Toujours.

Chasse 1 = 3+1 = 5 = Echec


Mon ventre commençait à gargouiller. J'avais beau être une machine de guerre, comme toute machine, j'avais besoin de carburant. Alors je me mis en quête d'une chose à manger. Un lapin aurait été l'idéal. Rah ! Je tuerai pour un lapin. Je commençais à fouiner partout. Je n'aimais pas la chasse. Chasser pour me nourrir, je ne le voulais pas. J'aimais bien mes petits plats préparés moi, pas cette substance de chair étrange. Pourtant j'avais toujours beaucoup chassé. James me faisait chasser pour lui rapporter de la nourriture, mais aussi pour m'entrainer. J'adorais le gout du sang chaud dans ma gorge, je ne pouvais m'empêcher de fermer à moitié les yeux de délectation quand j'y pensais. Du sang. Le goût était exquis, j'en boirais. Mais la chair ! Pouah. Aucun intérêt. J'amenais les cadavres à mon maitre, c'était tout, mon seul plaisir résonnait dans la chasse et le sang et non pas dans un quelconque gueuleton. Mais depuis que les Hellhound étaient partis, j'avais été obligée d'arrêter toutes ces bonnes préparations et j'avais dû me satisfaire de la chair des animaux que je trouvais.

Cette fois, je sentis une odeur exquise. Un lapin dans la force de l'âge. Un bon et beau lapin. Je ne le voyais pas, mais son odeur montait jusque dans mes narines et mon cerveau avait vite fait le rapprochement entre l'odeur et la faim. Je me devais de me nourrir. Je commençais à pister le lapin. Marchant d'abord doucement, je me mis carrément à trottiner, la langue pendante, lorsque l'odeur se fit de plus en plus intense. Soudain je le vis, le gros lapin, là, dans ces herbes à chercher je ne sais quoi. Peu m'importait. Je le voulais, je voulais lui déchirer les côtes, lui briser la nuque, lui arracher les pattes une par une. Je me plaquais contre le sol. J'étais passée maitre dans l'art de la chasse depuis mes cinq mois, depuis que mon maitre m'avait fait partir à la chasse avec les chiens. La faim n'était pourtant pas mon allié, car dans la précipitation, je bondis trop bruyamment sur le lapin qui m'entendit arriver. Il commença à courir, et moi je partis en trombe derrière poussant de toutes mes forces sur mes pattes. Je le voulais, il était à moi, A MOI ! Je courais aussi vite que je le pouvais, mes jambes commençaient même à me faire mal, lorsque le lapin disparut. Je perdis sa trace. Folle de rage. Je bondis sur une branche et m'acharnais dessus, à tirer sur l'écorce avec mes crocs et décharner ce morceau de bois, imaginant déjà que ce serait ma prochaine victime...

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'Dé de chasse' : 3

Chasse 2 = 12= Réussite ==> 1 Lapin


Je tentais de retrouve la piste de ce maudit rongeur. Je l'aurai un jour, je jure que je l'aurai et que j'aspirerai ses tripes comme des nouilles, que je mangerai ses reins comme des nuggets, que je lui broierais les os pour en faire de la pate! Ma rage n'avait pas de limite, surtout lorsque j'étais dans cette sorte de transe de la chasse et de la sauvagerie. Oh, je n'avais pas besoin des drogues des humains pour me retrouver dans cet état. J'étais sans pitié, je n'avais besoin de rien d'autre que de moi-même pour faire mon boulot et mon maitre l'avait toujours su. J'avais 2 mois quand il a commencé à me former. Au fur et à mesure, il m'avait tant appris. Et il avait fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Une machine à tuer parfaite. P-a-r-f-a-i-t-e.

Je m'arrêtais net, les crocs dehors. J'avais senti son odeur, l'odeur de ce lapin de malheur qui m'avait distancé tout à l'heure. Cette fois, je ne me laisserai pas avoir par la faim. Cette fois, je le tuerai, et je le dévorerai. Pas de pitié pour ces bêtes, pas de pitié pour la vermine, pas de pitié pour ce qui se mange. Et tout se mange. Je commençais à pister. Je courais cette fois, je ne marchais pas ni ne trottiner. L'envie de tuer me rendait plus concentrée et plus forte que jamais. Je le voyais. Il était là, sa petite truffe rose nerveuse qui frétillait en l'air, sa petite queue blanche en coton, bientôt tout ceci ne serait que sang et bouillie. Je me plaquais au sol. Et je bondis! Le lapin réagit encore trop tôt, et je dus lui courir après. La sale bête voyait bien que j'étais trop proche, alors, il courut vers un buisson de ronces. Mais j'étais un Hellhoudn, je ne craignais pas la douleur, je n'avais peur de rien. Alors je fonçais droit sur le lapin, évitant agilement les épines, me plaquant au sol dès qu'une branche était trop haute, me contorsionnant pour ne pas me blesser, tout allait pour le mieux pour moi, mais on ne pouvait pas en dire autant de la bestiole qui commençait à couiner et se faire dessus. Un bond immense en sortant du buisson de ronce me fit attérir devant lui. Je ne lui laissais aucune chance, ma machoire s'abattit sur son échine et lui rompit les reins. Puis, je lui assénais le coup de grâce...

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'Dé de chasse' : 12

Chasse 3: 4 + 2 = 6 = échec


J'avais bien mangé, un lapin était une bonne nourriture, enfin, ce n'était pas ce qu'il y avait de pire quoi. Je continuais alors à chasser. Mais rien, rien que des insectes partout dans cette zone immonde alors franchement, pas de quoi vraiment ouvrir l'appétit. Je continuais malgré tout à chercher. Je vis passer quelques poissons sur les bords du Styx, mais l'eau était d'une telle couleur que je ne savais pas vraiment s'il s'agissait de poissons finalement. Je m'éloignais de l'eau. Non, décidément, je n'aimais pas du temps ce fleuve étrange, je n'allais pas m'aventurer à prendre quoi que ce soit là dedans. Je préférais de loin aller chercher... Oh tiens ! J'entendis un petit piaillement. Non lui, sur une branche, un petit oiseau chantonnait. C'était étrange, dans un tel univers, d'entendre encore des oiseaux chanter. Il fallait que je tente de l'attraper, mais cela n'allait pas être facile. Je tentais de me cacher derrière le tronc d'arbre, puis d'attraper une branche. Je glissais une première fois, retint mon souffle, mais l'oiseau continuait de gazouiller, alors je reprenais. J'atteignis une branche basse, et tentait de monter plus haut. Décidement, les loups étaient faits pour rester à terre. Mais au fait, je n'étais pas vraiment un loup. J'étais une Hellhound. Alors, arrivée non lui de la branche de l'oiseau, je sautais. Trop tard. Je me ramassais par terre, alors que l'oiseau partit sur un autre arbre, au plus haut, pour continuer son chant...

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'Dé de chasse' : 4