NOM : Cody
AGE : 3 ans
SEXE : Mâle
MEUTE : Sekmet
RANG : Omega
AUTRES INFORMATIONS : Yeux verts par mutation génétique

JAUGES :
Force → 2
Agilité → 14
Endurance → 4





CARACTÈRE :
Cody, c'est la peur. Peur de tout; de chaque entité qui l'entoure, de chaque loup qui s'avance à lui jeter un regard, de chaque branchette qui grince au vent. Peur du passé, peur de l'avenir. Cody est effrayé, un être qui tremble, qui fuit, qui n'a jamais eu de courage et qui n'en aura jamais. Un être qui craint sans cesse le pire, qui ne croit plus à la paix. Qui verra toujours le pire, et qui se placera toujours comme le moins fort, le moins vif, le moins malin, qui n'osera jamais se croire gagnant, parce que s'il baisse sa garde, on l'attaquera à nouveau, on le blessera à nouveau.
Cody est un soumis, et ça saute aux yeux. Il se baisse, il se laisse faire, il ploie le genou devant les plus jeunes louveteaux. Il n'a pas droit à l'estime, pas droit au repos. Il doit souffrir, souffrir d'être en vie sans l'avoir mérité. Souffrir de ne pas savoir courser le plus vieux et boiteux des lapins, souffrir d'être aussi paranoïaque. Il n'a pas le droit de s'avancer, de chercher quelque chose d'autre. Et après tout, s'il est déjà au plus bas, où pourra-t-il tomber?
Cody n'est pourtant pas un ange. Il n'a rien d'un être trop gentil qu'on écrase parce qu'il est innocent et naïf. Cody n'est pas innocent, Cody n'est pas naïf. Face à quelqu'un qu'il peut écraser, ce ne sera jamais le premier à vouloir lier connaissance. Qu'on le laisse dans son malheur seul! Il ne mange déjà pas beaucoup, ce n'est certainement pas lui qui donnera aux autres le peu qu'il obtient. Oh, il est tout à fait capable de sociabilité, de lier des amitiés, mais face à quelqu'un qui tremble à chaque petit bruit, ce n'est pas chose aisée.
Cody est un pessimiste. Le monde est déjà en pleine chute libre. Comment peut-on espérer que tout redeviendra comme dans les légendes, avec des prairies verdoyantes, des proies à profusion? Cody choisit toujours de miser sur la possibilité la moins réjouissante. Que les optimistes espèrent donc que les cerfs tomberont du ciel, lui ne sera pas pris au dépourvu quand les catastrophes arriveront.
Cody, au fond, se sent coupable. Coupable d'être en vie, coupable de s'être enfui tant de fois.


PHYSIQUE :
Caractériellement, Cody n'aurai jamais imposé le moindre respect, mais physiquement, rien ne lui permettrait d'améliorer ce manque de confiance en lui. Il n'est pas né en bonne santé, et il n'a pas vraiment grandi; c'est un loup maigrelet, chétif, qui tremblote sur ses pattes mal assurées. Ses capacités physiques, faibles d'abord, n'ont été qu'amoindries par une vie de solitaire qu'il n'arrivait pas à mener. Son pelage roux aurai pu être élégant, pas trop long, pas non plus trop court, mais il est sale, aussi mal entretenu qu'abîmé par les carences et les maladies. C'est un loup misérable, un loup qui inspire au mieux la pitié et au pire le mépris, c'est une carcasse sur pattes dont la queue tremblotante et les oreilles rabattues ne laissent aucun doute sur sa position d'omega.





HISTOIRE :
La meute où est né Cody n'en méritait pas même le nom. C'était un petit rassemblement de loups luttant contre la famine, la maladie, et les humains qui dévastaient la région. La dizaine de lupins qui le constituait avait oublié depuis longtemps la notion de territoire. Toujours, il fallait fuir, il fallait continuer à avancer, pour trouver un endroit qui ne fut pas inhospitalier au point de les empêcher d'y rester plus de quelques mois.
Cody n'eut pas de père. Sûrement un solitaire de passage, un amour inavoué, une histoire fragile dont lui et son frère étaient nés. Sphinx était son exact contraire; un loup courageux, trop, qui voulait se battre pour survivre. Là où le petit brun ne pensait qu'à se dérober, il se dressait devant le danger pour le défier. Si le louveteau qu'il était admirait profondément son frère plus solide et plus battant, Cody était pourtant loin de l'encourager à prendre des risques. C'était celui qui exhortait tout le monde à éviter les ennuis et à se planquer pour survivre. Et malheureusement pour Sphinx, c'était l'état d'esprit du groupe entier.

Dans les régions qu'ils traversèrent au fil de l'enfance des deux frères, les humains avaient depuis longtemps déserté les lieux. C'était des zones arides et désolées, où il n'y avait plus aucune présence. S'approcher des humains était trop dangereux à leur goût alors qu'il y avait des louveteaux en grand nombre dans leur petite meute. Mais l'hiver avançant, le printemps traînant, chasser devint une tâche de plus en plus ardue. Contraints de chercher leur nourriture de plus en plus près d'eux, volant, parfois, ils ne restèrent pas inaperçus longtemps. Un à un, ils commencèrent à tomber, sous les fusils et les crocs des molosses.

Et puis les chiens vinrent. Les cadavres s'accumulaient, mais les loups n'avaient cessé de piller les pièges et les réserves. Sphinx et Cody avaient huit mois. L'un se jetait sur tous les cabots qu'il croisait, l'autre intimait aux autres qu'il fallait s'enfuir, changer d'endroit avant qu'on ne les attrape. Ils restèrent juste un jour de trop. Ils voulaient partir le lendemain, et tout le monde s'était endormi, pour tenter d'effacer la fatigue que la faim et la peur engendraient. Les hommes les ont trouvés, les hommes ont détaché les molosses, et la petite clairière est devenue un champ de bataille.

Certains se sont enfuis, lâchement, prônant leur survie aux dépends de celle de leurs compagnons. A la réflexion, a longtemps songé Cody, ils se seraient tous enfuis s'ils les avaient remarqué plus tôt. Ils n'étaient pas d'un naturel bagarreur. Lui, il s'était caché dans un buisson, effrayé, incapable de bouger un membre pour s'éloigner des chiens. Il les avaient vu déchiqueter et tuer, il avait vu les humains ramasser les loups inertes, parfois encore vivants. Et surtout, il avait vu son frère, qui se battait contre un chien de deux fois sa taille. Son frère qui l'appellait, qui hurlait son nom, qui lui demandait de l'aider à sauver sa vie.

Il a fui. Il a regardé, tétanisé, son frère se faire tuer, puis il a fui.

Un chien l'avait poursuivi, mais, petit et fin, Cody l'a semé dans un terrier et a continué de courir. Il a couru, couru jusqu'à s'effondrer sur le sol. Le lendemain, il est reparti. En courant, en espérant qu'aller assez vite lui permettrait d'échapper à ce qui venait de se passer. Il avait laissé mourir Sphinx. Il avait laissé mourir son frère.

Il a continué d'errer, après le deuil du loup gris et brun. Maigrelet, voleur à ses heures perdues, piètre chasseur, ne survivant que sur des miracles et des carcasses trouvées ici et là. Parfois combattant, toujours perdant. Il a essayé de rejoindre des meutes, d'abord en chasseur ou en sentinelle, puis jugé trop faible et trop trouillard pour être utile. Il est reparti à chaque fois, de gré ou de force.

Et puis, il y a eu cette louve sombre, effrayante, qui l'a attaqué. Pas juste parce qu'il était sur un territoire interdit, pour le plaisir de se battre, de houspiller un être plus faible. Elle l'a laissé à demi mort en plein territoire Sekmet, avec juste son nom. Elle s'appelle Rek'Saï. On l'a trouvé, ramassé; on manquait d'omégas. Pourquoi se battre pour en recruter quand les candidats tapissaient les clairières et ne pouvaient le refuser?


MON PARRAIN / MA MARRAINE : Ghost is baaack